Sécurité : l’armée interdit le port des tenues militaires aux civils

Dans un communiqué daté du 30 avril, l’armée invite les civils à s’abstenir de porter des tenues militaires sans autorisation, étant entendu que des dispositions seront prises pour rechercher et lutter contre le port irrégulier d’uniformes. Ce communiqué fait suite à un constat. Selon l’Etat-major général des armées, de nombreux combattants neutralisés lors de l’attaque complexe contre l’aéroport de Sévaré le 22 avril dernier portaient des uniformes militaires. De ce fait, l’armée attire l’attention sur le danger que représente pour la sécurité publique, le port non réglementé des tenues militaires. L’Etat-major prévient que des dispositions seront prises pour lutter contre. Ces « dispositions conduiront au retrait systématique des tenues, avec la possibilité de poursuite contre les contrevenants pour mise en danger de la vie d’autrui ». L’Etat-major invite également tous les vendeurs d’uniformes ou d’équipements militaires de tous types à se mettre en règle, en montrant leurs licences. La date limite est fixée au 15 mai 2023.

Gao : plus de 50 civils tués dans des attaques simultanées

Plus de quarante civils ont été tués dimanche 8 août  vers 18h dans la région de Gao lors d’attaques simultanées imputées à des djihadistes. Le bilan provisoire établi par la préfecture du cercle d’Ansongo fait état  de 51 victimes, de plusieurs blessés, d’animaux emportés et aussi de maisons saccagées et incendiées. Une mission des FAMa est attendue dans la localité pour ratisser et sécuriser les lieux afin qu’il puisse être procéder à l’enterrement des victimes. C’est la commune de Outagouna plus particulièrement et ses alentours qui ont été la cible de ces attaques. On dénombre 20 morts à Ouatagouna, 20 autres à Karou, un quartier périphérique à la commune ainsi que des victimes à Daoutédjef à 10km de Ouatagouna.

Centre : 456 civils tués en 2019 selon Human Rights Watch

L’ONG Human Rights Watch publie ce lundi un rapport sur la situation au centre du Mali dans lequel elle pointe du doigt les nombreux massacres de civils, et l’impunité dont bénéficie les auteurs de ces violences.

Le rapport de 97 pages, intitulé « « Combien de sang doit encore couler ? » : Atrocités commises contre des civils dans le centre du Mali, 2019 », est basé sur les récits de témoins de dizaines d’attaques perpétrées en 2019 par des groupes armés, au cours desquelles au moins 456 civils ont été tués, et des centaines d’autres blessés, selon l’ONG.

« À travers la région centrale du Mali, des groupes armés tuent, mutilent et terrorisent des communautés, apparemment sans craindre de devoir rendre des comptes », a déclaré Corinne Dufka, directrice de Human Rights Watch pour l’Afrique de l’Ouest et autrice du rapport. « Le bilan humain en vies détruites s’alourdit à mesure que se répètent les cycles mortels de violence et de vengeance. »

En 2019, Human Rights Watch s’est rendu quatre fois dans le centre du Mali et dans la capitale, Bamako, et a également mené des entretiens téléphoniques. Un document descriptif précise que Human Rights Watch a interrogé 147 victimes et témoins des exactions commises, ainsi que les leaders des communautés peule, dogon et tellem, des fonctionnaires de sécurité et de justice, des diplomates, des travailleurs humanitaires et des experts en questions de sécurité, entre autres.

Ménaka : 42 civils de la communauté Idaksahak tués

A Ménaka, de nouveaux crimes ont été commis dans plusieurs localités à l’est de la région, vers le Niger voisin. Une quarantaine de civile ont été exécutés par des individus armés se déplaçant sur une vingtaine de motos. Une tragédie qui se répète dans cette partie du pays où sévit l’État Islamique au grand Sahara.

