Mali -FAMa: deuil national de trois jours en hommage aux soldats morts à Tessit

Le président de la Transition Bah N’Daw a décrété un deuil national de trois (3) jours à compter du jeudi 18 Mars 2021 à zéro heure, sur toute l’étendue du territoire national en hommage aux éléments des Forces Armées de la relève montante de Tessit, tombés sur le champ de l’honneur le lundi 15 Mars 2021 au cours d’un accrochage violent avec des terroristes sur l’axe Lelehoye-Tessit dans le Cercle d’Ansongo, Region de Gao. 33 soldats sont morts lors de cette embuscade, 14 blessés. Durant les combats, le FAMa ont fait subir des pertes à l’ennemi. 20 morts retrouvés sur le terrain, assure un communiqué de la Direction de l’information et des Relations Publiques des Armées (DIRPA).

Centre du Mali : Les FAMa neutralisent 4 terroristes lors d’un accrochage

Les Forces armées maliennes (FAMa) ont neutralisé 4 terroristes lors d’un accrochage de la mission d’escorte des relèves de Nampala et Youwara. C’était hier mardi 2 mars  à Gathi-Loumou, cercle de Youwarou, région de Mopti. L’armée malienne informe qu’un fusil d’assaut avec 3 chargeurs et un talkie-walkie ont également été saisis.

Centre du Mali : huit militaires tués

Huit militaires ont été tués dans la nuit du jeudi 25 février dans l’attaque simultanée d’une base militaire et l’escadron de la gendarmerie de Bandiagara  par des individus lourdement armés non identifiés, informe l’armée malienne. Selon le bilan provisoire, cinq autres personnes ont été blessées.

Centre du Mali : deux soldats maliens tués dans une embuscade

Deux soldats maliens de la 53ème Compagnie d’Intervention Rapide (CIR), quittant Sévaré pour Konna, ont été tués, mardi 23 février, lors d’une embuscade « tendue par des Groupes Armées Terroristes (GAT) », informe l’armée malienne.

L’attaque a également fait 7 blessés qui ont tous été évacués à l’hôpital régional Somino Dolo de Sévaré.

Gao : À l’ombre des assassinats ciblés

Même le football fuit Gao. Les matches du championnat national devant se jouer dans la ville seront délocalisés à Mopti, « en raison de la crise sécuritaire et de l’éventualité de l’absence de moyens de transport aérien et / ou du coût y afférent », informe le nouveau règlement spécial de la Ligue 1 malienne. Le climat n’est pas favorable pour jouer au ballon dans ce no man’s land animé par des incidents sécuritaires des plus spectaculaires. Le dernier en date, l’assassinat de l’opérateur économique Abdoulaye Baba Koné. Dans la nuit du 8 au 9 février dernier, il a été abattu aux environs de 3 heures à son domicile par des hommes armés non identifiés. Meurtre qui s’ajoute à la longue liste des assassinats ciblés qui endeuillent la ville de Gao depuis 2012.

Le 26 janvier, c’est une clinique privée qui a été braquée par des hommes armés et  les patients dépossédés de leurs biens. La veille, un jeune homme avait été tué au quartier Sosso Koira par trois hommes armés. Le 24 janvier, c’est un  membre du GATIA (un groupe d’autodéfense, ndlr) qui était tué par deux individus armés à bord d’un véhicule. Ces trois jours suffisent  pour résumer la situation sécuritaire de la ville de Gao et donner une indication de ce qu’est devenu le quotidien de ses habitants. « Aujourd’hui, les populations sont devenues des otages malgré elles. Nous sommes déçus parce que nous ne pouvons pas comprendre que malgré le dispositif militaire en place les populations continuent toujours d’être traquées. Pis encore, imaginez qu’en plein jour à Gao, vous ne pouvez pas porter de beaux habits, vous ne pouvez pas être dans une belle voiture, de peur d’être enlevé », témoigne Almahady Moustapha Cissé, Coordinateur de Songhoy Chawaara Batoo, une coalition d’une dizaine d’organisations et de faitières de la communauté de culture songhoy.

Les opérateurs économiques ciblés

Parmi les victimes figurent plusieurs opérateurs économiques de la ville. Abdoulaye Baba Koné, Abdoulaye Oumar Maïga, Hama Hiya, Hassan Tall, tous opérateurs économiques, ont été ciblés et abattus dans Gao.  Le  13 décembre 2020, Abdoulaye Adama échappe à une tentative d’assassinat. Touché par une balle, il survit. Cette situation pousse la Cité des Askia à se demander à qui profiteraient ces assassinats. « Dans la situation où les groupes terroristes sont vaincus, les ressources financières de l’extérieur n’étant plus à jour, les rançons ne pouvant plus financer leurs activités, les ressources locales sont prioritaires. Pour se financer, les terroristes recourent à la criminalité. Les opérateurs économiques sont obligés de payer pour sécuriser leurs business. Au cas où un opérateur économique refuse, alors il sera une cible », explique le Dr. Mady Ibrahim Kanté, chercheur associé au Timbuktu Institute. « Il y a certains observateurs qui pensent qu’il s’agit d’un règlement de comptes entre opérateurs économiques», soutient Mohamed Ag Ismaël, chercheur. Cependant, pour Almahady Moustapha Cissé, c’est plus que cela. « C’est une forme de terrorisme pour chasser tous ceux qui comptent par le commerce, l’intelligence, le militantisme, pour les effrayer afin qu’ils quittent la ville.  À Ansongo, il y a eu des menaces de mort. Certains opérateurs n’y sont plus. Il en est de même à Gao ».

Incompréhension

À Gao, plusieurs forces militaires se côtoient, mais la sécurité est toujours des plus préoccupantes. C’est ce contraste qui en étonne plus d’un. L’opération française Barkhane y tient une base de 1 600 soldats et la force onusienne, la  Minusma, en déploie plus de 4 000  dans la région. Cela sans compter les 600 éléments du Mécanisme opérationnel de coordination (MOC) et les centaines d’éléments des forces de sécurité et de défense maliennes. Cependant, malgré cette présence militaire, les enlèvements, braquages et assassinats ciblés sont monnaie courante, avec une facilité éclatante. D’où l’incompréhension et la colère. « C’est un manque de courage politique. Une ville comme Gao, avec des camps et autant de moyens  militaires! Soit ils voient et ferment les yeux ou alors ils n’ont aucune volonté de faire face », déclare Almahady Moustapha Cissé. Pour le chercheur Mohamed Ag Ismaël, « cela ne peut s’expliquer que par des complicités à l’intérieur de la ville et au sein des forces qui contrôlent les sorties de Gao. Le fait est que les auteurs connaissent très souvent leurs victimes et leurs emplois du temps ». Le Secrétaire général de la Fédération des organisations de résistance civile de Gao  (FORC-G) abonde dans le même sens et va même plus loin. Pour Halidou Malicki, « le laxisme » des forces en charge de la sécurité favorise une telle situation. « À Gao, on circule librement, sans qu’on sache qui est qui et qui fait quoi. Il y a un  certain laxisme des forces de défense et de sécurité aux différents postes de contrôle de la région. Il suffit simplement d’avoir quelques liasses de billets pour pouvoir entrer dans la ville. Il n’y a pas non plus de fouilles minutieuses au niveau des postes d’entrée. Et nous ne sentons pas la présence de l’armée. Quant aux forces étrangères, les patrouilles qu’elles ont l’habitude de mener ne sont pas en réalité de nature à dissuader ceux qui veulent commettre des forfaits en ville », tempête-t-il.

Prolifération d’armes

Face à cette nouvelle forme d’insécurité, qui va croissant dans la ville de Gao, le gouverneur de la région, le général Moussa Traoré,  a décidé le 12 février dernier d’instaurer un couvre-feu et d’interdire la circulation des véhicules non immatriculés à l’exception de ceux des forces armées et de sécurité maliennes et de leurs partenaires. Le lendemain, des opérations de patrouille dans la ville ont permis de saisir en neuf heures chrono « 6 véhicules dont 5 pick-up et 1 Hilux, 11 armes de guerre, des munitions en vrac et d’autres matériels de combat ».

Cela corrobore une thèse largement répandue : la prolifération des armes est le terreau de l’insécurité à Gao. « Cela ne me surprend pas que des armes puissent être retrouvées dans des véhicules, parce que chacun aussi se sécurise. C’est une ville où l’on tue les gens tous les jours. Individuellement, chacun aussi cherche à se défendre », explique  Moussa Boureima Yaro, Coordinateur du Mouvement des Jeunes Patrouilleurs de Gao, qui menait des patrouilles citoyennes en 2012 pour veiller sur la sécurité des personnes et de leurs biens alors que la ville était entre les mains des djihadistes.

