WECAfrica, l’union fait la force

A la fin du mois de janvier dernier, Bamako a abrité le forum Europe/Afrique sur l'eau et l'énergie en Afrique.…

A la fin du mois de janvier dernier, Bamako a abrité le forum Europe/Afrique sur l’eau et l’énergie en Afrique. Il a réunit plus de 600 participants venus d’Afrique et d’Europe. Dans la continuité ce forum, une agence a vu le jour. WECAfrica (Water and Energy Clustering in Africa), la nouvelle agence pour la promotion des pôles de compétitivité eau et énergie en Afrique a été mise sur pieds par plusieurs pays du continent. Ce sont entre autres : le Mali, le Tchad, la RD Congo, le Congo, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Burkina-Faso, le Ghana, le Niger, la Mauritanie, le Cameroun, et le Gabon. Ces pays sont soutenus par plusieurs bailleurs de fonds dont la Banque Mondiale, l’AFD, la BOAD…La présidence du comité de pilotage de cette agence est assurée par le ministre congolais de l’énergie et de l’hydraulique, Bruno Jean Richard Itoua qui est également président de la facilité africaine de l’eau. Le secrétariat général de WECAfrica est assuré par l’agence pour le développement des entreprises en Afrique (ADEA), basée à  Lyon. Elle aura pour but de promouvoir le concept des pôles de compétitivité et clusters eau et énergie en Afrique. Le directeur général de l’ADEA, Abdoulaye Kanté explique qu’un chronogramme des actions sera défini dans les mois à  venir. Ainsi que des propositions pour la mise en place des pôles de compétitivités sous régionaux dans les pays de l’UEMOA et de la CEEAC. A côté de cela, des clusters d’énergies renouvelables seront proposés aux pays qui en feront la demande. l’idée de ce dernier concept est selon Mr Kanté, de regrouper dans une zone d’activité, l’ensemble des intervenants majeurs des deux secteurs. Ces acteurs tournent autour des entreprises, bureaux d’études et de recherches, puis des organismes de formation. Les activités seront axées autour de projets innovants pour améliorer leurs expériences sur le marché international. Une meilleure exploitation des ressources en Afrique Le ministre congolais Bruno Itoua explique que l’Afrique dispose d’atouts considérables dans le domaine de l’énergie, mais ils ne sont pas suffisamment exploités. En effet, seulement 7% des ressources hydroélectriques sont utilisées. l’énergie solaire continentale représente 51% du potentiel mondial et elle est également largement sous-utilisée. Nous disposons également d’une importante quantité de biomasse, de gaz, et d’énergie marémotrice. Et pour inverser la tendance, il faut que l’Afrique s’engage à  soutenir les efforts pour prendre le leadership sur le plan des énergies renouvelables. Cela suppose, la mise en place de programmes nationaux et sous-régionaux, de sorte que la gestion de l’eau et de l’énergie soit abordée sous l’angle transfrontalier. C’’est sur ce plan que les pôles de compétitivité ont toute leur importance. Cela demandera, selon Mr Itoua, une forte implication des différents pays afin de faciliter au mieux la circulation inter-Etats. C’’est dans ce même ordre d’idée que l’interconnexion électrique entre le Mali, le Ghana et le Burkina Faso s’est faite en début de semaine. Elle permettra au Mali disposer d’un potentiel plus élargi en matière de ressources énergétiques. Harmoniser les politiques sectorielles La réussite de ce projet ne sera possible que grâce à  une harmonisation des politiques sectorielles. Malick Diallo est un expert de l’UEOMOA. Il estime qu’ « il faut encourager le développement de la mise à  niveau des entreprises dans l’espace UEMOA, en lien avec l’Union européenne. » Il rappelle que 4000 milliards F.CFA ont déjà  été investis par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest pour assurer sa couverture énergétique. Il s’agira pour les acteurs, de chercher des financements pour couvrir, d’ici à  2030, les besoins en énergie. Concernant les projets engagés dans le domaine de la fourniture en eau, l’UEMOA a financé des équipements hydrauliques à  hauteur de 32 milliards de F.CFA. Cela a permis la réalisation de 3 150 forages en 4 ans et l’installation de pompes électriques, solaires et thermiques. WECAfrica est un projet majeur qui permettra aux pays africains de mieux gérer leurs différentes ressources hydrauliques et énergétiques. La conjugaison des efforts et potentialités permettra à  l’Afrique de s’auto-suffir dans le futur et de mieux se positionner sur le plan international.