Bandiougou Danté : « De telles pratiques ne doivent pas rester impunies »

Le journaliste Aliou Touré, Directeur de publication du journal Le Démocrate, a été enlevé le 6 avril 2023 puis libéré ce lundi par des ravisseurs non identifiés. Une énième disparition de journalistes au Mali qu’ont déplorée lors d’un point de presse, le mardi 11 avril 2023, les organisations de la presse, qui entendent « désormais œuvrer pour faire cesser la pratique ». Interrogé après la rencontre, le Président de la Maison de la presse, Bandiougou Danté, a appelé, l’État « à punir les auteurs » et l’ensemble de la presse « à rester mobilisé ».

Aliou Touré est libre. Quelle est désormais la marche à suivre ?

Nous interpellons à présent les plus hautes autorités du pays pour qu’elles prennent toutes leurs responsabilités. De telles pratiques ne doivent pas rester impunies. Les auteurs doivent être recherchés, connus et ils doivent répondent de leurs actes. Et seul l’État à la possibilité de faire payer aux auteurs de telles pratiques leurs actions. Nous souhaitons que les plus hautes autorités du pays ouvrent des enquêtes sincères pour qu’on sache réellement qui avait enlevé Aliou Touré et qui l’a libéré. Pour ce faire, nous invitons les uns et les autres à la prudence et à la mobilisation. Ceux qui procèdent ainsi donnent le témoignage de l’échec d’une transition qui doit nous sécuriser.

Avez-vous une idée des auteurs de l’enlèvement d’Aliou Touré ?

De toute façon, quel que soit l’auteur de cette pratique, un doigt accusateur sera porté sur l’État, qui a la responsabilité de nous protéger. Il a toutes les prérogatives, les privilèges et même accès à nos vies intimes pour nous sécuriser.

Quelles mesures comptez-vous mettre en place pour éviter que des journalistes ne soient plus victimes de kidnappings ?

La cellule mise en place va continuer à travailler. Ayant compris les réalités médiatiques de notre pays, nous avons mis en place cette cellule, qui comprend des rapporteurs, des porte-paroles et qui compte en son sein l’ensemble des organisations professionnelles de la presse. Si Aliou Touré n’avait pas été libéré, des actions vigoureuses allaient être annoncées ce mardi. Depuis des journées sans presse jusqu’à des manifestations dans la rue. Tout était sur la table et nous n’aurions pas reculé. Nous demandons à l’ensemble de la presse de continuer cette synergie d’actions. Qu’on se donne la main pour faire aboutir nos revendications les plus légitimes pour une presse libre, indépendante et responsable. Dorénavant, la cellule de crise va s’intéresser au cas Birama Touré, pour que toute la lumière soit faite sur cette affaire.

L’Arabie Saoudite admet que Khashoggi a été tué dans son consulat d’Istanbul

L’agence de presse officielle saoudienne a annoncé samedi que le journaliste saoudien Jamal Khashoggi avait été tué lors d’une « rixe » au consulat d’Istanbul.

L’Arabie saoudite a reconnu que le journaliste saoudien Jamal Khashoggi avait été tué à l’intérieur de son consulat à Istanbul, a annoncé samedi l’agence de presse officielle saoudienne SPA. « Les discussions entre Jamal Khashoggi et ceux qu’il a rencontrés au consulat du royaume à Istanbul […] ont débouché sur une rixe, ce qui a conduit à sa mort », a déclaré l’agence, citant le parquet.

Le vice-président des renseignements saoudiens limogé. En rendant publics les résultats de son enquête interne sur la disparition du journaliste, une affaire au retentissement mondial, l’Arabie saoudite a annoncé simultanément le limogeage d’un haut responsable du renseignement. « Ahmad al-Assiri, vice-président du service général de renseignement, a été renvoyé de sa fonction », a indiqué SPA, citant un décret royal. Un conseiller de haut rang à la cour royale a lui aussi été limogé, selon la même source. Les médias officiels ont également annoncé que le roi Salmane d’Arabie saoudite avait ordonné au prince héritier Mohammed ben Salmane, dit MBS, de restructurer les services de renseignement.

L’annonce de SPA confirmant la mort du journaliste au consulat est intervenue peu après une nouvelle conversation téléphonique sur l’affaire Khashoggi entre le président turc Recep Tayyip Erdogan et le roi Salmane. Les deux dirigeants, qui se sont entretenus vendredi soir, « ont souligné l’importance de continuer à travailler ensemble en complète coopération », selon une source à la présidence turque parlant sous le couvert de l’anonymat. Recep Tayyip Erdogan et le roi avaient eu dimanche dernier une première conversation téléphonique sur la disparition du journaliste.

