Société




Le voile musulman : effet de mode ou recommandation religieuse ?

Le voile religieux, communément appelé « hijab » ou « Dissa » par les Maliens, est un foulard que portent de nombreuses Maliennes au…

Le voile religieux, communément appelé « hijab » ou « Dissa » par les Maliens, est un foulard que portent de nombreuses Maliennes au quotidien. Entre effet de mode et recommandation religieuse, son port suscite des débats. Alors qu’il s’agit pour certaines d’une prescription avec laquelle il ne faut pas transiger, pour d’autres c’est un style vestimentaire dont le choix doit rester personnel.

« Avant l’avènement de l’Islam, nous constatons que les femmes arabes portaient déjà le voile. Mais en faire une recommandation et une obligation religieuse est une volonté de Dieu ». Selon une traduction de la sourate 33 verset 59 du Coran, il s’agit bien d’un devoir religieux. « Ô prophète ! Dis à tes épouses, à tes filles et aux femmes des croyants de ramener sur elles leurs grands voiles : elles seront plus vite reconnues et éviteront d’être offensées. Allah est clément et miséricordieux ». Le croyant n’a donc « point d’excuse face aux recommandations d’Allah et de son prophète (PSL) », explique Oumar Keita, Imam d’une mosquée de Médina Coura.

Le port du voile suscite quelquefois des commentaires pas toujours bienveillants,  selon Hafssatou Haidara, une jeune femme qui le porte. « Les critiques, j’en ai eu beaucoup. Au Mali, une fois que tu mets le voile, on te surnomme Malmatou (maîtresse coranique) ». D’autres même disent « ah, la nouvelle Hadja ».

Pour le sociologue Bocary Guindo, généralement le port du voile « peut émaner du choix personnel, du choix familial et même du choix de personnes extérieures (les influenceuses), par exemple ». Pour lui, cela « se présente le plus souvent comme un conformisme, une mode ou un style. Certaines le voient comme un agrément de la beauté féminine ».

« Selon moi, le port du voile doit être fait par choix, car même en Islam le voile n’est pas obligatoire. On peut se couvrir la tête, ne pas porter de mèches et c’est largement suffisant », estime pour sa part Fatoumata Sissoko, une influenceuse.

Fatoumata Coulibaly, étudiante, est de celles qui pensent que le voile est juste une partie de la tenue comme une autre. « Le voile, je le porte des fois. Je me sens à l’aise dedans, alors que je ne suis pas une habituée. Mes amies me disent que le voile me va bien. Je partage leur point de vue, mais des fois j’ai aussi envie de changer de style ».

Kadiatou Camara