Faculté des Lettres : un système de fraude à l’inscription détecté

À la Faculté des Lettres, des langues et des sciences du langage, sur un total de 12 655 étudiants enregistrés au titre de l’année universitaire 2020 – 2021, environ 5 128 ont été consignés sur les listes d’inscription sans dossier. Selon les responsables de cette faculté, ces étudiants ont utilisé un système de fraude leur permettant d’obtenir un faux bulletin de paiement s frais d’inscription.

Suite à de nombreuses anomalies constatées sur les listes des étudiants de la Faculté des Lettres, des langues et des sciences du langage au titre de l’année 2020 – 2021, le Rectorat de cette université a mis en place une Commission ad hoc de vérification et de contrôle, sous la supervision du Décanat de ladite faculté. Après une première phase d’audit, la commission a découvert un système de fraude grâce auquel de nombreux étudiants se sont présentés avec un faux bulletin de paiement des frais d’inscription.

« On s’est rendu compte que sur plus de 12 000 étudiants enregistrés, il n’y en avait qu’environ 7 000 qui avaient des dossiers physiques au niveau de la scolarité. Et il y avait 300 dossiers qui n’étaient pas pris en compte », explique le Doyen de la Faculté, le Pr Mohamed Minkailou.

La commission a aussi décelé, selon lui, de nombreux étudiants professionnels qui se sont inscrits en payant 5 000 francs au lieu des 50 000 francs CFA exigés par les textes. Il ajoute que les premiers éléments de l’enquête interne laissent penser à une collusion entre certains membres de l’AEEM et du service de scolarité.

« Des étudiants nous ont expliqué que des éléments de l’AEEM sont impliqués dans ces inscriptions frauduleuses et qu’il y a quelqu’un sur la colline qui semble être le cerveau. Il est certainement de connivence avec des agents de la scolarité », estime le Pr Minkailou.

Face à cette situation, un Conseil des professeurs de la faculté s’est tenu le 16 février dernier pour dégager des pistes de solutions. Il a été décidé de transférer un agent de la scolarité pour le placer ailleurs et un autre, après avoir été suspendu une première fois, a été renvoyé. Concernant les 5 000 étudiants non inscrits, le Conseil, « après examen minutieux de la situation, a décidé de ne pas les jeter à la rue et de leur donner une chance de régulariser leur situation », confie le Doyen.

800 d’entre eux ont pu être diligemment pris en charge, dans le cadre d’une opération d’inscription exclusivement initiée à cet effet et qui se poursuit jusqu’au vendredi 17 mars 2023.

EDM : lancement de l’opération « Yaffa » pour lutter contre la fraude

Pour mettre fin aux pratiques frauduleuses d’électricité qui lui coute 7 milliards de francs FCA par an selon ses estimations, Energie du Mali (EDM SA) change de paradigme dans sa lutte. Aux poursuites judiciaires et paiement de pénalités qui doivent être infligés aux fraudeurs l’entreprise essaye le pardon. Pour ce fait, elle instruit à tous ses clients dont les compteurs ne sont pas en règle, « parce qu’ayant fait l’objet d’interventions non autorisées par les services habilités de EDM », de se signaler. « EDM se fera le devoir de prendre les dispositions nécessaires techniques ou administratives pour procéder à la remise en conformité de l’anomalie, et cela sans contrepartie », rassure la Direction générale de la société dans son communiqué d’information. C’est dans le cadre de l’opération « Yaffa » (pardon) qui s’inscrit dans la dynamique de la campagne nationale de lutte contre la fraude lancée en février 2021 par le ministère des Mines, de l’Energie et de l’Eau. L’initiative consistera à « détecter et à régulariser tous les cas d’irrégularités ou autres anomalies sur les compteurs des clients et qui affichent des consommations non facturées ou anormalement basses ». L’opération va durer du 1er au 30 septembre prochain. Un mois durant lequel l’EDM promet la clémence à ses clients fraudeurs.

Examens 2015 : Objectif zéro fraude !

