L’UIM en conclave à Bamako

Bamako accueille la 16è réunion du groupe régional africain de l'Union internationale des magistrats (UIM). Deux thèmes d'intérêt commun font…

Bamako accueille la 16è réunion du groupe régional africain de l’Union internationale des magistrats (UIM). Deux thèmes d’intérêt commun font l’objet d’échanges, à  savoir, « le rôle du juge dans la consolidation de la démocratie en Afrique », et  » le rôle du juge dans la protection de l’environnement ». Des thèmes, faut-il le rappeler, d’une brulante actualité au vu des récents évènements politiques en Afrique et les cris d’alarme des environnementalistes sur la situation du continent. La cérémonie d’ouverture qui était présidée par le chef de l’à‰tat, Amadou Toumani Touré, s’est déroulée en présence de membres du gouvernement et de nombre de personnalités parmi lesquelles la présidente de l’UIM, Mme Fatoumata Diakité, et le président du groupe africain de l’UIM, Cagney Musi. C’’est la deuxième fois que le Mali accueille une réunion du groupe africain de l’UIM. La première rencontre a eu lieu en 2000. La Turquie qui abritera la réunion annuelle de l’Union internationale des magistrats est l’invitée spéciale de cette rencontre qui prend fin jeudi. Les deux thèmes de la rencontre ont été largement commentés par la plupart des intervenants à  la cérémonie d’hier. A commencer par le président du groupe africain de l’UIM. Cagney Musi considère que l’à‰tat de droit dans un pays démocratique n’est garanti que lorsqu’il y a d’une part, la séparation des pouvoirs (pouvoir exécutif, pouvoir parlementaire et pouvoir judiciaire) et d’autre part, l’indépendance de la justice. Le président de la Cour suprême du Mali, Nouhoun Tapily, dira que le rôle du juge est très important dans la protection de ce qu’on appelle tout simplement les droits fondamentaux (droits à  la vie, à  la santé, droit de vivre dans un environnement sain). Pour sa part, le ministre de la Justice a relevé combien l’importance particulière des thèmes de la réunion de Bamako pour un continent africain o๠les préoccupations liées aux processus démocratiques et à  la protection de l’environnement, sont légion. « Les questions relatives à  la consolidation du processus démocratique se posent avec acuité dans la plupart des pays africains. On assiste souvent à  des troubles politiques électoraux ou post-électoraux, à  des périodes d’incertitude. Le juge a donc un rôle important dans la recherche de solution à  ces différents problèmes car il est le garant de la paix sociale, des libertés individuelles et collectives, de la démocratie et de l’à‰tat de droit », a résumé Maharafa Traoré. Le ministre Traoré a, à  ce propos, cité le cas du contentieux électoral o๠le juge constitutionnel peut, dans certaines circonstances, ordonner la reprise de l’ensemble des opérations électorales. Il a aussi mis l’accent sur le rôle du juge administratif dans la protection de l’environnement. En cas d’infraction, il peut condamner le contrevenant à  payer une amende ou des dommages et intérêts. Le juge pénal peut également prononcer des condamnations d’emprisonnement lorsqu’il y une infraction environnementale grave assimilée à  un crime. C’’est le cas du feu de brousse d’origine criminelle. Dans son discours d’ouverture, Amadou Toumani Touré a rappelé que la protection des droits humains comme de l’environnement, est garantie par la Constitution malienne. Le chef de l’Etat malien s’est appesanti sur le changement climatique auquel les pays font face actuellement. Le phénomène, exacerbé par les comportements des hommes, n’est pas une fatalité, a-t-il jugé.  » l’efficacité de l’à‰tat de droit et l’indépendance de la justice sont une réalité constitutionnelle au Mali ».