Côte d’Ivoire: nouvelle baisse des prix de l’essence et du gasoil fixés à 570 Fcfa/litre

Les prix de l’essence super et du gasoil en Côte d’Ivoire, fixés à 570 Fcfa le litre, connaissent respectivement une baisse de 25 et 20 Fcfa pour la période du 1er au 31 mai 2020, tandis que le gaz butane B 12,5 Kg est cédé à 4.375 Fcfa contre 5.200 Fcfa/Kg, soit une chute de 825 Fcfa.Pour le mois de mai 2020, la direction générale des hydrocarbures a arrêté comme prix maxima de détail des produits pétroliers, le prix de  570 Fcfa le litre du super sans plomb et 570 Fcfa celui du gasoil, cependant le pétrole lampant reste inchangé à 555 Fcfa/litre l’ambiant. 

Le prix du carburant enregistre une nouvelle baisse consécutive en Côte d’Ivoire, où le prix du super sans plomb est passé de 625 à 595 Fcfa/l, soit une réduction de 30 Fcfa tandis que le litre du gasoil est passé de 610 à 590 Fcfa, en baisse de 20 Fcfa sur la période du 1er au 30 avril 2020. 

Le prix de la bouteille de gaz butane B 12,5 Kg connaît également une baisse en passant de 5.200 FCFA  à 4.375 FCFA pour le mois de mai 2020. La bouteille  (B) 6 Kg est fixée à 2.000 Fcfa, la B15 Kg à 5250 Fcfa, la B17,5 Kg à 6.125 Fcfa, la B 25 Kg à 8.750 Fcfa et la B28 Kg à 9.800 Fcfa. 

L’ajustement des prix à la pompe du carburant, en Côte d’Ivoire, se fait chaque mois conformément aux dispositions du mécanisme automatique des prix des hydrocarbures sur le marché mondial. Cette  baisse de prix s’explique par la chute du prix du baril de pétrole en raison du Covid-19.  

Covid-19: plus de 19 000 travailleurs mis au chômage en Côte d’Ivoire (centrale syndicale)

Plus de 19 000 travailleurs de 713 entreprises en Côte d’Ivoire ont été mis au chômage en raison de la pandémie liée au Covid-19, selon la centrale syndicale Humanisme qui à l’occasion de la Fête du travail, ce 1er mai 2020, plaide pour qu’ils soient payés par le Patronat.Aujourd’hui, « ce sont plus de 19 000 travailleurs de 713 entreprises qui ont été mis au chômage, et ces derniers ont basculé dans la vulnérabilité du fait du Covid-19 », annonce la centrale syndicale Humanisme, dans une déclaration lue devant la presse par son secrétaire général, Mamadou Soro.

La centrale syndicale Humanisme qui appelle le gouvernement à prendre « une mesure forte pour interdire tout licenciement en cette période de Covid-19 », propose que « les mois de mars et avril 2020 de ces 19 000 travailleurs soient payés intégralement par le Patronat ».

Elle recommande également « une prise en charge effective et urgente des travailleurs des secteurs du transport, de l’industrie, de l’hôtellerie, des restaurants, des bars, des boîtes de nuit, des artistes, des petits commerçants,  des enseignants du privé…»

Par ailleurs, l’organisation syndicale souhaite « un dialogue inclusif au plus haut sommet (de l’Etat), qui intègre les partenaires sociaux dont les centrales syndicales (…) en vue de la création d’un Comité national de lutte contre le Covid-19 et ses conséquences », intégrant le Patronat.

Dans ses recommandations, la centrale syndicale Humanisme suggère la mise sur pied, au ministère de l’Emploi et de la protection sociale d’un Comité technique chargé de décliner les décisions issues du Comité national de lutte contre le Covid-19.

En outre, la centrale syndicale Humanisme qui indique avoir investi le terrain, rapporte que « du 25 mars au 30 avril 2020, c’est près de 50 000 travailleurs qui ont été touchés dans 19 secteurs d’activités, avec des kits de prévention pour une valeur de 10 millions Fcfa ».

La Côte d’Ivoire, touchée par la pandémie du Covid-19, enregistre aujourd’hui plus de 1 270 cas confirmés. Abidjan, la capitale économique du pays représente plus de 93% des cas notifiés dans le pays.

Réforme du Franc CFA: le Conseil des ministres de l’UEMOA se félicite des « avancées historiques »

Le Conseil des ministres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) présidé par Romuald Wadagni, son président en exercice, s’est félicité au terme d’une session extraordinaire à Abidjan, des « avancées historiques » de la réforme annoncée du Franc CFA appelé à disparaître au profit de la nouvelle monnaie appelée ECO.Selon un communiqué transmis samedi à APA, les ministres de cette Union, « se félicitant des avancées historiques, ont adopté une stratégie de communication en vue de permettre une information complète et appropriée des opérateurs économiques ainsi que des populations de l’Union ».

Par ailleurs, souligne ce communiqué, ces ministres ont «pris note  du profond réaménagement » des accords de coopération monétaire entre les Etats de l’Union et la France annoncé il y a une semaine par le président ivoirien Alassane Ouattara et son homologue français Emmanuel Macron.

Cette réforme du Franc CFA, précise le Conseil des ministres,  a pour objectif « de préparer les économies de l’Union à l’avènement de l’ECO, monnaie unique de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

Cette session extraordinaire du Conseil des ministres de l’UEMOA a également enregistré la présence de plusieurs personnalités dont Abdallah Boureima, le président de la Ccommission de l’UEMOA, Tiémoko Meyliet Koné, le gouverneur de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’ouest (BCEAO) et Christian Adovelande, le président de la Banque ouest-africaine de développement ( BOAD).

Le 21 décembre dernier, le président ivoirien Alassane Ouattara  qui est également le président de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’UEMOA et son homologue français Emmanuel Macron ont annoncé à Abidjan, le réaménagement des accords de coopération monétaire entre les États de l’Union et la France.

Les principaux éléments de cette réforme sont le changement du nom de la monnaie Franc CFA en ECO lorsque les pays de l’UEMOA intégreront la nouvelle zone ECO de la CEDEAO, l’arrêt de la centralisation des réserves de change au trésor français, la fermeture du compte d’opérations et le transfert dans les comptes de la BCEAO des ressources disponibles dans le compte, le retrait des représentants français des organes de décision et de gestion de l’Union, le maintien du taux de change fixe par rapport à l’Euro et la garantie de convertibilité illimitée de la monnaie par la France.

En visite à Abidjan Obiang Nguema se félicite du changement du Franc CFA en ECO

En visite à Abidjan, le président de la Guinée-Équatoriale, Obiang Nguema, s’est félicité samedi du changement du nom du Franc CFA en ECO, estimant que le Franc CFA, monnaie postcoloniale, est «aujourd’hui obsolète », lors d’une conférence de presse avec son homologue ivoirien Alassane Ouattara.Répondant à une question d’un journaliste, à la résidence du président ivoirien, M. Obiang Nguema a soutenu que l’ancienne monnaie, le Franc CFA, créé il y a plus de 50 ans, était à un moment pour « aider » les Africains, mais aujourd’hui «nous sommes capables de gérer notre monnaie ». 

« On va travailler toujours avec la France comme un pays partenaire», a-t-il dit,  soulignant que la France qui auparavant utilisait le Franc français a changé sa monnaie, adoptant l’Euro, de ce fait aujourd’hui le Franc CFA est « obsolète ».  

M. Ouattara et le président français Emmanuel Macron, ont annoncé le 21 décembre 2019 à Abidjan une réforme du Franc CFA, devenu ECO, avec le maintient du taux de change fixe par rapport à l’Euro et le retrait des représentants de la France des organes de décision et de gestion de l’ECO.

En outre, cette réforme consacre l’arrêt de la centralisation des réserves de change au Trésor français et la fermeture du compte d’opérations et le transfert dans les comptes de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) des ressources disponibles dans le compte.

Les deux chefs d’Etat africains ont par ailleurs évoqué des questions de coopération bilatérale et régionale. M. Obiang Nguema qui s’est dit « un admirateur du développement agricole de la Côte d’Ivoire », a souhaité qu’il y ait un suivi des accords entre les deux pays à travers la commission mixte. 

M. Obiang Nguema dont le pays détient des quantités importantes de pétrole, a fait savoir que la Guinée Équatoriale dispose aujourd’hui d’un institut de pétrole, se disant prêt à accueillir des jeunes gens de la Côte d’Ivoire pour se former dans le secteur pétrolier.   

Le président de la Guinée-Équatoriale, Obiang Nguema, et son épouse sont arrivés samedi en fin de matinée à Abidjan, où ils ont été accueillis par M. Alassane Ouattara, des membres du gouvernement et de haut gradés de l’armée. Il effectue dans le pays une visite d’amitié de 24 heures. 

Affaire complot contre l’autorité de l’Etat: «Nul ne sera autorisé à déstabiliser la Côte d’Ivoire» (Ouattara)

Le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara a déclaré samedi à Abidjan que « nul ne sera autorisé à déstabiliser la Côte d’Ivoire » et que « le droit sera appliqué à tous, candidat ou pas » à l’élection présidentielle de 2020, lors d’une conférence conjointe avec Obiang Nguema, en visite dans le pays.« Nul ne sera autorisé à déstabiliser la Côte d’Ivoire, perturber la quiétude des Ivoiriens, le droit sera appliqué à tous, candidat ou pas », a dit Alassane Ouattara face à la presse à sa résidence, lors d’une conférence de presse conjointe avec le président de la Guinée-Équatoriale, Obiang Nguema. 

M. Ouattara a fait observer que « les candidatures ne sont pas encore ouvertes par la Commission électorale indépendante (en charge d’organiser les élections) et même si c’était le cas, nul n’est au-dessus de la loi, aussi bien les anciens présidents, les présidents d’institutions, le président de la République ». 

« Nous sommes des citoyens et nous sommes responsables devant les juridictions », a soutenu M. Ouattara,  avant d’ajouter que « la Constitution de la Côte d’Ivoire a des éléments très clairs concernant les députés (qui) ne sont pas au-dessus de la loi ».