« 42 civils ont été exécutés dans leurs campements parmi lesquels deux enfants de moins de huit ans », annonce le communiqué en date du 12 décembre du Mouvement pour le Salut de l’Azawad (MSA). Ce mouvement est essentiellement composé de membres de la communauté Idasahak et est dirigé par Moussa Ag Acharatoumane. Les faits macabres se sont déroulés entre la nuit du 11 et la matinée du 12 décembre. Des hommes armés se déplaçant sur une vingtaine de motos « ont fait irruption dans plusieurs localités au sud de la région et ont exécuté des civils » de cette communauté. Ces crimes se seraient déroulés entre la localité de Tinabaw située à 20 km de la ville de Ménaka et celle de Tabangout-Tissalatene à environ 50 km. Selon le communiqué du MSA, « les assaillants après leur forfait sont repartis vers la frontière nigérienne après avoir allumé un feu de brousse.» Des troupes du MSA, du GATIA, de la CMA et des forces armées maliennes ont été dépêchées sur les lieux du « massacre ». Trois blessés, rescapés de la tuerie ont été évacués sur l’hôpital de Ménaka. Tout en condamnant « avec la plus grande fermeté ces crimes abominables », le MSA appelle la cellule de droits de l’homme de la MINUSMA à faire la lumière sur cette affaire. Pour la même circonstance, le mouvement demande aux organisations humanitaires et au gouvernement malien de venir « urgemment » en aide à ces populations en situation difficile. Dans un communiqué en date du 13 décembre la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) se dit « indignée qu’au jour même de la célébration de la Journée internationale des Droits de l’Homme » que « ses principes sont souillés par le massacre d’innocents ».  La CMA appelle « à plus de déterminations afin que des dispositions draconiennes soient prises pour que cesse ce genre de massacres ».

Ce n’est pas en effet la première fois que des civils de cette communauté sont pris pour cible. Il y quelques mois déjà des exactions ont été rapportées dans cette partie de la région. Le plus souvent, ce sont des conflits intercommunautaires entre les Idaksahak et les peuls qui sont mis en avant. Mais la présence du groupe Etat islamique au Grand Sahara, dirigé par Abou Walid Al –Sahraoui a semé le chaos. Ses éléments en représailles à la guerre que lui mène la coalition GATIA-MSA en collaboration avec Barkhane, ciblent des civiles  proches de ces mouvements.

Ces récentes violences, risquent de se multiplier, au regard de la situation. Pourtant,  cette région était  considérée autrefois comme une exception à l’insécurité et à la criminalité.

Casamance : mort de 13 civils

Dans cette région située au sud du Sénégal, 13 civils ont trouvé la mort ce samedi 6 janvier alors qu’ils partaient cherché du bois. La Casamance est tristement connue comme étant une zone de conflit où depuis 1982, l’indépendance de la région est au coeur des tensions.

« Une attaque armée d’une rare barbarie », c’est par ces mots que le président Macky Sall qualifie cette attaque perpétré ce samedi 6 janvier et qui a ôté la vie de 13 personnes.

« Des éléments armés ont attaqué des jeunes qui cherchaient du bois dans la forêt de Bayotte. Treize ont été tués et deux ont pu s’échapper » , a déclaré le colonel Abdou Ndiaye, porte-parole de l’armée sénégalaise. Les victimes auraient pénétré une zone surveillée par les combattants indépendantistes du MFDC (Mouvement des forces démocratiques de Casamance).

Les faits se sont produits non loin de la frontière avec la Guinée-Bissau à une vingtaine de kilomètre de la capitale régionale, Ziguinchor, une région agricole et touristique enclavée par la Gambie. L’armée sénégalaise a dépêché une compagnie d’environ 150 parachstiste afin d’évacuer les victimes et de trouver les assaillants.

Macky Sall, n’a pas tardé à convoqué le Conseil national de sécurité et a « ordonné que les auteurs de cet acte criminel soient recherchés et traduits en justice ». Le chef d’État a, également, réuni une délégation ministérielle qui se rendra sur place, dimanche, « pour évaluer la situation sécuritaire et présenter en même temps les condoléances de la nation aux familles éprouvées » , indique le communiqué gouvernemental.