Les mises en garde des Etats-Unis. Critique envers le prince héritier, Jamal Khashoggi, qui vivait en exil aux Etats-Unis, n’avait plus reparu depuis qu’il s’était rendu au consulat à Istanbul le 2 octobre pour une démarche administrative. Des responsables turcs affirmaient sous le couvert de l’anonymat qu’il y avait été assassiné par un commando spécialement envoyé de Ryad. Jusqu’à ce samedi matin, la direction saoudienne avait toujours démenti être impliquée dans sa disparition. La reconnaissance de sa mort par Ryad est intervenue alors que l’administration du président américain Donald Trump avait adressé vendredi une nouvelle mise en garde à l’Arabie Saoudite, évoquant de possibles sanctions s’il s’avérait qu’elle était derrière la disparition du journaliste.

Khaira Arby : La voix du « bonheur » s’est tue

Comme son nom « Khaira » (bonheur), elle savait transmettre du bonheur à travers ses chansons. Révélée au grand public lors des biennales artistiques et culturelles du Mali, Khaira Arby  s’est définitivement tue ce 19 août 2018, à l’aube des ses 60 ans.

Elle laisse le souvenir d’une artiste talentueuse et profondément respectueuse. Avec sa voix mélodieuse, elle a  porté haut les couleurs du Mali à travers le monde.

« Je suis parmi les personnes qu’elle a beaucoup respecté. Elle était encadrée par l’un de mes meilleurs amis qui s’appelait Harouna Barry. Elle appelait ce dernier « mon père », elle faisait de même avec moi », se souvient Kardjigué Laïco Traoré, ancien directeur du ballet national et chef de DER Danse du Conservatoire Multimédia Balla Fasséké Kouyaté.

Comme de nombreux Maliens, il a appris le décès de Khaira Arby, à travers les ondes de la télévision nationale. Un choc pour lui qui a travaillé avec l’artiste, même s’il était au courant de sa maladie. Depuis sa chanson contre « l’Apartheid » en 1988, qui lui a valu le titre de meilleure soliste, lors de la biennale de cette année, elle n’a jamais quitté la scène. Au delà de la « grande artiste » que nous perdons, Traoré retient de Khaira Arby une personne caractérisée par « le respect de l’autre ». Toujours disponible pour la cause collective. « Chaque fois que l’on devrait faire des productions collectives, comme chanter pour la paix par exemple, elle était prête et venait d’elle-même », confie-t-il ajoutant qu’elle aimait le Mali et « son Tombouctou natal » où elle était vraiment la fille du pays.

Après son succès en 1988, lors de la biennale, elle entame une carrière solo en 1996 et sort un premier album. Accompagnée depuis, par Mamoudou Keita qui est devenu son manager et son conseiller artistique. « Je l’ai connue lors des biennales. Quand elle a voulu faire carrière solo en 1996, j’ai participé à son premier album, j’ai été son manager et son conseiller artistique » raconte-t-il.

C’est vers 20 heures ce 19 août qu’il a appris son décès, alors qu’il l’avait quitté à midi à l’hôpital. Plus qu’une artiste qu’il a accompagné, « c’est une sœur » qu’il perd. «  C’est une sœur  qui m’a quitté, ce n’est pas seulement des rapports professionnels, ce sont des rapports fraternels et d’amitié » qu’il entretenait avec Khaira Arby. « Elle avait  un sens élevé du social. Une dame qui avait un franc parlé et savait partager », note-t-il. Le Mali perd une grande défenseure de sa culture. Car elle s’était mise au service de la culture nationale et du peuple malien. Plusieurs fois grand-mère, cette icône de la musique malienne «  laisse un riche héritage discographique », selon son manager. Même si elle laisse un « grand vide, celui  d’une mère et d’une cheffe d’orchestre », elle  a su transmettre le savoir qu’elle avait, aux jeunes artistes qui ont été à son école, conclut Kéita.

 

Espèces en voie de disparition : Une réalité alarmante

La dégradation de la flore et la disparition progressive de la grande faune au Mali ne sont pas des mythes. Tous les jours la situation s’assombrit davantage, selon les chiffres de la Direction Nationale des Eaux et forêts. Entres autres causes de ce phénomène, se trouve l’activité humaine, la plus ravageuse. Malgré les efforts pour stopper, ou du moins ralentir, l’hémorragie, force est de constater que la menace persiste. Beaucoup d’espèces végétales et animales sont clairement en voie de disparition.

A moins de s’obstiner aveuglément à ne pas voir la réalité en face, le Mali fait face à un grand défi, un grave danger. Comme l’affirme Madame Kanouté Fatoumata Koné, Coordinatrice du Programme de  gestion décentralisée des forêts, « il n’y a aucune espèce ou aucune essence forestière qui ne souffre pas du poids de l’exploitation aujourd’hui au Mali. Cela n’existe pas. Quand on exploite de façon abusive, la végétation peut revenir, mais ce n’est jamais la même chose en termes de qualité ». Et ce n’est pas tout : des espèces très importantes économiquement, telles que le karité et le néré, entre autres, sont menacées.