A la suite d’un retour avorté de Guillaume Soro, ex-président de l’Assemblée nationale, à l’aéroport d’Abidjan, le 23 décembre 2019, un mandat d’arrêt international a été requis contre lui pour complot contre l’autorité de l’Etat. En outre une quinzaine de personnalités politiques dont des députés ont été arrêtées.   

Au nombre des personnes mises aux arrêts, figurent cinq députés : Alain Lobognon, Soro Kanigui Mamadou, Yao Soumaïla, Camara Loukimane, Soumahoro Kando. Ils ont été inculpés et mis sous mandat de dépôt pour trouble à l’ordre public, diffusion de nouvelles fausses et atteinte à l’autorité de l’Etat.

Le président ivoirien a souligné que les députés « ne peuvent pas être poursuivis dans le cadre de l’exercice de leur fonction (en Côte d’Ivoire), mais quand ils sont mêlés à la déstabilisation de ce pays, ils doivent faire face à la rigueur de la loi ».

« La loi sera appliquée, intégralement appliquée à tous les citoyens Ivoiriens  quel que soit le lieu où ils résident en dehors de la Côte d’Ivoire », a déclaré M. Ouattara, au moment où Guillaume Soro, un ex-allié, qui a dérouté le 23 décembre denier son vol alors qu’il rentrait à Abidjan, est hors des frontières ivoiriennes.

Arrivée à Abidjan du président de la Guinée-Équatoriale Obiang Nguema

Le président de la Guinée-Équatoriale, Obiang Nguema, est arrivé samedi en fin de matinée à l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan, où il a été accueilli par son homologue ivoirien Alassane Ouattara et des membres du gouvernement.M. Obiang Nguema a atterri à 11h59 (GMT, heure locale) à l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan, avec son épouse pour une visite d’amitié et de travail. Après les honneurs militaires, ils ont été accueillis au pavillon présidentiel par Alassane Ouattara et son épouse, ainsi que le Premier ministre ivoirien.   

Le président de la Guinée-Équatoriale a été également accueilli par une trentaine de ressortissants de son pays, en liesse, arborant le drapeau national sur l’esplanade du pavillon d’honneur de l’aéroport d’Abidjan.    

Cette visite intervient dans un contexte pré-électoral tendu, près d’une semaine après l’annonce d’un mandat d’arrêt international requis contre Guillaume Soro, ex-chef de l’Assemblée nationale, poursuivi pour « attentat et complot contre l’autorité de l’Etat ».

Un entretien est prévu dans l’après-midi entre les deux chefs d’Etat à la résidence du chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara, sise à la Riviera-Golf, un quartier de Cocody, une commune huppée dans l’Est d’Abidjan. 

Le Trésor public ivoirien obtient la certification ISO 9001 version 2015

Le Trésor public ivoirien vient d’obtenir la certification ISO 9001 version 2015, un référentiel de systèmes de management de la qualité, décerné par l’organisme de certification Afaq Afnor Afrique de l’Ouest, selon une lettre dont APA a reçu copie.« Nous avons le plaisir de vous informer que nous avons décidé de donner une suite favorable à votre demande de certification en ISO 9001 V 2015 et nous vous adressons nos sincères félicitations », indique une lettre de Afaq Afnor Afrique de l’Ouest, adressée au Trésor public ivoirien.   

Afaq Afnor Afrique de l’Ouest assure en outre prendre toutes les dispositions nécessaires pour que ce certificat soit « établi dans les meilleurs délais ». Le certificat délivré sera un excellent moyen pour le Trésor ivoirien de donner confiance à ses partenaires pour la qualité de ses services. 

Le Trésor public de Côte d’Ivoire peut à présent faire état de cette certification en respectant le règlement d’utilisation de la marque AFAQ disponible sur son espace client, poursuit la lettre. 

L’ISO 9001 est un référentiel pouvant être certifié par une tierce partie appelée organisme de certification. Une entité peut demander une certification ISO 9001 selon les versions 2008 ou 2015.   

La Côte d’Ivoire ne permettra jamais à quiconque de perturber sa pente vertueuse (PM)

Le Premier ministre ivoirien Amadou Gon Coulibaly a mis en garde vendredi à Abidjan ceux qui ont éventuellement des projets de déstabilisation de la Côte d’Ivoire affirmant que « nous ne permettrons jamais à quiconque de perturber la pente vertueuse sur laquelle notre pays est aujourd’hui ».M. Coulibaly s’exprimait dans un discours de lancement de la phase 2 du projet dénommé Filets sociaux productifs, un programme étendu à 127 000 bénéficiaires dans le pays qui vise à lutter contre l’extrême pauvreté en octroyant une allocation trimestrielle de 36 000 FCFA aux familles démunies.

 « C’est en Côte d’Ivoire qu’on peut voir un pays sorti de crise et avec le leadership de son président retrouver la paix, la stabilité. Tous ces acquis je vous le dit, nous ne permettrons jamais et à quiconque de perturber la pente vertueuse sur laquelle notre pays la Côte d’Ivoire est aujourd’hui», a-t-il indiqué invitant les populations à «dénoncer» toutes les tentatives qui visent à troubler la quiétude des ivoiriens.

« La pente vertueuse sur laquelle notre pays est aujourd’hui, je peux en donner l’assurance au nom du président de la République, que cette pente vertueuse sera maintenue, maintenant et pour l’avenir. N’ayez peur de rien, n’ayez aucune crainte. La Côte d’Ivoire est tenue et elle continuera d’être bien tenue », assuré M. Coulibaly.

Cette mise en garde du chef du gouvernement ivoirien intervient quelques jours seulement après le mandat d’arrêt international lancé par la justice ivoirienne contre Guillaume Kigbafori Soro, l’ex-président de l’Assemblée nationale ivoirienne accusé de complot contre l’autorité de l’État et recel de détournement de deniers publics.

L’opposition ivoirienne exige la «libération» des personnalités politiques incarcérées

La Coalition pour la démocratie, la réconciliation et la paix (CDRP), la plate-forme de l’opposition ivoirienne, a appelé vendredi à la « libération immédiate » des personnalités politiques incarcérées ainsi que le retour « sans condition de celles contraintes en exil », dans une déclaration.« Nous exigeons la libération immédiate de toutes les personnalités politiques et les militants arrêtés, et le retour sans conditions de toutes celles qui sont contraintes en exil», a dit Ouattara Gnonzié, dans une déclaration , au nom de la plate-forme de l’opposition, face à la presse.

A la suite d’un retour avorté de Guillaume Soro, ex-président de l’Assemblée nationale, à l’aéroport d’Abidjan, le 23 décembre 2019, un mandat d’arrêt international a été requis contre lui pour complot contre l’autorité de l’Etat. En outre une quinzaine de personnes dont cinq députés ont été arrêtées.    

Au nombre des personnes mises aux arrêts, figurent les députés Alain Lobognon, Soro Kanigui Mamadou, Yao Soumaila, Camara Loukimane, Soumahoro Kando, ainsi qu’une maire et deux dirigeants de partis et mouvements politiques.  

Ils ont été inculpés et mis sous mandat de dépôt pour trouble à l’ordre public, diffusion de nouvelle fausse et atteinte à l’autorité de l’Etat. Pour M. Ouattara Gnonzié c’est « un prétexte de faux délits pour étouffer les partis politiques pour que plus personne ne s’exprime ».  

Dans une déclaration, en fin de matinée, Yasmina Ouégnin, porte-parole des groupes parlementaires de l’opposition, notamment le Pdci (Parti démocratique de Côte d’Ivoire), Vox Populi, et Rassemblement, a appelé à la « suspension de la détention » des députés arrêtés depuis le lundi 23 décembre 2019.  

Elle a dénoncé une « procédure expéditive » au terme de laquelle ils ont été déférés à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca), où « ils font l’objet de procédure pénale en violation de la Constitution et du règlement de l’Assemblée nationale en raison de l’immunité parlementaire dont ils bénéficient ».  

A l’occasion d’une conférence de presse qu’ils organisaient au siège de leur mouvement Génération et peuples solidaires (GPS dont M. Soro est le président), le 23 décembre 2019, plusieurs responsables dudit mouvement ont été interpellés par les forces de l’ordre qui ont pris d’assaut ce siège à Cocody, dans l’Est d’Abidjan. 

Il leur est reproché des infractions de troubles à l’ordre public. Selon la loi, au cours d’une session parlementaire, aucun député ne peut être poursuivi ou arrêté en matière criminelle ou correctionnelle qu’avec autorisation de la Chambre dont il est membre sauf cas de flagrant délit.

« Vu la gravité des faits et en raison de la flagrance de délit de ceci, j’ai immédiatement ordonné à la direction de la surveillance du territoire de procéder à la recherche et à l’arrestation de tous les mis en cause », a laissé entendre jeudi le procureur de la République, M. Richard Adou, devant des journalistes.     

Les groupes parlementaires de l’opposition constatent ainsi que pour contourner l’immunité parlementaire dont jouissent les députés, le parquet d’Abidjan invoque de « manière « abusive le flagrant délit sans jamais démontrer la réalité de cette situation », a déploré Yasmina Ouégnin. 

Par ailleurs, la plate-forme de l’opposition demande une Commission électorale indépendante (CEI) consensuelle. M. Ouattara Gnonzié a déclaré que « rien n’est fini », espérant qu’une nouvelle institution chargée des élections se mettra en place pour la présidentielle d’octobre 2020. 

Présidentielle 2020: Amadou Soumahoro interpelle les politiques ivoiriens pour des élections apaisées

Le président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, Amadou Soumahoro, a appelé vendredi les élus et toute la classe politique « au sens du patriotisme et de responsabilité » pour des élections présidentielles apaisées en 2020, à la clôture de la session ordinaire de l’année 2020.« Au moment où notre pays s’apprête à aborder ces échéances importantes, j’en appelle au sens du patriotisme et de responsabilité des élus de la nation et de toute la classe politique pour des élections apaisées », a déclaré M. Amadou Soumahoro, dans un discours à l’hémicycle, devant le vice-président Kablan Duncan, représentant le chef de l’Etat Alassane Ouattara.

La clôture de ces travaux de la session ordinaire de l’année 2019 intervient dans un contexte pré-électoral visiblement tendu. L’année 2020 en Côte d’Ivoire devrait être marquée par la tenue d’ une élection présidentielle notamment prévue en octobre 2020.  

