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Voeux de Dioncounda Traoré : un air de déjà vu…

Le président de la République par intérim, le professeur Dioncounda Traoré a sacrifié à  la tradition en s'adressant aux Maliens…

Le président de la République par intérim, le professeur Dioncounda Traoré a sacrifié à  la tradition en s’adressant aux Maliens au seuil du nouvel an. Cette adresse avait ceci de particulier qu’elle intervient dans un contexte marqué par la division du pays en deux. Les 2/3 du pays sont aux mains des «Â  obscurantistes sortis tout droit du moyen âge occupent et souillent la terre de nos ancêtres ». Et C’’est à  juste titre que le Président, dans son costume noir reflet de l’année 2012, retiendra de l’année écoulée «Â  une année noire, une année tragique o๠l’existence même de notre pays a été fortement menacée ! » Un ton monotone… Nonchalant. C’’est le tempo habituel qui a marqué le discours. Le ton est resté le même : monotone. Sa longueur et son manque de saveur ont donné au discours des accents soporifiques. Le discours peu riche en informations nouvelles était un concentré de mots et formules éculés lors des précédents discours. De quoi donner des boutons aux journalistes friands de scoops ou autre révélations croustillantes capables de faire la une des radios et télévisions ou la manchette des journaux. De quoi faire blêmir de rage les Maliens fatigués par les mêmes phrases rabâchées. «Â Cependant, je puis vous assurer d’une chose, C’’est que le Mali n’attendra pas. Nous n’attendrons pas que le cancer fasse des métastases dans tout le corps. La guerre contre les terroristes se fera plus tôt qu’on ne le pense et l’armée malienne y jouera les premiers rôles. Elle sera aux avant postes et elle se prépare activement conformément à  sa vocation à  entreprendre dans un avenir proche la reconquête de notre dignité comme Etat et de notre souveraineté comme territoire. Telle est sa mission historique et elle ne s’y dérobera pas». Le discours n’a pas réservé de quoi jubiler pour les populations du Nord. «Sachez que nous sommes toujours avec, sachez que nous ne baisserons jamais les bras, sachez que la fin de votre calvaire est proche. Dans quelques mois, je vous le dis, la tragédie que nous vivons en ce moment ne sera plus évoquée qu’au passé ». De quoi frustrer les populations sinistrées du Nord blasées par les discours ressassés de libération.