UNTM vs Gouvernement : Round 2

La grève des 21 et 22 août dernier dont la mèche a été allumée par l'Union nationale des travailleurs du…

La grève des 21 et 22 août dernier dont la mèche a été allumée par l’Union nationale des travailleurs du Mali, (UNTM), l’organisation syndicale malienne la plus influente, a été le trait rouge qui a mis en évidence une agitation du front social. Le syndicat a débrayé, après avoir quitté la table des négociations, pour signifier que « trop C’’est trop ! ». Une fronde à  un gouvernement qui, à  en croire le secrétaire général, Yacouba Katilé, manifeste « peu d’intérêt » pour lui et son organisation. 48 heures de grève générale ont été observées après un dialogue de sourds avec le gouvernement lequel, au cours des négociations, a estimé impossible de procéder à  une hausse salariale et une baisse tarifaire de l’électricité, puisque que les caisses de l’Etat sont vides, et que le pays sort à  peine d’une crise multidimensionnelle. Alors que le syndicat voyait le problème sous un autre angle, son numéro Un a, dans une interview au journal « Les Echos » déclaré : « Tout près, au Sénégal, le problème casamançais existe depuis des années. Mais il n’a pas empêché les gouvernements successifs de faire face aux problèmes de leurs travailleurs. C’’est une question d’appréciation. Au-delà  de ça, ce n’est pas parce qu’il y a cette crise au nord qu’il faut oublier les problèmes existentiels qui ont pour noms : cherté de la vie, problèmes de l’armée et de l’école, entre autres. s’il faut prendre des armes pour se faire écouter, l’UNTM dit que dans un Etat démocratique, il y a d’autres voies qui s’offrent à  elle pour le faire : nous utilisons l’arme qu’est la grève. » Perte de plusieurs milliards de FCFA Cette grève a causé une perte de plusieurs milliards de FCFA à  l’économie nationale. Au point que le président, Ibrahima Boubacar Keà¯ta, ayant pris la mesure de la situation, a reçu les syndicalistes pour relancer le dialogue social qu’on disait « mort» avec l’échec du premier round des négociations. Ensuite est intervenue la rencontre avec le Premier ministre, Moussa Mara. Ces actions, qui se veulent conciliantes, ont déblayé le terrain pour le second round des négociations entamé jeudi 4 septembre, avec une commission de conciliation dirigée par Mamadou Lamine Diarra. Cette séquence a eu pour but de recueillir les propositions de l’UNTM, en prélude aux vraies négociations prévues pour ce vendredi 12 septembre. Dans ces négociations, les points d’achoppement touchent au relèvement significatif du taux de la valeur du point d’indice, la diminution du taux de l’impôt sur les traitements et salariales (ITS), le relèvement du salaire minimum inter-entreprises garanti (Smig), l’augmentation du taux des allocutions familiales et la baisse des tarifs d’eau et d’électricité. Ces points, comme chacun le sait, sont à  l’origine du désaccord entre le syndicat et le gouvernement. l’UNTM revigorée par la réussite de sa grève de 48 heures, est décidé à  ne pas lâcher du lest, face à  un gouvernement qui s’est départi du ton qu’il avait à  l’aurore de ce processus de négociations. Il est intéressant de souligner que les parties souhaitent une issue heureuse qui permettra de dégager du ciel malien le spectre d’une grogne sociale plus grande .