Gaz butane : nouvelle hausse des prix

Depuis le 1er juin 2022, le gaz est vendu au prix du marché sans la marge prise par l’Etat. Ce qui a plusieurs conséquences dont la hausse vertigineuse des prix de la bonbonne de gaz.

Selon le directeur général de l’Office national des Produits pétroliers (Onap), Modibo Gourou Diall, la fin de la subvention de l’Etat est justifié par les difficultés financières de l’Etat engendrées par la hausse du prix des produits pétroliers sur le marché international elle-même provoquée par la guerre entre la Russie et l’Ukraine, qui a causé des problèmes d’approvisionnement.

Mais pour le gaz, l’Etat avait de sérieux problèmes a tenir le coût de la subvention dont les arriérées dues au groupement professionnel du gaz sont estimées à plus de 8 milliards de F CFA, selon Oudiary Diawara, ex président du groupement professionnel du gaz et directeur général d’une société importatrice de gaz.

Selon un document daté du 20 mars, le prix du gaz de 6kg, parmi le plus consommé, va passer de 6360 à 8090 FCFA. Avec la subvention de l’Etat, ce gaz était vendu à 2990 FCFA. Ce désengagement de l’Etat, qui vise à alléger son portefeuille engendre une charge supplémentaire sur les ménages en cette période d’envolée générale des prix dont la hausse actuelle n’est pas sans effets sur les autres produits de consommation courante. Le gaz était jusque-là subventionné au Mali pour protéger l’environnement et empêcher la coupe abusive du bois et du charbon de bois. Une politique mise en œuvre sous le président ATT. Selon des données des opérateurs gaziers du pays, la consommation de gaz au Mali est de près de 19 000 tonnes par an.

 

Subventions : une fausse alternative ?

La suspension de la subvention au gaz domestique continue de préoccuper de nombreux consommateurs. À l’instar de ce gaz, les coûts de plusieurs produits alimentaires et pétroliers et de certains services, notamment les transports connaissent des augmentations spectaculaires. Pour certains, ni l’embargo auquel le Mali a été soumis durant six mois, ni la crise en Ukraine ne justifient cette hausse excessive des prix. Pour y remédier, il « faut mettre fin à la spéculation et instaurer la transparence dans la gestion des subventions ».

L’embargo ou la crise en Ukraine ne constituent que des « fausses causes » de la hausse actuelle des prix, estime M. Kassoum Coulibaly, économiste et Président du Think tank Centre Kassoum Coulibaly (CKC). En ce qui concerne l’embargo, levé depuis le 3 juillet, au moment de son entrée en vigueur l’assurance était même donnée concernant l’existence de stocks de sécurité et l’engagement des commerçants à ne pas augmenter les prix. Une série de mesures, dont le respect incombait à des personnes assermentées, avaient aussi été prises. Donc, un mois après la fin de l’embargo, cet argument ne tient plus, soutient-il.

Parlant de la crise en Ukraine, « ce pays n’est pas pourvoyeur de tout ce que nous consommons, le blé étant un produit particulier ». Par exemple, la flambée du prix du  kilogramme de sucre, qui est  passé de 500 francs CFA au mois de mai à 800, voire 1 000 francs par endroits, est le résultat d’une « spéculation commerciale », et même   d’une « fraude commerciale », menée par un certain nombre de commerçants. Il faut donc « démasquer ce réseau » pour mettre fin à cette flambée des prix.

Sauver le pouvoir d’achat

Cette hausse, qui va du simple au double pour certains produits ou services, dont les transports interurbains, affecte indéniablement le pouvoir d’achat. Mais la solution n’est pas le recours systématique aux subventions « irréalistes et irréalisables » qui ne peuvent pas être permanentes, insiste M. Coulibaly. La solution viendra d’abord du consommateur, qui doit se limiter à l’essentiel.

La question du pouvoir d’achat fait directement écho à celle du salaire. Celui-ci correspond-il au coût de la vie ? Pour y répondre, M. Coulibaly suggère une « analyse profonde, à travers des États généraux sur les salaires », pour aboutir à un pouvoir d’achat décent et par conséquent lutter efficacement contre la corruption. Parce que les prix qui grimpent de façon inexpliquée sont un effet de la corruption de certains agents et commerçants, selon lui.