A la suite d’un retour avorté à l’aéroport d’Abidjan, le 23 décembre 2019, un mandat d’arrêt international a été requis contre Guillaume Soro, ex-président de l’Assemblée nationale, pour complot contre l’autorité de l’Etat. En outre une quinzaine de personnes dont cinq députés ont été arrêtés. 

M. Amadou Soumahoro a appelé au « dépassement de soi et la mise en avant de l’intérêt général » de tous comme en 2015 pour organiser des élections passibles. Car, c’est seulement à ce prix que le pays parviendra à poursuivre sa dynamique de paix et de progrès en cours depuis 2011. 

A l’entame de la session, Maurice Kakou Guikahué, chef du Groupe parlementaire du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci), a au nom des trois groupes parlementaires de l’opposition, appelé M. Amadou Soumahoro à user de son pouvoir pour « mettre fin à l’incarcération » de ces cinq députés.

Cette demande, introduite à l’Assemblée, « si elle me parvenait, je crois qu’elle est dans la maison, elle sera traitée avec diligence selon les règles prescrites en la matière », a assuré le président de l’Assemblée.

Lorsque l’Assemblée nationale est saisie d’une demande concernant une affaire judiciaire, elle constitue une commission spéciale pour l’examen du dossier. Le procureur de la République, Richard Adou, a évoqué jeudi face à la presse une flagrance délit pour les cinq députés interpellés, notamment pour divulgation de fausse nouvelle.

Selon le procureur de la République « dans le but de mettre en œuvre leur funeste dessein, certains soutiens de M. Soro dont des Parlementaires, sous le prétexte que l’avion de ce dernier aurait été dérouté par les autorités aéroportuaires diffusaient de fausses nouvelles et appelaient à l’insurrection populaire ». De ce fait, ils ont été arrêtés.

L’Assemblée nationale a examiné 72 projets de lois dont 23 projets de lois ordinaires adoptés, 29 projets de lois de ratification d’ordonnance et 20 projets de lois d‘autorisation de ratification de conventions internationales, a fait savoir M. Amadou Soumahoro. 

Au cours de cette session qui a débuté en avril et qui devrait prendre fin le 31 décembre 2019, il a été adopté entre autres les projets de lois sur la nouvelle Commission électorale indépendante (CEI), sur la carte d’identité biométrique et le projet de loi sur la représentation de la femme dans les assemblées élues visant à assurer la parité hommes-femmes.

La bande audio imputée à Soro est d’une «légèreté déconcertante» (Affoussiata Bamba)

La bande audio rendue publique par le procureur de la République de Côte d’Ivoire Adou Richard et imputée à Guillaume Soro, l’ex-président de l’Assemblée nationale ivoirienne l’accusant de préparer un projet de déstabilisation du pays, « date de 2017 et est d’une légèreté déconcertante», a affirmé jeudi Me Affoussiata Bamba-Lamine, dans une déclaration depuis Paris (France).« Cette bande audio est d’une légèreté déconcertante. Je précise qu’elle date de 2017. Pourquoi l’exhumer aujourd’hui ? Et pourquoi l’audio est-il incomplet ?…A dose homéopathique, nous vous livrerons tous les secrets de ce feuilleton d’espionnage mal monté par Abidjan », a promis l’avocate du camp Soro qui dit avoir écouté l’enregistrement audio « complet original» et dont des services étrangers en ont également copie.

 Selon elle, quand M. Soro se vante dans cet enregistrement audio du soutien des ex-chefs de guerre ivoiriens, cette affirmation n’a d’autre objectif que « de tirer le vers du nez de l’espion du jour qui accompagnait M. Francis Pérez, le nommé Olivier Bazol de son nom de Barbouze».

De ses explications, il ressort que cet enregistrement est un «espionnage mal monté» par les autorités ivoiriennes « qui n’avaient d’autre objectif que de cueillir M. Soro en vain».

« Le GPS entend dès à présent faire vigoureusement front à l’autocratie en Côte d’Ivoire », a poursuivi Me Affoussiata-Bamba, estimant que la résistance est la «seule façon de faire face à l’autocratie».

Un mandat d’arrêt international a été lancé lundi  par la justice ivoirienne contre Guillaume Kigbafori Soro, l’ancien patron de l’hémicycle pour atteinte à l’autorité de l’Etat et recel de détournement de deniers publics.

Le procureur de la République Adou Richard Christophe a brandi, jeudi après-midi, dans une conférence de presse  ses « pièces à conviction », notamment, des photos d’armes de guerre saisies et une bande audio accusant M. Soro de préparer un projet de déstabilisation de la Côte d’Ivoire.

Affaire complot contre l’autorité de l’Etat: Soro risque l’emprisonnement à vie (procureur)

Accusé d’attentat et de complot contre l’autorité de l’Etat ivoirien, Guillaume Soro, député et ancien chef de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, encourt « un emprisonnement à vie », a dit jeudi le procureur de la République, Richard Adou.« Comme sanctions encourues l’attentat et le complot contre l’autorité de l’Etat, c’est l’emprisonnement à vie. En la matière, c’est la peine maximale de l’infraction la plus gravement réprimée qui est appliquée », a dit Richard Adou face à la presse, ajoutant que c’est le juge qui décidera à l’issue du procès.

M. Guillaume Soro, actuellement hors de la Côte d’Ivoire après un retour avorté, est accusé d’ « acte d’attentat et de complot contre l’autorité de l’Etat, de l’intégrité du territoire, et de blanchiment de capitaux ».

Dans un enregistrement sonore, présentant deux personnes en conversation, le procureur a attaché des propos à des déclarations de M. Soro : «  Hamed a essayé de faire un tour, mais les gens vont basculer. Il y a aura quelques-uns, les pro-IB qui ne seront pas avec nous, mais dans ces genres d’actions, c’est la puissance de feu qui rallie tout le monde ».

« On ne va pas commencer là-bas (Bouaké) mais les gens sont très sereins, c’est nous qui les calmons, on veut que ça tombe dans une situation assez intéressante pour que ça ne soit pas du n’importe quoi », ajoute-t-il dans les échanges.

Poursuivant, il laisse entendre « on a la télécommande, c’est pourquoi ce qui va se faire en amont avec la communication, qui va discréditer le régime et tout, mais je retiens que j’ai un délai à ne pas dépasser d’un an. En fait, il faut minimiser les coûts humains, le sang et tout ça, si on doit s’entretuer, ça va s’enliser ». 

« A part Zacharia, les com zones (ex-commandants de zone de l’ex-rébellion) ne vont pas réagir, ils essaient de récupérer les com zones, mais ça ne marche pas, on les a infiltrés, tout ce qu’on dit à un com zone, je suis informé. Ils ont réussi à récupérer un com zone sur dix », poursuit-il.

Selon le procureur de la République « dans le but de mettre en œuvre leur funeste dessein, certains soutiens de M. Soro dont des Parlementaires, sous le prétexte que l’avion de ce dernier aurait été dérouté par les autorités aéroportuaires diffusaient de fausses nouvelles et appelaient à l’insurrection populaire ». De ce fait, ils ont été interpellés. 

« Vu la gravité des faits et en raison de la flagrance de ceci, j’ai immédiatement ordonné à la direction de la surveillance du territoire de procéder à la recherche et à l’arrestation de tous les mis en cause », a laissé entendre M. Richard Adou. 

Il a fait savoir que ce sont les services de renseignement ivoiriens qui ont pu « intercepter des audio et trouver des personnes qui s’apprêtaient à venir porter un coup aux institutions de la République », alors une information judiciaire a été ouverte pour poursuivre les investigations.  

Avant l’atterrissage de l’avion de M. Soro, le 23 décembre 2013, « nous avons donné mandat aux services de renseignement et aux officiers de police judiciaire d’interpeller tous ceux dont nous avons l’assurance qui avaient participé à ce complot », a-t-il dit, expliquant les arrestations survenues. 

Une commission rogatoire a donnée aux officiers de police judiciaire afin d’appréhender les personnes impliquées et de faire des perquisitions dans les domiciles pour pouvoir rassembler les preuves et les indices, a-t-il souligné.

« Dans ce cadre, nous avons vu certaines personnes s’empresser d’aller déménager des armes dans certains domiciles et c’est ainsi que nous avons pu appréhender ces armes, malheureusement ces personnes avaient pris la clé des champs », a indiqué le procureur de la République qui a cité des armes saisies.

Ces armes sont « 16 téléphones, neuf puces téléphoniques, un lot de matériel de communication radio, cinq gilets par balles, quatre treillis, trois mitrailleuses de types 12/7, six caissettes de munition de 12/7, quatre RPG 7, 13 roquettes, quatre missiles anti-chars, 59 paquets de munitions A4, 19 chargeurs de kalachnikov AK47, 14  kalachnikovs AK47…».

Par ailleurs, le Trésor public ivoirien a déposé la plainte le 20 décembre 2019 pour une affaire qui a commencé en 2007 où M. Soro a été admis dans une maison achetées avec  des fonds « sortis des caisses du Trésor public pour acquérir » ce bien immobilier pour le compte de l’Etat de Côte d’Ivoire.

Le 23 décembre 2019, le procureur de la République a annoncé un mandat d’arrêt requis contre M. Soro qui projetait d’attenter à l’autorité de l’Etat et à l’intégrité du territoire national. Il est également accusé de recel de détournement de dénier public et de blanchiment de capitaux. 

Deux morts et 17 blessés dans un accident de la circulation pendant la Noël à Abidjan

Un accident de la circulation a fait deux morts et dix-sept blessés sur l’axe N’Dotré-Yopougon reliant le Nord et l’Ouest d’Abidjan mercredi soir pendant les festivités de la Noël, a annoncé jeudi le Groupement des sapeurs-pompiers militaires ( GSPM) dans une note d’information.« Le mercredi 25 décembre 2019 aux environs de 21 heures, le GSPM a été alerté pour un accident de la circulation à Yopougon ( Route N’Dotré, hauteur cité Ado). Sur les lieux, il s’agit d’une collision entre un mini-car de transport et un véhicule de particulier avec un bilan lourd de 19 victimes dont un incarcéré et deux décès certains», rapportent les pompiers.

