Tentative de déstabilisation : la France exige la libération de son diplomate arrêté à Bamako

Le ministère français des Affaires étrangères a réagi à l’arrestation au Mali de Yann Christian Bernard Vezilier, diplomate accrédité à l’ambassade de France à Bamako. Paris dénonce des accusations « sans fondement » et rappelle qu’il bénéficie des immunités prévues par la Convention de Vienne. La France réclame sa libération immédiate.

Selon le communiqué diffusé par Bamako, M. Vezilier a été interpellé dans le cadre d’une enquête visant un réseau soupçonné de complot contre les institutions. Les autorités maliennes l’accusent de travailler pour les services de renseignement français et d’entretenir des liens avec des responsables militaires et politiques locaux. Deux généraux maliens, Abass Dembélé et Néma Sagara, ont également été arrêtés.

Âgé de 45 ans, Yann Vezilier est officier mécanicien de l’air. Entré à l’École militaire de l’air en 1998, il a été promu lieutenant-colonel en 2016 et décoré chevalier de l’Ordre national du Mérite en 2020, après vingt-sept années de service. En poste à Bamako comme deuxième secrétaire de l’ambassade de France, son statut diplomatique a été confirmé par le Quai d’Orsay.

Côté malien, la communication officielle insiste sur son rôle supposé dans la constitution de cercles d’influence mêlant civils et militaires, dans le but de fragiliser le pouvoir de transition. Le gouvernement présente son arrestation comme l’aboutissement d’un plan concerté de déstabilisation.

Cette affaire survient dans un contexte de vives tensions entre Bamako et Paris. La coopération militaire française a pris fin en 2022, et les autorités maliennes ont renforcé leurs partenariats sécuritaires avec la Russie. Sur le plan intérieur, les autorités ont prolongé la transition pour cinq années supplémentaires, voire plus. Une décision loin de faire l’unanimité.

Paris réaffirme sa demande de libération immédiate et multiplie les démarches diplomatiques, Bamako maintient ses accusations et affirme détenir des preuves d’un projet de complot. Le dossier reste suivi de près pour ses implications bilatérales et régionales.

 

Onze personnes interpellées dans une affaire de déstabilisation présumée

Les autorités de transition ont rendu publique, ce jeudi 14 août 2025, l’interpellation de onze individus soupçonnés de préparer une action visant à compromettre la stabilité des institutions.

L’annonce, faite au journal télévisé de l’ORTM, fait suite à une opération menée le 1ᵉʳ août par les services spécialisés, qui affirment avoir neutralisé un réseau incluant des éléments des forces armées et de sécurité, ainsi que des soutiens extérieurs présumés.

Parmi les personnes arrêtées figure Yann Christian Bernard Vézilier, ressortissant français, officier mécanicien de l’air. Entré en service en 1993, il est passé par les grades de sous-lieutenant en 2001, lieutenant en 2003, capitaine en 2009, commandant en 2015 et lieutenant-colonel en 2016. Décoré en 2020 comme chevalier de l’Ordre national du Mérite pour ses vingt-sept ans de service, il est présenté par Bamako comme travaillant pour le renseignement français.

Le communiqué cite également le général de brigade Abass Dembélé, ancien gouverneur de Mopti de 2020 à 2025 et fils du colonel Koké Dembélé, ex-chef d’état-major de l’armée de terre. Blessé en 2012 à Konna, il a occupé plusieurs postes stratégiques, notamment la direction de l’École d’état-major de Koulikoro, le commandement de la région militaire de Tombouctou, et a suivi une formation à l’École de guerre en France.

Autre personnalité de haut rang, la générale de brigade Néma Sagara est la première femme à atteindre ce grade dans l’Armée de l’air malienne. Formée au Mali, en France et aux États-Unis, elle a commandé à Gao et Bamako, participé à des missions de l’ONU en Côte d’Ivoire et au Liberia, et dirige depuis 2017 le Secrétariat permanent de lutte contre la prolifération des armes légères.

Huit autres noms figurent sur la liste communiquée : lieutenant-colonel Baba Dembélé, lieutenant-colonel Saybou Keïta, lieutenant-colonel Mamadou dit Tiekoro Diarra, lieutenant-colonel Tagalo Diop, capitaine Mohamed Ouattara, caporal Amadou Bouba Coulibaly, sergent-chef Boucary Karacodjo et Yacouba Kodio.

Le gouvernement affirme que la situation est « maîtrisée » et que l’enquête se poursuit pour identifier d’éventuels complices. Les autorités appellent les citoyens à signaler toute information utile aux forces de sécurité.