Pour l’économiste, la question des subventions  pose deux problématiques. D’abord l’absence de transparence dans la gestion des subventions, celles-ci ne profitant pas aux citoyens mais à un petit groupe d’opérateurs économiques. L’État doit donc être plus productif en investissant dans des secteurs stratégiques comme l’industrie pharmaceutique et agroalimentaire pour les booster, au lieu de subventionner des produits importés. Des sources alternatives d’énergie doivent aussi être développées et maîtrisées localement afin de moins dépendre des ressources importées.

Gaz butane : extinction des feux ?

s’il est vrai que les ruptures de gaz et autres spéculations étaient décriées par les consommateurs, l’annonce de l’augmentation de son prix pour en assurer un bon approvisionnement ne va pas non plus être applaudie. Surtout à  un moment o๠le charbon de bois coûte les yeux de la tête et que bien des familles ont investi dans la fameuse petite bouteille. En effet, les différentes campagnes pour la substitution du charbon de bois par le gaz butane ont commencé à  porté leurs fruits et bien des ménages y étaient encouragé par le prix somme toute modique de la recharge. Il convient d’ailleurs de noter que C’’est la deuxième fois en un an que le prix augmente. Il est passé de 2000F à  2500F il y a quelques mois, avant d’être fixé à  3500F il y a quelques jours. l’augmentation concerne également la bouteille de 12 kg qui est passée de 9000à  11 000FCFA. Vers le retour en force du charbon Pour Kadiatou Doumbia, C’’est une très mauvaise nouvelle. Son mari est au chômage technique depuis deux mois et C’’est tant bien que mal que les fins de mois sont bouclées. Alors, cette augmentation du prix du gaz tombe plutôt mal. « Nous faisions la cuisine exclusivement au gaz. Mais, a présent, les choses vont changer. On est obligés de retourner au charbon et au bois, le gaz sera juste pour les urgences ». Dans cette grande cour à  Lafiabougou, toutes les femmes sont de son avis. « l’argent de popote n’augmente pas, mais les prix de toutes les denrées augmentent. Le sucre, la viande et maintenant le gaz, C’’est difficile » nous confie une quinquagénaire, mère de 12 enfants. Le pire, C’’est que, dès l’annonce sur les antennes des médias publics de cette hausse, les revendeurs l’ont aussitôt appliquée. Pas question de vendre à  l’ancien prix un stock qui était pourtant là  bien avant la décision. « Si tu n’es pas content, C’’est ton problème, ce n’est pas moi qui ai augmenté les prix », nous rétorque vertement un revendeur de Baco-Djicoroni. Selon le ministère de l’Economie et des finances, l’augmentation du prix de la bouteille de gaz butane vise a pallier la rupture de stock de gaz butane et les divers spéculations qui ont lieu en ces périodes là . Mais au regard du comportement des revendeurs, pour qui certes, le bien-être du consommateur est le cadet des soucis, il est important de surveiller de près l’application strictes des décisions prises. A quand la consommation du gaz malien ? l’autre avantage de cette hausse est l’économie réalisée par l’Etat. Ce dernier a lourdement subventionné les années passées les importations de gaz. La crise économique et les difficultés actuelles sont venues compliquer la mise en œuvre de cette subvention. Cela faisait des mois que les distributeurs se plaignaient de ne pas avoir reçu leur subvention et menaçaient de cesser leur activité. Le Trésor public va pouvoir souffler un tant soit peu. Mais, on peut se demander s’il ne valait pas mieux appuyer les efforts des investisseurs dans le secteur pétrolier qui ont commencé à  exploiter du gaz. En effet, pour beaucoup, il est difficile de comprendre qu’un pays qui produit du gaz soit complètement dépendant des importations au point de devoir imposer des augmentations drastiques pour pouvoir continuer à  ravitailler le marché. En attendant, et comme le dit cette mère de famille dans un soupir « à  l’image de l’or du Mali qui ne brille pas pour nous, le gaz du Mali ne brûle pas pour nous ».