Après les manœuvres de désincarcération, précisent les « soldats du feu»,  les 17 blessés ont été transportés par ambulance au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Treichville (Sud d’Abidjan).

Les accidents de la circulation ont fait 12 564 victimes dont 303 morts en Côte d’Ivoire au premier semestre 2019 selon le Groupement des sapeurs-pompiers militaires (GSPM).

Quatre jours après son retour avorté à Abidjan, Guillaume Soro domine l’actualité ivoirienne

Quatre jours après son retour avorté à Abidjan et le mandat d’arrêt international lancé contre lui par la justice ivoirienne, Guillaume Soro, l’ancien président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire domine l’actualité dans la presse ivoirienne parue jeudi sur l’ensemble du territoire national.« Révélation sur l’enregistrement  sonore saisi: ce qui accable Soro, vers le gel des comptes des personnes arrêtées», barre en Une le quotidien Le Jour Plus, quand Le Patriote, un quotidien pro-Ouattara, croit savoir ce que le gouvernement a fait pour l’atterrissage de Guillaume Soro. Le confrère ajoute que l’Assemblée nationale dénonce une « tentative subversive». En enfin, Le Patriote explique les raisons pour lesquelles « la résidence de Soro a été saisie ».

De son côté, Le Nouveau Réveil, proche de l’opposition ivoirienne annonce les réactions après le mandat d’arrêt international lancé contre M. Soro et l’arrestation de certains de ses proches.

 « Mandat d’arrêt contre Soro, arrestation de ses partisans : pluie d’indignation et de condamnation; Me Affoussiata Bamba depuis Barcelone : Soro reconnaît une seule déstabilisation, celle du 19 septembre 2002» peut-on lire dans les colonnes de ce quotidien.

 L’Intelligent d’Abidjan, fait pour sa part, des révélations sur les  traces de Guillaume Soro. « Sur les traces de Guillaume Soro, de Paris aux Îles Canaries en attendant Malabo ou Abidjan?», écrit le confrère.

Le Quotidien d’Abidjan, un journal proche de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo (Opposition), commente l’actualité politique en Côte d’Ivoire estimant que « Ouattara commet une grave erreur».

Aujourd’hui, un autre journal proche de l’opposition relève la responsabilité du président ivoirien  Alassane Ouattara en indiquant qu’il est  «accusé comme jamais ». Le quotidien L’Essor proche du camp présidentiel ivoirien,  annonce qu’un coup d’État de Soro a été « déjoué ».

 Sur le même sujet, il informe son lectorat que Blé Goudé et ses miliciens sont cités. «Avec 3000 milliards FCFA détournés, Soro voulait faire un coup d’État », conclut ce journal.

Le quotidien pro-gouvernemental  Fraternité Matin, donne la position de l’hémicycle ivoirien sur l’information judiciaire contre des parlementaires pro –Soro. « Ouverture d’information judiciaire contre des députés : l’Assemblée nationale prend acte », écrit ce quotidien.

Le Matin, proche de la coalition au pouvoir fait également des révélations sur ces enregistrements sonores saisis. « Projet de déstabilisation de Soro/ Enregistrements sonores : de grosses têtes vont tomber», indique le journal.

Le nouveau président des banquiers ivoiriens met son mandat sous le signe du «rassemblement»

Le nouveau président de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers de Côte d’Ivoire (APBEF-CI), Daouda Coulibaly, affirme vouloir mettre son mandat sous le signe du « rassemblement », dans un entretien avec APA.Elu, il y a près de deux semaines à la tête de l’APBEF-CI, Daouda Coulibaly, veut placer son mandat sous le signe du « rassemblement et de la défense des intérêts des banquiers, en discussion avec l’ensemble du secteur privé et du secteur public ».

Et ce, pour développer davantage les relations entre banques et clients, dit-il, dans l’élan de favoriser davantage la bancarisation (accroître le nombre de personnes détenant un compte bancaire) dans le pays, l‘un de ses défis, ainsi que l’inclusion financière. 

Il assure en outre vouloir permettre que les établissements bancaires accordent « plus de crédits » avec moins de casse-tête, grâce à la mise en place de nouveaux dispositifs, un «vrai challenge » auquel toutes les banques sont confrontées. 

Concernant le défis du digital dans le secteur, il reconnaît qu’il ne faut pas rester en marge, et compte faire en sorte que cela soit intégré de plus en plus dans les servies et le mode de gestion des établissements financiers qui développent d’ailleurs leur banque digitale. 

M. Daouda Coulibaly, directeur général de la Société ivoirienne de banque (SIB), filiale du Groupe marocain Attijariwafa Bank, a été élu pour un mandat de deux ans. Il remplace l’ex-directeur général de Versus Bank (publique), Guy Koizan.

Côte d’Ivoire: 15 proches de Soro déférés à la MACA pour trouble à l’ordre public

Quinze personnalités politiques proches de Guillaume Soro, l’ex-président de l’Assemblée nationale ivoirienne, interpellées lundi à Abidjan, ont été déférées à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan ( MACA) pour trouble à l’ordre et diffusion de fausses nouvelles après plus de 10 heures d’audition, a appris APA mercredi sur place dans la capitale économique ivoirienne.« Les détenus ont été auditionnés de 18h jusqu’à 4h ce matin dans la nuit de mardi à mercredi. Ils ont été inculpés des faits de troubles à l’ordre public et de diffusion de fausses nouvelles jetant le discrédit sur les institutions et leur fonctionnement. Ils ont été déférés ensuite à la MACA», a dit dans une conférence de presse, Koné Boubacar, l’un des vice-présidents du Mouvement pour la promotion des valeurs nouvelles en Côte d’Ivoire (MVCI), un mouvement politique proche de Guillaume Soro présidé par Félicien Sékongo (l’un des détenus).

Selon M. Koné, ces détenus pro-Soro, notamment Alain Lobognon,  Kanigui Soro, Félicien Sékongo et Koné Tehfour sont dans « un état combatif avec le moral haut à continuer la lutte ».

« Le MVCI exige la libération sans délai et sans condition de tous les détenus, l’arrêt immédiat des interpellations, les intimidations, voire menaces de l’opposition ivoirienne. Le MVCI condamne l’instrumentalisation de la justice à des fins purement politiques», a poursuivi M. Koné dénonçant «un déficit de démocratie» en Côte d’Ivoire.

S’étonnant par ailleurs du mandat d’arrêt international lancé par la justice ivoirienne contre l’ancien chef de l’hémicycle ivoirien, le conférencier a soutenu que son organisation est prête à utiliser «toutes les voies légales »  pour dénoncer le « déni de démocratie » dans le pays et  obtenir la libération des siens.

Lundi, quinze leaders politiques proches de M. Soro, ont été interpellés par les forces de sécurité ivoiriennes. Dans la nuit de mardi à mercredi, ils ont été auditionnés pendant plusieurs heures et déférés à la MACA, la plus grande prison du pays pour trouble à l’ordre public.

Quant à leur leader, Guillaume Soro dont le retour en Côte d’Ivoire a été avorté lundi, un mandat d’arrêt international a été lancé contre lui par la justice ivoirienne pour attentat à l’autorité de l’État et recel de détournement de deniers publics portant sur la somme de 1,5 milliard FCFA.

Le FPI appelle les autorités judiciaires à surseoir aux arrestations des partisans de Soro

Le Front populaire ivoirien (FPI, opposition) présidé par Pascal Affi N’Guessan, a appelé mardi les autorités politiques, judiciaires et policières ivoiriennes « à surseoir aux arrestations» des partisans de Guillaume Soro, l’ex-président de l’Assemblée nationale ivoirienne dont plus de quinze proches ont été interpellés lundi à Abidjan.Poursuivant, Issiaka Sangaré, le porte-parole et secrétaire général du FPI  dit attendre les suites de l’information judiciaire ouverte contre M. Soro par le procureur de la République pour présomption grave de tentative d’atteinte à l’autorité de l’État, de recel de deniers publics et de blanchiment de capitaux.

Il a, par ailleurs, invité au respect de la procédure concernant les députés arrêtés qui bénéficient de l’immunité parlementaire et a demandé leur libération.

Dans le même élan, la Coalition pour la démocratie, la réconciliation et la paix ( CDRP), une plateforme de l’opposition ivoirienne présidée par l’ancien président ivoirien Henri Konan Bédié,  a dénoncé mardi dans une déclaration, des « dérives dictatoriales» en Côte d’Ivoire après le mandat d’arrêt international émis par les autorités ivoiriennes contre Guillaume Soro, l’ex-président du parlement ivoirien et l’arrestation de plusieurs cadres proches de celui-ci.

 « La CDRP s’insurge contre ces dérives dictatoriales répétées du régime RHDP-unifié, contraires aux principes élémentaires de la démocratie et de l’Etat de droit…», rapporte cette plateforme politique marquant sa « surprise et son indignation » devant les accusations d’attentat à la sûreté de l’État et de détournement de deniers publics portées contre M. Soro.

« La conférence des présidents demande aux militants de rester sereins, de ne pas se laisser distraire des axes prioritaires de la lutte ; à savoir la réforme de la CEI (Commission électorale indépendante), la libération de tous les prisonniers politique, civile et militaire pour donner une chance à la réconciliation, la prolongation du délai de validité des cartes nationales d’identité arrivées à expiration et la gratuité des Carte nationales d’identité», a ajouté Aka Ahizi, le porte-parole de la conférence des présidents de cette plateforme qui a signé la déclaration.

 L’ancien président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro dont l’avion  le transportant en provenance de Paris ( France), devait atterrir à l’aéroport d’Abidjan lundi, a été dérouté au Ghana.

 Plus tard dans la soirée du même lundi, le procureur de la République de Côte d’Ivoire, Adou Richard Christophe a annoncé un mandat d’arrêt international requis contre M. Soro pour tentative d’atteinte contre l’autorité de l’État, de recel de deniers publics et de blanchiment de capitaux.

Dans la foulée, plus de quinze proches de M. Soro ont également été interpellés par la justice ivoirienne.