Depuis décembre 1982, le conflit pour l’indépendance de la région casamançaise, on dénombre des milliers de victimes civiles et militaires. La région qui regorge d’un fort potentiel touristique voit son économie ravagée par cette rébellion et de nombreux habitants ont été contraints de fuir. Pourtant, une accalmie perdure depuis plusieurs années. Arrivé au pouvoir, en 2012, le président Sall multiplie les tractations de paix. Dans ses vœux adressés à la Nation, le chef de l’État avait invité les rebelles de Casamance à la poursuite des négociations dans le but de parvenir à« une paix définitive »

 

Diabali, les civils se terrent chez eux

Diabali, située dans la zone Office du Niger, et à  quelques 400 kilomètres de Bamako, est tombée hier entre les mains des islamistes et terroristes. Cette localité stratégique comprenant plusieurs casernes, vers la frontière mauritanienne a été toute la journée du lundi théâtre de violents affrontements auxquels ont succédé des raids aériens français dès le petit jour de ce mardi 15 janvier. Ces hommes armés auraient quitté dimanche la zone de Tombouctou avant de s’installer lundi dans la localité et aux abords de celle voisine de Niono. « On est cachés à  la maison » La panique s’est emparée de Bamako à  l’annonce de la chute de cette ville importante pour l’armée malienne sur la route de Bamako. A Ségou, les organisations internationales ont rapidement organisé des plans de rapatriement de leur personnel vers la capitale, craignant sans doute une attaque de la garnison suivante, qui se situe dans la capitale de la 4ème région. Les personnes ayant des parents à  Diabali et Niono ont passé la journée au téléphone pour tenter d’avoir des nouvelles des proches. Mme Cissokho dont les parents résident à  Diabali avoue avoir passé une nuit blanche. « Le matin, j’ai pu avoir mon père qui s’est voulu rassurant. On se cache à  la maison, m’a-t-il dit, mais je sentais bien qu’il était inquiet » raconte-t-elle en ajoutant que ce sont surtout les différentes rumeurs qui se sont succédé dans la journée sur le sort réservés aux habitants de la ville et la perspective de frappes aériennes qui l’a le plus stressée. « Maintenant, ça va mieux, conclut-elle. Je l’ai eu à  nouveau ce matin et ça va ». Les frappes aériennes de cette nuit ont porté sur des objectifs ciblés, évitant au maximum de toucher des zones abritant des populations civils. Plusieurs djihadistes ont été tués au cours de l’opération, selon l’AFP qui rapporte des témoignages de résidents. Toujours selon des habitants de Diabali, les islamistes avaient à  leur arrivée demander aux civils de rentrer chez eux pour éviter d’être pris dans les combats. Pour l’instant, on ne sait pas si la ville a été entièrement reprise par l’armée malienne. Les populations restent chez elles et prient pour le retour rapide à  la normale. Ce mardi soir, on annonce des combats au sol avec l’arrivée des troupes françaises de l’opération Licorne en Côte d’Ivoire, venues prêter main forte aux militaires maliens.

Nord : le temps presse

Plus le temps passe, plus le nord du Mali semble s’enfoncer dans l’inconnu et la peur comme dans des sables mouvants. D’après divers témoignages, la situation est alarmante pour les populations prises au piège dans le nord du Mali, o๠ont lieu pillages, saccages et violations des droits de l’Homme. Terrain miné Après avoir conquis les principales villes du Nord les rebelles du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) avaient annoncé la fin de leurs opérations militaires. Ils ne descendraient pas plus bas, à  moins que l’armée malienne ne vienne les combattre, annonçaient-ils. La frontière du territoire qu’ils revendiquent s’étend du sud de la région de Tombouctou jusqu’à  Douentza. Et ils sont apparemment en train de la matérialiser de la plus dangereuse des manières. Selon une source militaire à  Sévaré (région de Mopti) les rebelles poseraient des mines aux alentours des territoires occupés. Le 21 avril un jeune berger de 14 ans a été retrouvé mort après avoir sauté sur une mine à  l’extérieur de la ville de Niafunké, à  quelque 200km au sud de Tombouctou. « On n’a jamais connu ça à  Niafunke. Mais on ne peut pas dire qui les a posées », témoigne un habitant selon qui deux autres mines ont été découvertes dans la localité. « Ils prennent le bétail des habitants » Le temps joue en faveur du MNLA et des groupes islamistes armés qui ont toute liberté de s’approprier le terrain en l’absence de riposte d’envergure de l’armée malienne. « Les bandits armés prennent le bétail des habitants pour se nourrir », témoigne un habitant de Tombouctou. Trois civils ont été retrouvés morts par balles entre Tombouctou et Douentza, rapporte pour sa part l’AFP. Qu’attendent les autorités maliennes pour intervenir ? L’Etat malien qui tente de renaitre des décombre du coup d’Etat serait en train d’élaborer une stratégie militaire parallèlement aux négociations politiques. Selon Moustapha Dicko, proche du président intérimaire, les autorités n’attendraient que la formation du gouvernement pour déclencher une vaste offensive destinée à  reconquérir le nord du pays. Les génies protecteurs volent la vedette aux militaires ? Le SOS des habitants du nord ne recevant pour le moment aucune réponse, certains Maliens veulent croire que le salut pourrait venir d’ailleurs. Des rumeurs circulent depuis quelques jours au sujet de « forces mystiques » qui menaceraient les rebelles et auraient même tué certains d’entre-eux de façon mystérieuse. A chacun sa propagande de guerre.

