La diphtérie est une angine qui se caractérise par la formation de fausses membranes à  l’entrée des voies respiratoires (diphtera signifiant membrane en grec). Généralement bilatérale, C’’est-à -dire qu’elle atteint les deux côtés, la maladie apparaà®t après une incubation de 2 à  5 jours. Le nez est aussi très souvent infecté (mais la diphtérie nasale isolée est plus rare et moins grave). Plus rares encore sont la diphtérie du conduit auriculaire ou la diphtérie d’une plaie sur la peau. La maladie s’observe surtout chez les enfants entre 6 mois et 15 ans. Cette répartition selon l’âge indique une immunisation naturelle, les nourrissons héritent de l’immunité maternelle qui les protège jusqu’à  l’âge de 9 mois environ. Cette maladie est devenue très rare grâce à  la vaccination devenue obligatoire. Le vaccin contre la diphtérie est associé à  celui contre le tétanos et la poliomyélite, il s’agit du vaccin Diphtérie-tétanos-polio (DTP). Il s’administre en trois injections à  un mois d’intervalle. Il doit être effectué avant les 18 mois de l’enfant. Le premier rappel est obligatoire un an après la troisième injection, les suivants se feront tous les cinq ans. Selon le Dr Abdoul Aziz Diakité, pédiatre au CHU Gabriel Touré de Bamako « il est indispensable que le calendrier vaccinal de l’enfant soit à  jour. Tous les parents devraient s’y atteler. De nombreuses maladies disparaà®tront progressivement grâce à  cela». Vaccination systématique pour les nourrissons Au Mali, le carnet de vaccination est systématiquement donné aux mamans dès leur première visite post-natale. Certaines en font bon usage, d’autres ne s’en soucient pas assez. Il est 7h30, nous sommes dans la cour de l’Asacobafa (association de santé communautaire de Banankabougou-Faladié). Une centaine de mères accompagnent leurs bébés pour recevoir les vaccins. Kadi est âgée de 30 ans environ, elle est étudiante et vient d’avoir son premier enfant. « Ma fille a deux mois, je viens la faire vacciner pour éviter qu’elle attrape certaines maladies. Il existe beaucoup de maladies et s’il y en a qu’on peut éviter par le vaccin, C’’est le meilleur moyen ». Une femme vient d’arriver, son fils a 18 mois et n’a jamais reçu une seule dose de vaccin, « quand mon enfant est né je suis rentrée dans mon village car mon père était décédé. A mon retour je ne suis plus venue avec l’enfant pour les vaccins. C’’est seulement aujourd’hui que je suis venue » se défend Bintou. « Nous recevons des cas comme ça et notre rôle est de moraliser ces mères pour qu’elles fassent vacciner leurs progénitures. Ces enfants non vaccinés risquent de contaminer les bébés par exemple, en cas de maladie évitable par vaccin » explique Assanatou, infirmière à  l’Asacobafa. Tétanos, Tuberculose, Polio: à  ne pas négliger Le tétanos est une maladie infectieuse aiguà«, grave et potentiellement mortelle. Il est du à  une bactérie nommée Clostridium tetani. Cette bactérie existe sous deux formes, une forme extérieure et une forme végétative. à€ l’échelle mondiale, le tétanos cause environ un million de morts par an, selon l’OMS. En Afrique, il fait partie des dix premières causes de décès. Entre 1997 et 2000, 66 cas de tétanos néo-natal ont été détectés à  Bamako selon une étude de dossiers des patients admis au service des maladies infectieuses du CHU du point G. La poliomyélite, quant à  elle, est une maladie infectieuse aiguà« et contagieuse spécifiquement humaine causée par un virus. Le constat est que le vaccin de la poliomyélite qui s’administre par voie orale en gouttes se fait aussi souvent que possible. Au Mali, des campagnes de vaccinations sont organisés à  travers tout le pays et les enfants de 0 à  5 ans sont vaccinés même ceux qui avaient déjà  reçus la dose du vaccin. Selon Adama Kéà¯ta, agent de vaccination, « le vaccin contre la polio n’est pas efficace à  100 % donc plus l’enfant reçoit de doses, plus il est protégé ». En plus du DTP, d’autres vaccins obligatoires existent. Il s’agit du BCG (Bacille calmette et guérin) contre la tuberculose. Cette maladie n’est pas totalement éradiquée du Mali. D’o๠l’importance capitale de faire vacciner les bébés contre cela dans le premier mois de leur existence. Le vaccin contre la fièvre jaune aussi est obligatoire. Les autres vaccins ne sont pas obligatoires mais recommandés, voire fortement recommandés. Au Mali, les vaccins sont gratuits jusqu’à  l’âge de 9 mois. Passé cela, les parents devraient acheter les autres vaccins qui coûtent souvent très chers.