Trachome : le Mali a éliminé la maladie selon l’OMS

L’organisation mondiale de la santé a annoncé l’élimination du trachome en tant que problème de santé publique au Mali et au Bénin. Le trachome devient ainsi la première maladie tropicale négligée à être éliminée au Mali. 

Le trachome est une infection oculaire bactérienne due à la bactérie nommée Chlamydia trachomatis. L’infection se transmet d’une personne à une autre par l’intermédiaire des doigts, des objets ou des mouches contaminés ayant été en contact avec des écoulements provenant des yeux ou du nez d’une personne infectée. Car les facteurs de transmissions du trachome comprennent une mauvaise hygiène, la promiscuité, un accès insuffisant à l’eau et à des installations sanitaires appropriées.  Non traité, le trachome peut provoquer une cécité irréversible.

Selon l’OMS, en Afrique, le nombre de personnes nécessitant un traitement antibiotique contre le trachome a diminué de 84 millions, passant de 189 millions en 2014 à 105 millions en juin 2022, ce qui représente 84% du fardeau mondial du trachome. La maladie se rencontre principalement dans les zones les plus pauvres et les plus rurales d’Afrique, d’Amérique centrale et du Sud, d’Asie, du Pacifique occidental et du Moyen-Orient.

Au niveau mondial, le Bénin et le Mali rejoignent ainsi 15 autres pays qui ont été validés par l’OMS pour avoir éliminé le trachome en tant que problème de santé publique. Il s’agit du Cambodge, de la Chine, de la Gambie, du Ghana, de la République islamique d’Iran, de la République démocratique populaire lao, du Malawi, du Maroc, du Mexique, du Myanmar, du Népal, d’Oman, de l’Arabie saoudite, du Togo et de Vanuatu. Cependant, affirme l’organisation, le trachome reste endémique dans 23 pays en Afrique.

Pour arriver à l’éradication, Bamako a appliqué des interventions chirurgicales pour traiter les complications tardives du trachome, des antibiotiques pour éliminer l’infection, la propreté du visage et l’amélioration de l’environnement, en particulier l’accès à l’eau et à l’assainissement, pour réduire la transmission. « La charge du trachome pesait lourdement quand le programme a démarré et, néanmoins, le Mali a montré ce qu’on pouvait réaliser sous le sceau de la collaboration et du partenariat. Je suis fier de prendre part à cet incroyable accomplissement avec mes concitoyens et souhaite que ce soit une inspiration pour d’autres pays engagés dans une même lutte » indique le Professeur Lamine Traoré, Coordinateur du Programme National de la Santé Oculaire (PNSO) du Mali. Une enquête faite en 1996 constatait la présence du trachome dans la quasi-totalité du pays avec presque 10 millions de personnes courant le risque de devenir aveugle.

L’infection touche essentiellement les enfants. Chez les adultes, les femmes courent jusqu’à deux fois plus de risques que les hommes d’être touchées par les complications cécitantes du trachome selon l’OMS. L’organisation mondiale se fixe désormais 2030 comme la nouvelle échéance pour l’élimination mondiale du trachome en tant que problème de santé publique.

Santé : quand la cécité touche les Africains

Cette information a été rendue publique à  l’occasion de la journée mondiale de la vue célébrée ce matin au centre international de conférence de Bamako L’initiative 2020, le droit à  la vue Si dans les pays développés, la prévalence de la cécité est estimée à  0,2%, elle est à  10 à  15 fois plus élevée dans les pays en voie developpement. Face à  ce fléau, l’organisation mondiale de la santé a lancé en février 1999, « l’Initiative 2020, le droit à  la vue » . Il s’agit d’un partenariat regroupant tous les acteurs de la prévention de la cécité, en vue d’éliminer les causes d’ici l’an 2020. Ces acteurs sont bien entendu les gouvernements, les organisations internationales et les organisations non gouvernementales. « Passer une vie sans voir », constitue l’un des handicaps les plus dramatiques que l’homme puisse connaà®tre. Pourtant, les déficiences oculaires et la cécité constituent de nos jours, un véritable fléau dans le monde. La prévalence de la cécité au Mali La prévalence de la cécité est estimée à  1,2% au Mali. Ce taux correspond à  un nombre de 156.00 aveugles dans notre pays. Ce chiffre est alarmant et nous interpelle tous. « La cécité n’est pas seulement un problème de santé publique, ou de souffrance de humaine. Elle représente aussi un grave problème de developpement, hypothéquant la production et la productivité » a dit le ministre dans son intervention. Heureusement le Mali dispose un plan vision 2020 depuis décembre 2005, en plus de certains plans régionaux. Ce plan s’articule autour du developpement des ressources humaines, des infrastructures et de l’équipement, ainsi que la lutte contre la maladie. En matière des personnes ressources qualifiées, le Mali compte actuellement 26 médecins ophtalmologistes, 119 techniciens spécialistes d’ophtalmologie, en plus des médecins cubains de l’opération Milagro. Programme quinquennal de lutte contre la cécité Et depuis 2008, le Mali s’est lancé dans un programme quinquennal de formation des ressources humines, dont beneficient 10 médecins et 10 assistants médicaux en ophtalmologie chaque année. Concernant les infrastructures et équipements, le Mali dispose de 2 centres tertiaires que sont l’Iota( l’institut d’ophtalmologie) et l’hôpital Milagro, de 16 centres secondaires d’ophtalmologie et de 24 unités de soins oculaires. La couverture des cercles se poursuivra naturellement au rythme de sortie des étudiants en ophtalmologie. A signaler que les études ont également permis de comprendre que le nombre d’aveugleS augmentait rapidement dans le monde non seulement à  cause du vieillissement de la population, mais aussi des maladies c2citantes et des habitudes néfastes. Pourtant, 75 %à  80% de tous les cas de cécité peuvent être prévenus ou traités. Reconnaissons que la maladie a connu un regain d’activité depuis l’arrivée de l’opération Milagro, fruit du partenariat Mali-Cuba Venezuela grâce à  une initiative personnelle du président ATT.