Lycée Ba Aminata Diallo, 8 heures. En ouvrant la toute première enveloppe des épreuves du Certificat d’aptitude professionnelle (CAP) ce 1er juin, le ministre de l’à‰ducation nationale, Barthélémy Togo donnait le coup d’envoi des examens de fin d’année scolaire 2014-2015. Pour ce premier examen, 22 485 candidats sont répartis dans 52 centres à  travers le pays. Les préparatifs de ces examens ont commencé depuis des mois, « au début de l’année », précise le directeur d’un établissement de la rive droite de Bamako, qui est également centre d’examen. « Nous préparons les enfants mais aussi l’organisation des épreuves pour éviter d’être dans les mêmes situations que l’an dernier ». En effet, les examens de juin 2014 ont traumatisé le monde scolaire. Ils se sont déroulés dans des conditions extrêmement difficiles, tant pour les candidats, qui sont restés en salle parfois jusqu’à  minuit, que pour les organisateurs qui ne savaient plus o๠donner de la tête. Fuite des sujets, fraude massive et tricherie flagrante, corruption, toutes les tares du système sont apparues au grand jour. Le 11 juin 2014, lors d’une visite de terrain, la commission éducation de l’Assemblée nationale affirmait avoir eu la preuve que des sujets du baccalauréat se vendaient à  400 000 Francs CFA en gros et 3 000 Francs CFA au détail. La commission a pu acheter celui de philosophie et des numéros de téléphone lui ont été donnés pour avoir ceux des autres disciplines. Tollé, arrestations, interpellation de la ministre Togola Jacqueline Nana à  l’Assemblée nationale… Une chose est sûre : la prise de conscience a été nationale. Eviter la fraude massive de 2014 Et à  en croire le chef de cabinet du ministère de l’à‰ducation nationale, « les choses ont changé. Il y a eu la relecture de nombreux textes, pour moraliser davantage la gestion des examens ». Le ministre a, après cet exercice, rencontré tous ceux qui étaient concernés, au niveau central comme local, pour demander une application correcte de ces textes, pour que « si quelqu’un est en faute, il soit sanctionné », précise Mohamed Sokona. Plus question de se contenter des rapports annonçant que tout va bien, les autorités ont effectué plusieurs visites sur le terrain pour se rendre compte des dispositions mises en place, afin d’éviter les surprises de dernière minute, mais également pour s’assurer que les nouveaux textes étaient partagés avec tous les acteurs. Les gouverneurs de région, les directeurs d’académie, les centres d’examen ont également reçu la visite du ministre Togo qui a rappelé chacun à  ses responsabilités, dans un système o๠la gestion des examens est décentralisée. « En somme, les dispositions prises se résument en quatre points : l’information sur les textes, la sensibilisation afin que chacun soit conscient de son rôle, la moralisation et l’application correcte des textes », résume M. Sokona. Parmi ces textes, il y a eu par exemple, les décisions pour le choix des centres d’examen dont certains n’étaient pas appropriés, comme ceux situés dans des marchés. Il y a eu également un travail sur le choix des agents en charge de la surveillance, de la correction et du secrétariat. La police de surveillance et le règlement des examens n’étaient pas appliqués. Par exemple, le téléphone et les documents sont interdits dans les salles et pourtant les enfants les apportent avec eux. « Tout cela ne sera plus toléré, la loi sera appliquée avec la dernière rigueur », car tous les partenaires et acteurs sont informés, des campagnes de sensibilisation ayant eu lieu il y a plus d’un mois à  l’endroit des élèves et des parents. Les Comités de gestion scolaire et les structures AEEM dans les établissements ont été mis à  contribution pour que l’information passe : objectif « zéro fraude » pour les examens de 2015. Du côté du Centre national des examens et concours (CNEC), on est optimiste quand à  l’atteinte de ce résultat. « Nous avons tiré les leçons du passé », assure son directeur, Mohamed Maà¯ga, nommé il y a quelques mois. « Nous avons mis en place un système qui nous permet d’être informés quasiment en temps réel de toutes les situations sur le terrain. Cela nous permettra de mieux gérer les problèmes éventuels» explique-t-il. Autre nouveauté, pour éviter les fraudes, les enfants n’auront pas le droit de quitter les salles avec le sujet avant la fin de l’épreuve, ceci afin que des corrigés ne parviennent pas à  ceux qui composent encore. « Tolérance zéro » Le 25 juin 2014, le ministre de l’à‰ducation de l’époque Mme Togola annonçait aux députés qui l’interpellait, avoir en sa possession « un ordinateur saisi chez les fraudeurs (au DEF et Bac, ndlr). Vous pouvez voir ce qui est dedans, il y a des faux diplômes. J’ai avec moi une longue liste des élèves admis au Bac et DEF avant même la proclamation des résultats !» Fini les faux admis assure le directeur du CNEC. On précise du côté du cabinet que « les résultats des examens ne sont définitifs qu’après deux mois, par décision administrative prise par le gouverneur pour le DEF et par le ministre pour le Bac ». Pendant ces deux mois, il peut y avoir des réclamations, soit pour rétablir un admis dans ses droits, soit pour recaler un « faux-admis », s’il est prouvé qu’il a fraudé ou triché. Les fruits du travail fait en amont sont déjà  visibles sur le terrain. Modibo Kéà¯ta, directeur adjoint de l’académie d’enseignement de Kita, chef du centre d’examen du CAP à  l’Ecole centrale pour l’industrie, le commerce et l’administration (ECICA), témoigne que les « candidats sont très consciencieux. Ils sont arrivés à  l’heure, ont respecté toutes les consignes. C’’est satisfaisant ». Il relève cependant un problème au niveau des surveillants qui ne semblent pas très engagés pour l’atteinte de l’objectif assigné. l’un de ceux du centre a même été renvoyé chez lui dès ce lundi pour avoir aidé des candidats. Tolérance zéro donc pour tous les contrevenants. Une rigueur que tous espèrent voir continuer pour la réussite du DEF qui a débuté le 3 juin et pour le Baccalauréat ainsi que le Brevet de technicien qui doivent se tenir la semaine prochaine. Comme l’a dit le chef de cabinet Sokona, il y va de la responsabilité de tous pour avoir des examens sans fraude ni triche. « l’à‰tat a fait l’essentiel, le reste dépend de la bonne volonté de tous ».

