Faculté des Lettres : un système de fraude à l’inscription détecté

À la Faculté des Lettres, des langues et des sciences du langage, sur un total de 12 655 étudiants enregistrés au titre de l’année universitaire 2020 – 2021, environ 5 128 ont été consignés sur les listes d’inscription sans dossier. Selon les responsables de cette faculté, ces étudiants ont utilisé un système de fraude leur permettant d’obtenir un faux bulletin de paiement s frais d’inscription.

Suite à de nombreuses anomalies constatées sur les listes des étudiants de la Faculté des Lettres, des langues et des sciences du langage au titre de l’année 2020 – 2021, le Rectorat de cette université a mis en place une Commission ad hoc de vérification et de contrôle, sous la supervision du Décanat de ladite faculté. Après une première phase d’audit, la commission a découvert un système de fraude grâce auquel de nombreux étudiants se sont présentés avec un faux bulletin de paiement des frais d’inscription.

« On s’est rendu compte que sur plus de 12 000 étudiants enregistrés, il n’y en avait qu’environ 7 000 qui avaient des dossiers physiques au niveau de la scolarité. Et il y avait 300 dossiers qui n’étaient pas pris en compte », explique le Doyen de la Faculté, le Pr Mohamed Minkailou.

La commission a aussi décelé, selon lui, de nombreux étudiants professionnels qui se sont inscrits en payant 5 000 francs au lieu des 50 000 francs CFA exigés par les textes. Il ajoute que les premiers éléments de l’enquête interne laissent penser à une collusion entre certains membres de l’AEEM et du service de scolarité.

« Des étudiants nous ont expliqué que des éléments de l’AEEM sont impliqués dans ces inscriptions frauduleuses et qu’il y a quelqu’un sur la colline qui semble être le cerveau. Il est certainement de connivence avec des agents de la scolarité », estime le Pr Minkailou.

Face à cette situation, un Conseil des professeurs de la faculté s’est tenu le 16 février dernier pour dégager des pistes de solutions. Il a été décidé de transférer un agent de la scolarité pour le placer ailleurs et un autre, après avoir été suspendu une première fois, a été renvoyé. Concernant les 5 000 étudiants non inscrits, le Conseil, « après examen minutieux de la situation, a décidé de ne pas les jeter à la rue et de leur donner une chance de régulariser leur situation », confie le Doyen.

800 d’entre eux ont pu être diligemment pris en charge, dans le cadre d’une opération d’inscription exclusivement initiée à cet effet et qui se poursuit jusqu’au vendredi 17 mars 2023.

Niger :Tandja réclame la clémence de la junte

L’ancien président nigérien Mamadou Tandja, en résidence surveillée depuis le coup d’Etat du 18 février dernier, demande la clémence du Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD). Dans un courrier dactylographié daté du 22 juillet et que RFI a pu se procurer, Mamadou Tandja se désolidarise par ailleurs de la plainte pour détention arbitraire, déposée par sa famille devant la Cour de justice de la CEDEAO. La publication par RFI des lettres de l’ex-chef d’Etat est dans toutes les conversations à  Niamey. l’annonce de l’existence de deux lettres signées par l’ancien président Tandja Mamadou a fait l’effet d’une bombe à  Niamey dans les bus, les taxis, les marchés et les bureaux. Ces deux lettres de clémence sont au centre de toutes les conversations. Une véritable surprise : les plus curieux vont jusqu’à  naviguer sur le net pour parcourir l’intégralité des deux documents avant de les photocopier et les distribuer à  des amis. Dans leur grande majorité, les Niameyens ne reconnaissent plus Tandja Mamadou à  travers ces écrits et les avis divergent. Beaucoup s’interrogent sur l’authenticité de ces signatures. Une source au ministère de l‘Intérieur précise qu’il n’y a aucune ambiguà¯té là -dessus. D’anciens collaborateurs de Tandja Mamadou confirment également les deux signatures. Pour ce qui est des réactions, pour l’instant, C’’est le silence radio dans sa formation politique le MNSD-Nasara. Il en est de même au sein de sa famille. « Mais la boucle est bouclée », écrit l’hebdomadaire Le Canard déchaà®né. Dans sa parution du 26 juillet 2010, le journal se demande : « Dans quel pays du monde sommes-nous, o๠Tandja Mamadou appelle à  la clémence ». Et le journal de conclure qu’aujourd’hui : « C’’est le chasseur qui est chassé par la biche ».

