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Universités privées : la controverse…

Au Mali, deux textes régissent actuellement l'enseignement privé : la loi N°94-032 portant statut de l'enseignement privé en République du…

Au Mali, deux textes régissent actuellement l’enseignement privé : la loi N°94-032 portant statut de l’enseignement privé en République du Mali et le Décret N°94-276/PRM du 15 Août 1994 fixant les modalités d’application de cette loi. Ces dispositions qui prévoient la création et l’ouverture des écoles privées prévoient également les modalités de leur fonctionnement. La floraison rapide de ces établissements mais surtout les difficultés rencontrées par les étudiants à  la fin de leurs cursus, pose la question de la réglementation de ce secteur. l’offre de l’enseignement supérieur privé a explosé ces dernières années. Environ 70 établissements occupent le terrain dont certains ont assis leur réputation au fil des années. TECHNO LAB (Institut Supérieur de Technologies Appliquées), Sup Management, l’à‰cole des Hautes à‰tudes de Technologies (HETEC), l’à‰cole supérieure des métiers du commerce et de la gestion (ECOSUP), l’Institut des Sciences politiques, Relations Internationales et Communication (ISPRIC) ou encore l’Associates Universities of Mali (UAM), pour ne citer que celles-là , ont formé des milliers de jeunes cadres maliens. Les coûts de formation sont « plutôt abordables, allant de 800 000 à  1 500 000 francs CFA pour un master, par exemple », témoigne un néo-bachelier qui est en train de faire le tour des établissements pour faire son choix. Business, management, communication, audiovisuel, mais aussi santé, informatique, relations internationales, sont autant de filières proposées aux étudiants et la liste est loin d’être exhaustive. Pourtant, ces établissements sont souvent pointés du doigt pour un certain nombre de raisons. La première est l’insuffisance d’enseignants qualifiés pour dispenser des cours de qualité. Dans le cadre des préparatifs du forum national sur l’éducation, en 2008, la Ligue nationale des établissements d’enseignement privé et l’Association des établissements privés d’enseignement supérieur posaient un diagnostic lucide et qui reste d’actualité. Elles y décrient l’« insuffisance d’enseignants permanents de grades reconnus pour diriger les enseignements et les recherches, un grand nombre d’établissements privés d’enseignement supérieur qui ont bénéficié d’agréments mais ne sont pas opérationnels ». l’autre problème, le plus sérieux, C’’est la non reconnaissance des diplômes délivrés par l’à‰tat malien. Accusés de faire de l’argent sur le dos des étudiants et de leurs parents, les promoteurs d’école se défendent et assurent que le problème n’est pas à  leur niveau. Mamadou Lamine Drabo, directeur d’ISGA déplore ainsi le fait que « les diplômes des universités privées ne sont pas acceptés aux concours d’entrée à  la Fonction publique » et demande « un dialogue franc entre elles et le ministère ». à€ la base de ce problème, il y aurait une inadaptation des textes. Des nouveaux textes d’habilitation ont été adoptés, mais leur application tarde à  se concrétiser.