Kayes : un collectif décide de bloquer les axes routiers

La dégradation des routes à Kayes est toujours une préoccupation pour les habitants de la région et ce problème persiste depuis plusieurs années. Le regroupement des organisations de la société civile de la région de Kayes, le mouvement « Je suis les routes de Kayes », a décidé de bloquer toutes les routes pendant 24 heures à partir du 20 mars 2023.

« Je suis les routes de Kayes » et ses alliés se mobiliseront pour bloquer tous les axes routiers du lundi à 00h00mn au mardi 00h00mn, sur toute l’étendue de la région de Kayes, si leurs différentes préoccupations ne sont pas prises en compte concernant les axes indexés à savoir Kayes – Sandaré – Diéma, Kayes – Yélimané, Sadiola – Kénieba, Kayes – Bafoulabé, Kayes – Diboli, Keniéba – Kita – Kati et Baboroto – Oualia – Toukoto – Kita.

Créé en octobre 2021, le mouvement a pour vocation d’attirer l’attention des autorités administratives et politiques sur le plan régional et national sur l’état de dégradation avancée de certaines routes de la région. Depuis 2019, la région de Kayes est  confrontée à d’énormes problèmes liés aux routes et causant d’énormes dégâts matériels et des pertes en vies humaines, surtout pendant l’hivernage.

Le mouvement avait déjà, par ailleurs, prévu dès 2022 de mener des manifestations dans tous les cercles de la région de Kayes, après plusieurs démarches administratives qui n’ont toujours pas abouti à des résultats satisfaisants, si toutefois ses doléances n’étaient pas suivies d’effets.

Négociations d’Alger : quand les mouvements de la coordination provoquent le blocage

Le spectre du blocage plane encore une fois sur les pourparlers inclusifs inter-maliens d’Alger. C’’est du moins ce qu’on peut affirmer au regard de ce qui se passe actuellement dans la capitale algérienne. Après la signature, la semaine dernière, de la cessation des hostilités entre les protagonistes, la coordination des mouvements de l’Azawad a remis après les autres à  la médiation internationale ses propositions. Coup de théâtre : elle a remis, contre toute attente et au grand mépris de la feuille de route, sur la table, l’idée du fédéralisme qui vient comme un cheveu dans la soupe. Les indépendantistes réclament un à‰tat de l’Azawad avec Mopti comme capitale. l’équipe de médiation internationale a déjà  commencé depuis la fin de la semaine passée à  examiner les documents reçus. Elle rendra certainement compte de son point des résultats de sa réflexion. l’histoire bégaie ainsi à  Alger. Déjà  lors du 4ème round des négociations au mois de novembre 2014, les discussions avaient justement achoppé sur cette revendication indépendantiste et la notion d’Azawad pour désigner les régions du nord du Mali. En réaction à  cette supercherie des mouvements de la coordination, le gouvernement malien par l’entremise du ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, avait déclaré tout de go que sa délégation n’a pas mandat à  venir discuter du fédéralisme. Il n’en fallait pas plus pour que le MNLA et alliés ruent dans les brancards. La confusion qui en résultera marquera un coup de blocage aux travaux. Le fait pour les mouvements de la coordination d’exhumer à  l’époque cette doléance aux antipodes de l’idée et l’esprit de la feuille de route et de tous engagements antérieurs signés par les parties prenantes au processus, avait provoqué l’ire de l’équipe de médiation qui n’avait pas manqué de le faire savoir. C’’est avec regret que la médiation internationale constatera l’échec de l’objectif assigné à  ce 4ème round à  savoir la signature d’un préaccord. Elle produira néanmoins un projet d’accord pour la paix et la réconciliation au Mali remis aux différentes parties. Après ce nouveau coup de théâtre de la coordination des mouvements armés de la coordination, l’on s’achemine sans doute vers un enlisement des négociations. Certaines sources n’excluent pas l’éventualité d’un blocage pur et simple qui se profile à  l’horizon. Que faudrait-il faire pour ramener le MNLA et ses acolytes pour dégager la voie des négociations ? La question est très souvent posée par des observateurs qui ont du mal à  expliquer le comportement des indépendantistes. Et ils estiment en majorité que la balle est dans le camp de la médiation internationale. En termes clairs, ils attendent de celle-ci de bander les muscles pour contraindre les mauvais joueurs qui transgressent les règles du jeu. Les heures à  venir nous édifieront davantage.