Combattant dans l’âme, Guillaume Soro affronte son destin politique (PORTRAIT)

Homme politique de conviction, Guillaume Soro, ex-chef du Parlement ivoirien, veut toujours garder cette stature. L’ex-chef de guerre, qui s’est battu pour davantage de justice dans son pays, affronte son destin politique, en dépit des conséquences de son choix politique.Bien qu’étant dans son confort de président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, acteur politique important du système au pouvoir, a pris du recul face au Parti unifié Rhdp (Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix) dont le président est Alassane Ouattara, dénonçant sa démarche d’unification des Houphouétistes, au point de céder son fauteuil. 

Au perchoir de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro, y a pris les commandes à l’âge de 40 ans, devenant la deuxième personnalité de l’Etat de Côte d’Ivoire, et se positionnant comme dauphin Constitutionnel de Alassane Ouattara, tout en visant la magistrature suprême.   

Le passage de la primature, en tant que chef du gouvernement de Côte d’Ivoire, première puissance économique de l’Union économique ouest-africaine (Uemoa), à la tête de l’hémicycle n’est pas fortuit, il reste un pas pour succéder à M. Ouattara.

Le changement de la Constitution en 2016 avec un vice-président, successeur constitutionnel, il est mis hors circuit. Un deal qui tombe à l’eau. M. Soro s’apprêtait à succéder à M. Ouattara, un « père », qu’il perdra pour se rapprocher de Henri Konan Bédié, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci, opposition).   

Selon M. Guillaume Soro « il ne fallait pas se précipiter pour créer le Rhdp unifié (parti au pouvoir) » car « créer le Rhdp unifié sans le Pdci (ex-allié de taille) reviendrait à créer le Rhdp unifié contre le Pdci et ceci risquerait de mettre en péril la tranquillité des Ivoiriens ».  

 « Je ne pouvais pas militer au Rhdp (Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix), ça serait trahir ma conviction et le président Henri Konan Bédié » dont « je suis le protégé », avait expliqué Guillaume Soro à la résidence du président du Pdci à Daoukro, dans le Centre-Est ivoirien.  

« Dans le projet de création du Rhdp, le président de la République (Alassane Ouattara) m’a reçu et m’a demandé de rendre ma démission si je n’acceptais pas de militer au sein du Rhdp », avait révélé Guillaume Soro. 

 « Il n’était pas opportun de m’accrocher à un poste à la présidence même si cela aurait pu être légitime (…). Je me suis dit, pour la paix pour mon pays, même si je considère que c’est injuste, j’accepte de démissionner (de la présidence de l’Assemblée nationale) pour garder la paix en Côte d’Ivoire », a-t-il dit.

M. Guillaume Soro a démissionné de la présidence de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, le 8 février 2019, lors d’une session extraordinaire. Il est remplacé par Amadou Soumahoro. Affectueusement appelé «Tchomba» dans le milieu du parti au pouvoir, M. Soumahoro est élu par ses paires.        

S’accomplir seul

 « Quand Macron lançait En marche !, toute la classe politique était unanime pour dire qu’il ne serait jamais président. (…) J’ai décidé de prendre mon destin en main. J’ai 47 ans et je pense que je ferai cavalier seul », avait déclaré M. Soro dans un entretien à la Radio France internationale (RFI) et la chaîne de télévision France 24. 

Ancien allié du président Alassane Ouattara, M. Soro, qui veut briguer la magistrature suprême, n’a pas de parti politique et n’est soutenu par aucun des trois grands partis en Côte d’Ivoire. Il a de ce fait, mis en place un mouvement citoyen dénommé Générations et peuples solidaires (GPS).   

Le président de GPS, Guillaume Soro (47 ans), assure avoir encore « 30 ans à 40 ans de vie politique » devant lui, contrairement à ceux qui clament qu’il est « fini ». A l’instar de Barack Obama, il aurait souhaité être président à l’âge de 47 ans.

Engagé dans la course à la présidentielle après son départ de l’Assemblée nationale, il a commencé à se faire un électorat. Avec un langage de vérité, il a su conquérir des militants dans le Nord du pays dont il est originaire, se positionnant sur un terrain miné, chasse gardée du Rhdp.

Dans la visée présidentielle, un gros nuage apparaît, un mandat d’arrêt international est requis par la justice ivoirienne contre lui pour « tentative contre l’autorité de l’Etat et l’intégrité du territoire national, recel de détournement de deniers publics et pour blanchiment de capitaux. »  

Pour atteindre son objectif, il devra se défaire de cet imbroglio juridique annoncé le lundi 23 décembre 2019 par le procureur de la République de Côte d’Ivoire. Fin stratège qui a conduit l’ex-rébellion ivoirienne des Forces nouvelles (FN) de 2002 à 2007, il devra trouver la parade pour s’en sortir.

Avec la maturité politique acquise auprès de M. Ouattara et l’ancien président Laurent Gbagbo, Guillaume Soro a commencé à se bâtir un empire politique. Il y a adjoint plusieurs membres de l’ex-rébellion depuis la primature ivoirienne (Cabinet du Premier ministre).     

Homme de conviction   

Guillaume Kigbafori Soro, né en 1972 à Kofiplé, dans le Nord ivoirien, est devenu Premier ministre de Côte d’Ivoire de 2007 conformément à l’accord politique de Ouagadougou à 2012, avant de devenir président de l’Assemblée nationale ivoirienne de 2012 à 2019.    

Ancien secrétaire général de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI), M. Guillaume Soro, surnommé le Che ou encore Bogotha, se rapproche de M. Ouattara, avant de basculer dans la rébellion, pour dit-il permettre que tous les Ivoiriens accèdent à une nette justice et à la nationalité. 

Il participe au gouvernement de réconciliation nationale, sous l’ère Laurent Gbagbo, de février 2003 à mai 2004, puis d’août 2004 à décembre 2005, comme ministre de la Communication. Le 28 décembre, il est nommé ministre d’État, ministre de la Reconstruction et de la réinsertion dans le gouvernement de Charles Konan Banny.

La signature de l’accord politique de Ouagadougou, sous les auspices de Blaise Compaoré, offre aux ex-Forces nouvelles le poste de Premier ministre. Les ex-Forces nouvelles désignent M. Soro Guillaume Soro, le 26 mars 2007 pour occuper le poste de Premier ministre, un grand pas dans l’arène politique.

A la tête d’une rébellion qui a coupé le pays en deux avec un Sud gouvernemental et un Nord sous contrôle de l’ex-rébellion des Forces nouvelles, il devient ainsi Premier ministre en 2007 jusqu’en  mars 2012, où il décroche pour devenir président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire.   

Alors qu’il dirigeait la FESCI, il était aussi engagé politiquement de 1995 à 1998. Et ce, pendant qu’il préparait une licence d’anglais à l’Université Félix-Houphouët-Boigny d’Abidjan. À la faculté des lettres, arts et sciences humaines, il obtient une licence d’anglais et ensuite une maîtrise. 

En décembre 1998, il quitte la tête de la FESCI pour poursuivre ses études en France où en 1999, il s’inscrit simultanément dans les universités Paris-VII et Paris-VIII, respectivement pour des cours d’anglais et de sciences politiques.

Très proche d’Alassane Ouattara qu’il a soutenu pendant la crise de 2010-2011 face à Laurent Gbagbo, Guillaume Soro a contribué à l’arrivée de M. Ouattara au pouvoir. En 2018, il obtient un master en économie à l’École supérieure de commerce de Lyon, en France.

L’arrestation d’opposants inquiète des défenseurs de droits de l’homme ivoiriens

La Ligue ivoirienne des droits de l’homme (LIDHO) et le Mouvement ivoirien des droits de l’homme MIDH), deux organisations de défense des droits de l’homme en Côte d’Ivoire se disent préoccupées et inquiètes après l’arrestation de certains opposants et la virulence du discours politique en Côte d’Ivoire à moins de 10 mois de la présidentielle de 2020. « …Au regard de ce qui précède, de la cristallisation des positions des acteurs politiques, de la virulence des discours et déclarations politiques, la LIDHO s’inquiète de ce que l’on assiste à la construction du contexte qui a prévalu à la survenue des événements de 1999, 2002 et 2010», indique cette organisation dans une déclaration transmise mardi à APA.

 « A 10 mois de l’élection Présidentielle, la LIDHO voudrait interpeller tous les acteurs politiques quant à leur responsabilité individuelle et collective dans le maintien et la consolidation d’un environnement favorable à la tenue d’élections transparentes, impartiales, inclusives et crédibles, garantie de la stabilité et de l’État de Droit», ajoute la déclaration.

«  Le MIDH constate avec tristesse et amertume que l’espace démocratique est en train de se rétrécir gravement en Côte d’ivoire à moins d’un an de l’élection présidentielle», a fait remarquer de son côté  dans un communiqué, Yacouba Doumbia, le président du Conseil d’administration du MIDH qui dit être préoccupé par cette situation dans le pays.

Selon lui, « la construction de l’État de droit passe par le respect des règles démocratiques et de l’opposition politique».

Auparavant, le PCA du MIDH a rappelé l’actualité politique ivoirienne dominée par l’affaire Guillaume Soro, l’ex-président de l’Assemblée nationale ivoirienne dont l’avion attendu à Abidjan lundi, a été dérouté sur Accra (Ghana) et contre qui la justice ivoirienne a lancé un mandat d’arrêt international. Par ailleurs, plus de quinze proches de M. Soro dont cinq députés et un maire, ont été interpellés par les autorités sécuritaires ivoiriennes.

Poursuivi, l’ambition présidentielle de Guillaume Soro s’assombrit (analyse)

Poursuivi par la justice ivoirienne pour atteinte à l’autorité de l’Etat, recel de détournement de deniers publics et blanchiment de capitaux, la perspective électorale de l’ex-chef du Parlement de Côte d’Ivoire, Guillaume Soro, pour la présidentielle de 2020 s’assombrit.Hors du pays depuis plus de six mois pour affuter ses réseaux extérieurs et mobiliser des partisans, notamment en Europe, Guillaume Soro qui a déclaré en octobre 2019 sa candidature à l’élection présidentielle ivoirienne de 2020, à un an des joutes électorales, se retrouve dans un étau judiciaire. 

Le procureur de la République de Côte d’Ivoire, Richard Adou, a annoncé le 23 décembre 2019 un mandat d’arrêt international contre M. Soro pour « pour tentative contre l’autorité de l’Etat et l’intégrité du territoire national, recel de détournement de deniers publics et pour blanchiment de capitaux ».  