Selon Georges Berghezan, chargé de recherche au Groupe de recherche et d’informations sur la paix et la sécurité (GRIP), « ce qui favorise la prolifération des armes dans le Nord, c’est d’abord la grande disponibilité d’armes illicites dans la région, due à plusieurs conflits, en cours ou récemment achevés, et la perméabilité des frontières des pays du Sahel. En outre, selon certaines estimations (ni officielles ni étayées), au moins 30% des armes illicites proviendraient des stocks nationaux (principalement FAMa), que ce soit par la vente illicite ou la perte au combat.

Pour le nombre d’armes illicites au Mali, et a fortiori dans la région de Gao, le GRIP ne dispose d’aucune estimation. Notez que l’institut Small Arms Survey estimait que, en 2017, 206 000 armes à feu se trouvaient aux mains de civils au Mali (le terme « civil » étant attribué à toute personne non membre des forces de défense et sécurité), 15 800 aux mains des militaires et 3 000 aux mains des forces de l’ordre. La persistance de conflits non résolus dans le Nord m’apparait donc comme le principal moteur de la prolifération des armes et leur utilisation meurtrière », explique-t-il.

La ville de Gao compte plusieurs mouvements armés, dont les principaux sont les ex indépendantistes de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et la Plateforme.  Selon des données de la Commission nationale de désarmement, démobilisation et de réinsertion (CNDDR) datant de janvier 2021, près de 24 000 ex combattants ont été enregistrés dans la région de Gao, dont 9 635 avec des armes de guerre et près de 15 000 avec des munitions. 6 770 des ex combattants appartiennent à la Plateforme et  1 761 à la CMA. Grâce au processus DDR, 200 éléments de chacun des deux mouvements composent, à côté de 200 autres éléments de l’armée malienne, le Mécanisme opérationnel de coordination (MOC), qui effectue des patrouilles mixtes pour la sécurisation des personnes et de leurs biens. Cependant, certains éléments de ce mécanisme sont soupçonnés d’être derrière les braquages, enlèvements et assassinats ciblés dans la ville. « Beaucoup de cas ont révélé que certains auteurs d’actes de banditisme sont des éléments du MOC. Il y a eu beaucoup de cas où les présumés auteurs, pris ou  pourchassés, se sont révélés être des éléments du MOC.  Nous avons demandé, le temps qu’on puisse faire le grand DDR, de faire sortir le MOC hors de la ville, pour permettre de contrôler qui y entre, qui en sort, qui est détenteur d’armes et qui ne l’est pas », explique Almahady Moustapha Cissé.

Outre certains éléments du MOC, des soupçons pèsent également sur les groupes armés présents dans la ville. Faute de voir leurs besoins comblés, certains de leurs membres se lanceraient dans des actes de banditisme. « Il y a des éléments non contrôlés de l’ex rébellion, des mouvements d’autodéfense, etc. Mais je tiens à préciser que ces éléments agissent pour leur propre compte, même si le retard dans l’application de l’Accord pour la paix a sa part de responsabilité. Des jeunes armés sans revenus ont quand même besoin de survivre. Mais, encore une fois, cela ne peut en aucun cas justifier les tueries », explique Mohamed Ag Ismaël. Pour Almahady Moustapha Cissé, même des militaires maliens feraient partie des auteurs. « Ceux qui attaquent, il y en a partout. Récemment on a compris qu’il y avait des militaires. Une fois, un garde a quitté Bourem pour venir mener une attaque à Gao ».

En attendant que les nouvelles mesures sécuritaires prises par les autorités de la région aient l’effet escompté, la ville est pour l’heure un véritable « Far Nord ». Situation que voudrait voir changer la Coalition Songhoy Chawaara Batoo, au risque de « prendre ses responsabilités pour protéger sa communauté contre une épuration ethnique qui ne dit pas son nom à travers ces assassinats ciblés ». Prendre les armes ? « Pour le moment nous n’en sommes pas encore arrivés là. Nous avons d’abord toute une panoplie de moyens et de leviers légaux, dont nous allons nous servir pour faire comprendre notre cause », conclut Almahady Moustapha Cissé.

Boubacar Diallo

FAMa : l’armée repousse deux attaques djihadistes « complexes »

Six soldats maliens ont été tués et 18 blessés, dans la nuit du samedi 23 au dimanche 24 janvier, dans le centre du pays, dans deux attaques djihadistes, a indiqué dimanche l’armée dans un nouveau bilan.

« Le bilan est de six morts et 18 blessés » parmi les soldats visés par ces attaques contre « deux postes de sécurité » à Boulkessi et Mondoro (centre), entraînant une riposte qui a fait « une trentaine de morts côté terroristes », a écrit l’armée dans un communiqué publié sur Facebook. Un précédant bilan de sources de sécurité avait fait état de trois soldats tués. Le communiqué a salué la promptitude des réactions et la coordination efficace entre les FAMa et Barkhane qui ont mis en déroute les assaillants.

FAMa : A l’occasion de la fête de l’armée les autorités remettent des chèques géants à certaines familles de victimes

A l’occasion de la commémoration du 60ème anniversaire des FAMa ce mercredi 20 janvier, le président de la Transition, Bah N’Daw, chef suprême des Armées a déposé une gerbe de fleurs au monument du Soldat Inconnu au camp militaire Soundiata Keita de Kati.
Sur place, le Chef de l’État a procédé à la revue des troupes rendant les honneurs militaires et à la remise symbolique de chèques géants d’une valeur 2 milliards 266 millions de F CFA à 91 familles éplorées dont les chefs sont tombés sur le champ de l’honneur.
Présent à la cérémonie, le Colonel Sadio Camara, ministre de la Défense et des Anciens combattants a annoncé la pose de la première pierre du tout premier Hôpital militaire du Mali, ce 20 janvier 2021 à Banankoro, cercle de Kati.

Bounty : Florence Parly récuse la thèse de la bavure

La ministre française des Armées Florence Parly a été auditionnée ce mardi soir par la commission Défense de l’Assemblée nationale. Elle au cours de son audition qualifié de rumeurs les accusations à l’encontre de la force française, responsable pour certains d’avoir fait des victimes civiles lors d’une frappe à Bounty dans le centre du Mali.  « La frappe était dirigée contre un groupe armé terroriste (…) affilié à al-Qaïda ». « Il n’y a pas eu de dommage collatéral observé. On a entendu parler d’un mariage : il n’y a pas eu de rassemblement festif à l’endroit où la frappe est intervenue » a-t-elle répété. Derrière tout ceci, il y aurait selon elle une volonté de manipulation. « Nous savons qu’il existe une sorte de guerre informationnelle » et « il n’est pas totalement innocent que cette sortie médiatique intervienne à un moment où » ce groupe (JNIM)« a communiqué pour expliquer qu’il était temps que les armées françaises quittent le Sahel. Il n’est pas tout à fait anodin que nous ayons pu lire qu’il pouvait s’agir d’une bavure », a-t-elle souligné.

Mali – Bounty : les FAMa donnent leur version des faits

Dans un communiqué datant du mercredi 06 janvier 2021, le ministre de la Défense et des Anciens Combattants donne sa version des faits sur les frappes aériennes à Bounty dans le centre du Mali. Le communiqué précise que les cibles neutralisées (une trentaine) étaient des objectifs militaire confirmés. « L’environnement n’a montré ni scène de mariage, ni enfants ou femmes » en réponse notamment à des témoignages de villageois et des commentaires sur les réseaux sociaux affirmant que la frappe a touché des personnes rassemblées pour une cérémonie de mariage . Le ministère rappelle que la zone entre Hombori et Douentza est connue comme étant une zone d’influence de la Katiba Serma et du rassemblement pour la victoire de l’Islam et des musulmans qui y dispose de plusieurs centres d’entraînements et d’atelier de confection d’EEI qui fait de nombreuses victimes dans les rangs des forces engagées contre le terrorisme. Toutefois, le ministère assure de l’ouverture d’une enquête par les services compétents pour mieux comprendre ce qui s’est passé.

Mali -Sécurité : Les FAMa infligent des pertes aux terroristes

L’armée malienne a annoncé, dimanche avoir infligé de lourdes pertes à des hommes armés non identifiés dans le village de Kèrèkara à 7 km au sud de Koro (région de Mopti). Selon les FAMa, les assaillants avaient emporté des bétails. Informé le Poste de Commandement Tactique a dépêché une mission de poursuite.  La mission s’est dirigée vers Kiri près de la frontière avec le Burkina Faso où elle a été accrochée par des hommes armés. Après avoir engagé les combats avec les assaillants, aux alentours du village de Ogodourou, les FAMa ont récupéré les bétails enlevés. À l’issue des affrontements deux ennemis ont été neutralisés et du matériel récupéré.  Ils seront par la suite désignés par les FAMa comme terroristes. Au cours de cet accrochage, aucune perte en vies humaines n’est à déplorer côté armée malienne. Sur le chemin de retour à 4 km de Koro la mission a été encore accrochée. Là aussi, quatre autres terroristes ont été neutralisés, un Pistolet Mitrailleur saisi. Les animaux enlevés ont été conduits à Koro.

