Tal B : sa nouvelle vie

Des gestes de solidarité à l’endroit des couches vulnérables, des voyages aux lieux saints ou encore des conseils pour ses proches, Youssouf Traoré alias Tal B a définitivement troqué le micro pour « servir Dieu ». Un choix résolu dont il entend faire profiter les gens de son milieu.

« J’ai pris cette décision il y a longtemps. Cela était aussi le souhait de ma mère de ne pas me voir chanter toute ma vie », a expliqué Tal B, lors d’un entretien accordé à Ouverture media. Même si certains n’y croyaient pas trop, il dit pourtant avoir averti son « entourage du changement de vie que je pourrais avoir. Certains y croyaient,  d’autres non ».

Jusqu’au jour où il s’est rendu à la Mecque pour la Omra (petit pèlerinage). Pour tout vœu, il demande au Bon Dieu d’arrêter de chanter et  de vivre d’autre chose. Une activité qu’il n’aura pas trop de mal à mener, car ayant « d’autres compétences », notamment dans la promotion et la publicité pour divers produits. Il dit d’ailleurs avoir déjà des demandes avant même de lancer sa société.

En outre, accompagner les gens à la Omra est devenu l’une de ses activités, même si elle n’est pas à but lucratif. C’est désormais pour lui une occasion de partager ce qu’il a avec les autres. Tal B est désormais porteur de « Dawa » et consacre son temps et son énergie à appeler les gens à la religion.

Assurer la transition

S’il continue à faire parler de lui, c’est souvent suite à des conversions médiatisées, comme celle d’une dame chrétienne ayant fait grand bruit. Critiqué pour avoir dévoilé une histoire a priori intime, il se justifie par son enthousiasme, qu’il voulait partager. Sinon, il a été témoin de plusieurs cas dans la discrétion. « Nous faisons beaucoup de cas, mais celui de la dame m’a interpellé. Lorsque j’en ai parlé avec des religieux, ils m’ont conseillé de l’appeler à se convertir. J’accompagne des gens sur le bon chemin, mais cette dame convertie fut la première ».

Sans les fustiger, Tal B invite les jeunes rappeurs « à choisir le bon chemin ».  Estimant que ce choix personnel peut prendre du temps mais doit venir d’une conviction profonde. « Mon appel s’adresse généralement  aux gens de mon milieu. Plusieurs personnes veulent venir mais ont peur », avoue aussi l’ex rappeur, qui, sans minimiser qui que ce soit, estime qu’il faut « aider ceux qui ont choisi de changer à s’adapter à la transition ».

Larmes et émotion pour les funérailles des 7 prédicateurs maliens de la confrérie Dawa

Parents, proches et armes n’ont pas pu retenir leurs larmes à  la vue des corps des sept victimes maliennes de la tuerie de Diabali du 8 septembre 2012. Entreposés dans des caisses en bois, les fidèles de la Dawa récitaient des prières sur leurs frères et scandaient «Â Allah Akbar«Â ( Dieu est grand ). Des leaders religieux étaient également présents notamment Mahmoud Dicko, président du haut conseil Islamique et Ousmane Madani Chérif Haidara, leader du mouvement Ansar eddinne. Emotion et recueillement Au moment de prier sur les corps et avant la mise en terre, l’honneur est revenu à  Mahmoud Dicko, premier responsable des musulmans du Mali, de diriger les récitations. Devant la foule inconsolable, le président du Haut conseil Islamique a appelé à  des bénédictions sur les corps des victimes. Puis au dehors, les dépouilles ont été acheminées jusqu’au cimetière de Niamakoro, o๠elles reposent désormais dans leur dernière demeure : « Je compatis pour les victimes. Que Dieu les accueille dans son paradis », a exprimé Mahmoud Dicko visiblement ému. Pour Yaya Cissé, imam de la mosquée Markaz à  Banankabougou, il était utile de signaler que la mission de la confrérie Dawa était simplement d’appeler les hommes à  aller vers Dieu. Pour les autres victimes, les corps des neuf mauritaniens ont été ramenés à  Nouakchott le 12 septembre et enterrés le jour même. Lors des funérailles, on pouvait noter la présence de Moussa Sinko Coulibaly, ministre de l’administration territoriale, celle de Yamoussa Camara, ministre de la Défense, ainsi que le représentant du Comité militaire pour le suivi et la réforme de l’armée. Pour sécuriser les lieux et contenir la foule des fidèles venus assister à  l‘enterrement, un dispositif imposant de forces de l’ordre a été déployé. Deux jours auparavant, la confrérie Dawa avait fait savoir qu’elle annulait la rencontre annuelle en hommage aux victimes de la bavure de l’armée malienne, qui a tiré sur les hommes de la confrérie à  Diabali, le 8 septembre. Les victimes étaient au nombre de 16 dont 7 maliens originaires de Gao et Tombouctou.

La réunion annuelle la « Dawa »  à Bamako annulée !

Annulée. La réunion annuelle du mouvement de la Dawa prévue à  Bamako entre le 14 et le 21 septembre n’aura finalement pas lieu. Un grand soulagement pour la majorité de la population, qui craignait des dérapages avec la présence dans la capitale de milliers d’adeptes de ce mouvement prosélyte et salafiste. Selon une source contactée mercredi, «Â les organisateurs du forum ont informé le conseil des ministres de l’annulation du forum ». « Une annulation qui tombe bien » Le chargé de communication du Haut Conseil Islamique, Mohamed Kimbiri, a confirmé l’annulation sans plus d’explications. « J’ai vu ce matin la délégation indienne en train de retourner à  l’aéroport pour rentrer chez eux », a-t-il déclaré mercredi. Une annulation prévisible, selon l’Union des jeunes musulmans du Mali (UJUMA), car le ministre des Affaires religieuses avait exprimé son inquiétude face à  la venue annoncée de près de 5 000 personnes. Tous les regards s’étaient tournés vers la Dawa (« prédication » en arabe) après que l’armée ait tué dans des circonstances encore floues 16 de ses membres maliens et mauritaniens à  Diabali le 8 septembre 2012. Notamment financée par le Pakistan, ce mouvement a construit une mosquée et une medersa dans le quartier de Banankabougou. l’annulation de l’événement a été accueillie avec beaucoup de soulagement dans certains milieux, inquiets face à  la montée de l’influence des leaders religieux dans un pays laà¯c comme le Mali. Selon eux, le moment était mal choisi pour tenir un tel forum, au moment o๠les régions du Nord Mali sont sous occupation avec l’application pure et dure la charia par les groupes armés.