M. Soro qui envisageait d’entrer en Côte d’Ivoire pour préparer la présidentielle de 2020, n’avait pas prévu ce scénario. Selon Sedik Abba, journaliste-écrivain, analyste de l’actualité politique en Afrique, l’alternative qui lui reste est de renoncer à se présenter contre abandon des poursuites judiciaires.

« Je ne suis pas sûr qu’il puisse accepter ce marché en renonçant à se présenter et en échange qu’on abandonne les poursuites », estime Sedik Abba, qui fait observer que si, ostensiblement M. Soro se présente, il va effriter l’électorat du Nord, bastion du pouvoir.   

Conscient que M. Soro s’est créée un fief électoral dans le Nord, espace où le Parti unfié Rhdp (Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix), le parti au pouvoir « règne » et compte supplanter ses adversaires, l’ex-chef du Parlement pourrait diviser les voix du régime. Alors, cet ex-allié politique, devient un intrus dans le puzzle à écarter.

En homme politique averti, il sait que cette aventure ne sera pas un chemin sans tumulte. M. Soro qui ne partage pas la vision du Parti unifié Rhdp, dont le président est Alassane Ouattara, a, avec courage claqué le porte, cédant son fauteuil de chef du Parlement, assumant ainsi ses convictions.

« Je ne pouvais pas militer au Rhdp (Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix), ça serait trahir ma conviction (…) dans le projet de création du Rhdp, M. Ouattara m’a reçu et m’a demandé de rendre ma démission si je n’acceptais pas de militer au sein du Rhdp », avait dit M. Soro.

Une guerre des ex-allés

A environ un an de l’élection présidentielle, chaque parti déploie son artillerie. Pour le pouvoir, éliminer ses obstacles, parait plausible. Les moyens de l’Etat, parfois utilisés de façon subtile, sont une arme pour les dirigeants et l’opposition le sait.

Annoncé le 22 décembre 2019, au dernier jour d’une visite officielle de 72 heures d’Emmanuel Macron, le ciel ivoirien a été fermé à tout aéronef privé. M. Soro qui avait prévu arriver ce jour à bord d’un avion privé, en provenance de l’aéroport de Paris-Le Bourget, s’est vu obligé de décaler d’un jour son arrivée.

Selon une note secrète des forces de défense et de sécurité qui a fuité, M. Guillaume Soro devrait être mis aux arrêts et certains de ses proches interpellés. Ayant des personnes infiltrées au sein du pouvoir, il a dérouté son vol vers Accra, le 23 décembre 2019, alors qu’il survolait le Burkina Faso.

Des responsables du mouvement citoyen Générations et peuples solidaires (GPS) dont M. Soro est le président, avaient invité leurs militants à se rendre à l’aéroport d’Abidjan à l’effet d’accueillir leur leader, mais ils ont été empêchés de se réunir par des éléments des forces de sécurité.

M. Simon Soro, frère cadet de l’ex-président de l’Assemblée nationale, a été empêché d’avoir accès à la résidence de son aîné par des forces de sécurité pré-positionnées à l’entrée du domicile de celui-ci. En outre, le siège de GPS sis à la Riviera a été visité par des forces encagoulées, alors que des pro-Soro y étaient réunis.

L’autorisation d’atterrissage à l’aéroport d’Abidjan avait été accordée à M. Soro par l’Autorité nationale de l’aviation civile de Côte d’Ivoire (ANAC). Mais déjà, dans la matinée, des policiers avaient été déployés devant sa résidence à Marcory, dans le Sud d’Abidjan, créant des soupçons. 

Alerté, il a dérouté son vol vers Accra. L’action judiciaire le contraint hors du pays, une forme d’exil pour Guillaume Soro. Par ailleurs, les dirigeants des principaux mouvements Soroïstes ont été arrêtés, notamment une quinzaine de personnes, dont le député Alain Lobognon.   

« De façon plus étroite, c’est la perspective électorale de 2020 qui s’assombrit » pour Soro, un acteur majeur de la vie politique ivoirienne, un ami politique d’Alassane Ouattara, qui fut une cheville ouvrière dans le départ de Gbagbo en 2010-2011, note Babakar Justin Ndiaye, journaliste-politologue.

 « Aujourd’hui, ils sont dans une logique de confrontation et de lutte à mort, ce qui montre qu’en politique  l’ami d’hier, est plus redouté, plus craint et combattu que l’ennemi de toujours, parce que l’ex-ami est un ex-complice qui détient des secrets », renchérit Babakar Ndiaye.

L’exil ou affronter l’arme judiciaire  

Si Guillaume Soro est dans le circuit, en tant que candidat et allié de Gbagbo ou allié d’Henri Konan Bédié, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci, opposition), « comme une bombe électorale », il pourrait faire des révélations fracassantes sous le mode de la révélation, souligne Ndiaye.

L’exil est pour lui un moyen de prendre du recul face à la situation et développer ses arguments de défense ou ses stratégies diplomatiques pour dénouer cet épisode judiciaire. Le quotidien ivoirien Le Matin, proche du pouvoir rapporte qu’il est allé en Espagne, il se positionne dans une zone discrète. 

Depuis son décollage de l’aéroport de Paris-Le Bourget, M. Soro avait dans son réseau de renseignement, fait l’option de décamper de la France, ami historique de la Côte d’Ivoire, pour envisager d’autres horizons. L’exil lui apportera assurément plus de poigne et un réseau extérieur puissant.        

L’action judiciaire, en Afrique, pose un « grand problème » vu « l’utilisation abusive de l’arme judiciaire contre l’adversaire politique » or la justice est l’un des piliers de la démocratie, fait observer Justin Babakar Ndiaye, journaliste-politologue.     

En tant qu’institution clé et un équilibre démocratique, quand on utilise la justice contre un adversaire politique, « à la longue, cette justice aura un caractère pré-domestiqué et une arme qu’on utilise contre l’adversaire, (et) c’est regrettable », poursuit-il.  

« L’utilisation abusive de l’arme judiciaire est regrettable, (car) le combat démocratique doit tourner autour des idées, des programmes de société et des bilans », estime-t-il tout en mentionnant que son retour dans le jeu politique dépendra de l’intensité de la bataille que lui livre Ouattara.

Si c’est « une lutte à mort politique et judiciaire », l’avenir de Soro semble ne pas être heureux à court terme. Avec ses connexions et son réseau international Guillaume Soro peut toutefois susciter des médiations pour calmer le jeu surtout autour de l’utilisation de l’arme judiciaire.    

 « Nous pensons qu’il y a une instrumentalisation de l’appareil judiciaire en Afrique à des fins politiques et ça c’est un grave recul pour la démocratie », affirme pour sa part Sedik Abba qui relève que cela peut entraîner des risques de dérapage, c’est pourquoi la justice doit être impartiale. 

Le Mouvement ivoirien des droits humains (MIDH) « constate avec tristesse et amertume que l’espace démocratique est en train de se rétrécir gravement en Côte d’ivoire à moins d’un an de l’élection présidentielle », déclare Me Doumbia Yacouba, président du Conseil d’administration dans une note. 

L’organisation qui se dit « préoccupée par cette situation qui fait planer des risques de violence, condamne avec fermeté toutes les violations des libertés publiques et des droits humains abondamment proclamés dans la Constitution de novembre 2016 ».

M. Guillaume Soro (47 ans), assure avoir encore « 30 ans à 40 ans de vie politique » devant lui, contrairement à ceux qui clament qu’il est « fini ». A l’instar de Barack Obama, il aurait souhaité être président à l’âge de 47 ans.

Après le mandat d’arrêt contre lui, Soro en vedette à la Une de la presse ivoirienne

Le mandat d’arrêt international lancé par la justice ivoirienne contre l’ancien président du Parlement ivoirien Guillaume Kigbafori Soro monopolise la Une des journaux ivoiriens parus, mardi, sur l’ensemble du territoire national.« Atteinte à l’autorité de l’État, recel de détournement de deniers publics : un mandat d’arrêt international lancé contre Guillaume Soro », barre en co-Une le quotidien pro-gouvernemental ivoirien Fraternité Matin.

«Retour avorté de Guillaume Soro à Abidjan hier, le film d’une folle journée », titre à son tour le journal Le Patriote, proche du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp, au pouvoir). Le confrère explique que l’avion de M. Soro  « n’a jamais été interdit d’atterrissage ».

Poursuivant, ce quotidien croit savoir les raisons pour lesquelles «l’ex-rebelle (Guillaume Soro) a choisi l’exil à la justice ». Pour Le Patriote, « la recherche du buzz » a viré au «cauchemar».

De son côté Le Nouveau Réveil, un journal proche du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci, opposition) s’interroge si «le pouvoir ira-t-il arrêter Soro à l’extérieur ?», là où Le quotidien indépendant L’Intelligent d’Abidjan donne  les dernières nouvelles de l’ex-président de l’Assemblée nationale ivoirienne.

Le quotidien Aujourd’hui, un autre journal proche de l’opposition qualifie de «dure» la journée d’hier lundi en Côte d’Ivoire pour l’ancien patron de l’hémicycle ivoirien.

« Une dure journée ! Ses partisans gazés. Les principaux leaders des mouvements soroïstes conduits vers une destination inconnue », informe ce journal proche de l’ex-président Laurent Gbagbo, constatant qu’un « millier de policiers » a été déployé  à Abidjan et au domicile de M. Soro.

« Atteinte à la sûreté de l’État, détournement de deniers publics: mandat d’arrêt international contre le  chef rebelle», renchérit à son tour, le quotidien  L’Essor Ivoirien, proche du camp présidentiel.

Générales Nouvelles, un journal proche de Guillaume Soro, qualifie de « farfelues » les accusations,  notamment d’atteinte à la sûreté de l’Etat, formulées contre l’ex-chef du Parlement ivoirien et ses proches. Pour le confrère, c’est de la « machination ».  « Soro harcelé pour avoir refusé d’adhérer au RHDP » poursuit-il en relevant la manière dont le président Alassane Ouattara « veut écarter son principal rival ».

