Violence en milieu scolaire : la peur, un obstacle à l’apprentissage de l’enfant

Quelque soit sa forme, la violence en milieu scolaire influe négativement sur le développement des jeunes, leur réussite scolaire et…

Quelque soit sa forme, la violence en milieu scolaire influe négativement sur le développement des jeunes, leur réussite scolaire et sur la qualité de vie à  l’école. Différentes formes de violence La violence en milieu scolaire se manifeste sous différenteS formes : violence physique, verbale et sexuelle, entre autres. Elle peut causer du tort chez ses victimes comme chez ses auteurs et aussi avoir de graves conséquences sur les enfants en termes de propagation d’infections sexuellement transmissibles, de troubles mentaux, de déperdition scolaire et même de mort. Malheureusement, malgré les efforts des autorités et leurs partenaires pour lutter contre le phénomène, il persiste et continue à  faire des victimes. Siaka Coulibaly, Directeur du groupe scolaire Mamadou konaté 4, se qualifie lui-même d’agressif et de nerveux. « Je n’hésite pas à  frapper un élève s’il le faut » lance t-il. Il trouve qu’on ne peut pas agir autrement avec Des élèves qui ne connaissent que le langage de la force. Selon lui l’attitude violente des enseignants envers les élèves est due dans la plupart de cas au comportement de ces derniers. Il a poursuivi en disant que certains élèves vont jusqu’à  s’immiscer dans la vie privée des maà®tres. Mr Coulibaly dans son intervention a relevé qu’au cours de sa carrière d’enseignant, il a a rencontré beaucoup de cas de violence dont le plus expressif a été le cas d’un élève qui poursuivait une fille de sa classe. Toujours dans le même établissement un garçon de 14 ans avait pour habitude d’agresser ses camarades filles. Ibrahim Kontao, représentant du comité de gestion du groupe scolaire Mamadou Konaté explique que le fait de frapper un enfant à  l’école est purement traditionnel. Mais depuis un certain temps, les fouets sont gardés par les enseignants justes pour dissuader les récalcitrants. Ainsi les fouets sont très peu utilisés par les enseignants. Violence sexuelle « Cette violence prend de l’ampleur surtout pendant les périodes des évaluations, les filles harcèlent leurs enseignants pour avoir des notes » a-t-il lancé. Avant d’ajouter que la majorité de ces filles sont encouragées par leur maman dans ce manège. Il affirme avoir surpris un jour une maman qui conseillait sa fille d’aller séduire son maà®tre pour réussir son examen. Mr Kontao déclare que la violence à  l’école est le résultat de l’irresponsabilité des parents d’élèves qui ont démissionné de leur rôle de premiers éducateurs. Il affirme que le châtiment corporel, est un moyen efficace pour une bonne éducation des enfants. Selon Mamadou Kontao, la violence dans le milieu scolaire découle de la perte de nos valeurs culturelles sociales au profit d’une occidentalisation mal assimilée. Maridié Niaré, conseiller pédagogique, chargé de la communauté d’apprentissage au centre d’animation pédagogique de Bamako-Coura quant à  lui souligne que nous nous trouvons dans un cercle vicieux. Il associe cet état de fait à  l’éducation familiale. Mr Niaré a relevé une pratique de notre société qui éduque l’enfant en lui assignant souvent quelques fessées. Qu’en pensent les enfants ? Il est 13 heures : nous sommes devant l’école coranique EL hilal El islamia situé au quartier Hippodrome de Bamako. Notre équipe de reportage assiste à  des échanges de coup entre deux garçons d’environ 13 ans. Cette scène de violence a décrédibilisé les dires des responsables de cet établissement qui avaient soutenu que l’école ElHilal El islamia appliquait le règlement intérieur qui interdit tout acte de violence au sein de leur école. Dans cette école, il n’y a aucun doute sur la présence de la violence. Pour preuve, tous les élèves interrogés dans cette école ont affirmé être battus par leur maà®tre à  l’image de Mamadou Traoré un garçon de 6 ans, se disant terrifié : « Souvent il m’arrive d’avoir peur de venir en classe tant J’ai peur qu’on me frappe », dit-il. Par ailleurs deux autres garçons entre 7 à  8 ans évoquent un autre cas de violence : « Nous sommes battus quotidiennement par ceux qui sont censés nous protéger. Je peux vous assurer que souvent à  cause de tous ces facteurs je refuse catégoriquement de venir à  l’école », explique l’un des garçons. Cependant tous les parents d’élèves interrogés soutiennent que le châtiment corporel est indispensable pour la qualité de l’éducation. « Qui d’entre nous avant d’être parent, a échappé à  ce châtiment » s’interroge Hamady un père de famille. Ils sont combien les parents d’élèves à  penser de la sorte ? Difficile de répondre, ce qui est sûr, c’est que la violence persiste et continue à  faire des victimes quotidiennement, elle est dans nos maisons, nos écoles et dans les rues. La violence meuble notre quotidien sans pour autant être une fatalité car elle peut être prévenue voir bannie. Dans ce dessein, il nous faudra accentuer la sensibilisation, les formations ainsi que les plaidoyers au niveau des familles, des écoles et des décideurs… La violence faite aux enfants en milieu scolaire peut être prévenue car rien ne justifie cette terreur.