Terrorisme : la France annonce la mort de Bah Ag Mossa

Ca bruissait sur les réseaux sociaux depuis mercredi 11 novembre, la France confirme vient de confirmer. La ministre des Armées Florence Parly a salué, ce vendredi 13 novembre, dans un communiqué une opération engageant au Mali d’importants moyens de renseignement ainsi qu’un dispositif d’interception composé d’hélicoptères et de troupes au sol conduisant à une frappe contre Bah Ag Mossa, décrit comme le chef militaire du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM). L’ancien officier déserteur de l’armée malienne, également connu sous le nom de Bamoussa Diarra, était un lieutenant d’Iyad Ag Ghali, le chef touareg du Rassemblement pour la victoire de l’Islam et des musulmans (RVIM), lié à Al-Qaïda. Il est considéré comme responsable de plusieurs attaques contre les FAMa et les forces internationales. Selon le porte-parole de l’état-major français, le colonel Frédéric Barbry, les militaires ont tenté d’intercepter le pick-up du jihadiste, accompagné de quatre autres personnes non identifiées, à environ 100 km de Menaka (nord-est). Les occupants fortement armés ont alors brusquement ouvert le feu avec des mitrailleuses et de l’armement individuel, provoquant une riposte, a-t-il expliqué. L’affrontement a duré une quinzaine de minutes. Les cinq hommes ont été tués.

Takuba : La force bientôt opérationnelle

La task force Takuba a été lancée officiellement le 27 mars 2020. 11 États européens ont adopté la déclaration politique la créant. Elle sera intégrée au commandement de l’opération Barkhane en vue de lutter contre les groupes terroristes dans la zone des trois frontières.

La task force Takuba (sabre en tamasheq) sera principalement composée de forces spéciales européennes qui auront comme tâche de lutter contre le terrorisme dans le Liptako Gourma et de permettre à terme l’autonomisation des forces armées maliennes pour assurer la sécurité dans cette zone, présentée comme un repaire de l’État islamique au grand Sahara, notamment. Takuba sera déployée fin août – début septembre, mais les premiers éléments, une soixantaine nous dit-on, arriveront dès fin juillet. « Sur le terrain, à la fin de l’été, vous aurez dans le Liptako des unités qui seront appareillées. Des doublettes, avec une compagnie FAMa d’un côté et une petite unité franco-estonienne de l’autre », explique Mathieu Hédoin, Conseiller de l’ambassadeur de France au Mali. L’Estonie fait partie, en plus de la Suède et de la République tchèque, des pays ayant décidé d’envoyer des troupes dans la région. Pour les trois pays, elles devraient tourner autour de 250 éléments. L’ambassade précise que ce sont des forces spéciales, bien entraînées et bien équipées, qui feront du terrain auprès des FAMa et devront accélérer la montée en puissance de ces dernières. Les FAMa, par la voix du Directeur de la DIRPA, le colonel-major Diarran Koné, assurent que le Mali contribuera avec des éléments actuellement en préparation. « Ils répondront avec efficience le jour J », tient-il à préciser.

Des formes à déterminer

La Belgique, le Portugal, le Danemark et les Pays-Bas, tous signataires de la déclaration politique du 27 mars, doivent encore affiner la forme que prendra leur contribution à la task force Takuba. « Cela pourra être des hommes sur le terrain, des hélicoptères ou même des officiers d’état-major, qui seront également basés à Ndjamena », énumère M. Hédoin. Lors du sommet de Nouakchott, le 30 juin dernier, on a enregistré une participation italienne. Le président du Conseil des ministres a annoncé une contribution de ce pays pour 2021. D’ailleurs, c’est au début 2021 que la force devrait atteindre sa pleine capacité opérationnelle, pour emprunter au jargon militaire. Selon les planifications, 400 à 450 éléments composeront Takuba, même si, précise l’ambassade de France, cela dépendra fortement des contributions des États.

Boubacar Sidiki Haidara

Aux côtés de la France : les FAMA se redressent et montent en puissance

A quelques jours du sommet de Nouakchott, on observe de réels progrès des armées maliennes en opération comme dans la structuration générale des forces. De sérieux efforts seront nécessaires avant que le Mali dispose de forces armées totalement autonomes et opérationnelles, cependant, 6 mois après le sommet de Pau, il faut apprécier le chemin parcourus.

En 2013, les forces maliennes n’étaient que l’ombre d’elles-mêmes, en 2019, malgré les progrès importants, leurs sérieux défauts n’avaient pas tenus le choc de la poussée agressive des Groupes Armés Terroristes (GAT) et de leurs montées en gamme capacitaire. Après des revers cuisants pour les Fama, et même pour certains soldats français, se posait alors la question de la pertinence du dispositif Barkhane sur le sol malien. La réponse fût donnée quelques temps plus tard, le 13 Janvier 2020 lors du sommet de Pau. Prenant acte de la démoralisation de ses partenaires du G5 Sahel, et de la trop grande dispersion des objectifs intermédiaires de l’opération Barkhane, le sommet de Pau décidait de raffermir sa relation avec les pays du Sahel tout en rationalisant ses objectifs militaires et augmentant drastiquement le tempo opérationnel.

Ce changement de donne aurait difficilement fonctionné sans sur une autonomisation croissante des acteurs déployés sur le théâtre dont les Fama. Pour rappel cinq acteurs sont présent au Mali : les Fama, la Minusma, la Force-Conjointe du G5 Sahel (FC-G5S), la mission de formation européenne EUTM-Mali et enfin Barkhane. Toute la stratégie française reposant sur la combinaison d’une pression accrue sur les GAT, la maitrise et la sécurisation des zones « périphériques » ou pacifiées, et l’autonomisation des forces du G5 Sahel. Or, malgré les pertes, les Fama ont progressé sur l’ensemble de ces points.

La montée en puissance opérationnelle

La coopération entre les Fama et Barkhane est largement fondée sur le Partenariat Militaire Opérationnel, axé sur l’ensemble des pays du Sahel, les Maliens reçoivent environ deux tiers de ses capacités d’appuis. Le PMO comporte plusieurs volets : combat, planification opérationnelle, formation. Or, ces derniers mois, sur un plan strictement opérationnel les forces maliennes ont participé de manière accrue aux opérations aux côté de Barkhane (Opération Monclar, Sama…), dans le cadre de la FC-G5S, aux côtés de la Minusma avec qui les Fama collabore pour le retour de l’Etat dans le Mali du nord, ou bien en unité nationale. A ce titre elles ont pleinement participé à la reprise du terrain sur les GAT au Mali et dans le reste des trois frontières avec la Force-Conjointe.

Dans cette voie, il est nécessaire de rappeler les mécanismes de coordination mis en place récemment dans le cadre de la coopération de Barkhane et des unités nationales du G5 Sahel : outre l’Etat-Major de la FC-G5S, on compte les Mécanismes et Commandement Conjoint (MCC), débouchant sur la création du PCC (Poste de Commandement Conjoint). Alimentées par des personnels français, maliens et d’autres soldats du G5, ils ont permis une synchronisation accrue des forces. Cet élément est très important car il permet d’appuyer à la fois les forces de Barkhane au contact mais aussi dans des zones où elle ne peut risquer de disperser son effort. Par ailleurs, ainsi intégrées dans des dispositifs plus vastes, les armées maliennes reçoivent une expérience croissante du combat et des opérations : un préalable vers plus d’autonomie et de coopération.