Orange-Mali met la main sur un réseau de fraude à Bamako

Dans le cadre de la lutte contre la délinquance économique dans le domaine de la télécommunication, la Brigade d’Intervention Judiciaire (BIJ) avec le soutien hautement technique d’Orange Mali a démantelé avant-hier soir un réseau de fraude sur les communications mobiles en provenance de l’International. C’’est à  l’issue d’investigations minutieuses depuis plusieurs mois que la BIJ sous le commandement de l’inspecteur divisionnaire Papa Manbi Keà¯ta et avec l’aide technique d’Orange Mali que ces délinquants ont été arrêtés et placés en garde à  vue. Dans les faits, cette pratique frauduleuse est l’œuvre d’un jeune homme camerounais résidant aux USA. Il est entré en contact avec les frères Touré, tous deux diplômés sans emplois, gérants de Cyber café, à  qui, il proposa d’établir une sorte de cabine de télécommunication à  un prix nettement bas pour tout appel à  l’international. Cette pratique à  la fois ingénieuse et criminelle est possible à  l’aide d’un box appelé le bypass téléphonique connu également sous le nom de SIMBOX doté de 32 ports carte SIM. Les puces Orange ainsi insérées dans le bypass, les appels à  l’international sont émis comme si C’’était des appels locaux. Ainsi, le Camerounais, cerveau de la bande empoche le capital sensé revenir de droit à  Orange Mali et au Trésor public malien. Les frères Touré quant à  eux n’en sortent pas bredouille car ils perçoivent la modique somme de 200 000 Fcfa par mois si l’on sait à  combien est estimé une opération criminelle d’une telle envergure. La BIJ à  travers la division Cyber criminalité promet de rentrer en contact avec Interpol pour traquer le cerveau de la bande aux USA. Le début d’une traque contre la cybercriminalité Le Mali à  l’instar des pays de la sous-région tels que la Côte d’Ivoire et le Sénégal est à  ses débuts en matière de cybercriminalité. La preuve en est que la division de lutte contre cette infraction existe seulement deux mois. Toutefois, il est à  rappeler qu’au 21è siècle toutes les traces sont suivies via internet de telle sorte qu’aucune pratique illégale comme la fraude sur les communications ne peut passer inaperçue, a confié Papa Manbi Keà¯ta. En d’autres termes, d’autres réseaux de fraude font actuellement objet d’une piste d’investigation. C’’est dire que tout n’est que question de temps avant que ceux-ci ne soient mis aux arrêts.

