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Zlatan MILISIC, PAM : « Les besoins au Nord Mali sont immenses »

Quelles sont les activités que le Programme Alimentaire Mondial (PAM) mène actuellement au Nord Mali ? Nous avons différents types…

Quelles sont les activités que le Programme Alimentaire Mondial (PAM) mène actuellement au Nord Mali ? Nous avons différents types d’activités, des activités de développement, des activités humanitaires. Au nord, nous sommes principalement dans l’aide alimentaire. Nous assurons que les populations affectées par la crise alimentaire depuis l’année dernière sont suffisamment assistés. Nous travaillons avec plusieurs partenaires afin de s’assurer que l’assistance cible tout le monde qui est dans le besoin. Quelles difficultés rencontrez-vous sur le terrain ? En janvier on a eu des difficultés dans la distribution. Avec les combats, beaucoup de routes sont bloquées. C’’est devenu difficile d’accéder à  certains endroits. Nous avons recommencé les distributions le plus tôt possible avec des gens sur le terrain qui les ont organisées. Premièrement, on a utilisé les pinasses pour les régions de Tombouctou et Gao parce que les exploitants de pinasses ont été les premiers à  reprendre le trafic. Pour Kidal, nous avions juste commencé par charger les camions de vivres. Malheureusement, courant janvier et février on n’a pas atteint les populations ciblées pour des raisons de sécurité, il y a des mines sur les routes, ce qui complique l’accès. Notre principale préoccupation aujourd’hui est que la région du nord est bloquée depuis le 10 janvier. Les gens ont épuisé les stocks de vivres qu’ils avaient alors que les frontières sont fermées et que l’approvisionnement qui venait d’Algérie, du Niger ou encore de la Mauritanie n’entre plus. Dans le même temps, beaucoup de commerçants ont fermé leurs magasins ou bien certains magasins ont été pillés. Ce qui cause une vraie pénurie sur le marché, même ceux qui en ont les moyens ne peuvent pas s’acheter à  manger. Ce manque d’importations a fait que la situation de sécurité alimentaire a commencé par se détériorer. Les prix ont augmenté, les gens ont utilisé les vivres sans pouvoir les remplacer. Maintenant nous espérons que la situation va s’améliorer. Sans cela, la tâche humanitaire est très difficile parce qu’il va falloir aider plus de personnes. Pour cette raison, les organisations humanitaires renforcent leurs activités afin d’assurer une quantité et une qualité suffisante de l’aide alimentaire. Quelles solutions envisagez-vous si les routes restent inaccessibles ? Nous avons plusieurs plans de contingence ou différentes options si les routes sont coupées pour raison d’insécurité. Nous pouvons utiliser d’autres moyens. Si on ne peut pas acheminer les vivres par la route, on peut utiliser les avions. Nous essayons d’éviter ce moyen parce que C’’est très cher, et il y a moins d’argent pour acheter les vivres. Nous avons pour projet d’ouvrir une nouvelle route pour logistique à  partir de Niamey parce que les besoins au nord sont immenses. Mais s’il y a des endroits inaccessibles, il faut considérer toutes les options. Si l’urgence est au Nord, pourquoi un projet de lutte contre la faim financé à  15 millions d’euros pour les régions du Sud? Ce projet que nous avons lancé est un projet qui nécessite une situation plus stable pour le mettre en œuvre au maximum. C’’est pour cela qu’il est réalisé dans les localités du Sud. Parce que là , nous pouvons organiser les travaux en commun, travailler avec les institutions financières. Une portion de ce projet concerne aussi le Nord. Nous assurons que les différents projets sont coordonnés, et qu’il y ait une couverture égale, équitable partout dans le pays. Si ce projet est focalisé au Sud, d’autres projets concernent aussi le Nord. Il est important que la population du Sud soit aidée d’une manière suffisante parce près de 80% de la population du Mali habite au Sud.