Une formation accrue et des unités qui se distinguent

Parallèlement, les armées maliennes profitent du volet de formation intense fournis par le PMO et la mission EUTM (dans les faits largement portée par la France). Le PMO appui la formation des officiers et officiers supérieurs via l’envoi de personnel à l’Ecole de Guerre à Paris et surtout via le réseau écoles nationales à vocation régionale (ENVR) qui forment toute une génération de cadres africains. Via la mission EUTM, la France participe à la formation des sous-officiers : chevilles ouvrières fondamentale pour l’encadrement d’une armée moderne. D’un point de vue tactique le PMO à permit aux armées maliennes de se former à des capacités tactiques plus complexes débouchant sur des unités dédiées en son sein. Il s’agit pour commencer des Guetteurs Aériens Tactiques Avancés (GATA) : première brique dans la constitution de capacités de combat collaboratif aéroterrestre, ils se sont distingués en conduisant des frappes air-sol pour le compte des armées françaises. Pour répondre directement à la nature fugace des GAT, le PMO) à permis au FAMA de constituer, depuis mai 2020, une unité légère de reconnaissance et d’intervention (ULRI) : très mobiles (montées sur moto) et couplées aux capacités de renseignement française ces unités seront capables d’infliger une pression soutenue aux terroristes au cœur de leurs sanctuaires. Dans le cadre des opérations spéciales ont été constituées des unités d’élites anti-terroristes, les Unités spéciales anti-terroristes (USAT) : elles ont été préparées, entre autres, afin de pouvoir se déployer aux côtés des forces spéciales européennes de la Task Force Takuba. Ces réalisations marquantes ne doivent cependant pas occulter le travail quotidien de formation des soldats aux actes réflexes (utilisation des armes, se poster, rendre compte, etc.) et élémentaires ou encore les formations de sauvetage au combat. Et enfin, sur un plan logistique, des formations ont été dispensées afin d’améliorer le niveau de Maintien en Conditions Opérationnelles des matériels de l’armée malienne. A terme les gains en expérience leur permettront d’intégrer des matériels plus perfectionnés (drones tactiques et stratégique, etc), de constituer des Etat-Major dotés de leur propres capacités de renseignement et de moyens de communication modernes permettant de se coordonner dans les deux dimensions (terre et air)… .

En définitive, il ne s’agit pas pourtant de dresser un tableau trop onirique, les armées maliennes souffrent de défauts structuraux encore lourd : déficit de gestion organique -même si la bancarisation des soldes est une bonne nouvelle en ce sens, formation encore insuffisante, gestion erratique de la distribution des équipements, etc… Toutefois les progrès réalisés quelques mois après Pau (en germe bien avant) prouvent que les armées maliennes savent apprendre. A ce titre les pertes subies récemment ne sont en rien représentative de la situation réelle.  Le sommet de Nouakchott dans quelques jours sera donc l’occasion de faire un bilan bien précis des avancées et de transformer l’essai dans les mois et les années à venir.

Mali – FAMa: Deuil national de trois jours décrété à compter de ce mercredi

Deuil national de trois jours décrété à compter de ce mercredi 17 juin 2020 sur toute l’étendue du territoire national en hommage aux Forces Armées de Défense de Sécurité décédées lors de l’attaque terroriste d’un détachement des FAMa le dimanche 14 juin 2020 dans la localité de Bouki-Wèrè dans le secteur de Diabali.

Les drapeaux seront mis en berne sur les bâtiments et édifices publics pendant la durée du deuil.

 

 

Décret

Mali – Embuscade de Bouka Were: 24 soldats des FAMa ont trouvé la mort

24 personnels des FAMa sont morts dans l’embuscade de Bouka Were. Huit rescapés ont été récupérés par les renforts déployés sur place. En ce qui concerne le bilan matériel, les dernières informations font cas de quatre véhicules détruits. Les FAMa informent que les évaluations se poursuivent sur zone de l’embuscade.

Pour rappel, les FAMa sont tombées dans une embuscade le 14 juin 2020 dans le secteur de Diabaly (Ségou), aux environs de 16 heures. Suite à cet accrochage, les FAMa ont déploré des portés disparus dans leurs rangs.

 

Les FAMa déplorent des portés disparus après l’embuscade du 14 juin

Les FAMa sont tombées dans une embuscade le 14 juin 2020 dans le secteur de Diabaly (Ségou),  aux environs de 16 heures. Suite à cet accrochage, les FAMa déplorent des portés disparus. Un renfort a été dépêché sur les lieux. Les opérations d’évaluation sont toujours en cours.

(source FAMa)

Colonel major Diarran Koné: « Personne n’a fait de diminution sur le salaire des FAMa (…)»

Le Directeur de la DIRPA (Direction des Relations Publiques des Armées) a démenti, mercredi 3 juin 2020 lors d’un point de presse, les informations relatives à une supposée diminution  de salaire du personnel des forces armées maliennes. Il a expliqué que c’est dans le souci d’offrir une bonne retraite à ces derniers qu’il y a eu un prélèvement de 4% en application de la nouvelle loi portant code des pensions des fonctionnaires, des militaires et des parlementaires de 2018.  Il a également fait savoir que le salaire des FAMa sera bientôt bancarisé.  

 « Personne n’a fait de diminution sur le salaire des FAMa. C’est faux et archi-faux », dément d’entrée de jeu le Colonel major Diarran Koné.  Il précise que c’est juste l’application du nouveau code de pension qui entraîne une légère baisse du net à payer. Cela s’explique par le prélèvement d’un taux de 4% sur les primes, indemnités et le salaire de base. Seules les allocations familiales ne sont pas soumises à la retenue. Ainsi à la retraite, les FAMa vont bénéficier d’une retraite plus avantageuse que lorsqu’ils étaient sous l’ancien code de pension qui date de 1979.

Bancarisation des FAMa

Le Directeur de la DIRPA a assuré que le département de la défense n’est pas du tout opposé à la bancarisation des salaires des FAMa. Il a fait savoir que celle-là participera de la sécurisation des salaires et de la réduction de la perturbation des opérations et services militaires. En outre, la gestion financière et comptable du personnel sera améliorée.

Cependant, le processus est ralenti à cause de certaines difficultés que le département de la défense compte évacuer. Il s’agit des solutions concernant la couverture bancaire des zones opérationnelles ou encore la question du remboursement des cessions de vivres, de pagnes de fêtes, de motos, à la disposition des militaires dont les frais sont prélevés directement sur les soldes. Néanmoins, le Directeur des finances et du matériel du ministère de la défense, Colonel major Abdoulaye I. Traoré, donne l’assurance. « Le processus va commencer en juillet avec la bancarisation des officiers pour s’étendre plus tard aux sous-officiers et aux militaires de rang ».

L’affaire des fausses factures de l’armée 

Le Colonel major Diarran Koné a confirmé l’imitation de signature dans l’affaire des fausses factures d’un montant de 700 millions portant livraison de véhicules au Ministère de la Défense. « Il y a eu imitation de signature. Oui il s’agit d’un faux contrat et déjà le ministre de la Défense a porté plainte ».

Boubacar Diallo

Mali – Réorganisation stratégique des FAMa : Quels résultats ?

En novembre 2019, après une série d’attaques terroristes ayant causé la mort de plusieurs dizaines de militaires et des pertes importantes en matériel, les Forces armées maliennes avaient procédé à une réorganisation stratégique, en abandonnant  les postes les plus éloignés et les plus exposés pour se regrouper sur des places plus fortes. Près de six mois après, cette tactique semble moins  payante que prévue.

« Dans un souci de reconsidérer notre posture opérationnelle sur le terrain, les unités isolées vont être regroupées en points d’appui et centres de résistance », justifiait le Chef d’état-major général des armées, le général de division Abdoulaye Coulibaly, en précisant que cette décision s’inscrivait dans l’exécution d’un nouveau concept d’opération qui visait à mieux adapter la stratégie à la menace des terroristes et autres narcotrafiquants.

Ainsi, le 9 novembre 2019,  les postes d’Anderaboukane et d’Indelimane avaient replié sur Ménaka et celui de Labbezanga sur Ansongo. D’autres unités avaient suivi.

Libre champ pour les djihadistes ?

Tout au long de ces derniers mois, les bilans des attaques n’ont pas toujours été en faveur des FAMa qui, tout en neutralisant certains groupes armés terroristes, continuent de perdre des hommes sur les différents fronts.

Dans les tout premiers jours après le repli stratégique, des attaques meurtrières avaient été perpétrées. Le 18 novembre 2019, une patrouille avait été attaquée à Tabankort, dans la région de Gao, occasionnant la mort de 24 militaires. 29 autres furent blessés et il y eut des dégâts matériels. 17 terroristes avaient été tués.

Deux jours plus tôt, les FAMa avaient  mené une offensive à Mondoro. Elle avait permis de neutraliser 9 terroristes sans aucune perte dans les rangs des militaires.

« Le repli tactique des FAMa ne devait pas durer plus de deux mois. Malheureusement, il a pris beaucoup de temps et les djihadistes ont également changé de stratégie, en perpétrant des attaques de gauche à droite, vers Kayes et Koulikoro », relève Mohamed Abdellahi El Khalil, spécialiste des questions de sécurité sociale et sécuritaire au Sahel.

« À Gao, il y avait un nouveau camp qui était sur la route des narcotrafiquants. Mais, quand l’armée s’est repliée, les terroristes ont eu le champ libre et ils se sont implantés. Ils ont eu l’opportunité de ramener les moyens nécessaires en hommes et en armements pour perpétrer des attaques », fait-il remarquer.

Pour lui, les résultats du réajustement stratégique des FAMa ne sont pas à hauteur de souhait.