Mme Togola: « Le département a démantelé un réseau de fraude »

Répondant à  l’interpellation du député Brehima Beridogo,Mme Togola Jacqueline Nana Traoré, ministre de l’éducation, est encore une fois revenue sur les examens de fin d’année qui ont soulevé le tollé à  cause des fraudes et soupçons de fraude qui les ont émaillé. A l’Assemblée Nationale ce mardi, les honorables ont tenu à  revenir sur l’affaire afin d’être informés des suites. « C’’est un devoir pour l’Assemblée Nationale de vous demander des explications », a introduit l’élu du parti Parena de Kadiolo. Le député de l’opposition s’est dit être dans l’obligation d’interpeller le ministre non pas pour la vilipender mais lui poser des questions et lui faire des propositions pour construire, pour améliorer la gestion de l’école malienne. l’interpellation du député était ainsi scindée à  deux parties. La première partie portait sur la persistance voir l’aggravation des pratiques anciennes. La deuxième, sur la proposition pour une gestion saine du ministère de l’éducation nationale. Pas de fuite mais des fraudes Lors de la première partie concernant les fuites lors des examens du DEF et du Baccalauréat, le député de Kadiolo a rappelé que lors du débat sur la motion de censure le 18 juin dernier le Premier ministre Moussa Mara avait déclaré qu’il n y avait pas eu de fuite de sujets de baccalauréat. Le lendemain, dans une communication du Conseil des ministres, le gouvernement confirmait que la sincérité des examens n’est pas remise en cause par une situation dont les effets ont pu être circonscrits. « Madame le ministre, lors de sa visite de terrain le 11 juin, la commission éducation a eu la preuve qu’il y a eu fuite des sujets du baccalauréat et ils se vendaient en gros à  400 000 Francs et au détail 3000fcfa le sujet. La commission a pu acheter celui de philosophie et des numéros de téléphone lui ont été donnés pour avoir ceux des autres disciplines » affirme pourtant le député Beridogo. Poursuivant, l’honorable Béridogo universitaire de son état a rappelé que cette année les élèves ont traité des sujets d’examens à  20 heures quand d’autres les avaient traités au moins six heures plus tôt. Au regard de cet examen chaotique l’honorable propose une reprise de l’examen comme cela est déjà  arrivé par le passé. « En 1969, il y a eu des fuites de sujet de DEF à  Bamako. Les épreuves ont été reprises et il y eu ensuite un procès retentissant. Mme le ministre , il serait plus sage de faire la même chose en 2014, reprendre les examens du DEF et du Baccalauréat à  Bamako » propose–t-il. Quelle crédibilité pour cet examen dans la mesure o๠les bacheliers malienne de cette année ne pourront pas s’inscrire dans les universités étrangères, demande–t-il. Qu’est ce qui a conduit à  cette catastrophe ? Cadres du ministère et réseaux mafieux En réponse Mme Togola insiste sur le fait « qu’il n’y a pas eu de fuite au bac, mais des fraudes ». Expliquant pourquoi certains cadres de son département ont été relevés, la ministre expliquera qu’elle a du prendre des décisions courageuses afin de « s’attaquer à  la mafia, ce que ses prédécesseurs n’avaient pas fait ». Selon le ministre , certains cadres l’éducation chargés d’organiser les examens sont promoteurs des écoles privés. Pour garantir des taux élevés de réussite dans lesdits établissements, « c’était donc bonjour les fraudes, les fuites ». Mme le ministre a rassuré le député qu’une décision est en cours pour la réaffectation de ces cadres qui ont été tous relevés. L’enquête en cours a d’ailleurs également permis d’arrêter des membres de ce réseau. « Je vous apprends honorable Béridogo qu’hier, alors que je recevais la nouvelle de mon interpellation à  10 heures ce matin, le département a démantelé un grand réseau qui s’était spécialisé dans le trafic de faux diplôme du DEF et BAC et faisait passer les candidats au BAC moyennant la somme de 350.000 FCFA, les auteurs sont au frais. Vous avez la primeur de l’information. J’ai ici un ordinateur saisi sur les fraudeurs, vous pouvez voir ce qui est dedans, il y a des faux diplômes. J’ai avec moi une longue liste des élèves admis au Bac et DEF avant même la proclamation des résultats ». Par ailleurs, Mme le ministre a répondu favorablement à  l’honorable Beridogo sur sa préoccupation des écoles communautaires o๠élèves et enseignants sont dans des conditions misérables. « Nous sommes entrain de transformer les écoles communautaires en publique à  un rythme de 20% » dira le ministre de l’éducation. A la fin de la séance d’interpellation, l’honorable a remercié le ministre et a demandé à  ses collègues de l’accompagner pour redonner l’école malienne sa valeur d’antan.

