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Venezuela : une semaine pascale tendue

Le gouvernement vénézuélien a frappé de quinze ans d'inéligibilité son principal opposant, Henrique Capriles, l'écartant ainsi de la présidentielle de…

Le gouvernement vénézuélien a frappé de quinze ans d’inéligibilité son principal opposant, Henrique Capriles, l’écartant ainsi de la présidentielle de 2018. Cette décision a mis le feu aux poudres dans le pays secoué par de violentes manifestations. Prochain rendez-vous dans les rues : le 19 avril prochain.

La crise continue de plus belle au Venezuela qui, pour la quatrième fois en 10 jours, a vu des milliers de manifestants déferler dans les rues lundi 10 avril à l’appel de l’opposition, pour protester contre la crise économique et politique qui frappe le pays. Le responsable ? Le président Nicolas Maduro, accusé d’atteinte à la démocratie et qui tente depuis des mois de paralyser l’opposition majoritaire au parlement. Vendredi 7 avril, son gouvernement a décidé de rendre inéligible pour 15 ans le principal chef de l’opposition, Henrique Capriles, l’empêchant ainsi de concourir pour la présidentielle de 2018. « Le gouvernement ne peut pas me retirer de la vie politique. Seul le peuple peut le faire », a rétorqué le concerné, actuel gouverneur de l’État de Miranda. Cette décision a jeté les manifestants dans les rues dès le lendemain, samedi 8 avril. Des milliers de personnes ont envahi les rues de Caracas, la capitale, et des principales villes du pays. Des heurts violents ont éclaté entre forces de l’ordre et manifestants. Des milliers d’entre eux ont été empêchés par les policiers et la garde nationale d’atteindre le centre de la capitale, où se trouvent les institutions contrôlées par le régime chaviste. Bilan : deux morts et une vingtaine de blessés, plus une quarantaine d’interpellations.

Crise sans précédent Le pays a vu son économie s’effondrer avec la chute des cours du pétrole, son unique richesse, qui permettait de financer les nombreux projets sociaux pour la population. Depuis, le président Maduro a vu sa cote de popularité s’éroder, finissant par perdre une grande partie du soutien populaire sur lequel pouvait capitaliser son prédécesseur, Hugo Chavez, décédé en 2013. En mars dernier, Nicolas Maduro s’arrogeait tous les pouvoirs et supprimait l’immunité des parlementaires permettant au gouvernement de déclencher des procédures judiciaires contre eux, grâce à la Cour suprême, une institution qui lui est acquise. Mais il a dû reculer devant la pression populaire et internationale. Des déconvenues encourageantes pour les partis d’opposition, qui cherchent depuis plusieurs mois à obtenir son départ anticipé. Ils ont appelé à de nouveaux rassemblements la semaine de Pâques, qui devrait être ponctuée de manifestations, couronnées le 19 avril prochain par une « journée de mobilisation majeure dans tout le Venezuela ».