Production de gaz : le Mali intensifie la recherche

l’Etat malien s’est décidé à  accompagner la recherche gazière. En témoigne la rencontre du 14 juin 2012 sur le projet d’exploitation du gaz de Bourakébougou. Ce cadre de concertation a réuni les cadres du secteur minier, les dirigeants de Petroma Sa, les directeurs généraux de l’Autorité pour la prospection de la recherche pétrolière au Mali (AUREP), de la Direction nationale de la géologie et des mines (DNGM), ainsi que des représentants de la Chambre des mines, de EDM SA et d du Ministère du commerce. Au cours de cette réunion, les différentes parties sont convenues sur l’immense intérêt que représente ce projet et ont tout de suite pris les premières dispositions. Tout d’abord, la poursuite de l’évaluation des estimations de réserves, puis l’étude de faisabilité sur l’exploitation de la centrale électrique par alimentation avec de l’hydrogène Les participants ont également proposé d’assurer une meilleure coordination des activités entre l’AUREP et la société Petroma Sa sur les blocs 25 et 17, d’encourager la société pour le développement de la centrale électrique à  hydrogène au Mali dans le but que les principaux acteurs soient suffisamment édifiés sur les avancées de la recherche pétrolière et la problématique de l’alimentation d’une centrale électrique à  l’aide d’hydrogène. Bonne cadence pour un projet novateur Sur le site, les essais de production d’électricité ont commencé avec succès, permettant de produire l’électricité qui alimente le laboratoire, ainsi que d’autres installations annexes sur le site. Vu la continentalité du pays et dans le but d’avoir une utilisation immédiate du gaz localement, Petroma SA a entrepris des essais de production d’électricité en collaboration avec des sociétés canadiennes et américaines, spécialisées dans l’utilisation de l’hydrogène et du méthane pour produire de l’électricité. Ceci explique que Petroma Sa a fait l’acquisition d’un groupe de 35 KVA alimenté par l’hydrogène de Bourakébougou, d’un laboratoire d’analyse du gaz (chromatographe) ainsi qu’un versatile permettant de contrôler le débit et la pression du gaz. l’AUREP a déjà  effectué deux missions de suivi sur la zone du gaz de Bourakébougou ainsi que sur les sites de forages stratigraphiques de Didiéni, et a exhorté le département à  accompagner la société Petroma Sa. Cette découverte est inédite pour le cas de l’hydrogène qui était connu ici depuis 1987 et encourage Petroma Sa dans son projet de mise en place d’une centrale électrique. Elle va permettre à  d’autres sociétés d’investir dans les bassins sédimentaires au sud du Mali. La couverture médiatique faite par Petroma Sa sur la découverte du gaz et son utilisation comme source d’énergie a de nouveau suscité un regain d’intérêts pour l’exploration du gaz et du pétrole au Mali, notamment dans la partie sud du pays.

Gaz butane : L’Etat lâche-t-il les consommateurs ?

