« Voie présidentielle » : démolition des ralentisseurs de vitesse

Plus rien ne gênera plus le passage du cortège présidentiel. Les ralentisseurs de vitesse encore appelés "dos d'âne" ou "gendarmes…

Plus rien ne gênera plus le passage du cortège présidentiel. Les ralentisseurs de vitesse encore appelés « dos d’âne » ou « gendarmes couchés », érigés sur la route nationale qui passe près de la résidence du nouveau président sont en train d’être enlevés. Ils y avaient été érigés pour endiguer les accidents de circulations meurtriers qui se multipliaient sur cette nouvelle route. C’est la cellule des travaux routiers d’urgence(CETRU), un service rattaché au Ministère de l’équipement et des transports qui exécute les travaux. Les populations de Djicoroni-Para regardent depuis lundi dernier les engins de marque Caterpillar dicter leur loi aux ralentisseurs de vitesse se trouvant entre le pont Motel et le pont Woyowanko qui est à  quelques encablures du domicile du président Ibrahim Boubacar Keita. Faciliter le passage du cortège présidentiel l’objectif, nous informe-t-on, est de rendre fluide la circulation pour le cortège présidentiel qui emprunte ce chemin tous les jours. Les travaux doivent prendre fin au plus tard ce jeudi, donc avant le retour du président de la République de New-York o๠il participe à  la 68ème Assemblée générale des Nations-Unies. Le responsable de la CETRU sur place se refuse à  tout commentaire sur les travaux. « Notre boulot consiste juste à  démolir les ralentisseurs de vitesse. On ne fait qu’exécuter », dit-il, laconique. Cette opération est diversement appréciée par les populations riveraines. Si d’aucuns estiment qu’elle rend le trafic fluide, d’autres la mettent au compte de « l’extravagance » du nouveau locataire de Koulouba. Adama Touré, rencontré ce matin au marché de Djicoroni-Para ne cache pas ses inquiétudes par rapport à  la recrudescence des accidents meurtriers avec la démolition des ralentisseurs de vitesse. « Cette démolition va mettre en danger la vie de nos femmes qui vont au marché et les enfants qui rôdent tout autour », dit-il avec un brin d’inquiétude. Abondant dans le même sens, Mamadou Kanté désapprouve l’idée de cette opération qui relève, selon lui, des « pratiques extravagantes » du président. « Après les désagréments liés aux passages du nouveau président, on vient fragiliser notre sécurité », dénonce ce trentenaire, qui a du mal à  cacher son opposition au nouveau président de la République. Un point de vue qui n’est pas partagé par Ibrahim Kéita. Pour ce professeur d’anglais, « l’opération est salvatrice car il est aberrant de mettre des « gendarmes couchés » sur une route nationale rendant la circulation assez difficile et pénible ». Mariam Fofana apprécie aussi la mesure mais appelle à  des efforts de communication et de sensibilisation à  l’endroit des conducteurs pour être prudents afin d’éviter les accidents mortels. « La démolition des ralentisseurs atteindra ces objectifs lorsqu’elle sera suivie par une campagne efficace de prévention des accidents » affirme t-elle.