Dis-moi quel Bac tu as …

Depuis plusieurs années déjà , le Mali a l’un des taux de réussite au baccalauréat les plus bas de la sous-région. Avec un pourcentage de 12, 36% en 2012 et 13, 02 % en 2013, le baccalauréat est-il devenu plus difficile? Que non, du moins semble-t-il… C’’est plutôt que ces chiffres reflètent le niveau réel des candidats. Alors, la parade a été trouvée: acquérir coûte que coûte les sujets et les (ou les faire) traiter et déverser tout cela sur la feuille le jour de l’épreuve. Succès assuré. En attendant, notre bac perd sa valeur, mais cela, personne, en tout cas pas les premiers concernés, ne semble s’en soucier. Il y a à  peine une semaine, le pays entier s’indignait devant la fraude massive à  l’examen du DEF. Des sujets d’un examen national qui se vendaient comme des petits pains dans les cybercafés de la capitale malienne. Tous appellent à  la sanction. Le ministre de l’à‰ducation annonce des décisions, des têtes tombent… Une solution pour calmer le jeu et non une solution pour résoudre le fléau. Et voilà  que ce matin encore, le baccalauréat commence sous les pires auspices. Des heures de retard pour les épreuves, des candidats paniqués, peu d’informations… ou plutôt une information: le bac a (aussi) fuité! Obligation pour les autorités de l’école de reprendre les sujets préparés et d’en proposer nuitamment de nouveau. Et les questions demeurent. De quel niveau de responsabilités émanent ces fuites? Un simple parent d’élève peut-il se procurer ces sujets? Ou ce sont les promoteurs qui se procurent les sujets? Qui leur procure ces sujets? La faute au ministère? Tout le monde est concerné, serait-on tenter de répondre. Car, à  tous les niveaux, chacun joue une note dans cette cacophonie qu’est notre système éducatif aujourd’hui. Des promoteurs pour attire encore plus d’élèves dans leur établissement s’adonnent à  toutes sortes de pratiques. Des parents d’élèves qui veulent des bacheliers à  tout prix, sont prêts à  mettre la main à  la poche. Les surveillants avec des revenus “minables” vendent leur dignité en fermant les yeux pour une bouchée de pain. Des élèves sans aucune fierté dans l’accomplissement du travail bien fait, réclament même les sujets déjà  traités. Le CEPE ayant été supprimé du système éducatif malien, le diplôme d’études fondamentales est donc le premier diplôme, et s’il est acquis par la tricherie, imaginons quel genre de citoyens seront formés. Le problème est trop sérieux pour qu’on le laisse aux mains du seul ministère de l’à‰ducation nationale. Le gouvernement du Mali se doit de prendre des mesures drastiques pour rendre à  l’éducation malienne ces lettres de noblesse. Lutter contre la corruption doit commencer par l’éducation car C’’est dans ses laboratoires que nous façonnons le Malien de demain. Comme le dit Thomas Sankara dans l’un de ses discours “Est-ce que vous voulez que nous maintenions dans notre administration des fonctionnaires pourris, Non, alors il faut les chasser, nous les chasserons…”. Si nos dirigeants pouvaient faire de ces phrases leur cheval de bataille, nous aurions une administration saine, des fonctionnaires dignes et des élèves studieux, donc des examens sans fraude.