Le Gouvernement malien a finalement décidé de réduire sa subvention sur le gaz butane. Conséquence directe, le prix de la bouteille de gaz butane, la plus répandue, est passé de 2000 à  2500 FCFA. On s’attendait en fait plus ou moins à  cette décision depuis plusieurs mois déjà  avec les différents mouvements d’humeur des distributeurs qui n’arrivaient pas à  rentrer dans leurs fonds. Ces derniers avaient en effet des difficultés avec le Gouvernement qui ne reversait pas « à  temps » les montants correspondant au gap entre le prix réel du gaz et son prix de vente au consommateur. Trop cher, la subvention! Depuis plusieurs années et pour favoriser l’abandon de l’utilisation du bois et du charbon de bois pour la cuisine, l’Etat malien subventionne les importations de gaz butane. Bon an mal an, sauf spéculation illégale de la part des revendeurs, la bouteille de gaz était vendue à  1920 FCFA, même si elle coûte réellement deux fois plus cher. La différence est prise en charge par le gouvernement qui la reverse aux importateurs. Or, la politique de promotion du gaz butane a connu un succès qui a dépassé les espérances. Presque chaque famille bamakoise dispose aujourd’hui de son réchaud à  gaz et de nombreuses entreprises se sont lancés dans ce commerce. De 2001 à  2011, la consommation est ainsi passée de 1 500 à  10 000 tonnes. Le problème est que l’Etat n’a plus « les moyens de sa politique ». Les turbulences dans le monde arabe et en particulier les troubles en Libye, selon certaines sources, ont également contribué à  faire flamber le prix du gaz et donc augmenter la subvention étatique pour continuer à  garantir les prix. Par exemple, pour la seule année 2011, sur une prévision budgétaire annuelle de 3 800 000 000 FCFA pour la subvention du gaz butane, l’Etat malien a déjà  atteint plus de 6 000 000 000 F CFA entre au troisième trimestre. La Commission nationale des prix a donc été appelée à  la rescousse par les autorités qui lui ont demandé d’étudier comment réduire cette charge financière. La décision prise la semaine dernière rentre donc dans ce cadre et devrait permettre de continuer à  faire face à  la demande tout en gardant des couts supportables pour l’Etat. La Directrice générale de l’Office nationale des produits pétroliers (Onap), Mme Tapo Touga Nadio, salue cette décision car selon elle, la subvention de l’Etat risquait d’aller à  9 000 000 000 F CFA dans un futur très proche si aucune mesure n’était prise. D’autres solutions sont d’ailleurs à  l’étude pour qu’à  la longue, l’Etat se retire progressivement du schéma de la subvention. Selon la directrice générale de l’Office nationale des produits pétroliers (Onap), cette mesure est loin d’être dissuasive et ne doit en aucun cas aboutir à  une diminution prochaine de la consommation du gaz dans notre pays. C’’est plutôt selon elle, un moyen de responsabiliser les importateurs qui doivent à  présent jouer tout leur rôle afin que les populations soient satisfaites à  travers un ravitaillement correct. l’autre objectif de la mesure d’augmentation du prix est, selon les autorités, la lutte contre la contrebande. Le gaz malien coutant moins cher que sur certains maliens de la sous-région ouest-africaine, nombreux sont les commerçants qui font sortir illégalement d’importantes quantités de gaz privant ainsi le consommateur malien d’un produit devenu de première nécessité.

Gaz domestique : Au prix fort

Habitués aux difficultés d’approvisionnement et à  la spéculation sur le gaz butane, les consommateurs, surtout les bamakois, s’attendaient à  cette situation et espéraient qu’elle intervienne le plus tard possible. Mais, voilà  qu’on y est. Acheter une recharge de gaz domestique relève aujourd’hui du parcours du combattant. Il faut parcourir des kilomètres, faire le tour des revendeurs, pour s’entendre répondre à  chaque fois « gazi bana ! » (il n’y a plus de gaz, en bambara). Et les commerçants de pointer du doigt les opérateurs gaziers qui eux évoquent la crise ivoirienne et leurs problèmes avec l’Etat malien. En effet, le corridor Abidjan-Bamako est en souffrance depuis près de deux mois maintenant. De nombreux chargements de marchandises sont encore bloqués soit au port de la capitale économique ivoirienne soit sur le chemin de Bamako. D’o๠une augmentation des prix de presque tous les produits de première nécessité. Hausse aussitôt répercutée par les autres commerçants quelques soient leurs produits, puisqu’il faut bien qu’eux aussi mangent. l’Office National des Produits Pétroliers(ONAP) prospecte pour trouver d’autres voies comme celle du Ghana. Mais selon operateurs gaziers, les autorités maliennes doivent gérer le problème à  un autre niveau. La plupart d’entre eux connaissent d’énormes difficultés de fonctionnement car toujours en attente de leurs arriérées de subvention de 2010. Il y a quelques semaines, on évoquait une grève des agents sur les sites de remplissages pour expliquer la raréfaction du gaz. Faux, répond un confrère des Echos qui écrit que « les opérateurs gaziers sont contraints à  mettre la clé sous la porte ». l’Etat leur devrait des sommes astronomiques au compte de la subvention du gaz butane domestique. La situation est telle qu’il n’y a pas de gaz sur le marché depuis quelques jours puisqu’il n’y a plus d’importation dans le secteur. Et le peu de stock qui reste fait l’objet d’une spéculation sauvage. La bouteille de 6 kg officiellement vendue à  1820 FCFA est cédée au marché noir entre 4000 à  7000 FCFA. l’offre étant de loin supérieure à  la demande, on assiste à  la naissance d’un véritable marché noir du gaz. Il faut « avoir des bons tuyaux » mais surtout les poches bien garnies pour continuer à  cuisiner au gaz. Sinon « déposez votre bouteille et repasser dans trois jours…pour voir… ». Or, pendant ce temps, le charbon, sur lequel on est obligé de revenir, aussi est hors de prix. Les services des Eaux et Forêts ont entrepris de contrôler de manière drastique la production et l’acheminement du charbon vers les agglomérations dont Bamako. Ce qui complique la vie des familles qui achètent aujourd’hui à  4000F le petit sac auparavant vendu à  2000 ou 2500F. Le silence assourdissant des associations de consommateurs est ce qui frustre le plus dans cette situation. Elles qui sont censées défendre les droits des populations semblent s’en désintéresser totalement. l’Etat, quant à  lui, assiste à  la hausse des prix sans pour autant prendre des mesures pour réguler l’inflation à  défaut de la freiner. Ou en tout cas, si quelque chose est fait, aucune communication n’en est faite, ce qui renforce de sentiment des consommateurs d’être des laissés pour compte.