Ce sujet n’échappe pas non plus au quotidien indépendant Soir Info qui révèle le lieu où se trouve en ce moment Soro accusé de terrorisme. Plus précis à ce propos en Une, le journal Le Matin, proche du pouvoir, annonce que menacé par un mandat d’arrêt «Soro en fuite vers l’Espagne».

« Sale temps pour Guillaume Soro et ses lieutenants, un mandat d’arrêt lancé », complète L’Inter, un autre journal indépendant, quand Notre Voie, le journal officiel du Front populaire ivoirien (FPI, opposition) constate que «la guerre des ex-alliés s’intensifie ». Ce journal revient également dans ses colonnes sur le « film de la journée mouvementée » d’hier. Pour lui, « Soro est contraint à l’exil ».

Les politiques appelés à éviter de «faire des élections des machines à tuer»

Les hommes politiques ivoiriens ont été appelés à éviter de « faire des élections des machines à tuer », à moins d’un an de l’élection présidentielle.Cet appel a été lancé par la ministre de la Solidarité, de la cohésion sociale et de la lutte contre la pauvreté, Professeur Mariatou Koné. « Evitons de faire des élections des machines à tuer, des machines qui retardent notre marche vers le progrès, le bien-être individuel et collectif.» a-t-elle lancé dimanche à l’occasion de l’inauguration des centres polyvalents de Béoumi et de Marabadiassa dans le Centre-nord du pays.

« Tournons ensemble, maintenant et définitivement, dos à la violence en maîtrisant nos colères et frustrations », a ajouté Mme Koné dont les propos ont été transmis à APA, lundi.

Ces centres ont été entièrement financés et équipés par  le Fonds national de solidarité (FNS) et s’inscrivent dans le cadre de la mise en œuvre du plan de réparation des préjudices communautaires suite aux différentes crises survenues en Côte d’Ivoire.

Cette action du gouvernement, a rappelé la ministre Mariatou Koné, vise à souder définitivement le tissu social qui a été mis en mal à Béoumi en mai dernier par un conflit communautaire. La Côte d’Ivoire organise en octobre 2020 un scrutin présidentiel qui cristallise déjà tous les regards.

Un mandat d’arrêt international lancé contre Guillaume Soro (Procureur)

Le procureur de la République de Côte d’Ivoire, Richard Adou, a annoncé lundi un mandat d’arrêt international requis contre l’ex-président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, pour atteinte à l’autorité de l’Etat, recel de détournement de deniers publics et pour blanchiment de capitaux.« Un mandat d’arrêt international a été requis contre Soro Kigbafori Guillaume » pour tentative contre l’autorité de l’Etat et l’intégrité du territoire national, recel de détournement de deniers publics et pour blanchiment de capitaux, a indiqué M. Richard Adou à la RTI 1, la télévision publique ivoirienne. 

Selon le procureur de la République, les faits étaient instruits par la Direction de la surveillance du territoire (DST), mais les personnes ne se trouvant pas en Côte d’Ivoire, un juge d’instruction a été saisi, « le seul à délivrer des mandats d’arrêts internationaux et c’est ce qu’il a fait ». 

M. Soro, député à l’Assemblée nationale et ex-président de ladite institution « se trouvant à l’extérieur du pays depuis plusieurs mois, projetait d’attenter à l’autorité de l’Etat et à l’intégrité du territoire national », a rapporté lundi la Direction de la surveillance du territoire  (DST), dans sa saisine, a fait savoir M. Adou. 

« Les éléments en possession des services de renseignement dont ils ont l’enregistrement sonore, établissant clairement que le projet devrait être mis en œuvre incessamment, le procureur de la République a ordonné l’interpellation et l’arrestation des mis en cause », a-t-il dit.

Par ailleurs, le procureur de la République informé que le vendredi 20 décembre 2019, il a été saisi d’une plainte formulée par l’agent judiciaire du Trésor contre M. Cissé Mory, Koné Kamaraté Souleymane, Nguessan René et Soro Kigbafori Guillaume pour détournement de deniers publics, recel de détournement de deniers publics et blanchiment de capitaux portant sur la somme de 1,5 milliard Fcfa, a-t-il poursuivi.

De ce fait, une information judiciaire a été ouverte immédiatement contre M. Soro Guillaume pour présomption grave de tentative contre l’autorité de l’Etat et l’intégrité du territoire national, de recel de détournement de deniers publics et de blanchiment de capitaux.

Il est reproché à M. Cissé Mory,  Koné Kamaraté Souleymane, Nguessan René et une société civile immobilière, une «présomption grave de détournement de deniers publics et de blanchiment de capitaux portant sur la somme de 1,5 milliard Fcfa ». 

Quinze personnes personnes dont des parlementaires ont été arrêtés pour des dossiers complètement différents, a confirmé le procureur de la République Richard Adou,  citant Alain Lobognon, le député de Fresco, une ville dans le sud-Ouest ivoirien. 

En provenance de l’aéroport de Paris-Le-Bourget pour l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan où il était attendu, l’avion transportant l’ancien président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro a été détourné vers Accra au Ghana où il a finalement atterri, avait annoncé dans l’après-midi, dans une conférence de presse, le député pro-Soro, Alain Michel Lobognon.

Renforcement de la capacité opérationnelle de la police nationale ivoirienne en véhicules pick-up

La capacité opérationnelle de la police nationale ivoirienne a été renforcée, lundi à Abidjan, avec un don de dix véhicules pick-up du Groupe Snedai, a constaté APA sur place dans la capitale économique ivoirienne.Au cours d’une cérémonie de remise de ce don, le président directeur général du Groupe Snedai, l’homme d’affaires ivoirien Adama Bictogo a expliqué les enjeux des défis sécuritaires dans la sous-région.

« Nous vous faisons ce don pour que vous puissiez réussir votre mission, surtout dans ce contexte sous régional que nous connaissons, d’insécurité, mais surtout parce que les ivoiriens ont besoin d’être rassurés et vous les rassurez », a expliqué M. Bictogo, soulignant le «plaisir» de son Groupe à mettre à la «disposition» du ministère de la sécurité et de la protection civile «ces dix véhicules neufs».

S’engageant à son tour à faire bon usage de ces véhicules avec ses services, le ministre de la sécurité et de la protection civile, le Général Vagondo Diomandé, a soutenu qu’avec ce don,  M. Bictogo  traduit que « la sécurité n’est pas la seule affaire des hommes en tenue », mais que « chacun de nous doit se sentir concerné».

«Ce don inestimable permettra non seulement en cette période de fête mais aussi pour toujours, à la police nationale d’être présente partout où les populations auront besoin d’elle », a-t-il indiqué, réitérant son vœu de voir la population «faire corps» avec sa police nationale.

Créé en 2007, le Groupe Snedai compte à ce jour plus de 800 employés. Il intervient dans quatre secteurs d’activités que sont la biométrie, le transport, le bâtiment et l’énergie à travers l’Afrique de l’Ouest.

L’avion transportant Soro pour Abidjan détourné vers Accra (Lobognon)

En provenance de l’aéroport de Paris-Le-Bourget pour l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan où il était attendu, l’avion transportant l’ancien président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro a été détourné vers Accra au Ghana où il a finalement atterri, a annoncé lundi dans une conférence de presse, le député Alain Michel Lobognon.« M. Soro conformément au plan de vol a, décollé ce matin de l’aéroport Parisien de Bourget. Et il était en l’air lorsque nous avons appris des services aéroportuaires qu’il n’était plus sûr que l’avion du président Soro soit autorisé à atterrir à Abidjan. Le GATL nous a dit ignorer le lieu d’atterrissage de l’avion… Nous avons un document qui confirme effectivement que l’avion ne pouvait plus poser en Côte d’Ivoire et c’est sur cette information écrite que la décision a été prise de dérouter l’avion sur le Ghana», a expliqué le parlementaire pro-Soro aux journalistes.

Selon lui, ce n’est pas une rumeur qui a fait que l’avion de ce M. Soro a été détourné au Ghana, mais bien une note écrite des autorités aéroportuaires ivoiriennes qui ont refusé l’atterrissage de l’avion de M. Soro par des « moyens détournés ».

« Le dispositif policier mis en place ne permettait pas d’aller accueillir le président Soro conformément au dispositif que nous avons mis en place », a fait remarquer M. Lobognon qui est également l’ancien ministre ivoirien des sports.

A la question d’un éventuel mandat d’arrêt contre M. Soro, le parlementaire a répondu que ni celui-ci, encore moins ses proches ne sont informés  de l’existence d’un mandat d’arrêt contre lui. 

« Nous sommes donc tristes de constater comme vous qu’un citoyen ivoirien a été empêché de rentrer dans son pays. Il est quelque part dans un pays voisin attendant de connaître une destination finale», a regretté M. Lobognon.

L’ancien patron de l’institution parlementaire ivoirienne, Guillaume Soro séjournait en Europe depuis plusieurs mois. Dimanche, dans un communiqué, Générations et peuples solidaires (GPS), « un mouvement citoyen » qu’il préside avait confirmé son retour en Côte d’Ivoire pour ce lundi.

M. Soro envisageait même  après son retour à Abidjan, d’entreprendre de solliciter une audience auprès du président Alassane Ouattara avec qui il est en froid depuis sa démission du parlement ivoirien en février dernier.

Côte d’Ivoire: le prix du kg de café maintenu à 700 FCFA pour la campagne 2019-2020

Le prix garanti du kilogramme de café a été maintenu à 700 FCFA pour la campagne de commercialisation 2019-2020 en Côte d’Ivoire comme l’année dernière grâce à une subvention de 32 milliards FCFA consentie par l’exécutif ivoirien, a annoncé lundi à Abidjan, Yves Brahima Koné, le directeur général du Conseil café-cacao, l’organe de régulation de ce secteur. « Pour  la campagne 2019-2020 du café, les prix sont encore plus bas. Et lorsqu’on veut répercuter la réalité du marché au planteur, c’est 473 FCFA le kilogramme qu’on doit leur payer. Encore une fois,  le président de la République a estimé que ce prix n’était pas acceptable bien que le niveau de production soit toujours le même.», a dit M. Koné  dans une conférence de presse.