Germain KENOUVI

Région de Mopti: Les FAMa traquent des terroristes à Somadougou

Ce mardi 18 février 2020 les FAMa ont traqué les terroristes dans le secteur de Somadougou dans la région de Mopti. Les hélicos FAMa ont mené des frappes aériennes aux alentours de Somadougou jusque dans le village de Diallo route de Bankass. Selon le compte twitter des FAMA, « 3 CHEFS TERRORISTES ÉTRANGERS » ont été capturés Plusieurs terroristes tués, des armes ont abandonnées et d’autres détruites.

Twitter FAMA

Cérémonie d’accueil du bataillon FAMa reconstituées ce mardi

La cérémonie d’accueil du bataillon FAMa reconstituées s’est déroulée ce 18 févier 2020 à la place d’armes du Camp fort Cheick Sidi Bekaye. Le commandant de zone a salué et souhaité la bienvenue aux éléments. Les échanges ont porté sur la situation sécuritaire actuelle et les perspectives de la coopération militaire en ce qui concerne la lutte contre le terrorisme dans le Sahel. Il les a exhortés à aller dans le sens du sacrifice ultime, à l’observation des règles et des valeurs militaires et à la cohésion, seul gage de la réussite des missions régaliennes. Pour le gouverneur, il y a plus de CMA ni de plateforme mais les FAMa au service de la nation.

Source et crédit photo: FAMa

Barkhane: Une trentaine de terroristes mis « hors de combat »

Dans un communiqué datant du 07 février 2020, Barkhane a annoncé en coordination avec ses partenaires des forces armées maliennes la mise hors de combat d’une trentaine de terroristes. « Entre le 6 et le 7 février, la force Barkhane a conduit une opération d’opportunité à l’Ouest du Gourma ayant abouti à la neutralisation d’une vingtaine de terroristes ainsi qu’à la destruction de plusieurs véhicules » peut-on lire dans le communiqué. L’action s’est déroulée dans une zone où sévit la katiba du Gourma. « Barkhane a mobilisé ses moyens aériens sur très court préavis, démontrant la capacité de la force à agir vite et loin de ses emprises » précise le texte. Un drone Reaper, une patrouille de Mirage 2000 ainsi qu’un hélicoptère Tigre et un Cougar ont participé à deux frappes ciblées sur une zone où des combattants terroristes avaient été repérés.
Dans le même temps, la force Barkhane a poursuivi son action dans le Liptako cette semaine. Les
opérations conduites par les commandos de Barkhane ont ainsi permis la mise hors de combat d’une dizaine
de terroristes lors de deux actions distinctes, dans des zones où l’Etat Islamique au Grand Sahara (EIGS) est
actif.

Attaque contre les FAMa à Boulkesdy et Mondoro: un bilan lourd en vies humaines

C’est officiel depuis le 1er octobre 2019, l’attaque contre les FAMa à Boulkesdy et Mondoro a fait cas de 15 terroristes tués et 05 véhicules détruits avec un bilan lourd de 25 morts, quatre blessés et une soixantaine de disparus. Une opération Fama Burkina et partenaires en ratissage pour traquer les terroristes.

Rappel des faits

Les postes #FAMa de #Mondoro et de #Boulkessy ont été attaqués au matin du 30 septembre 2019, par des terroristes. C’était respectivement à 01 h et 4h30. Les détails suivront. Mondoro et Boulkessy sont 2 localités de la région de #Mopti. Elles sont frontalières avec le #Burkina.

Suite à l’attaque d’une compagnie #FAMa de la force conjointe du #G5Sahel à #Boulkessy et du détachement FAMa à #Mondoro, le Ministre de la Défense porte à la connaissance de l’opinion nationale et internationale que le contrôle et le ratissage de la zone se poursuivent.

Le Ministre avait par la même occasion précisé que les évaluations ne seront complètes qu’au terme de cette opération. Il a par la suite invité les populations au calme et à apporter tout leur soutien aux FAMa et à leurs partenaires dans la traque des terroristes et autres ennemis de la paix.

Ménaka: Barkhane multiplie les patrouilles avec les Forces armées maliennes

Des patrouilles conjointes, mais avant des séances d’échanges et de formation avec Barkhane, voici quelques exercices auxquels des unités de Forces armées maliennes s’adonnent depuis des semaines. Objectif: approfondir leurs savoir-faire dans le domaine du combat individuel et collectif et du guidage aérien.

 

C’est dans cette optique que du 12 au 22 août 2019, le groupement tactique « Edelweiss » a été engagé dans une nouvelle série d’opérations dans la région de Ménaka, avec pour objectif de continuer à renforcer le partenariat militaire opérationnel entre les Forces Armées Maliennes et Barkhane. 

 

Dans ce cadre, une compagnie d’infanterie malienne était engagée sur le terrain aux côtés du groupement tactique « Edelweiss », tandis qu’un officier malien était intégré au centre opération du groupement pour concevoir, conjointement avec ses homologues français, les plans et les ordres des opérations sur lesquelles les unités ont été engagées. 

 

Alternant patrouilles et séances de formations, les soldats maliens ont pu profiter de cette séquence pour mener de manière conjointe des missions avec les soldats français, notamment dans la ville de Ménaka renseigne le communiqué de presse reçu par la rédaction. 

 

Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger, et Tchad. 

 

Lutte contre le terrorisme: Rencontre entre le nouveau commandant de la Force Barkhane et les FAMa à Gao

Le nouveau commandant de la Force Barkhane (Comanfor), le général de Division Facon, a effectué une visite de terrain le 6 août 2019 dans la première Région militaire de GaoDeux événements ont marqué cette visite du Comanfor Barkhane à Gao : une rencontre avec sa troupe (Force Barkhane) et une visite de courtoisie au nouveau Bataillon spécial des FAMa.

FAMa : Riposte et harcèlement payent

Régulièrement cible d’attaques, les forces armées maliennes semblent, à les en croire, enclencher les modes ripostes et harcèlements depuis quelques semaines.

« Tirs de harcèlement ». Depuis quelques semaines, la formule est très usitée par les forces armées maliennes dans leurs différents canaux de communication. Ces tirs auraient, selon les FAMa, permis de récupérer des armes abandonnées et de « nettoyer des sites de prédilection de certains terroristes ». L’opération de tirs de harcèlement dans le secteur de Diafarabé (Mopti) a été menée simultanément avec une autre à Sokolo, dans le cercle de Niono (Ségou). L’opération de Diafarabé s’est déroulée sous la supervision  du Chef d’état-major général des Armées « himself », le général de division Abdoulaye Coulibaly, accompagné de certains officiers, précise le portail web des FAMa. Ces ciblages interviennent seulement quelques jours après une embuscade qui a coûté la vie à quatre soldats maliens à Diakera, dans la localité de Diafarabé. Pour l’heure, les représentants de l’armée restent encore évasifs sur le bilan réel de ces opérations. « Cela requiert du temps », selon le Colonel Diarran Koné, patron de la Direction de l’information et des relations publiques des armées (DIRPA). « Nous ne pouvons rien évaluer sans avoir totalement fini ». Les résultats déjà obtenus sont « fort appréciables », confie-t-il néanmoins. « Les animaux qui avaient été enlevés reviennent, ce qui veut dire que ceux qui les avaient ne sont plus en mesure de les retenir. Les populations qui avaient fui Diafarabé, où des Fama se trouvent actuellement, regagnent elles aussi leurs domiciles », affirme le Colonel Koné.

Difficile combat

Toutefois, en dépit de ces « succès », la situation sécuritaire au Mali est toujours des plus préoccupantes, dans le centre du pays notamment. En poste à la Brigade territoriale de Boni (Mopti), qu’il présente comme l’un des principaux fiefs terroristes, un élément des FAMa affirme que ces difficultés sont dues à un problème de coordination. « La collaboration avec les populations s’avère souvent difficile » reconnait-il. En cause, la peur générée par les djihadistes. Il affirme en outre que la tâche leur est rendue difficile par la présence de « forces hostiles étrangères » concourant à rendre l’équation du centre très complexe. « Nous avons eu des résultats concrets, en neutralisant et arrêtant plus de 50 terroristes. Mais la situation reste néanmoins difficile, nous devons faire face à la présence de groupes armés étrangers ». Un « coup dur » porté à nos ennemis, précise-t-il.

Attaque de Dioura : Changement de cap pour les FAMa ?

Le 17 mars 2019, le camp militaire de Dioura était attaqué, faisant plusieurs victimes. Au-delà de l’identité de ses commanditaires, cette attaque soulève des interrogations quant à la stratégie de lutte anti-terroriste de l’armée malienne et au renforcement des moyens de riposte efficace face à la menace djihadiste.