Armes bloquées : sit–in devant l’ambassade de la Guinée à Bamako

Pour l’Alliance pour la Renaissance, l’objectif était de manifester leur mécontentement contre la Guinée Conakry qui bloque depuis des mois des armes destinées à  l’armée malienne. « Nous voulons la libération de nos armes bloquées en guinée. Ces armes sont des armes lourdes que les militaires appellent les blindés » a déclaré le vice président de l’Alliance Moussa Guindo, lors de la manifestation. La Cote d’Ivoire, le Sénégal ont tous libéré les armes retenues dans leurs ports respectifs,pourquoi la Guinée Conakry considéré dans l’histoire comme pays frère « met les pieds sur » nos armes? C’est la question que ce posent les jeunes membres de ce regoupement. Le président du Conseil Guinéen Sékouba Kouyaté qui a accueilli les manifestants a déclaré que le Mali et la Guinée sont dans la logique de libérer de ces armes bloquées au port de Conakry. Il a rappelé que le 12 aout dernier une délégation malienne a été envoyée par le Conseil pour s’entretenir avec le président Alpha Condé afin de débloquer les armes. Rendez-vous avec l’ambassadeur vendredi Il faut noter que cette manifestation qui regroupait une vingtaine de personnes a duré une heure environ. Par l’intermédiaire du président du Conseil Guinéen au Mali, un rendez-vous a été fixé demain vendredi 14 heures avec l’ambassadeur Guinéen. Selon le vice-président de l’Alliance Moussa Guindo si rien n’est fait avant le dimanche prochain , un autre sit in sera organisé devant le consulat. C’’est sur cet ultimantum lancé vers 11 heures que les manifestants se sont dispersés. Un dispositif sécuritaire composé des gendarme, policiers, gardes de la République était déployé au niveau de la résidence de l’ambassadeur Guinéen au quartier Medina Coura à  coté du stade Ouezzin Coulibaly. Ces « armes de guerre » pour ldestinées au Mali avaient été achetées par le régime du président malien renversé Amadou Toumani Touré (ATT). Elles sont bloquées depuis fin juillet en Guinée, en accord avec la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), a affirmé mercredi à  l’AFP un ministre guinéen. « Je ne connais pas encore la nature des armes, mais retenez que ce sont des armes de guerre en provenance de Bulgarie, achetées du temps du régime de ATT. (Elles sont) arrivées à  Conakry le 27 juillet 2012 à  bord d’un bateau battant pavillon turc », selon le ministre délégué en charge de la Défense, Abdoul Kabélé Camara qui l’a déclaré dans un entretien accordé mercredi à  l’AFP.

