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URD : la crise s’aggrave

La crise que traverse l’Union pour la République et la démocratie (URD) depuis le décès de son fondateur, feu Soumaila…

La crise que traverse l’Union pour la République et la démocratie (URD) depuis le décès de son fondateur, feu Soumaila Cissé, fin 2020, n’en finit pas. Elle a pris un nouveau tournant le 16 janvier dernier, suite au Congrès extraordinaire tenu pour élire un nouveau Président. Ce dernier n’est pas reconnu par une partie de la direction nationale du parti, pour laquelle le 1er Vice-président reste le Président par intérim.

Après la tenue du Congrès extraordinaire qui a conduit M. Gouagnon Coulibaly, 60 ans, ancien Directeur de campagne de Soumaila Cissé, à la présidence du parti de la poignée de main, le Pr. Salikou Sanogo, 78 ans, affirme toujours continuer à assurer l’intérim à la tête de la formation politique.

C’est lui qui a présidé, le samedi 23 janvier 2022, la traditionnelle cérémonie de présentation des vœux de l’URD à la presse. Une cérémonie qui a enregistré la présence de plusieurs cadres du parti et à laquelle a assisté la veuve de feu Soumaila Cissé, Mme Cissé Assitan Traoré.

Congrès contesté

« Le Congrès extraordinaire du 16 janvier 2022 est nul et de nul effet », clame le 2ème Vice-président, le Pr. Iba N’diaye. Le 1er Vice-président, soutenu par une partie de la direction nationale, continue d’assumer les fonctions du président du parti. Pour ses partisans, le Congrès extraordinaire du 16 janvier a été entaché d’irrégularités.

« Le soi-disant congrès n’a pas été convoqué par le Président par intérim, le Pr. Salikou Sanogo. Quelque chose qui n’émane pas de la direction du parti ne peut être considérée comme un acte posé par le parti. Le Bureau national ne reconnait pas ce congrès », balaie Moussa Seye Diallo, Secrétaire adjoint à la Communication de l’URD.

« Ils ont remplacé le Président Soumaila Cissé par le 14ème Vice-président. De quel droit ? Les autres Vice-présidents ne sont pas d’accord avec cela », poursuit-il, avant de préciser qu’à l’URD, quel que soit le type du congrès, il est toujours convoqué par le Président du parti. Et ce dernier ne peut refuser un congrès dûment demandé.

Mais Abdrahamane Diarra, le Président du Mouvement national des jeunes de l’URD, n’est pas du même avis. « Nous avons largement dépassé le quorum. Parmi les personnalités présentes, il y avait, à part moi, la Présidente des femmes, la majorité des Vice-présidents, l’ensemble des Présidents de fédérations. Le congrès s’est tenu dans le strict respect des textes de l’URD », avance-t-il.

« Salikou Sanogo ne peut pas continuer d’assurer l’intérim pendant que le peuple URD s’est retrouvé en congrès. C’est lui qui est sur du faux. Ils sont dans des interprétations des textes et nous nous sommes dans l’application intégrale et stricte de ces textes », clame-t-il.

À en croire Daouda Koné, 7ème Vice-président et proche de Salikou Sanogo, après vérification il s’avère que la liste ne contient les 2/3 réels des membres requis pour convoquer régulièrement un congrès. Faux, rétorque le Président du Mouvement national des jeunes, qui assure que cela a été constaté par voie d’huissier.

Quelle suite ?

Le Congrès extraordinaire du 16 janvier 2022 a enregistré la participation de 1 204 délégués sur 1 421 qui ont élu à l’unanimité, M. Gouagnon Coulibaly à la tête du parti. Ce dernier a appelé la Commission nationale de conciliation et d’arbitrage de l’URD à « redoubler d’efforts pour la recherche de solutions idoines de conciliation qui soient en adéquation avec les textes et pratiques convenus du parti ».

C’est à cette Commission que s’en remet également M. Daouda Koné, qui estime que son rôle sera déterminant. « La direction du parti va indiquer la conduite à tenir pour la suite. Ce qui est important, c’est d’éviter de casser ce parti. Pour cela, il faut que les responsables se parlent », admet le 7ème Vice-président.

Si M. Diarra souhaite également la conciliation entre les deux camps, il s’élève en revanche contre une « réconciliation forcée au détriment des textes du parti », ce qui reviendrait, selon lui, à créer une jurisprudence.