Charbon et gaz : De plus en plus chers pour le consommateur

Matières principales pour cuisiner Rares sont les ménages à  Bamako o๠l’on ne cuisine pas avec le charbon de bois et/ou le gaz. Tout le fonctionnement culinaire y est donc étroitement lié. Depuis le mois de ramadan donc, les deux matières ont commencé à  se faire rare sur le marché, créant une flambée des prix. Le sac de 50 kg de charbon est passé de 2500 à  3500 dans la capitale. Puis celui de 100 kg varie entre 7500f et 9000francs CFA contre 6000 FCFA auparavant en fonction des quartiers. En ce qui concerne le gaz, la petite bouteille est passée de 2000 à  4500 francs CFA durant le mois de carême. Mais le prix de celui est redescendu légèrement, sans pour autant atteindre son prix initial. Les raisons de la flambée Les probables raisons de cette flambée vertigineuse s’expliqueraient par une restriction et un durcissement de la surveillance des agents des eaux et forêts, par rapport à  la prévention et à  la conservation de la nature. Un agent du service des eaux et forêts que nous avons rencontré explique que, l’une des principales raisons de cette pénurie, est qu’il est formellement interdit de couper du bois vert dans les forêts classées entourant notre capitale (Bamako). Il fait remarquer que les forêts de la Faya et du Susan sont depuis plusieurs mois, sujettes à  des coupes massives de bois. Un facteur favorisant la dégradation de la nature et l’avancée du désert. l’hivernage en cause Par ailleurs, signalons que Bamako ne dispose d’aucune zone de transformation et de fabrication de charbon. Les zones dans lesquelles on retrouve le charbon en quantité sont entre autres : Ségou, Koulikoro et Sikasso. C’’est là  bas que les commerçants vont s’approvisionner pour fournir les habitants de la cité des trois caà¯mans. Il faut dire que la saison hivernale y est pour beaucoup dans ce problème. Le mauvais état des routes et les vieux camions ne facilitent pas non plus l’acheminement du charbon. En effet, les véhicules généralement chargés de cette corvée sont presque tous trop vieux. Quand ces facteurs se combinent, le résultat ne peut être que catastrophique. Commerçants et consommateurs au bord du désarroi Lorsque l’on interroge certains commerçants, ils imputent la responsabilité du problème aux agents des eaux et forêts. « Ce sont eux qui nous empêchent de couper le bois. Or, nous ne nous attaquons pas aux bois verts, nous ne prenons que ceux déjà  fanés. » Explique Amadou, exploitant forestier à  Yirimadio (quartier de Bamako). Par ailleurs, Mme Koumaré, vendeuse grossiste de charbon est désolée de cette situation. Elle explique que :« Les clients pensent que C’’est eux-mêmes qui ont crée cette situation et que C’’est un moyen de s’enrichir. « Ce n’est pas du tout ça, nous sommes impuissants face à  ce qui se passe. Je pense que l’Etat doit mettre en place, une stratégie efficace pour éviter ce genre de situation. Et je ne comprend pas pourquoi Bamako, on ne fabrique pas de charbon. Nous sommes tout le temps obligés d’aller en brousse pour nous approvisionner. Ce n’est pas facile. Nous souffrons de cette situation.» Ces derniers jours, le prix de la bouteille de gaz a repris son cours normal, contrairement au charbon qui continue à  être cher. Plusieurs femmes nous confessent qu’elle seront obligées de diminuer la consommation du charbon et se limiter au gaz beaucoup plus économique selon elles. Le problème reste entier et pour l’instant, aucune stratégie n’est élaborée pour y remédier.