« Il (le président de la République) a donc décide qu’il fallait soutenir les planteurs à hauteur de 32 milliards FCFA et maintenir le prix du kilogramme à 700 FCFA au cours de cette campagne », a poursuivi le patron du Conseil Café-cacao.

Il a rappelé qu’au cours de la campagne précédente de commercialisation du café ( 2018-2019) le président ivoirien Alassane Ouattara avait également subventionné à hauteur de 21 milliards FCFA le prix du kilogramme aux planteurs afin de le porter à 700 FCFA au lieu de 530 FCFA.

Selon M. Koné, le chef de l’État ivoirien a consenti à cet effort de subvention en faveur des planteurs de café « parce qu’il est sensible à la pénibilité du travail dans le secteur du café ».

 Dans la même veine, Kobénan Kouassi Adjoumani, le ministre ivoirien de l’agriculture et du développement rural, a estimé que cette subvention de 32 milliards FCFA consentie par M. Ouattara qui est « un manque à gagner que le budget de l’État va supporter, participe de la politique sociale du gouvernement ». La Côte d’Ivoire, rappelle-t-on, est le troisième producteur africain de café.

Des policiers déployés devant la résidence de Guillaume Soro à Abidjan

Des dizaines de policiers étaient déployés lundi devant la résidence de l’ex-président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro, à Marcory, dans le Sud d’Abidjan, empêchant l’accès à son domicile.Simon Soro, le petit frère de M. Guillaume Soro n’a pu accéder à la résidence de son frère aîné. « Je me suis vu empêcher de l’arriver à sa résidence », a-t-il dit dans une vidéo prise par ses proches, dont APA a reçu copie.

Selon Simon Soro,  les forces de l’ordre déployées lui ont rapporté que « les instructions viennent de là-haut » et que c’est « la hiérarchie qui a donné ces ordres », interdisant à toute personne de rentrer dans son domicile.

Du côté du Groupement aérien de transport et de liaison (GATL), une base aérienne de l’armée,  située dans le giron de l’aéroport d’Abidjan, des gendarmes ont été également déployés, empêchant l’accès à ce lieu à ses partisans et aux journalistes, alors que M. Guillaume Soro y est attendu ce jour.

Le retour de M. Guillaume Soro, à bord d’un vol privé, prévu dimanche, au terme d’une visite officielle de 72 heures de Emmanuel Macron, a été reporté au lendemain à la suite d’une interdiction de son vol d’atterrir à l’aéroport d’Abidjan.

Les partisans de l’ancien chef de l’Assemblée nationale ont prévu de lui réserver un accueil triomphal. Mais, ils ont été refoulés à leur arrivée au GATL, où des gendarmes en armes sont postés devant cette base militaire aérienne.

M. Guillaume Soro est absent du pays depuis plus de six mois. Cet homme politique, autrefois proche du pouvoir, s’est rapproché de l’opposition. Il a déclaré sa candidature à la présidentielle ivoirienne de 2020.

Macron et Ouattara rendent hommage aux 9 soldats français tués à Bouaké en 2004

Le président ivoirien Alassane Ouattara et son épouse Dominique, aux côtés du président français Emmanuel Macron et son épouse Brigitte, ont rendu dimanche à Bouaké, un hommage aux neuf soldats français de l’Opération Licorne et à un civil américain tués le 06 novembre 2004 dans un raid militaire des forces loyales au président Laurent Gbagbo.Au cours d’une cérémonie sobre dans les locaux de l’ex-Lycée René Descartes (Lycée français) au quartier Kennedy dans l’Est de Bouaké, les présidents Alassane Ouattara et Emmanuel Macron ont rendu un hommage à ces victimes avec en ligne de mire, la réconciliation entre la Côte d’Ivoire et la France.

Au cœur du lieu du bombardement, neuf drapeaux français et un américain, en hommage à chacune des victimes du raid militaire du 06 novembre 2004, ont été posés. La stèle commémorative a été dévoilée par Alassane Ouattara et Emmanuel Macron qui  ont ensuite tour à tour déposé une gerbe de fleurs aux couleurs des drapeaux français et ivoirien.

  

La sonnerie aux morts, une minute de silence et les hymnes des deux pays ont mis fin à cette brève cérémonie sans  aucun discours des présidents.

Les deux personnalités se sont ensuite rendues sur l’esplanade où ont été lancés les travaux de construction du plus grand marché couvert d’Afrique de l’Ouest, d’un coût de plus de 39 milliards FCFA (60 millions d’euros), financé par la France pour une capacité d’accueil de 8 500 commerçants sur près de 9 hectares.

Après 27 mois de travaux, les autorités ivoiriennes et françaises espèrent que cette infrastructure permettra de relancer l’activité économique à  Bouaké, deuxième ville de la Côte d’Ivoire, restée pendant près d’une décennie, la capitale de l’ex-rébellion ivoirienne.

Emmanuel Macron a achevé sa visite de 72 heures en Côte d’Ivoire par cette étape de Bouaké avant de s’envoler pour Niamey au Niger.

Le Franc CFA existe dans sa «réincarnation dans l’ECO», selon un opposant ivoirien

L’opposant ivoirien, Mamadou Koulibaly, leader de Liberté et démocratie pour la République (Lider), par ailleurs agrégé des sciences économiques, estime que « le F CFA n’est pas mort » mais existe dans sa « réincarnation dans l’ECO ».« L’ECO que nous attendions est kidnapé par ADO (le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara). Le F CFA n’est pas mort. Il existe en Afrique centrale et dans sa réincarnation dans l’ECO », a écrit sur sa page Twitter Mamadou Koulibaly après l’annonce du changement du nom du F CFA en ECO.

M. Ouattara a annoncé le 22 décembre 2019 à Abidjan une réforme du Franc CFA avec le « changement du nom de la monnaie du F CFA à l’ECO », lors d’une conférence de presse conjointe avec Emmanuel Macron, au deuxième jour d’une visite de 72h du président français en Côte d’Ivoire.   

Pour l’opposant ivoirien Mamadou Koulibaly qui a maintes fois dénoncé le Franc CFA comme une monnaie post-coloniale, estime qu’il s’agit d’ « une réformette pleine de contradiction, voulue par Macron et exécutée par ADO, qui revient d’Abuja où la Cedeao n’a parlé que de sécurité ».

Le président ivoirien a indiqué échangé  samedi matin à Abuja avec ses paires. En outre, les chefs d’Etat de l’Uemoa ont décidé de « maintenir la parité fixe de (la) monnaie avec l’Euro et convenu du maintien de la garantie de convertibilité ».

Les chefs d’Etat de l’Uemoa ont décidé également de « la centralisation de 50% de (leurs) réserves de changes au Trésor français et la fermeture du compte d’opération », puis « le retrait des représentants de la France de tout organe de décision et de gestion de l’Uemoa ».   

« Si le F CFA est mort, demain quelle monnaie allons-nous utiliser ? Est-ce ainsi que les pays Européens sont passés du Franc Français, du Deutsche Mark, de la Lire, de leurs monnaies … à l’Euro ? », s’est interrogé l’économiste ivoirien.

« Allons…le Franc CFA n’est pas mort…pas du tout », a-t-il insisté. Le président Macron dit que la France a décidé d’être « le garant financier de l’Union », avant d’ajouter « c’est une volonté que j’assume », cette réforme des accords de coopération monétaire « vieux de 46 ans »  

« J’espère que cette étape sera le début d’une nouvelle dynamique régionale et que les pays comme la Guinée, le Ghana, la Sierra Leone, la Gambie suivront ce mouvement », a estimé M. Macron qui relève que l’année 2020 sera critique pour franchir cette nouvelle étape.

Côte d’Ivoire: 165 stagiaires déjà accueillis par l’Académie de lutte contre le terrorisme

Quelque cent-soixante-cinq stagiaires venus de neuf pays africains ont déjà été accueillis par l’Académie internationale de lutte contre le terrorisme de Jacqueville ( 30 km à l’ouest d’Abidjan), un projet d’envergure internationale d’un coût global de 60 millions d’euros (plus de 39 milliards FCFA) qui s’achèvera en septembre 2020, a appris APA samedi de source officielle dans la capitale économique ivoirienne.L’information a été donnée par Hamed Bakayoko, le ministre d’État ivoirien chargé de la défense qui s’exprimait dans un discours de présentation de cette académie devant le président ivoirien Alassane Ouattara et son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel d’Abidjan.

« En attendant son installation effective sur son site de Jacqueville, l’Académie a  déjà accueilli 165 stagiaires venus de neuf pays africains. Cette académie nous permettra d’avoir des experts qui  comprendront  le fonctionnement des organisations terroristes, leur mode d’action et la typologie de leur financement. », a expliqué M. Bakayoko.

Selon lui, « cette école est un projet ambitieux porté par la Côte d’Ivoire et la France à dimension internationale pour la sauvegarde de la paix dans la région ouest africaine, mais aussi dans le monde entier .»

Auparavant, il a fait savoir que cette académie internationale s’installera sur un espace de 110 hectares et comprend une zone de 6 hectares pour 11 bâtiments académiques, une zone de vie hébergement des stagiaires et des encadreurs, une zone d’entraînement avec un champ de tirs, un espace maritime, un espace héliporté et un village sahélien.

  Selon M. Bakayoko, cette école qui sera un maillon essentiel de la lutte contre le terrorisme, a, entre autres pour missions de renforcer les capacités opérationnelles des unités opérationnelles dans la lutte contre le terrorisme et améliorer la coordination de tous les acteurs impliqués.

«C’est une guerre internationale que nous devons mener face à une menace globale. Il n’existe pas de solution miracle contre le terrorisme. Notre action sera efficace si nous sommes capables d’anticiper par l’entraînement de nos hommes, la formation de nos cadres, la coordination de nos actions, l’adaptation de nos systèmes de renseignements», a estimé M. Bakayoko.

 Les travaux de construction de l’Académie internationale de lutte contre le terrorisme de Jacqueville ont été lancés en octobre 2018 à Jacqueville.

La ville historique de Grand-Bassam (Sud ivoirien), rappelle-t-on, a été le théâtre d’une attaque terroriste, la première de l’histoire du pays, le 13 mars 2016 qui a fait officiellement 19 morts dont 4 français et 3 soldats des forces spéciales ivoiriennes.