Vive les 3 poches!

Villa, voiture, compte en banqueÂ…à  tout prix Autrefois quand on voyait une jeune fille épouser un homme plus vieux qu'elle,…

Villa, voiture, compte en banqueÂ…à  tout prix Autrefois quand on voyait une jeune fille épouser un homme plus vieux qu’elle, on était forcément touché de compassion. Bien souvent, ces unions étaient arrangées et la mariée n’avait pas son mot à  dire dans le choix de son conjoint. Les traditions n’ont pas beaucoup changées avec le temps et il est vrai qu’il existe encore de nos jours des mariages forcés entre des jeunes filles et des hommes « d’âge mûr ». Pour la plupart adolescentes, elles acceptent ces unions par obligation pour essayer d’aider leur famille ou tout simplement pour ne pas s’attirer le mauvais œil en allant à  l’encontre des règles établies. Cette situation était surtout visible dans le milieu rural et voir des filles « émancipées » C’’est-à -dire instruites mariées à  leur « père » était chose assez rare ! Aujourd’hui, les choses ont bien changé et on va même vers l’inversion de la tendance. Si dans les campagnes, les filles commencent à  prendre conscience d’elles-mêmes et à  refuser les mariages contre-nature, en ville, C’’est de plein gré et d’un pas allègre que les jeunes filles rentrent dans des mariages o๠leur conjoint peut facilement être pris pour leur père voire grand-père. La raison en est toute simple : l’argent. C’’est la chasse aux « tontons » qui est ouverte parmi les jeunes citadines en l’occurrence bamakoises qui cherchent celui capable de leur assurer tout le confort matériel : maison, voiture, compte en banque etC’…On les appelle les « 3 poches ». Ils ont la cinquantaine voire la soixantaine ou même plus. Ils sont en général mariés à  deux voire trois femmes. Et, détail le plus important de tous, le portefeuille bien garni. Voilà  le portrait du mari idéal d’aujourd’hui. Dépassé le cliché du jeune couple qui fait ses premiers pas dans la vie côte à  côte avec ce que cela comporte d’échecs mais aussi de joies vécues à  deux. « Ah non, la vie est trop difficile pour que J’aille épouser un pauvre ! » nous dit Gafou, l’air dégoutté par cette seule perspective. « Je veux vivre bien et pour ce faire, il faut que je trouve quelqu’un qui peut satisfaire mes besoins ». A la question de savoir si elle accepterait de se marier avec un homme beaucoup plus âgé qu’elle : « on ne vit pas d’amour ! ». Sans commentaire. A côté d’elle, Mami, 32 ans sonnés, divorcée. Elle sort d’un mariage qui s’est mal terminé. Le jeune homme avec lequel elle vivait depuis plus de 10 ans n’arrivait décidemment pas à  joindre les deux bouts. « Je suis retournée chez mes parents parce que J’avais assez de cette vie de misère ». Aujourd’hui, C’’est blasée qu’elle nous confie préfèrer se débrouiller et trouver un « type bien », comprenez, riche. De la nécessité de recadrer l’éducation Pour aller à  la chasse aux « grotos » comme on les appelait dans le temps, tous les moyens sont bons. Internet est l’un des vecteurs les plus utilisés de nos jours. La demande est forte sur la toile de ces messieurs en quête de sensations fortes et qui sont prêts à  payer cher pour quelques heures avec une jeune demoiselle. Une fois le poisson alpagué, il suffit de le rendre accro et pour finir de lui « balancer un enfant dans les pattes » ! Si l’homme a un tant soit peu de savoir-vivre, il s’empresse de demander la main de la demoiselle en lui offrant bien entendu toutes les commodités d’une maternité agréable. Ainsi, O., vient de rentrer des Etats Unis o๠elle vient d’accoucher. Tous frais payés par son sexagénaire de mari dont elle est la 4ème épouse. Le papa fou de bonheur vient de lui offrir une villa et la jeune maman s’apprête à  y aménager pour couler des jours heureux longtemps rêvés. Et elles sont nombreuses dans ce cas. La société de consommation à  outrance et l’éducation de plus en plus occidentalisée sont montrées du doigt Mariam K. une grand-mère désolée. « Ma petite-fille, celle en qui ses parents ont mis tous leurs espoirs vient de nous faire un coup pareil. Elle est enceinte d’un type qui est plus âgé que son père. A les voir, ça fait mal au C’œur. Elle dit qu’elle l’aime, mais moi je la connais et je sais bien que le seul attrait de cet homme, C’’est sa fortune ». Mariam demande aux parents de donner de vraies valeurs à  leurs enfants. « Nous, nous n’avons pas choisi nos maris. Ce sont les parents qui nous mettaient dans nos foyers et nous faisions de notre mieux pour être de bonnes épouses. Aujourd’hui, elles épousent le premier venu et après, elles regrettent et font des bêtises. Il faut que nos filles comprennent que la première qualité d’une femme est sa dignité et qu’il ne faut pas la vendre au plus offrant !» Les mamans surtout doivent arrêter de pousser leurs filles à  la débauche. Une enfant qui ne travaille pas et dont on exige des cadeaux à  l’occasion des fêtes, sous prétexte que telle ou tel l’a fait pour ses parents, il est normal qu’elle cherche les moyens pour répondre aux exigences familiales et donc, elle fera du n’importe quoi! Une meilleure éducation et des principes pour conduire sa vie, voilà  peut-être l’équation pour qu’advienne enfin la période des mariages d’amour.