Guinée: la junte réprime une manifestation des forces vives dans le sang

Le pire a encore eu lieu à  Conakry. Les militaires de la junte au pouvoir, ont dispersé un rassemblement d’opposants, d’associations et de syndicats au Stade du 28 Septembre à  Conakry ce lundi, créant un bain de sang. Ces manifestants s’étaient réunis afin de protester contre la candidature du Capitaine Dadis à  l’élection présidentielle de Janvier 2010. Les faits D’abord interdit, ce rassemblement orchestré par l’opposition a finalement eu lieu. Vers 8h, une foule s’est dirigée vers le Stade pour assister à  ce qui devait être un rassemblement pacifique. Vite débordés, les militaires avaient d’abord tenté de disperser la foule au moyen de grenades, de coups de canons et de gaz lacrymogènes avant de tirer sur elle. C’est la première fois que la Junte tire sur le « bas peuple ». Mauvais pour celui se prétendait le sauveur de ce même  » bas peuple » en prenant le pouvoir en Décembre 2008. Le bilan des morts s’élèverait à  près de 120 morts; Cette situation intervient au moment o๠les pressions internationales et africaines s’accentuent sur le Capitaine Dadis pour qu’il ne se présente pas à  l’élection présidentielle. Les opposants voyant la campagne de discrédit sur Dadis, ont de leur côté multiplié les « provocations » envers la Junte. L’opposition visée ? Le retour de l’opposant et expremier ministre Cellou Dallein Diallo dans son fief de Labé aura sans doute attisé les choses. Ce dernier avec d’autres leaders de l’opposition, ont été blessés dans la manifestation et évacués vers une clinique proche des lieux. Ils parlent d’une volonté délibérée de les éliminer. Réactif, nerveux, Dadis s’était lui rendu ce week-end dans ce même fief de Labé pour défier l’opposition et les traiter de traitres à  la Nation. La Guinée serait-elle devenue une république bananière soumise à  la loi du plus fort ? Car jusque là , plus personne ne craignait les diatribes enflammées du Capitaine Dadis et qui ont fait les beaux jours du Dadis Show.  » Je déplore cette situation, juge un observateur, Dadis est mal conseillé et entouré des mauvaises personnes. Il parle, il parle et a perdu tout sens des réalités  » Fait-il aussi référence à  celui qu’on surnomme le « Tigre » et connu pour ses méthodes extrêmes de guerre ? De là  à  mater les civils jusqu’à  la mort, la ligne est franchie. La Guinée meurtrie Aujourd’hui, le peuple de Guinée semble une fois de plus pris au piège des extrêmes. Mais l’on se souvient aussi des manifestations syndicales réprimées dans le sang en Janvier-Février 2007. Le scénario morbide se répète et vient rendre tangible la tension perceptible dans tout Conakry et à  chaque coin de rue. La Guinée est-elle condamnée aux extrêmes, ceux de la violence et du manque d’équilibre politique ? Les nombreux militaires et check-points disséminés dans toute la ville ne sont pas pour rassurer les civils. Les évènements de ce lundi l’ont prouvé. Pour l’heure, la Junte au pouvoir et son parti le CNDD? n’ont fait aucune déclaration suite aux évènements de ce Lundi. JournalduMali.com reviendra plus en détail sur ces évènements .