Vote de confiance : les questions qui attendent le PM

Excepté le sport, presque tous les thèmes majeurs ont été abordés par le chef du gouvernement. Les députés aimeraient entendre…

Excepté le sport, presque tous les thèmes majeurs ont été abordés par le chef du gouvernement. Les députés aimeraient entendre les avis du premier ministre sur bien des questions en suspens. D’abord la sécurité à  l’orée du retrait définitif annoncé des forces Serval du Mali. Le pays confronté à  une crise historique depuis deux ans « ne sous traitera pas sa sécurité, il compte se doter d’une armée équipée, agile, rapide, flexible, réactive avec en sus un bon service de renseignements et des forces spéciales » soutient Moussa Mara pour qui « l’armée malienne formée pour faire face à  des ennemis conventionnés doit être reformatée d’o๠la nécessité pour l’Etat de débourser 65 milliards supplémentaires par an pour renforcer le budget de la défense ». Le Premier ministre doit toutefois dire d’o๠viendront ces fonds et quelles sont les stratégies retenues pour combler le départ des soldats français dans le nord ? A propos du nord, le Mali privilégie les accords politiques avec les groupes armés terroristes mais avec qui, avec quelles factions se feront les négociations dans une bande saharo-saharienne o๠chaque camp revendique sa suprématie ? Tirer le ver du fruit Le Premier ministre a par ailleurs dénoncé la corruption dont « l’état est certes critique mais pas impossible à  éradiquer ». Il dit préférer la répression aux actes cosmétiques. Cette position qui rejoint les menaces plusieurs fois réitérées du Chef de l’Etat s’explique par la commercialisation des documents administratifs maliens et ceci de l’avis de Moussa Mara est « une honte » à  corriger en deux ans. Alors, 2014 serait-elle l’année de l’augmentation des salaires au Mali ? Comment ? Selon quel calendrier ? Nous sommes à  la fin du premier semestre de 2014 alors à  quand la revalorisation des salaires et s’achemine –t-on vers une loi rectificative du budget pour mettre les fonctionnaires hors d’état de corruptibilité ? Avant que les forces syndicales ne prennent la rue, les députés doivent interpeller le Gouvernement sur ces annonces bien cosmétiques puisque « voir loin permet d’anticiper et le Mali a pendant longtemps été victime d’un manque de vision » de l’avis même du Premier ministre. Idem pour la dette intérieure qui sera apurée pour la rondelette somme de 66 milliards de francs CFA. Une bonne nouvelle pour les opérateurs économiques qui n’auront pas à  verser des pots de vin d’autant que « les intermédiaires véreux seront évincés du circuit » dixit le Chef du gouvernement. Autres promesses paradoxales de l’orateur du mardi, l’affaissement du tissu industriel et l’offensive de charme en direction de la presse. En avouant que le Mali compte peu d’unités industrielles comparées à  ses voisins sénégalais et ivoirien, est-ce à  dire que la traque entamée contre certains industriels sera stoppée pour encourager le patronat à  davantage investir et promouvoir l’emploi des jeunes ? Moussa Mara a-t-il voulu séduire les patrons de la presse privée en disant que « l’Etat compte les accompagner » ? Le Premier ministre était plus attendu sur la dépénalisation des délits de presse, le passage au numérique, la régulation, l’encadrement juridique de la presse en ligne et l’augmentation de la subvention à  la presse. Des zones d’ombre subsistent dans cette déclaration de politique générale et les joutes oratoires de ce vendredi devraient permettre aux députés d’inviter leur hôte à  clarifier les questions en suspens dont notamment le silence du Chef du gouvernement sur les suites à  réserver aux multiples détournements dans le domaine de la santé. Pour finir, l’engagement du Premier ministre à  évaluer semestriellement les ministres tenus à  un code de conduite est salutaire mais qui fera cette évaluation ? Quels sont les critères de performance d’un ministre ? Jusqu’o๠la confidentialité prendra le pas sur le devoir d’informer les citoyens et le besoin de communiquer du gouvernement ? Aux députés de poser les bonnes questions pour avoir des réponses dépouillées de « mousse cosmétique ».