Visite express pour Ould Abdel Aziz à Bamako

Président en exercice de l'Union africaine, le chef de l'Etat mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a dû réaménager son agenda…

Président en exercice de l’Union africaine, le chef de l’Etat mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a dû réaménager son agenda pour venir à  Bamako hier en début d’après midi. En effet, le président Aziz a écourté son voyage au Rwanda o๠il participait au 20è anniversaire de la Banque africaine de développement. De là , il prévoyait de s’envoler directement vers l’Afrique du Sud pour assister à  l’investiture du président Jacob Zuma. Cette visite improvisée dans notre pays intervient à  un moment o๠le processus de dialogue et de paix entamé par les autorités avec le soutien de la communauté internationale est mis en mal par de sanglants affrontements à  Kidal. Arrivé à  16 heures à  l’Aéroport, le chef d’Etat mauritanien a été accueilli par son homologue et « frère » Ibrahim Boubacar Keita qui devait se trouver lui-même à  Kigali si la situation du pays ne l’avait obligé à  annuler son voyage. Quelques instants plus tard, les deux dirigeants se sont retrouvés à  Koulouba autour d’un déjeuner offert par l’hôte dans la salle des banquets en faveur du visiteur de marque. En présence du Premier ministre Moussa Mara accompagné de plusieurs membres du gouvernement et les officiels de la délégation mauritanienne, les deux chefs d’Etat ont animé un point de presse devant parterre de medias a assisté. Au cours de cet exercice, Ibrahim Boubacar Keita qui a ouvert le bal a indiqué que « C’’est dans la difficulté que l’on reconnaà®t les siens » pour ainsi louer l’excellence des rapports entre nos deux pays. « Je l’ai eu au téléphone hier soir. Il m’a dit : mon frère, J’arrive demain à  Bamako. Il a tenu l’agenda brusqué qu’il s’est imposé pour venir témoigner au peuple du Mali toute la fraternité du peuple frère de la Mauritanie » a confié le président Keita qui dit ne jamais finir de remercier son homologue pour cet élan spontané de solidarité. « Merci monsieur le président, merci » a ajouté IBK dévisageant son « frère Mohamed » avec un regard plein de reconnaissance. Interrogé sur les tragiques évènements de Kidal, le chef de l’Etat a expliqué avec pédagogie que notre pays s’est engagé dans un processus de dialogue depuis longtemps parce qu’il est convaincu que C’’est le seul remède à  la crise. C’’est ce qui justifie pour lui la nomination d’un haut représentant de l’Etat pour le dialogue inclusif inter-malien en la personne de l’ancien premier ministre Modibo Keita. La nomination de l’homme a été accueilli favorablement dans toutes les sphères de la population malienne y compris chez nos frères de la rébellion, a relevé le président Keita qui pense qu’une atmosphère nouvelle était déjà  créée pour conduire à  un dialogue serein et fraternel. Dès lors, IBK pensait que les voies étaient défrichées qui vont conduire cette fois ci à  une paix souhaitée par tous. Il rappelle que dans la nuit du lundi au mardi, le même message de paix et de dialogue a été lancé. Il n’y pas d’alternative à  la paix, dit-il. Cette visite du chef du gouvernement à  Kidal, visite par laquelle tout est parti, est dans l’ordre normal des choses. Un chef de gouvernement digne de ce nom, explique le président de la République, se doit d’aller sur le terrain pour vérifier l’effectivité de la mise en œuvre de ce que le gouvernement a décidé. LE DIALOGUE COMME SEULE ALTERNATIVE En l’occurrence, il s’agissait pour le Premier ministre Mara, comme il l’a fait à  Tombouctou et à  Gao, de se rendre compte qu’effectivement dans la région de Kidal les choses étaient en ordre. Que l’administration était revenue. Dédié à  sa mission régalienne notamment pour le social et le culturel, le Premier ministre arrivant là , au cours de la conférence de cadres avec notamment les préfets qui finirent par un sort tragique. La suite macabre est connue, selon le chef de l’Etat visiblement affecté par cette tragédie. Et le président Ibrahim Boubacar Keà¯ta de poursuivre la narration des faits : « le lendemain un autre dérapage a suivi, en dépit de la douleur insondable qui était la nôtre ». Parlant de l’intégrité de notre territoire, le président Keita [b a redit que nul ne saurait la remettre la cause y compris les groupes rebelles qui ont signé les accords de Ouagadougou. l’assaut mené par nos soldats pour libérer le gouvernorat occupé la veille par les groupes armés de tout acabit s’explique par la diffusion d’images macabres de représentants de l’Etat qui sont torturés, égorgés o๠dans une sorte de surréalisme macabre sont affiché sur internet. « Ils ont hélas, par impatience, été au gouvernorat pour les libérer. La suite est désormais connue » a abrégé IBK qui réaffirme qu’il ne faut en déduire « aucune volonté belliciste ou guerrière de la République du Mali ». Les premiers mots du président mauritanien étaient de remerciement à  l’endroit de son homologue pour la qualité de l’accueil réservé. Accueil qui n’a pas surpris l’hôte de marque qui a également présenté ses amitiés au peuple malien. « Le peuple et le gouvernement mauritaniens sont avec le peuple malien » a indiqué le chef d’Etat mauritanien qui a insisté sur les rapports historiques qui lient les deux pays. En ce qui concerne la situation malheureuse de Kidal, il a insisté sur le fait que la sécurité au Mali bénéficie à  toute la sous région et même au delà . La solution de son point de vue commence par l’apaisement des esprits. Ces genres de situation sont fréquentes en Afrique, reconnaà®t-il, invitant toutefois au calme et au dialogue. « Nous allons continuer à  le faire » a-t-il promis avant d’inviter encore une fois à  la retenue et à  la négociation. Qu’est ce que notre pays peut attendre de la Mauritanie ? Il a répondu que son pays ne peut que soutenir le Mali dans son combat. Aucun effort ne sera épargné pour s’engager aux côtés de notre pays, promet-il ajoutant que tout ce que Mali endure touche directement la Mauritanie. Mais il averti également que la solution pour la paix n’est pas de s’engager dans une guerre. La transition est toute trouvée pour le président Keita de mettre en garde contre tout amalgame et toute stigmatisation. « Ce pays, depuis des siècles, est un pays de blancs et de noirs. Nous ne saurions tolérer que nul ne s’en prenne à  nos voisins et nos frères. Evitons également de jeter l’enfant avec l’eau du bain » a ajouté Ibrahim Boubacar Keita, faisant allusion « à  nos amis de la Minusma, nos amis de Serval » qui sont « en mission pour aider l’Etat du Mali à  reprendre les choses en main ». « Que l’on ne s’en prenne pas à  nos amis, à  ceux qui sont venus nous aider et continuent à  le faire dans les limites des missions qui leurs sont assignées, insiste IBK. Sachons respecter nos amis, sachons respecter les autres. Cela est conforme à  la République malienne. Sachons non seulement raison garder, unité garder et honneur conserver. »