Selon le rapport quotidien du ministère malien de la Santé et du développement social, on recensait 493 534 043 vaccinations anti Covid-19 incomplètes et 358 765 complètes au 14 décembre 2021. Des chiffres bien en deçà des espoirs suscités par la vaccination pour prévenir la maladie à coronavirus, qui connaît un regain depuis plusieurs semaines.
Avec 91 nouvelles infections le 14 décembre, et une moyenne de 94 cas sur les 7 derniers jours, le nombre de cas connaît une augmentation qui pourrait avoir comme facteur « un relâchement par rapport à la mobilisation et à la communication autour de la maladie », explique le Dr Abdoulaye Guindo, Conseiller technique au ministère de la Santé. Mais aussi « les rassemblements, qui constituent un facteur de contamination », sans oublier le facteur climatique, cette période coïncidant avec une augmentation des symptômes grippaux, ajoute-t-il.
Toutes choses qui justifient selon lui une remobilisation autour notamment des mesures barrières, qui ne semblent pas préoccuper le grand public. À ces mesures s’ajoute « la vaccination, une stratégie majeure dans la prévention de la maladie », qui « a été renforcée et couvre tout le Mali », précise le Dr Guindo.
Loin des objectifs
« Pour la première vague de vaccinations, il y avait une vraie réticence, les gens n’en voulaient pas du tout. Même les agents de santé ne voulaient pas. Actuellement, presque tous les agents sont vaccinés. Dans la population générale, il y a eu une amélioration », témoigne un agent du Centre de santé communautaire de Faladié, en Commune VI du District de Bamako. Malgré « une campagne réussie » d’une dizaine de jours, qui vient de se terminer, la vaccination n’entraîne pas encore une adhésion globale. « Parce que certains ne viennent que lorsque c’est urgent, c’est-à-dire s’ils voyagent, par exemple », ajoute l’agent.
En tout cas, l’objectif de vacciner environ 20% de la population semble encore loin d’être atteint. Les estimations pour le Mali font état d’un taux de 1,7% de la population totale pour ce qui est du nombre de personnes ayant reçu leurs doses complètes.
Les autorités entendent en tous cas user de stratégies fixes et avancées et utiliser « tous les canaux pour informer » et attirer davantage de Maliens vers la vaccination, et donc la prévention. Car la faible capacité de prise en charge pourrait être vite dépassée si la tendance à la hausse des cas se poursuivait. Selon le décompte du ministère de la Santé, 766 patients étaient suivis à domicile et 85 malades hospitalisés, dont 18 graves, le 14 décembre.
Fatoumata Maguiraga
