Économie




Journée internationale des PME : accompagner la reprise économique

Ce 27 juin 2021 a marqué la célébration pour la première fois au Mali de la Journée internationale des PME…

Ce 27 juin 2021 a marqué la célébration pour la première fois au Mali de la Journée internationale des PME (Petites et moyennes entreprises). Instituée en 2017 pour mettre en valeur le travail de ces acteurs économiques de premier plan, elle a été l’occasion pour les entrepreneurs locaux d’évoquer leur situation et leurs défis pour « porter le développement économique » du pays. À cette occasion, l’association « Communauté des PME au MALI » en abrégée « MALIPMEPMI », en collaboration avec la Direction Nationale des Petites et Moyennes Entreprises (DNPME),  une série d’activités a été programmée les 26 et 27 juin 2021 afin de célébrer  avec les acteurs du développement économiques cette journée sous le thème : Accompagnement des PME maliennes dans un contexte de reprise économique et sociale post COVID-19.

Une « situation relativement complexe », car, bien que représentant environ 90% de nos entreprises, les PME maliennes sont pour 80% d’entre elles dans le secteur informel. Ce qui se caractérise notamment  par l’absence d’états financiers ou de tenue régulière de la comptabilité, même pour celle dites formelles, explique M. Boubacary Cissé, le Directeur national des PME (DNPME).

Néanmoins, ce secteur informel représente environ 62,5% de la valeur ajoutée, ce qui correspond à 55% du PIB et à la moitié des emplois. Cette place primordiale n’occulte cependant pas les difficultés auxquelles sont confrontés ces acteurs économiques. Au premier rang desquelles l’accès au financement, qui constitue toujours le « nœud gordien », ajoute M. Cissé. Mais également les difficultés d’accès au marché et à la commande publique et les problèmes de compétence et de gestion des ressources humaines, entre autres.

Outre mettre en exergue la contribution des PME au développement économique, la journée permettra surtout de s’approprier le concept même de PME, espèrent les responsables de la DNPME. Pour progresser, il faut « s’inspirer de ce qui se passe ailleurs, comme aux États-Unis avec le Small Business Act ». Une politique de développement en direction des PME qui contribue à les prendre en compte dans tous les secteurs d’activité financés par le gouvernement, surtout en matière de commande publique.

Moteur du développement

Le défi majeur, « c’est de faire porter le développement par les PME, la seule manière d’aller vers la croissance ». Dans cette optique, l’État malien a mis en place des dispositifs, parmi lesquels la DNPME, dont les missions consistent entre autres à élaborer la stratégie en la matière, à densifier le tissu économique, à renforcer la compétitivité des PME et à faciliter leur accès au financement.

Engagée dans la dynamique de la « valorisation du savoir-faire des PME », la  communauté des PME du Mali (PMEPMI), créée en 2016, regroupe environ 200 PME « formelles », précise son Administrateur général, M. Koro Coulibaly. L’objectif de l’association est d’aider à l’information, à la sensibilisation et à la formation dans ces entreprises.

Si les PME sont en train de comprendre qu’il faut se formaliser pour croître, il faut cependant créer un intérêt pour la formalisation. C’est pourquoi l’État doit offrir des incitations fiscales, selon les acteurs du secteur. La mise en place du Régime de l’entrepreneur, qui consiste à formaliser le maximum de PME (toutes celles qui ont un chiffre d’affaire inférieur ou égal à 30 millions de francs CFA), par la Cellule technique pour la réforme du climat des affaires (CTRCA) entre dans ce cadre.

La relecture du décret de 2018 relatif à la commande publique est aussi en cours pour pallier les insuffisances. La DNPME a  également  initié une loi portant Charte des PME, dont l’une des mesures vise à leur allouer 30% de la commande publique.

En outre, les PME devraient être mieux structurées pour répondre aux chocs. En termes de financement, les défis sont de leur permettre d’explorer des systèmes innovants afin d’avoir des « PME solides, capables de produire la majeure partie des biens et services consommés », suggèrent les responsables de la DNPME. Mais la question des PME doit aussi relever d’un choix stratégique des secteurs à développer, en l’occurrence celui de l’agro-industrie dans notre contexte.

Fatoumata Maguiraga

Chiffres

PME formelles : Environ 8 000

Contribution au PIB : 55%

Secteur informel : 80%

Cet article a été publié dans Journal du Mali l’Hebdo n°324 du 24 au 30 juin 2021