Des dizaines d’hommes armés, venus à moto et en voiture, avaient pris d’assaut le camp militaire de Dioura et il aura fallu à l’armée malienne plusieurs heures de combat et des renforts terrestres et aériens pour reprendre le contrôle de la base. Bilan, 26 morts, 17 blessés, des véhicules militaires brûlés et d’autres emportés. Imputée selon une source militaire à l’ancien officier déserteur de l’armée malienne Ba Ag Moussa, l’attaque a été plus tard revendiquée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, dans un communiqué diffusé par l’agence mauritanienne Al-Akhbar le 22 mars.

Réintégration remise en cause ?

Selon le colonel-major Ahmed Ould Sidi, officier d’artillerie et conseiller technique au ministère de la Sécurité et de la protection civile, même si l’ex colonel Ba Ag Moussa, déserteur de l’armée, est derrière l’attaque de Dioura, cela ne remettra pas en cause le processus de réintégration des militaires déserteurs de l’Accord pour la paix et la réconciliation.

« Les éléments  intégrés au sein des FAMa ne se reprochent rien. Ceux qui se reprochent des choses et sont mêlés à des dossiers qui peuvent faire l’objet de poursuites en justice sont restés dans leurs bases arrière », souligne ce membre de la Commission nationale DDR.

À l’en croire, plusieurs paramètres ont rendu cette attaque possible. « Le premier est que les FAMa sont sur la défensive et cela ne répond pas de manière tactique à la situation sécuritaire du terrain», analyse t-il. « L’armée est déficitaire en termes de communication et surtout de renseignement. Face à ce type de situation, elle devrait disposer de capacités qui, malheureusement, ne sont pas opérationnelles aujourd’hui, notamment les experts aériens et les forces spéciales », poursuit l’officier.

Pour restaurer la sécurité sur toute l’étendue du territoire national, les mesures déjà pour la plupart en exécution doivent être renforcées.  « Nous mettons en œuvre tout ce qui doit être fait pour parvenir à sécuriser les Maliens et les installations de l’armée. Aujourd’hui, il faut aussi procéder à une sensibilisation citoyenne en termes sécuritaire. Car c’est de sécurité citoyenne qu’il est question », relève le colonel Diarran Koné de la Dirpa.

Général de division Frédéric Blachon : «Barkhane n’est ni manipulée, ni manipulable»

Commandant de l’opération Barkhane depuis le 1er août 2018, le Général de division Frédéric Blachon a accordé une interview exclusive au Journal du Mali. Lutte contre le terrorisme, coopération avec les FAMa et le G5 Sahel, défiance de la population à son égard, le nouveau chef de Barkhane se prête à un exercice assez inédit pour cette force, présente au Mali depuis 2014.

Mon général, vous avez pris vos fonctions à la tête de la force Barkhane le 1er août 2018. Ces derniers mois, vos raids ont porté de grands coups aux terroristes. Votre prédécesseur affirmait même qu’il n’y avait plus de sanctuaire terroriste dans le pays. Pouvez-vous nous dire quelle est la situation un mois après votre arrivée ?

Tout d’abord, je suis très heureux de répondre à ma première interview à un journal malien depuis mon arrivée dans la bande sahélo-saharienne. En effet, Barkhane a obtenu de grands résultats dans sa lutte contre les groupes armés terroristes (GAT). Ces derniers n’ont pas totalement disparu, mais ils sont fortement affaiblis et désorganisés, car nous visons tant leurs chefs que leurs combattants ou leur armement.

Nous les frappons pour qu’ils ne disposent plus de sanctuaire et qu’ils ne soient plus en mesure de conduire des opérations d’envergure. Notre action dans la lutte contre les GAT est donc unanimement reconnue. Mais je constate aussi depuis mon arrivée que les succès de Barkhane s’observent dans bien d’autres domaines, comme le partenariat avec les FAMa et les autres forces partenaires et surtout les actions qui sont menées au profit de la population avec ces mêmes forces partenaires.

Certains observateurs y voient néanmoins des succès relatifs, les principaux chefs de ces groupes terroristes étant toujours dans la nature…

La menace de ces groupes ne se résume pas à leurs chefs, mais à leur capacité d’action. Dès lors que celle-ci est affaiblie, le gain est réel. Comme je vous l’ai dit, nous visons aussi les chefs. Cela peut prendre un peu de temps, mais nous arrivons régulièrement à en neutraliser. Ils peuvent encore frapper, comme ils l’ont fait malheureusement le 7 septembre à Boni, mais leurs stocks d’armement sont régulièrement détruits.

J’invite vos observateurs, qui semblent bien connaitre ces chefs, et la population, qui désire vivre en paix, à communiquer à Barkhane et aux forces partenaires toutes les informations qui nous permettront d’être encore plus efficaces. La sécurité, c’est bien l’affaire de tous !

Vous avez neutralisé récemment un chef, mais vous avez déploré au cours de ce raid la mort de 2 civils. Une investigation est ouverte. Qui la mène ?

Barkhane a effectivement mis hors de combat un chef important de l’État islamique au Grand Sahara (EIGS) qui avait commis de nombreux crimes à l’encontre de la population et des forces partenaires. Il ne faut jamais oublier de rappeler ces exactions et de les condamner, tout comme il faut condamner le comportement des terroristes qui s’abritent lâchement derrière les populations ou qui les attaquent sans discrimination.

C’est à cette lâcheté que Barkhane a été confrontée tout récemment. Comme vous le savez, elle a immédiatement annoncé que deux civils avaient malheureusement trouvé la mort lors de cette frappe qui a mis un terme à la cavale meurtrière de Mohamed Ag Almouner, l’un des chefs de l’EIGS.

Une analyse interne a montré que nos procédures strictes, visant à épargner les populations, ont bien été appliquées. Sa conclusion nous pousse à renforcer encore  notre prudence avant action, pour ne pas alimenter l’immoralité de nos adversaires.

Barkhane semble s’être rapprochée de certains groupes armés signataires de l’Accord de paix afin de lutter contre le terrorisme. Pourquoi cette nouvelle approche ?

Il n’y a pas de solution à la situation qui soit totalement extérieure au Mali. En ce sens, Barkhane est un appui, mais pas la solution. La solution appartient au Mali, à ses forces armées, à sa population et, d’une certaine manière, à tous les Maliens de bonne volonté. En signant l’Accord pour la paix et la réconciliation, ces groupes ont témoigné de cette bonne volonté. Si celle-ci est sincère, et qu’elle est démontrée par les faits, il n’y a pas de raison de ne pas associer ceux qui en font preuve. Le Mali a besoin de toutes les forces utiles pour se débarrasser de la menace terroriste.

Le récent rapport de l’ONU, qui fait état de l’implication de certains membres de ces groupes dans des actions terroristes, pourrait-il rebattre les cartes ?

Bien sûr. Comme je vous le disais, la situation exige un engagement sincère, prouvé par les faits. Ceux qui démontrent le contraire s’excluent de la solution pour appartenir au problème. Et, comme pour les groupes terroristes, le moment où la justice demande des comptes finit toujours par arriver.

Des informations font état de manipulations de Barkhane de la part de ces « nouveaux alliés »…

Barkhane n’est ni manipulée, ni manipulable, et ceux qui disent le contraire mentent. Il arrive toujours un moment où l’ambiguïté n’est plus possible. Ceux qui auront joué risquent fort de tout perdre. J’invite donc ces joueurs éventuels à bien réfléchir et à prendre rapidement des décisions qui préserveront leurs intérêts sur la durée. Dans mon esprit, ces intérêts vont de pair avec la préservation de la paix et avec la conformité à la loi malienne.

La coopération avec les populations est très importante dans la lutte contre le terrorisme. Ces dernières ont, vers la fin de 2017, manifesté une certaine défiance à l’égard de Barkhane. La situation a-t-elle évolué favorablement depuis ?

C’est parce que Barkhane est impartiale et efficace qu’elle gêne tous ceux qui n’ont pas d’autre projet que de vivre aux crochets de la population. Ainsi, de manière cyclique, Barkhane est attaquée, sous la forme de désinformations et de manifestations dont la mise en scène grossière devrait attirer l’attention, notamment des journalistes.

La situation que nous rencontrons sur le terrain est bien meilleure que ce qui est parfois publié et notre force est globalement bien acceptée. Il suffit de le demander aux populations. Nos échanges ne se limitent pas aux autorités locales et les populations voient les actions qui sont entreprises pour améliorer leur quotidien.

La force Barkhane est ici à la demande de l’État malien, au service de la sécurité de tous les Maliens, et s’efforce chaque jour, au péril de la vie de ses soldats, d’améliorer la situation. Elle s’efforce, là où elle est présente, de reconstruire les conditions nécessaires au retour d’une vie normale pour les habitants. Ici en creusant un puits, là en rebâtissant une école ou un pont, là en électrifiant une laiterie…

Notre mission est globale et le développement y prend une place grandissante. Un chargé de mission développement est d’ailleurs depuis quelques jours à mes côtés, dont l’action sera visible dans les mois à venir.

