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« Zaki » débarque au Palais présidentiel du Niger

"Je serai le président de tous les Nigériens", a déclaré M. Issoufou lors d'une cérémonie au Palais des sports de…

« Je serai le président de tous les Nigériens », a déclaré M. Issoufou lors d’une cérémonie au Palais des sports de Niamey devant plus de 3.000 personnes. Une dizaine de chefs d’Etats africains dont Abdoulaye Wade, Amadou Toumani Touré, Denis Sassou N’Guesso, Ali Bongo, Yayi Boni ou Helen Jonson Sirleaf, ont assisté à  cette investiture. M. Issoufou a prêté serment, la main droite posée sur un exemplaire du Coran. Il a rendu hommage au chef de la junte, le général Salou Djibo, le qualifiant de « soldat de parole » pour « avoir tenue da promesse » de rendre le pouvoir aux civils. Mahamadou Issoufou dit « zaki » (le lion en langue haoussa), n’est pas un inconnu de la vie sociopolitique nationale. Il a été pendant 20 ans opposant aux différents régimes qui se sont succédé et leader du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS-Tarayya). «l’homme au bonnet rouge» est né à  Dandadji en 1952, dans la Région de Tahoua et est de l’ethnie Haoussa. Ingénieur civil sorti de l’Ecole nationale supérieure des mines de Saint-Etienne en France, Mahamadou Issoufou commence sa carrière dans la fonction publique nigérienne. Il occupe plusieurs fonctions, notamment celle de directeur des Mines au ministère des Mines et de l’Industrie de 1980 à  1985, avant de s’engager résolument en politique en créant son parti en décembre 1990.A la faveur de la Conférence nationale souveraine du Niger à  laquelle il participe du 29 juillet au 3 novembre 1991, il se fait une notoriété politique et se positionne comme une nouvelle alternative. Les législatives de 1993 consécutives à  l’ouverture au pluralisme démocratique le consacrent député à  l’Assemblée nationale, car il réussit à  se faire élire dans la circonscription de Tahoua, sa région d’origine. Mais il n’a pas l’intention de s’arrêter en si bon chemin. C’’est ainsi qu’il se présente à  la présidentielle du 27 février 1993 et arrive en troisième position, avec 15,9% des suffrages. Il est depuis député à  l’Assemblée Nationale nigérienne. Entre temps, il est nommé au poste de Premier ministre et chef du gouvernement en 1993 sous la présidence de Mahamane Ousmane. Courtois et ouvert, il sait néanmoins être très ferme quand il le faut. Comme par exemple lorsqu’il démissionne de son poste de Premier ministre, pour cause de divergences politiques. Son élection au Niger couronne à  la fois le parcours politique d’un homme et d’un parti, ainsi que l’engagement des militaires au respect des principes démocratiques, que les acteurs politiques doivent être les premiers à  faire leur également. Un exemple à  la fois pour les politiques mais aussi pour les militaires africains. Et Issoufou, dont l’ouverture est louée par ses compatriotes, a un grand défi à  relever: faire en sorte que l’armée n’interfère plus dans le jeu politique au Niger. Ou que le fameux bonnet rouge ne lui manque pas sur la tête. Les défis du Zaki » « Je sais que les attentes des Nigériens sont fortes et que j’incarne un nouvel espoir », a dit M. Issoufou dans son discours, en promettant toutefois « d’éradiquer la faim » et de « combattre « la corruption » et « l’insécurité » au Niger. Face au terrorisme, le nouveau président prône « une coopération plus forte entre les Etats du Sahel » et s’engage à  doter l’armée nigérienne en « ressources humaines bien formées et en équipements adéquats ». La réconciliation nationale est un autre des chantiers pour le nouveau président. Il a d’ores et déjà  pris le problème à  bras le corps avec la nomination pour la première fois dans l’histoire du pays, d’un Premier Ministre touareg. Il a nommé dans la soirée M. Brigi Rafini, sexagénaire, ex-député de la région d’Agadez pour le Rassemblement pour la démocratie et le progrès (Rdp), parti du président Ibrahim Baré Maà¯nassara. Administrateur de formation, M. Rafini a occupé des postes ministériels sous le régime du général Maà¯nassara (1996-1999) et a été plusieurs fois maire de la localité d’Iférouane o๠d’importants combats se sont produits entre l’armée et les rebelles touareg de 2007 à  2009.