Kadiatou Konaré :  » La littérature malienne ne me fait plus rêver « 

L’amour du livre Après la création de la maison d’édition : «Â Cauris » en 2001, celle qu’on appelle affectueusement «Â Atou », se bat sur tous les fronts pour rehausser l’image de la femme. C’’est ainsi qu’entourée de femmes convaincues et pleinement engagées pour la cause féminine, elle a réussi à  monter une association dénommée «Â Image au Féminin ». Très courtoise et affable, Atou est ouverte et reste très à  l’aise avec tous ceux qui l’approchent (même pour la toute première fois), et n’hésitent pas à  partager ses convictions avec eux. Elle reconnaà®t être née dans le livre, d’o๠son choix d’être éditrice. Né d’un père homme politique et d’une mère historienne, Kadiatou Konaré a choisi d’emboà®ter le pas aux siens en se positionnant autrement. Aujourd’hui, elle est l’une des grandes figures du monde des lettres Maliens. Du livre à  l’édition Son idée de créer une maison d’édition n‘était pas évidente au départ. La création de Cauris édition est le fruit d’un hasard, raconte t-elle. «Â Je suis tombéE dans l’édition, mais bien avant, je suis tombée dans le livre et j’ai grandi avec. Et tout mon parcours, qu’il soit familial ou scolaire, m’a orienté vers le livre ». Sa toute première œuvre éditée est intitulée : «Â le Mali de talents ». «Â Il y a une petite dizaine d’année, J’ai eu l’idée de faire un livre sur le Mali, mon pays. Au moment ou J’avais beaucoup avancé dans la concrétisation du projet, mon éditeur (un français) m’a opposé son incapacité de parachever le travail. Alors, l’idée m’est toute suite venue de créer moi-même une structure pour le faire. Voilà  comment est né Cauris édition ». Je ne pouvais pas abandonner le projet, vu que J’avais énormément avancé dans sa matérialisation, après avoir engagé une équipe sur le terrain… ». Ainsi, juste après la publication du «Â Mali de talents » en 2001, l’éditrice s’est convaincue de la nécessité de pérenniser la structure, en la mettant au service des œuvres littéraires tous azimut. «Â Editer signifiait pour moi de rendre hommage au livre ». Autant Kadiatou Konaré exerce dans le livre, autant elle fait une large ouverture sur tout ce qui a trait à  l’identité de l’Afrique et du monde. « Dans tout ce que Cauris Edition a eu à  publier, très peu de place était accordé à  la littérature ». l’édition est une chaà®ne de métiers, dans laquelle se côtoient écrivains (ou auteurs), dessinateurs, imprimeurs, photographes, ceux qui font les maquettes, les agents commerciaux… Tout cela reste, bien sur, coordonné par un chef d’orchestre, l’éditeur. Créer des liens entre l’Afrique et le monde, à  travers Cauris Editions l’une des missions que s’est assignée « Cauris édition », C’’est d’être un pont entre le Mali et l’extérieur, entre l’Afrique et le reste du monde. « Cauris édition se veut une passerelle ». En plus de la littérature, Cauris Edition s’investit dans la publication d’autres d’œuvres : les essais, les guides touristiques, bref, tout ce qui contribue à  parler du continent africain ». Par ailleurs, elle reconnaà®t que le Mali est un grand pays de lettres Pour avoir produit des sommités dans le domaine tels que Seydou Badian, Amadou Ampathé Bah, Massa Makan Diabaté… Pour Kadiatou Dramé Cauris Edition se veut un instrument au service de tous. l’éditrice pense qu’on ne peut pas parler d’œuvres littéraires sans prendre en compte les besoins du lectorat.  » Le lectorat malien est entrain de rompre avec les œuvres littéraires, pour des raisons dues certainement au manque de créativité en la matière  » Manque de créativité littéraire Se démarquant de toute forme de jugement, Kadiatou Konaré pose un constat amer sur la littérature de son pays : « La littérature de mon pays ne me fait pas tant rêver. J’en suis frustrée. Car, en réalité, je voudrais autre chose en terme de créativité, d’innovation ». Elle reconnait cependant qu’il est important pour les maliens de lire ce qui est produit à  l’échelle nationale, car C’’est en cela que s’affirme l’identité culturelle. Quant aux frustrations, Kadiatou Konaré dira qu’elles sont d’abord intellectuelles, ensuite matérielles et financières. « Faire des livres, demande énormément de moyens financiers, et malheureusement, C’’est un métier ou la rentabilité n’est pas aussi réelle et évidente. Cauris et le cinquantenaire La structure entend marquer le Cinquantenaire du Mali par des écrits. « Nous projetons de consigner dans des ouvrages les faits marquants du Mali indépendant. Cela me semble urgent. Car l’on ne saurait passer sous silence les 50 ans du Mali ». Des projets de livre sur les grands témoins du cinquantenaire, un dictionnaire du cinquantenaire, les hommes et les femmes qui ont fait le cinquantenaire, des bibliographies sur les pères de l’indépendance, à  savoir Modibo Keita, Mamadou Konaté…sont entre autre projets de « Cauris Editions ». Une maison à  soutenir.