La mission de Barkhane étant de lutter contre le terrorisme, comment expliquer que la force ne soit pas plus opérante au centre du Mali ?

Le centre du Mali n’a malheureusement pas le monopole de la présence de GAT ou de groupes menaçant la sécurité des populations. Il y a donc eu un partage des zones d’actions en totale transparence avec les hautes autorités maliennes : les FAMa dans le centre, Barkhane dans le Nord. D’ailleurs, depuis mon arrivée, j’ai pu constater l’efficacité des forces de défense et de sécurité maliennes dans le domaine de la sécurisation, notamment pendant cette période électorale.

Le Président Macron a fait savoir que les récentes actions devaient se dérouler en « complétant Barkhane ». Quelle est la priorité pour votre force ?

Barkhane est une force militaire. Sa principale action se situe donc dans le champ militaire. Toutefois, nous savons que la solution durable ne se situe pas seulement là. Par le soutien au développement, tout d’abord, nous entendons donner une impulsion susceptible de recréer les conditions d’une vie normale. Cette impulsion doit être poursuivie, approfondie et c’est le travail d’autres acteurs. Certains sont déjà à l’œuvre. Enfin, le retour à la sécurité ne peut advenir qu’en faisant abandonner à tous le champ de la violence pour entrer dans le champ politique. Il y a donc là aussi un travail à accomplir pour inciter tous les acteurs à réformer leurs méthodes pour être entendus. C’est le jeu démocratique : l’abandon des armes pour entrer dans la confrontation des idées et des faits.

Cinquante militaires estoniens sont venus renforcer Barkhane. Peut-on y voir les prémices d’un engagement européen plus soutenu auprès de cette force ?

Comme vous l’avez remarqué, il ne s’agit plus de prémices, mais d’une réalité. Les pays de l’UE sont déjà présents au sein de Barkhane. Les Britanniques mettent en œuvre des hélicoptères lourds à partir de Gao, mais vous avez également l’Espagne, par exemple, qui participe au transport aérien au profit de Barkhane. Il y a également les contingents qui arment la MINUSMA et dont nous soutenons la mission. Je pense aux Allemands notamment. Je peux témoigner de leur efficacité sur le terrain au profit de la paix au Mali et dans la région. Car, comme l’ont bien compris les pays de la bande sahélo-saharienne en se regroupant au sein du G5 Sahel, l’union renforce l’efficacité de la lutte contre le fléau commun.

A n’en pas douter, d’autres pays européens viendront certainement nous rejoindre.

Comment se déroule la coopération avec les FAMa, qui semblent ne pas être très associées dans les opérations menées par Barkhane ?

C’est tout l’inverse, en réalité. Les FAMa sont nos partenaires. Nous nous engageons pleinement dans leur entrainement opérationnel avant de conduire des opérations ensemble. Le partenariat militaire opérationnel est une vraie réussite et nous combattons ensemble, en apportant quelques fonctions opérationnelles, comme du renseignement, certains appuis aériens et parfois un complément logistique.

Quel rôle Barkhane joue-t-elle auprès de la force G5 Sahel ?

La France, vous le savez, mais aussi l’Europe, et plus largement l’ensemble de la communauté internationale, soutiennent totalement la création et l’action de cette force, souhaitée par les pays membres du G5 Sahel et qui représente une réponse à la menace transfrontalière que représente le terrorisme. Face à cette menace, qui se joue des limites entre États, la Force Conjointe G5 Sahel constitue d’ores et déjà une capacité d’action crédible. Barkhane, depuis sa création, lui a apporté son soutien dans sa montée en puissance par des actions de formation, d’assistance ou d’entrainement. Elle l’a également épaulée lors de ses opérations. Barkhane poursuivra cette action avec détermination.

Tombouctou : Situation tendue dans la ville

Dans la nuit du mardi 24 juillet, les FAMAs ont appréhendé des ‘’suspects’’ en possession d’armes à feu dans la ville de Tombouctou. S’en suivi des débordements qui plongent la ville dans l’incertitude et la crainte.

La cité de 333 saints renoue avec les troubles. Les vols et braquages sont devenus quotidiens dans cette ville. Excédées par les nombreux vols et braquages, les populations expriment leur ras-le- bol par la violence.
« Hier soir (Mardi), dans le quartier de Sarakeyna, les militaires ont été alertés peu après 21 heures par rapport à deux véhicules suspects qui rodaient aux alentours de Farouden. Une fois sur le lieu, ils ont réussi à appréhender ces présumés braqueurs en possession d’armes à feu, avant de les amener au camp », raconte Yehia Ouedrago habitant de Tombouctou.

La thèse qu’il avance se rapproche de celle développée par cette habitante de la même ville. « L’armée a voulu immobilisé trois véhicules suspects aux environs de de 22 heures. Mais un seul s’était arrêté et les deux autres ont continué. Quand les militaires ont voulu appréhendé celle qui s’était arrêtée, les occupants des deux autres les ont tirés dessus et l’armée a riposté », rapporte Fatouma Harber, blogueuse malienne.
Montée de tension
Alors que les propriétaires des véhicules étaient retenus au camp militaire, des jeunes en colère sont sortis brulés leurs véhicules laissés sur place. Ils les suspectaient d’être les auteurs des vols et braquages qui se multiplient dans la ville. « Il y a deux jours de cela, une pharmacie a été braquée par les Arabes et du coup quand les milliaires sont partis avec ces gens-là la population était déjà furieuse contre eux », raconte Yehia Ouedrago.
En colère, des arabes se sont mobilisés ce matin en installant des barrages entre le quartier d’Abaradjou et Sankoré. « A 8 heures, une bande des jeunes arabes sont venus à l’artisanat et ont chassé les femmes, blessé une personne », témoigne Fatouma Harber.

Une voiture et des pneus ont été brûles. En réaction, « des jeunes noirs » sont sortis et placés des barricades dans les rues. La situation était sur le point de dégénérée en cette matinée du mercredi quand les FAMAs sont arrivés. Des échanges des tirs se seraient produits entre eux et les jeunes arabes également armés. « Il y a eu des affrontements entre les arabes et les militaires. Il y a eu des blessés parmi les civils. Certains ont été arrêtés d’autres ont pris la fuite », souligne Yehia Ouedrago. Toutes les boutiques étaient restées fermées.


A la mi-journée les différents points sont contrôlés par les forces armées maliennes mais la tension risque à tout moment de se détériorer dans cette ville où cohabitent des groupes armés signataires de l’Accord pour la paix, les FAMAs et les forces internationales.

Centre du Mali : Après la reconnaissance des exactions, quelles actions ?

Pour la première fois depuis le début des opérations  anti-terroristes de l’armée dans le centre du pays, il y a trois ans, un ministre de la Défense admet l’implication de militaires dans des exactions contre des civils. 25 Peuls arrêtés  par les FAMAs à Nantaka et Kobaka, dans la région de Mopti, le 13 juin,  auraient été exécutés. Une enquête a été ouverte. Qu’y aura-t-il après ?

25 morts. C’est le  nombre de civils peuls  découverts dans trois fosses communes à Nantaka et Kobaka, le 15 juin, dans la région de Mopti. Les premières allégations des associations peules Tabital Pulaaku et Kisal ont vite attiré l’attention. Le ministre de la Défense a, dans un premier temps, nié toute implication des forces armées maliennes, avant de se raviser. Si cette tragédie est au devant de la scène aujourd’hui, d’autres accusations et enquêtes sont restées jusque-là sans suite.

Que s’est-il passé ?

« En réalité, le 13 juin, l’armée a traversé le fleuve à partir de Mopti. Quelques véhicules et des camions. Ils ont encerclé le village de Nantaka, qui est dans le même secteur que Kobaka. Ils ont fait du porte à porte et arrêté tous les hommes, avant de les transporter dans leur base, non loin de là », raconte Abdarahmane Diallo, Secrétaire administratif de l’association peule Tabital Pulaaku. Il dénonce  ce qu’il qualifie de « tentative d’épuration ethnique » et non de lutte contre le terrorisme.  « Quand ils sont  arrivés  à leur base, les hommes des autres ethnies : Sonrhai, Tamacheq, Bozo, ont été libérés, mais ils ont gardé au moins 25 Peuls. Le lendemain de la fête, le vendredi, ils les ont exécutés et enterrés à la va vite dans une petite forêt, dans trois fosses », accuse-t-il.

Les habitants d’un hameau à proximité, ayant entendu des  coups  de feu, se sont rendus sur les lieux et ont découvert trois  fosses contenant respectivement 13, 7 et  5 corps. « Au moment où je vous parle, l’armée s’en prend à tout Peul dans le centre. Que ce soit dans le Delta, à Koro ou à Douentza, c’est exactement la même chose. On ne cherche même pas à savoir ce que vous avez fait », s’indigne Abdarahmane Diallo.

