Wassoulor-BNP Paribas : les dessous d’une affaire de gros sous

Dans une déclaration datant du mercredi 27 janvier, Aliou Boubacar Diallo, PDG de Wassoulor et de Mansa Moussa Gold Fund…

Dans une déclaration datant du mercredi 27 janvier, Aliou Boubacar Diallo, PDG de Wassoulor et de Mansa Moussa Gold Fund a tenu à  éclairer l’opinion publique sur l’affaire qui l’oppose à  BNP-Paribas. Dans ses propos il ressort que Jacques-Philippe Marson, précédemment PDG de BNP Paribas Sécurities Services jusqu’au 27 novembre 2009, avait obtenu un mandat exclusif pour la vente future d’une partie de la production de la mine d’or à  travers Mansa Moussa Golf Fund. Le «hedging » est une pratique courante et normale souvent utilisée par les sociétés minières. Il consiste à  vendre par anticipation une partie de la production future de la mine à  un prix donné. Dans le cadre de cette opération, le mandat exclusif obtenu par Jacques philippe Marson auprès de Mansa Moussa Gold avait une validité d’un mois, qui a expiré à  la fin octobre 2008. Il consistait à  vendre des certificats d’une maturité de 3 ans au prix courant de l’or, avec une garantie de rendement sur la même période. 200 millions de dollars en jeu Jacques Philippe Marson a souhaité le renouvellement du mandat à  la fin octobre 2008, chose accordée sur la base de 200 USD l’once, avec un paiement fait directement par la banque en faveur du dépositaire Canadien du fonds. Entretemps, la mine d’or continuait avec succès les essais de la petite unité expérimentale d’une capacité maximale de traitement de 1000 Tonnes de minerais par jour. Cette usine expérimentale a été construite grâce aux efforts de premiers investisseurs de Mansa Moussa Gold Fund, première étape de la construction d’une usine de traitement d une capacité de 11000 Tonnes par jour, sur le même site et sur la même plateforme. Le financement annoncé de 200 millions était destiné a plusieurs volets, dont l’agrandissement de la capacité de l’usine, la finition, la modification des statuts de Mansa Moussa Gold Fund, le paiement d’une commission de placement de 6%. Marson aurait alors demandé que cette commission lui soit versée sur un compte en Belgique, et géré par son ex-femme… « Il n’a jamais été prévu de rembourser les souscripteurs de Mansa Moussa Golf Fund par ces fonds », a indiqué Mr Aliou Boubacar Diallo, contrairement aux dires de l’ancien dirigeant de la banque française. Par contre, a t’il affirmé, ce financement aurait permis de finir très vite la grande usine pour permettre à  Wassoulor SA et Mansa Moussa Golf Fund d’être à  la hauteur des remboursements prévus dans le mémorandum du fonds. Un financement attendu qui ne serait jamais venu Confiants sur la finalisation de ce financement, les responsables de Wassoulor avaient informé le Ministère des mines de l’ouverture officielle de la grande usine pour Avril 2009. Du coup, au début 2009, l’entreprise a mis un terme aux essais de la petite usine pour se concentrer sur la finition de la construction de celle de 11 000 tonnes. Ainsi, grâce au financement attendu, les travaux restants auraient pu être terminés en quatre mois pour respecter le délai d’ouverture officielle annoncé au Ministère. Faute de financement, ce délai n’a pas pu être respecté. C’est suite à  l’avortement du financement que Mansa Moussa Golf Fund a demandé le retour des documents envoyés et reçus par Jacques Marsan Après plusieurs demandes et relances du dépositaire Canadien, Jacques Marson a fini par retourner les certificats et les bulletins de souscription en effaçant la signature et le nom de l’investisseur, et en y mettant la mention « annulé ». « Nous avons donc informé la Direction de BNP Paribas de cette situation, et cette dernière a pris des sanctions contre Mr Marson en le suspendant de ses fonctions de PDG de BNP Paribas Securities Services le 27 novembre 2009. Selon nos sources, Jacques Marson aurait qualifié l’affaire de Madoff Malien. Selon lui, l’investissement aurait été utilisé pour payer d’autres investisseurs de Mansa Moussa Golf Fund est tout simplement diffamatoire. Quant à  M. Diallo, il affirme que l’investissement n’a jamais été fait. « Ce n’est ni plus ni moins que de la calomnie et de l’infamie. Après avoir reçu toutes les contreparties exigées, promettre, assurer, confirmer et annoncer le paiement de 200 Millions USD en faveur d’un projet vital pour l’économie d’un des pays les plus pauvres du monde, comme le Mali, et l’annuler, frôle le génocide économique », s’est-il insurgé. Au final, Aliou Diallo a porté plainte contre Jacques-Philippe Marson pour escroquerie, et abus de confiance , de même que le groupe BNP qui l’accuse de « manquements graves aux procédures internes ». Quant à  ce dernier, il plaide la bonne foi et se dit victime d’une manipulation. Affaire à  suivre…