Interview d’Abdoul Kabèlè Camara, ministre guinéen de la défense

Journaldumali.com : Monsieur le Ministre, il y a t’ il des armes destinées au Mali qui sont bloquées à  Conakry ? Abdoul Kabèlè Camara : Il y a effectivement des armes destinées au Mali. Bloquées C’’est un peu trop dire. Vous connaissez la situation actuelle dans notre sous-région, particulièrement au Mali. La Guinée ne peut en aucune façon bloquer une entreprise quelconque destinée au Mali, compte tenu de nos liens séculaires. Nous avons évolué ensemble avec le Mali depuis les années de l’indépendance et même avant. Nos liens historiques ne nous permettent pas de poser des actes négatifs vis à  vis de ce pays frère. Nos présidents fondateurs disaient que le Mali et la Guinée sont comme deux poumons d’un même corps. Il n’est pas question pour nous de poser des actes contraires et négatifs à  cela surtout au moment o๠le peuple malien souffre dans sa chair et dans son âme. Ce qui arrive au Mali nous interpelle tous et sommes tous concernés. Donc nous n’avons pas bloqué ces armes comme certains veulent le faire croire. Voyez bien la position du gouvernement guinéen quand nous n’avons pas à  qui nous adresser pendant que nos frères du Mali sont entrain de se retrouver pour la formation d’un gouvernement d’union nationale pour la reconquête du territoire malien. Ces armes sont aujourd’hui sous la direction de la CEDEAO. Fort heureusement, nous sommes tombés d’accord sur la formule du retrait des armes, de faire venir nos frères du Mali pour en faire un inventaire et garder ces armes ici jusqu’à  ce que Bamako formule le souhait de l’acheminement des armes. Pendant l’enlèvement des armes, il sera fait un autre inventaire pour éviter toute fausse note. Le Pr Alpha Condé a donné des instructions fermes pour attendre la formulation de la demande par les autorités du Mali dans les règles de l’art. C’’est donc une décision prise, selon vous, dans l’intérêt des Maliens Voilà , C’’est une décision qui me paraà®t sage. Nous n’avons pas renvoyé ces armes pour paralyser nos frères du Mali. Au contraire les chefs d’Etat de la CEDEAO ont décidé de garder ces armes en lieu sûr en attendant que le gouvernement malien puisse en faire la demande. Ce n’est pas une attitude négative contre le peuple malien, bien au contraire nous sauvegardons les intérêts du peuple malien. Si ces armes là  avaient été envoyées, Dieu seul sait entre les mains de qui elles allaient tomber. On a donc adopté cette solution de prudence. Aussi bien vis à  vis de nous même et pour l’intérêt du Mali. Nous avons appris que la Guinée a refoulé une délégation malienne du sol Guinéen dans cette affaire d’armes. Est ce vrai ? Je n’ai pas reçu une délégation malienne. Aucune note ne m’a été adressée dans ce sens ni officieusement encore moins officiellement. Je ne saurai vous dire quoi que ce soit sur ce point. A quelle condition les armes seront acheminées vers le Mali ? Nous allons débarquer ces armes à  l’arrivée des cadres du gouvernement légitime du Mali. Avec le commandement de l’etat-major, nous allons procéder à  un inventaire et les armes seront gardées en lieu sur sous la tutelle de la CEDEAO. Quand il y aura des éclaircies du côté du Mali, les armes seront livrées après un dernier inventaire. En ce qui concerne l’intervention militaire au Mali. Qu’est ce explique la rapidité du déploiement des militaires Guinéens pour renforcer la force en attente de la CEDEAO ? Nous suivons les directives de la CEDEAO. La Guinée n’est pas seule à  le faire. Tous les pays de la sous région sont organisés de la même manière. Vous avez suivi les différentes rencontres des chefs d’état major. Toutes les décisions et résolutions prises à  cet effet concourent à  aider le Mali à  recouvrir son intégrité territoriale. Pour nous, le Mali est un et indivisible. Croyez vous que la reconquête du nord du Mali soit possible ? Nous l’espérons et C’’est notre souhait le plus ardent. Nous croyons que le Mali doit recouvrir toute sa souveraineté parce qu’il est un et indivisible. Quel message avez-vous aujourd’hui à  adresser au peuple malien qui a mal pris l’information du blocage des armes? Que C’’est de la désinformation. Lorsque ces genres de situation se présentent, il faut faire une analyse sereine. La décision prise de notre part est la meilleure pour le peuple malien. Nous avons plutôt poser cet acte pour le peuple malien. Nous avons pris des dispositions pour ne pas laisser ces armes circuler dans la nature contrairement aux directives de la CEDEAO. Imaginer que nous laissions ces armes de guerre aller au Mali sans savoir les mains dans lesquelles elles vont tomber. Qu’est ce qui nous dit qu’elles ne vont pas se retourner contre le peuple malien ? Nous ne voulons pas de cela. C’’est pour cela que les armes sont en lieu sur en commun accord avec la CEDEAO. C’’est regrettable que cette désinformation circule. Pouvez vous lever un petit peu le voile sur le type d’armes dont il est question ? Vous savez très bien que nous sommes la grande muette. Vous souriez en me posant cette question et J’espère que ce n’est pas une provocation. Je vous remercie.

Pourquoi les armes du Mali sont bloquées à Conakry

Complot de la CEDEAO, intention manifeste de nuire au Mali en laissant les militaires sans équipements adéquats pour aller libérer le Nord, chacun y est allé de son hypothèse. Pas de gouvernement inclusif, pas d’armes A Conakry, le ministre délégué à  la défense, Abdoul Kabélé Camara a bien voulu nous donner des explications sur cette situation. Selon lui, son pays n’a jamais « bloqué » d’armes destinées au Mali. Les équipements sont bien au port et sous la responsabilité de la CEDEAO. l’organisation sous-régionale craint que ces armes ne «tombent entre les mains de la junte » alors que le gouvernement inclusif n’a pas encore été mis en place. La Guinée doit donc attendre d’avoir un gouvernement légitime, reconnu de tous, à  qui les livrer. En clair, tant que le gouvernement d’union nationale ne sera pas mis en place, le chargement ne quittera pas Conakry. Toujours selon le ministre, ce schéma a été arrêté de commun accord entre la CEDEAO et les autorités maliennes. La partie guinéenne attend donc maintenant de recevoir une délégation officielle malienne qui fera l’inventaire des armes reçues. Après validation de cet inventaire, Conakry pourra procéder à  la livraison, sur décision de la CEDEAO. Concernant le fait qu’une délégation malienne ait été refoulée de la Guinée, le ministre dément cette information. M. Camara dit n’en avoir été informé ni officieusement encore moins officiellement. Le président guinéen s’était exprimé il y a quelques jours sur la situation au Mali. Le Pr Alpha Condé avait affirmé son souhait de voir le Mali retrouver très rapidement sa stabilité. Concernant l’affaire des armes bloquées, il a déclaré ne suivre que les instructions de la CEDEAO. Les armes du Mali restent donc pour le moment en Guinée o๠les autorités attendent le feu vert pour les faire acheminer vers Bamako.