Scrutin J-4 : Attention aux rumeurs de fraude…

Après la sortie médiatique de Tiébilé Dramé, sur les risques d’une élection précipitée, des craintes d’une fraude massive agitent le landernau politique et social. A l’issue d’une conférence de presse organisée par le FDR, le front pour la Sauvegarde de la démocratie et la République, le 23 juillet, des responsables politiques ont appelé à  la prudence et clament avoir des documents en leurs possessions qui attestent de la préparation d’une fraude massive pour faire passer un candidat dès le premier tour. Ainsi, 1 900 000 cartes NINA sans photo seraient en possession de l’Administration territoriale et pourraient être utilisées pour orchestrer un bourrage des urnes, affirme Fatoumata Siré Diakité, de l’APDF et membre du FRD. Plus modéré, Adama Koita, du même front, appelle à  ne pas mélanger politique et religion, faisant référence à  l’implication du Chérif de Nioro dans la danse électorale :  » Depuis quand un marabout peut-il offrir 100 millions de nos francs à  un candidat à  l’élection présidentielle ? Il s’agirait là  d’un investissement c’est sûr… ». Pour calmer le jeu, Iba Ndiaye, premier vice président du FDR, dira que leur devoir était d’avertir l’opinion… Des préoccupations sur lesquelles, on observe un silence des autorités déterminées à  aller coûte que coûte aux élections. Nul n’ignore cependant que la distribution des cartes NINA a connu des péripéties, certains citoyens se retrouvant aujourd’hui sans cartes, d’autres avec deux cartes, ou encore d’autres absents du fichier RAVEC, bref, un processus électoral compliqué, soumis aux impératifs du temps et dont sera privé une partie de la population et des réfugiés déplacés à  Bamako ou dans les pays voisins. Ailleurs, sur les sites de campagne, les mêmes rumeurs faisant état d’une fraude à  venir, sèment la confusion dans certains esprits agités. Qui clament qu’il y aura descente dans les rues en cas d’élections volées. Enfin, dans quoi nage t-on ? Les Maliens ont-ils besoin de contestation à  l’heure actuelle ou de menaces sur un scrutin qui sans aucun doute, sera absolument imparfait ? Que des candidats annoncent publiquement que la fraude est en préparation, chiffres à  l’appui, n’est-il pas de nature à  faire monter la tension, tout comme la sortie médiatique d’un FDR qui ne veut pas être évincé du jeu politique. Entre la raison et la déraison, il n’y a qu’un pas, que des politiciens avides de pouvoir sont prêts à  franchir allègrement. Du reste, nous autres observateurs, avec ceux déployés par la communauté internationale au Mali, tâcherons d’observer comme il se doit ce scrutin, et d’en rendre compte fidèlement, sans appeler à  la haine ou à  la contestation. Il est primordial pour l’intérêt du Mali et des Maliens de sortir de la transition de manière apaisée. Le verdict des urnes parlera.

