Abattage clandestin : quelle viande consommez-vous dans vos assiettes ?

C'’est un phénomène à  ne pas prendre à  la légère, car il s'agit d'un problème de santé publique. De plus…

C’’est un phénomène à  ne pas prendre à  la légère, car il s’agit d’un problème de santé publique. De plus en plus, à  Bamako et alentours, l’abattage clandestin de viande, prend une proportion inquiétante dans la mesure o๠même les bouchers se livrent à  cette pratique pour se faire de l’argent. Pire, l’origine de la viande est douteuse, s’agit-il de viande de chien, de cheval ou d’autres animaux, le doute est permis. Les quartiers les plus connus pour cet abattage clandestin sont Kalanbacoro, Sabalibougou, Niamanan sur la route de Ségou et Baco Djicoroni, la zone industrielle, Ségou etC’…. Contrôle inexistant Ce phénomène s’explique par le laxisme des autorités. Ainsi, nombreux sont ces agents qui, pour l’argent, ferment les yeux sur le problème et approuvent la qualité de la viande de ces animaux clandestinement abattus. Pis,des agents peu scrupuleux de la police sapent les opérations de contrôle, informant à  l’avance, (en échange de sommes d’argent) des bouchers sur l’itinéraire des agents de répression du fléau. Le directeur national des services vétérinaires, le Dr. Kassoum Diakité, rapproché par nos soins, affirme qu’il a été mis en place une opération dite  » coup de poing » pour démanteler le réseau des bouchers qui effectue l’abattage clandestin des animaux. » Selon le Dr. Kassoum Diakité, l’article 8 du texte stipule que « tout boucher agréé (chevillard, détaillant, abattant) pris en flagrant délit d’abattage clandestin encourra les solutions suivantes : saisie de la viande issue de cet abattage, paiement à  l’Etat de 50% de la valeur d’une carcasse différente. En plus, il sera dépossédé de sa carte professionnelle pour une durée de 3 mois. En cas de récidive sans préjudice des sanctions, le retrait de la carte professionnelle sera définitif et le coupable déferré devant le tribunal correctionnel. Quand bien même, l’abattage clandestin des animaux dont la chair est vendue aux consommateurs doit être dénoncée sur tous les plans. Parce que, selon le chef de division santé publique, Dr Bamba Keà¯ta, de la Direction régionale des services vétérinaires de Bamako, la consommation de viande impropre a des conséquences dramatiques sur la santé des populations et peut être à  la base des maladies comme la tuberculose, le ténia et d’autres mortelles. Comment freiner le phénomène ? Toujours selon le Docteur, le phénomène peut aussi, sur le plan commercial, entraà®ner la concurrence déloyale, car celui qui ne paye pas de taxes peut vendre moins cher que celui qui paye ses taxes. Aussi, soulignera-t-il, l’abattage clandestin des animaux constitue un manque à  gagner pour les abattoirs qui payent, non seulement des taxes à  l’Etat mais aussi emploient des centaines de maliens. Pour freiner le phénomène, ajoute le Dr Bamba Keà¯ta, diverses mesures ont été prises par la direction régionale des services vétérinaires de Bamako. Cette direction qui travaille avec la police, organise des sorties: « elles s’effectuent, lorsque nous avons des informations données par une tierce personne sur la question ou des plaintes. Quand aux sorties de dissuasion ou de routine, elles sont quotidiennes et s’effectuent dans les marchés, les rôtisseries de Bamako ». Mauvaise citoyenneté Quant à  la traçabilité de la viande, qui permet de distinguer les carcasses en provenance des abattoirs agrées ou celles des animaux abattus clandestinement, le Dr Bamba Keà¯ta signale qu’il n’émane pas de ses agents. Ce sont, dit-il des imitations effectuées par des bouchers délinquants sur des noix de maà¯s ou des morceaux de bois pour tromper la vigilance des consommateurs et les agents de contrôle. Cela, parce que, on ne peut en aucune manière utiliser frauduleusement l’estampille, puisque, il n’y a qu’une estampille par abattoir. En plus, soulignera le Dr Keà¯ta, cet outil ne sort jamais de l’abattoir et, même en cas d’usure, il est remplacé par un nouveau après récupération de l’ancien. Pour le Dr Bamba Keà¯ta, C’’est la mauvaise citoyenneté qui est à  la base de ce phénomène et non le coût d’abattage (5000 Fcfa/ tête pour les bovins et environ 350 Fcfa/ tête pour les petits ruminants) et la distance, car, à  titre d’exemple, des boucheries contiguà«s à  l’abattoir du quartier « Sans Fil », et non loin du marché à  bétails abattent régulièrement des animaux dans la clandestinité. Par ailleurs, le vétérinaire a cité les difficultés que son service rencontre dans ses opérations. Parmi celles-ci, la méconnaissance dudit service par les populations, la non coopération de celles-ci avec les agents sanitaires, l’insuffisance des moyens de déplacement etc…