Magouilles à la FLASH : les étudiants crient au ras-le-bol

Créée en 1996, la FLASH était jusqu’en 2002 considérée comme la faculté la plus prisée pour les étudiants des séries littéraires. Au début, les bourses des étudiants étaient payées régulièrement. Il existe deux sortes de bourses : La bourse entière qui s’élève à  26520 FCFA/mois et la demi-bourse allouée pour neuf mois. Avant ces bourses, les étudiants bénéficiaient du trousseau d’enciron 38000 FCFA et octroyée en début d’année pour l’achat des fournitures scolaires. Parfois, les étudiants peuvent attendre jusqu’ à  quatre mois sans toucher à  leurs trousseaux. Avec plus de 16.000 étudiants pour l’année scolaire 2008/2009, la FLASH vit sa pire année en matière de délivrance des bourses. Ce n’est qu’en début mai, que les étudiants des DEUG I et II, ont pu avoir leur argent. Ceux de la licence et de la maà®trise, ont commencé à  toucher les leurs à  partir de la mi-juin. La bourse ou la vie: un parcours du combattant La totalité de la somme s’élève à  236.250 FCFA, ajoutée à  la bourse de vacances de 40.000 FCFA. Pour obtenir cet argent, la plupart des étudiants passent la nuit à  l’école en espérant toucher leur argent le lendemain. D’autres passent par des voies plus rapides. Une liste est mise à  la disposition de 30 étudiants tous les jours par un comptable de la fac. Pour ceux qui ont la chance de s’inscrire sur cette fameuse liste, ils n’ont pas besoin de faire la queue comme les autres et sont directement payés par ledit comptable en échange des 5000 FCFA par personne. Il gagne ainsi 150.000 FCFA par jour. Mais , il n’est pas le seul magouilleur dans l’histoire, car certains membres de l’Association des Elèves et Etudiants du Mali (AEEM), font des négociations comme ils disent, à  leur niveau. Ce sont eux qui établissent les fameuses listes sur lesquelles s’inscrivent les étudiants.  » On arrive ainsi à  maintenir l’ordre… » affirme l’un deux. Parfois, ils prennent 2000 FCFA, 3000 FCFA ou 5000 FCFA avec les étudiants. Les affaires se règlent dans le bureau du comptable qui reçoit aussi sa part, donnée par l’AEEM. Même les gardiens de l’école sont dans la combine : à  l’heure o๠les comptables vont en pause déjeuner, certains étudiants les suivent dans leurs bureaux. Ceux chargés de sécuriser la porte d’entrée, réclament alors un droit d’entrée de 1000 FCFA. En clair, C’’est toute l’échelle de l’administration scolaire qui est impliquée. Difficultés des étudiants Les étudiants malienssont continuellement dans le besoin. La plupart d’entre eux viiennent des régions et n’ont pas de proches à  Bamako. Ils payent leur loyer, leur nourriture, leurs fournitures et le transport. Sans bourse, étudier prend alors des allures de lutte pour la survie personnelle. Beaucoup se plaignent de ces pratiques indignes qui salissent l’image de leur fac. Tous les jours, des membres de l’AEEM se disputent avec les autres étudiants à  cause des nouveaux infiltrés. « Ils se mettent en tête qu’ils son responsables de l’école et de l’argent des étudiants», se plaint Mahamadou, étudiant en licence de philosophie. Il est grand temps que les responsables de l’éducation agissent car cette situation n’honore nullement l’université malienne.