Côte d’Ivoire : Enquête ouverte sur le ministre de l’intérieur

Ces derniers temps, la presse ivoirienne a multiplié des accusations de fraude à  l’encontre du ministre de l’intérieur, un proche du président de la république. Mr Tagro est accusé de détournement de fonds et de malversations. C’’est donc avec étonnement que les ivoiriens ont appris ce dimanche au journal de la RTI, un communiqué émanant de la présidence de la république. Ordonnance indiquant qu’une enquête sera ouverte contre le ministre de l’intérieur, suite à  la déclaration du président de l’assemblée nationale quelques jours plus tôt. Enquête menée par le procureur de la République l’enquête sur monsieur Tagro sera menée par le procureur de la république de Côte d‘Ivoire. Le ministre serait impliqué dans un certain nombre d’affaires qui restent assez floues. Entre autres, le recrutement xénophobe à  l’école nationale de police, communément appelé le céphonisme par les ivoiriens. Cette pratique qui o๠l’on a tendance à  favoriser une personne de la même ethnie que soi au détriment d’une autre, quelques soient ses talents. Il faut dire qu’elle est assez courante dans la sous-région ouest-africaine, et encore plus visible et courante au pays d’Houphouà«t Boigny. Il est aussi suspecté d’un détournement de 10 milliards de FCFA lui ayant été versés par la société française SAGEM, impliqué dans l’identification des électeurs. A cela s’ajoute cet autre détournement de la somme octroyée par l’Etat, lors des trois derniers pèlerinages de musulmans ivoiriens à  la Mecque. La liste se rallonge avec également le détournement de l’argent destiné aux victimes du Probo-Koala, versés par la société responsable Trafigura. Le procureur de la république a un mois pour clarifier cette situation qui jette le discrédit sur Désiré Tagro, fidèle de Laurent Gbagbo. Notons qu’il fut le porte-parole de Gbagbo lors de la précédente crise politique et sociale qui avait plongée le pays dans le chaos, puis négociateur de la présidence pour l’accord de Ouagadougou. Qui veut la peau de Tagro ? Vu la proximité, la complicité et les bonnes relations entre les deux hommes, C’’est avec une surprise général que les ivoiriens ont accueilli le geste de leur président. Même si Désiré Tagro n’est pas suspendu de ses fonctions de ministres, l’enquête sur lui en fait parler plus d’un. En Côte d’ivoire, une enquête sur un ministre en exercice ne peut être menée que par la haute cour de justice. Cependant, cette fois ci, le chef de l’Etat a demandé au procureur de la république de s’en occuper. l’on serait tenté de se demander si Koudou (surnom de Gbagbo) ne voudrait à  travers cet acte, sacrifier son acolyte de tout le temps. Certains observateurs ivoiriens estiment que l’affaire n’est qu’une ruse de l’homme pour montrer sa bonne gouvernance et pour l’occasion, éloigner tout soupçon de fraude à  l’encontre de son ministre. Néanmoins, ils n’écartent pas l’hypothèse selon laquelle, C’’est une manière de faire tomber des têtes. Ainsi, si l’on suit cette logique, le prochain sur la liste devrait vraisemblablement être le premier ministre et chef des ex-rebelles des forces nouvelles, Soro Guillaume. Précisons que dans le communiqué faisant état de l’ouverture de l’enquête sur Tagro, il est dit que « Désiré Tagro a-t-il perçu seul ou avec autrui, notamment le Premier ministre, la somme de 10 milliards de francs CFA ?». La suite de cette affaire sera connue pendant le mois de juillet prochain et l’on verra s’il s’agit juste d’une mise en scène ou d’une véritable division au sein du pouvoir ivoirien.

La victoire de Moussa Mara annulée par la Cour suprême

Les causes de l’annulation de ces élections Selon de sources concordantes, ce sont les partis du Rassemblement Pour le Mali (RPM) et une liste indépendante soutenue par le Mouvement citoyen qui ont introduit des requêtes auprès du tribunal administratif de Bamako aux fins d’annuler les élections dans cette commune pour fraudes massives liées notamment au fait que des électeurs n’avaient pas leurs noms sur la liste électorale. Les demandeurs de la requête ont été suivis par le juge qui a purement et simplement annulé les élections en commune IV du District de Bamako. C’’était un jeudi 30 juillet 2009. Mécontentement dans le camp Mara Mécontents de cette décision de justice, les partisans de Moussa Mara avaient demandé un recours auprès de la Section administrative de la Cour Suprême. Et avaient eu gain de cause pour annuler la première décision de ce tribunal administratif. C’’est donc la cour suprême qui a statué à  nouveau sur la requête du parti RPM, aidé par les partis politiques. En conclusion, la cour aurait constaté des irrégularités électorales en commune IV. Cela qui veut dire que si les choses s’étaient passées normalement, Moussa Mara ne devait pas prendre part au scrutin du 26 Avril. En bref, ces élections n’ont pas été transparentes d’o๠l’annulation de la victoire du jeune maire de la commune IV. La grogne de la jeunesse en commune IV « Sans Moussa Mara, pas de maire en commune IV ! » martèlent les jeunes du camp Mara et que nous avons rencontré au quartier Général de Moussa Mara à  Hamdallaye ce matin. Déçus et désespérés, les jeunes sont en colère après avoir appris cette annulation. Abdoulaye Sidibé, l’un des jeunes espère que Mara va remporter la victoire lors de la nouvelle élection. Ils (femmes et jeunes) sont nombreux à  penser que Mara a été victime d’une injustice arguant qu’au Mali, les élections n’ont jamais été transparentes. Du côté des requérants, on espère qu’il n’en sera rien et que de nouvelles élections auront lieu et pourraient permettre au RPM d’IBK et à  ses alliés politiques de reprendre leur fauteuil de maire. A signaler que le jeune maire et son équipe avaient commencé à  poser des actes dans la commune IV et plusieurs initiatives telles que l’instauration des tenues scolaires, la fermeture des chambres de passes, la relance de l’emploi dans la commune etc.