L’envoi par le ministre de la Défense d’une mission conduite par le chef d’État-major général des Armées a abouti à un communiqué, le 19 juin, qui confirme « l’existence de fosses communes impliquant certains personnels FAMAs dans des violations graves ayant occasionné la mort d’hommes à Nantaka et Kobaka, dans la région de Mopti ». Tiena Coulibay instruit en même temps au Procureur militaire d’ouvrir une enquête et « réitère sa détermination et sa ferme volonté à lutter contre l’impunité », engageant les FAMAs au strict respect des Droits de l’Homme.

Flambée de réactions

Les réactions des organisations de droits de l’homme et de la communauté internationale n’ont pas tardé. Deux jours après, le Canada, les États-Unis et l’Union Européenne ont exprimé leur profonde inquiétude face à ces « exécutions extrajudiciaires ». « Les États Unis restent profondément préoccupés par la détérioration de la situation au Mali et dans la région du Sahel », indique le communiqué du Département d’État. Quant à l’Union Européenne, elle « salue l’ouverture de l’enquête judiciaire et  l’engagement des autorités maliennes, au plus haut niveau, à lutter contre l’impunité ».  La MINUSMA a, lors de son point de presse du 21 juin, informé « d’une enquête spéciale ». Le 26 juin, la mission des Nations Unies a rendu publiques les conclusions de l’enquête lancée après  la mort de civils à la foire de Boulkessy, le 19 mai, et souligné que « des éléments du bataillon malien de la Force conjointe du G5 Sahel ont sommairement et/ou arbitrairement exécuté 12 civils au marché de bétail de Boulkessy ». L’expert indépendant de l’ONU sur la situation de droits de l’homme au Mali, Alioune Tine, est arrivé à Bamako et doit se rendre au centre du pays.

« C’est un grand pas. Nous espérons qu’il y aura des sanctions contre les auteurs de ces crimes… Avec les réactions de la communauté internationale nous espérons une suite », se réjouit Hamadoun Dicko, Président de la jeunesse de Tabital Pulaaku. Selon lui, les pressions ont été déterminantes, mais il dit craindre d’autres abus vers Diafarabé, où « les femmes n’osent même plus chercher du bois ».

Dans un environnement où sévissent éléments terroristes et dissensions communautaires, « prudence est mère de sureté ». C’est ce que pense Me Moctar Mariko, Président de l’Association malienne des droits de l’homme. « Il y a de fortes  présomptions contre l’armée malienne. Nous avons recueilli des déclarations, mais il faut rester très prudents et attendre que les enquêtes annoncées soient effectives ».

L’omniprésence ces derniers mois de la « question peule », les accusations d’exactions et les conflits avec les Dozos dans le centre alertent au plus haut niveau. Pour le leader de la jeunesse de Tabital Pulaaku, les autorités doivent envisager dans l’urgence une solution, faute de quoi le pire est à craindre. « S’ils continuent comme ça, beaucoup vont se dire : mieux vaut être djihadiste, pour avoir une arme », prévient-il. Le ressentiment se nourrit de la collusion supposée entre FAMAs et Dozos. Le 23 juin, des chasseurs (Dozos) attaquent le village de Koumaga, dans le cercle de Djenné. 16 morts sont recensés, selon le gouvernement, alors que des responsables de Tabital Pulaaku parlent d’une cinquantaine.

Des cas dans le silence

Selon Corinne Dufka, directrice adjointe de Human Rights Watch pour l’Afrique de l’Ouest, dans un article du Monde publié le 20 juin, « depuis 2017, plus de sept fosses communes contentant les corps d’une soixantaine d’hommes qui auraient été  tués par l’armée malienne au cours d’opérations antiterroristes » ont été documentées. « Mais aucune de ces révélations n’a abouti en justice », déplore-t-elle.  

A Douentza, selon un animateur d’une radio locale, le 9 juin, un véhicule militaire venu en renfort à Boni saute sur une mine. Trois bergers étaient à proximité. Ils auraient été tués. « L’un était un conseiller du hameau de Dalla. Quand le  maire a appris sa mort, il en a été attristé. Si mon parent est tué comme ça et que je vois des gens mal intentionnés, est-ce que je les signalerai aux militaires ? Non ! C’est ça qui aggrave la situation », témoigne-t-il. Selon un rapport de l’organisation International Alert sur le Sahel, publié le 27 juin, « l’expérience ou la perception d’abus commis par les autorités gouvernementales, souvent en toute impunité, a engendré des frustrations dont profitent les extrémistes violents ».

Le sentiment d’abandon de l’État et les violences infligées par les terroristes  finissent par se  traduire en  interrogations. « Pourquoi ils ne se sont pas occupés de nous pendant trois ans ? Mon père, chef de village de Dogo,  a été tué en 2015 par ces terroristes. Combien d’imams, des chefs de villages, ont été exécutés sans que nous entendions le gouvernement ou Tabital condamner ? », se plaint Issa Dicko, natif de Youwarou. « A chaque fois que l’armée arrête des terroristes, les gens font de cela un scandale, mais qui a une seule fois condamné les tueries de ces terroristes ? », ajoute-t-il, estimant que tout ce qui se passe vise « à nous détourner du problème du Nord ». Pour Madame Diarra Tata Maiga, Présidente de la société civile de Mopti et de l’ONG ODI Sahel, « la situation dans le centre est triste. Nos véhicules sont garés, les gens sont en train de mourir, mais à Bamako on nous parle d’élection ».

Que faire ?

« Il faut éviter l’amalgame, sensibiliser, pour que la confiance renaisse. Un miliaire doit sécuriser tout le monde », préconise Hamadoun Dicko. La formation sur les droits humanitaires doit être accentuée. « Il faut renforcer la capacité des militaires maliens. Tous n’ont pas encore compris qu’il y a une ligne rouge à ne jamais franchir », précise Me Moctar Mariko.

En attendant les conclusions de l’enquête sur  ces fosses communes,  le sujet reste sensible en cette veille de l’élection présidentielle. Cette rarissime reconnaissance   suffira-t-elle à calmer les tensions ?  

Tombouctou et Kidal : enfin le MOC

Le mécanisme opérationnel de coordination (Moc), régulièrement évoqué  tarde à se mettre en place dans les régions du Nord.  Prévue par l’Accord pour la paix, réaffirmée  comme indispensable par la feuille de route signée  le 22 mars, l’installation de cet outil annoncé le 30 avril  à Tombouctou et  à Kidal n’a pas lieu,  mais reste programmée.

Le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Tieman Hubert Coulibaly avait lors de sa conférence de presse  du 19 avril affirmé que ce dispositif essentiel  allait démarrer dans « dix jours ». Engagement non tenu, témoignage  des difficiles dépassements que les parties auront  à opérer pour avancer. Prévue officiellement pour 30 avril, la mise en place du mécanisme opérationnel de coordination à Tombouctou et à Kidal a donc été de nouveau ajournée.

Le MOC et le processus de Démobilisation, Désarmement et réinsertion(DDR) constituent le volet sensible inclus dans les mesures sécuritaires intérimaires. L’un reste  un préalable pour l’autre. La 28e réunion de la  Commission Technique de Sécurité (CTS) tenue le 19 avril à Bamako avait recommandé l’installation de ces mécanismes de coordination dans les deux régions concernées. Selon la MINUSMA, les partis signataires ont annoncé lors de la dernière session du CSA, leur engagement à « démarrer graduellement  l’opérationnalisation des unités mixtes de MOCs de Tombouctou et de Kidal avec l’enregistrement d’une cinquantaine de combattants » pour chaque région. Des informations confirmées par  Ilad Ag Mohamed, porte-parole de la CMA. « Il  y a juste un problème de  regroupement des différentes parties qui n’est pas encore fait. Du côté de la CMA, tout l’effectif est regroupé à Ber et attend qu’il rejoigne Tombouctou. Celui de Kidal est sur place.  Les FAMAs  ont déjà  désigné leur effectif mais n’ont  pas rejoint le groupe », informe-t-il. Une  première vague de 51 officiers issus des différentes parties dont 17 pour chacune pour chaque région sera bientôt acheminée. « Nous nous sommes dits qu’ au lieu d’attendre  les  200, il faut démarrer pour que chaque deux semaines  le même effectif suivra », précise Ilad Ag Mohamed. Avec la signature de la feuille de route pour la mise en œuvre du chronogramme d’actions prioritaires endossées par la 23è session du comité de suivi de l’Accord, cet énième report n’entame donc pas l’optimisme des acteurs.  La poursuite de la mise en œuvre de ce nouveau  chronogramme devrait contribuer à faire avancer un processus dont chacune des étapes  est indispensable pour le succès de l’Accord.