Vendeurs de fleurs à Bamako: un métier d’avenir

Au moins une plante verte Depuis quelques temps, la demande en espace vert et autres ornementations florales a flambé à …

Au moins une plante verte Depuis quelques temps, la demande en espace vert et autres ornementations florales a flambé à  Bamako. Tout le monde veut avoir sa décoration verte chez soi même si l’espace pour ce faire est réduit. Les jeunes maliens ont vite flairé la bonne affaire et les commerces de plantes fleurissent partout maintenant. Il n’est pas de sot métier dit-on et ce dernier semble très bien nourrir son homme. Même si la notion de fleur n’est pas encore très bien ancrée dans les mœurs et le quotidien des maliens comme le voudrait de nombreux vendeurs, il n’en demeure pas moins qu’ils fassent régulièrement d’importantes ventes. Des particuliers font même appel à  certains d’entre eux, moyennant une rémunération plus ou moins importante, pour leur créer de véritables jardins chez eux. Sinon, la mode est d’avoir au moins une plante verte dans son salon ou son bureau. Un chiffre d’affaires raisonnable Les fleuristes sont repartis en deux catégories, les grossistes et détaillants. En ce qui concerne les détaillants, ils peuvent vendre quotidiennement plus de 20 000 francs CFA ou parfois plus. La plus basse vente varie entre 5000 et 10 000 francs CFA. Les grossistes quant à  eux, peuvent vendre plus de 70 000 à  100 000 francs CFA de fleurs par jour. Soumaila Traoré est un jeune fleuriste du quartier Hamdallaye à  Bamako ; Il explique que la saison o๠il enregistre énormément de chiffres d’affaire, C’’est bien évidemment la saison hivernale. « Les gens achètent beaucoup à  cette période parce que C’’est le moment propice pour les plantes de pousser vite et bien. Autrement, tout le monde n’a pas les moyens d’arroser ses plantes avec de l’eau du robinet qui coûte cher pour eux et tous n’ont pas des puits à  domicile. » Les plantes les plus demandées La plupart des fleuristes que nous avons approchés, précise que « les plantes les plus demandées par les clients, sont les manguiers mais surtout les gazons.» Cela dit, certaines autres plantes telles : les rosiers, l’ibiscus, le neem, le baobab, le jasmin…ne sont pas en reste. Elles sont majoritairement utilisées pour les décorations de maisons, de bureaux et de jardins. Dans le jardin de Soumaila Traoré, on voit défiler de nombreux acheteurs parmi lesquels des particuliers recherchant la meilleure plante pour leur maison et des agents de services administratifs, d’ONG etc. Ceux-ci préfèrent plus les manguiers et nà®mes parce que produisant à  long terme, de l’ombre. Les fleurs les plus appréciés sont les jasmins et les roses. Ces deux fleurs sont bien appréciées selon un acheteur, pour leur bonne odeur et pour leur beauté. Mr Lionel Coulibaly est employé dans une ONG à  Bamako et est chargé de l’entretien des lieux. Il estime que « les fleurs sont indispensables pour la bonne image d’une entreprise. Une fois par mois, nous allons chez le fleuriste acheter du nouveau gazon afin de mieux préserver la bonne texture du sol et des plantes. Il est essentiel d’entretenir son environnement et le milieu dans lequel on vit au quotidien. » Nabi Diallo est fleuriste à  Bamako Coura et s’occupe du jardin public du quartier voisin Bolibana. Il explique que ce n’est pas toujours facile de vivre de la vente de fleur au Mali. « Certes, les achats se font de plus en plus réguliers depuis quelques temps, mais jusqu’à  présent, on manque de gens assez intéressés par ce secteur. Nous manquons surtout de soutien de la part de l’Etat. » Il déplore la cherté de la taxe fixée par les mairies. « Elles nous demandent bien plus que ce que nous vendons. Vous comprenez donc qu’il est très difficile pour nous de profiter comme il faut de notre commerce. Nous appelons les autorités communales à  revoir à  la baisse, les taxes qu’ils nous imposent. ». Madani Niang est conseiller à  la mairie de la commune IV du district de Bamako. A la question de savoir si les jeunes fleuristes payent des taxes à  la mairie, il répond que oui. « Mais vous savez, rares sont les fleuristes qui payent leur taxe. On est obligé d’user parfois de moyens peu orthodoxes pour les amener à  s’acquitter de leur tâche». Quoi qu’il en soit, et les mairies, et les fleuristes trouvent leur compte dans ce commerce qui commence à  prendre une place importante dans l’économie du pays. l’exportation de fleurs à  commencer à  être effective depuis la fin l’année dernière à  l’intérieur du pays. Il faudra attendre encore un peu pour qu’elle se fraye un chemin vers l’extérieur du pays.