Santé : 200 millions pour éradiquer l’onchocercose au Mali

Qu’est-ce que l’onchocercose ? l’onchocercose est aussi appelée cécité des rivières car la simulie qui transmet la maladie se reproduit dans les rivières. Cette maladie rend habituellement aveugle mais entraà®ne également une forme cutanée débilitante. Plus de 37 millions de personnes, qui vivent souvent dans des communautés rurales pauvres d’Afrique, sont infectées. Egalement, elle est une filariose cutanée, due au parasite Onchocerca volvulus (nom scientifique) qui peut vivre jusqu’à  14 années dans le corps humain. Son cycle évolutif est à  2 hôtes: l’homme et un insecte, la simulie, intermédiaire et vecteur par piqûre. l’élimination de l’onchocercose est désormais possible .l’étude dans divers pays a montré que le traitement par l’ivermectine avait permis de stopper les nouvelles infections et la transmission dans trois zones particulières d’Afrique o๠la maladie n’avait jamais cessé de sévir (zones d’endémie). Le médicament indiqué pour éradiquer cette maladie est appelé l’ivermectine. Il tue les larves mais pas les adultes d’Onchocercose volvulus, le parasite responsable de la maladie, ce qui fait que des traitements annuels ou semestriels sont nécessaires pour prévenir toute résurgence. (b 200 millions pour prévenir l’Onchocercose ] Le projet a été officiellement lancé le 15 août 2009 à  Bamako par le ministre de la santé Oumar Ibrahim Touré. Après le succès d’un traitement opératoire de 40 personnes l’année dernière, à  Dubaà¯, souffrant de problèmes des de vue ,1 7 00 000 individus seront mis sous traitement à  l’ivermectine (médicament contre la maladie) pour la deuxième phase du projet. Fruit d’un partenariat établi entre les Emirats Arabes-Unies et le Lions Club international, la première phase du projet remonte au 3 septembre 2008. Pour boucler la boucle avant la fin du mois de Ramadan, sur 1,700 000 individus qui recevront l’Ivermectine, 1 millions ont été traités dans les régions de Kayes et Koulikoro. C’’est pourquoi cette année, le partenariat s’est traduit par la mise en oeuvre au Mali d’un grand projet de lutte contre l’onchocercose, et qui se décline aussi au Cameroun, en Ethiopie et en Ouganda. Selon le ministre de la santé Oumar Ibrahim Touré, malgré de nombreux efforts, l’onchocercose, n’est pas encore en voie d’éradication au Mali, o๠elle est endémique dans les régions de Sikasso, Ségou, Mopti, Koulikoro et Kayes, 25 cercles sont surtout touchés, ce qui représente plus de 5 millions de personnes exposées. Saluant l’initiative, le ministre a remercié les donateurs tout en concluant que ce projet est le bienvenu. Pour sa part, Mme Yacine Faye, Président du Lion’s club Mali a souligné que les Lions sont engagés dans la lutte contre les cécités évitables depuis 1925, et depuis 1990 au Mali, avec le projet Sight Savers. « Cette année, dans les régions de Kayes et de Sikasso, 2106 nouveaux distributeurs communautaires d’Ivermectine ont été formés et quatre équipes épidémiologiques supervisent les agents qui opèrent dans les villages. 4 millions de comprimés auront été distribués, en fin de campagne, aux populations » a-t-elle précisé.