Education : quel avenir pour l’école malienne ?

Entachée de grèves incessantes, tant au niveau des professeurs que des étudiants eux mêmes, l’université du mali créée en 1996, est de plus en plus malade. Le niveau d’étude a beaucoup baissé depuis sa création. Les étudiants s’expriment de plus en plus mal en français. Ils refusent même de s’exprimer dans cette langue de Molière de peur de tremper dans le ridicule. à‰tudiants fraudeurs Est-ce cela qui pousse certains à  recourir à  la fraude lors des examens de fin de cycle ? Ils passent toute l’année scolaire à  vagabonder, à  s’assoir dans les grins et la journée à  faire du thé. Pire, au menu des discussions, les filles ont fait ceci, les garçons ont fait cela… Et blablabla. Les examens arrivés, ils courent de gauche à  droite pour chercher le moyen de tricher dans la salle d’examen. Quand on sait que les salles recueillent à  peu près 500 étudiants, pour 5 surveillants. Ils s’entassent presque tous par derrière afin de mieux cacher leurs ‘‘diables », c’est-à -dire cahiers ou feuilles comportant les cours pensant que les profs n’y verront rien dans leurs combines. C’’est dans ce contexte que lundi dernier, au début des examens à  la faculté des lettres, langues, arts et sciences humaines (FLASH), une dizaine d’étudiants ont été pris en flagrant délit de fraude. Certains avaient leurs cours sous les tables, d’autres des feuilles sur lesquelles se trouvaient une partie des leçons. Ils seront donc trainés en conseil de discipline du rectorat. La peine minimale est la suspension d’une année. Et l’année prochaine, ils seront privés de bourses, d’inscriptions et redoubleront la classe à  la rentrée qui suivra l’année de suspension. Malgré ces risques, les étudiants restent intraitables.v D’autre part, certains refusent de rentrer en salle. Ils restent dehors et reçoivent les sujets par sms. Oui, par sms envoyé par un complice en classe. Ce dernier subtilisera quelques feuilles d’examens pendant un moment d’inattention des surveillants. Il sortira pour aller aux toilettes o๠il les déposera. Les autres viendront les récupérer plus tard. Ainsi, ils traitent les sujets dehors et attendent la fin des épreuves pour déposer les feuilles. Ce moment là  correspondra à  un cafouillage total. Tout le monde voulant impérativement déposer sa feuille au plus vite. Mais, comme le dit un dicton « 364 jours pour le voleur, mais un seul jour pour le propriétaire. » C’’est ainsi qu’au 2e jour des examens, un étudiant qui, remarqué depuis la veille par les surveillants, a été pris lors des dépôts des copies. Après une longue prise de bec avec le professeur l’ayant démasqué, il a écopé d’une fraude. Rappelons que chaque année, C’’est le même scénario qui se répète lors des examens de fin d’année. Le quart des étudiants de la FLASH, fraude. Ce qui est déplorable quand on sait que ce sont les futurs cadres du pays qui sont censés sortir de ces facultés. l’école malienne va de mal en pis. Personne ne fait rien pour trouver une solution à  ce problème. Des forums et des rencontres sont régulièrement organisés afin de discuter des problèmes de l’école, mais cela ne sert à  rien. Dans ce cas là , que faire pour sortir de cette impasse? La question reste posée !