Les animaux ne sont pas en reste. Selon Madame Kanouté, le lion, l’éléphant et la girafe sont devenus des souvenirs pour la jeune génération. Elle est obligée d’aller au Parc National pour en voir. « Ces animaux étaient tout près, dans le Baoulé. Ils n’y sont plus » déplore-t-elle. « La grande faune fait la migration entre différents pays. Au Mali, vu les conditions d’obstruction, elle fuit. Aujourd’hui, il n’existe plus que la petite faune. La grande a complètement disparu, si ce n’est juste quelques animaux qu’on peut encore rencontrer au niveau de la frontière avec la Guinée », ajoute- elle. Entre autres animaux en danger au Mali, on peut citer le lycaon ou chien sauvage d’Afrique, le faux gavial d’Afrique, le chimpanzé commun, le vautour à la tête blanche et la gazelle dama.

L’État malien prend des mesures pour remédier à cette situation. Une loi sur la faune  est en préparation au niveau de l’Assemblée Nationale. En outre, « l’État octroie beaucoup plus de fonds actuellement pour la gestion de la faune », précise Madame Kanouté. La rénovation du Parc National entre aussi dans ce cadre, par souci de conservation. Plus récemment, de nombreuses recommandations sont sorties de la réunion de programmation des activités 2018 de la Direction Nationale des Eaux et Forêts. L’une d’entre elles est  «la création de parcs animaliers sur toute l’étendue du territoire avant décembre 2018. C’est un pas très important, dont les travaux sont déjà en cours », déclare le Directeur national, l’Inspecteur Général Mamadou Gakou.

 

Un vol Airbus d’EgyptAir se crash en mer méditerranée

Le vol MS804 de la compagnie aérienne EgyptAir, en provenance de Paris et à destination du Caire, qui avait disparu dans la nuit de mercredi à Jeudi, s’est crashé en mer méditérranée. La piste terroriste n’est pas exclue.

L’airbus A320 avait décollé mercredi à 23 h 09 de Paris-Charles-de-Gaulle avec 56 passagers à bord donc 7 membres d’équipage et 3 agents de sécurité. Les passagers comptaient 15 Français, 30 Egyptiens, 1 Britannique, 1 Belge, 2 Irakiens, 1 Koweïtien, 1 Saoudien, 1 Soudanais, 1 Tchadien, 1 Portugais, 1 Algérien et 1 Canadien. Le vol MS804 était censé attérir à 2:55 h GMT à l’aéroport international du Caire. L’avion a disparu des radars à une quinzaine de kilomètres à l’intérieur de l’espace aérien égyptien à 0:45 h GMT, alors qu’il volait à 11.280 mètres d’altitude. L’appareil a «effectué un virage de 90 degrés à gauche puis de 360 degrés à droite en tombant de 37 000 à 15 000 pieds» avant de disparaître des radars, a indiqué le ministre grec de la Défense, Panos Kammenos. Ihab Raslan, le porte-parole de la compagnie EgyptAir a annoncé que les pilotes n’ont envoyé aucun signal de détresse et non rapporté aucun problème particulier avant que l’avion ne disparaisse. Les autorités égyptiennes ont déclaré que l’avion ne transportait aucun matériel dangereux. Les deux pilotes étaient expérimentés. L’Airbus A-320 MS804, a été mis en service en juillet 2003. Des équipes de recherches et de secours sont à pied d’oeuvre. L’armée égyptienne a déployé des avions de reconnaissance et des bateaux avec l’appui de la Grèce. L’Airbus A-320 d’Egyptair s’est abîmé à environ 280 km au large de l’île de Karpathos en Grèce, située entre Rhodes et la Crète.

Accident ou attentat ?

Les autorités russes, par la voix de son représentant des transports aériens, ont annoncé qu’elles analyseront toutes les données des conditions du crash de l’avion d’Egyptair pour déterminer si l’hypothèse d’une attaque terroriste est valide. Le ministre égyptien de l’aviation civile a déclaré que l’avion aurait disparu plus probablement à cause d’une attaque terroriste qu’à cause d’une défaillance technique. La thèse de l’attaque terroriste n’a pas encore été confirmée ni revendiquée et reste encore à déterminer ce jeudi. Les services du renseignement américains coopèrent avec les autorités françaises et égyptiennes à propos du crash du MS804. 3 enquêteurs du Bureau d’enquêtes et d’Analyses (BEA) et un conseiller technique d’Airbus devraient se rendre au Caire pour des investigations approfondies. En début de soirée, le gouvernement égyptien, ainsi que la compagnie Egyptair, ont confirmé que les débris flottants retrouvés plus tôt dans la journée par un bateau de recherches grec pourraient bien appartenir au vol MS804. Selon le ministère de l’aviation civile grec, des gilets de sauvetage ont aussi été repêchés.

Cet évènement tragique survient au lendemain de la visite du secrétaire d’État américain John Kerry arrivé mercredi en Égypte pour s’entretenir avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, sur des questions régionales et internationales. Plus d’information à suivre.