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Zahabi Ould Sidi Mohamed: « Signer est possible, même après le15 mai »

En quoi cet accord négocié à  Alger est-il différent des autres ? Que va-t-il changer pour la paix au Mali…

En quoi cet accord négocié à  Alger est-il différent des autres ? Que va-t-il changer pour la paix au Mali ? Zahabi Ould Sidi Mohamed : De manière schématique, cet accord est différent des autres sur plusieurs points. D’abord, par la méthodologie qui a été adoptée par la communauté internationale pour résoudre la crise. Cet accord a la particularité d’être largement inclusif sur tous les plans que ce soit au niveau de la médiation avec toutes les organisations internationales, la CEDEAO, l’Union européenne et les amis du Mali (Mauritanie, Algérie, Niger, Burkina, Nigeria et le Tchad). Ces aspects cités plus haut sont une garantie pour ne pas revenir sur les engagements pris ensemble. C’’est pour éviter comme on le dit que « trop de médiation ne tue la médiation ». Le fait que tout le monde soit ensemble dans une médiation reconnue est à  mon avis un gage de succès. Ensuite, le même document prévoit un accompagnement de la communauté internationale. Beaucoup de partenaires se sont engagés pour accompagner le dit accord. Par exemple, l’évaluation des besoins va impliquer des partenaires solides comme la Banque mondiale ou la Banque africaine de développement. Enfin, cet accord a aussi été élargi à  la société civile qui s’y est impliquée. Il est donc prévu que la communauté internationale prenne ses responsabilités vis-à -vis de ceux qui feront obstacle à  la paix. Sans la signature de la CMA, comment allez-vous mettre en œuvre cet accord ? Z.O.S.M : Les choses sont claires pour tout le monde. Premièrement, la CMA est partie prenante du dit accord mais elle n’est pas l’unique partie. Il y a quatre parties si je peux résumer ainsi : le gouvernement malien, la Plateforme, la CMA et la communauté internationale. Alors, si la CMA ne venait pas le 15 mai (nous souhaitons et restons optimistes qu’elle sera là ), la détermination de la médiation internationale, est de signer l’accord après huit longs mois de négociations. Il est donc entendu que ceux qui voudront le signer seront présents. Les autres, même s’ils ne viennent pas le 15 mai, pourraient le faire dans les jours à  venir. Mais encore une fois, nous restons optimistes sur le fait qu’ils viendront le 15 mai et signeront avec nous. O๠en est-on du chantier de la réconciliation nationale, en particulier concernant la nouvelle Commission vérité justice et réconciliation (CVJR) rattachée à  votre département ? Z.O.S.M : Nous attendons d’abord la signature de l’accord, même si la mise en œuvre effective a déjà  débuté, pour asseoir la nouvelle Commission vérité, justice et réconciliation composée d’une quinzaine de membres. Leur nomination ne tardera pas non plus et la commission sera composée d’hommes et de femmes intègres qui auront à  C’œur de poser des actes concrets pour la réconciliation nationale au Mali.