Ramadan: pénurie de gaz à Bamako

Bientôt une semaine de mois de carême, et le gaz devient introuvable sur le marché bamakois. Les points de vente ne désemplissent face au va et vient des clients qui rentrent chez eux bredouilles. La raréfaction du gaz butane suscite la fébrilité dans la capitale surtout au moment o๠le besoin se fait le plus sentir. Le mois de carême à  peine commencé, la population est privée de gaz faute de stocks face à  la demande forte. Un calvaire pour les femmes de ménages et les aides ménagères. « Reste le charbon, le combustible tant apprécié des ménages citadins, mais qui ne supporte pas la pluie. Mouillé, il perd son efficacité habituelle et refuse de s’embraser. Or, au moment de la préparation du « sougouri », le repas de l’aube, le temps dont on dispose est très limité, car il faut manger et boire avant 5 heures du matin », détaille notre confrère du quotidien national L’essor. Les clients aux abois Voilà  une chose qui pousse les dames à  sillonner les points de ventes dans l’espoir d’échanger leur gaz. Wassa est une aide ménagère à  Doumanzana. Elle porte sa bombonne vide sur la tête: « ça fait quatre jours que je cherche du gaz pour la maison et je viens trouver qu’Hamidou le boutiquier n’en a pas! ». Une autre dame à  Moto arrive et s’adresse au boutiquier « Cissé, les gaz sont t-ils disponibles? ». « Pas encore. Dans deux jours incha Allahou ». Dans la colonne du quotidien national, le directeur général de Faso Gaz, Lamine N’diaye, confirme qu’il a rempli sa dernière bouteille samedi. « Mon gaz est fini », annonce-t-il. Mais il faut comprendre que cette situation n’est ni la faute de l’Etat, ni la nôtre », insiste Lamine N’diaye. Un autre nous indique que les camions de gaz sont bloqués dans la capitale ivoirienne et pour cause de grève des douaniers. Mais quelques camions de gaz seraient en voie d’acheminement.

Gestion des ressources minières : le Mali, un modèle de transparence ?

Dans le cadre de l’atelier de validation du premier rapport audit ITE Mali, le Ministère de mines a organisé une conférence à  Azalai Hôtel Salam il y’a seulement 2 ans, le Mali s’est engagé dans la mise en œuvre du Comité de Pilotage de l’Initiative pour la Transparence dans les industries extractives (ITE). Transparence dans les industries extractives l’idée de d’initier l’ITE procède d’une volonté internationale exprimée lors du sommet du G8 à  Evian en juin 2003. Mais auparavant, elle avait été émise d’abord par l’ancien premier ministre de la Grande Bretagne, Tony Blair. l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITE) est donc née de la volonté de la communauté internationale de promouvoir la transparence dans les transactions entre gouvernements et compagnies des industries pétroliers, minières et gazières.Nul n’ignore les avantages que l’extraction des ressources naturelles est susceptible de procurer aux populations. De ce point de vue, elle constitue un moteur important pour la croissance économique. D’autant plus que la bonne gestion des recettes générées par les industries extractives profite de façon significative aux populations. Et la bonne répartition des recettes inclue une transparence. Toutefois, la transparence financière est un moyen susceptible de contribuer à  l’amélioration du climat pour l’investissement direct intérieur et extérieur. Et l’ITE prône une certaine responsabilité du gouvernement devant tous les citoyens en ce qui concerne l’intendance des flux de recettes et des dépenses publiques. Un secteur minier en essor au Mali Au Mali, l’importance de l’extraction minière n’est plus à  démonter, et ce, depuis maintenant une décennie. Le secteur minier connaà®t un développement de plus en plus important. D’autant que la production annuelle moyenne d’or dans le 6 mines d’or du pays est estimée à  50 tonnes. Après l’Afrique du sud, et le Ghana, le Mali se positionne 3ème pays producteur d’or en Afrique. Forts de ce statut, les plus hautes autorités du pays ont envisagé de faire de l’extraction minière le moteur de relance du secteur privé et un facteur de croissance de l’économie nationale. « Le Gouvernement du Mali est déterminé à  faire du secteur minier un levier de stimulation du développement communautaire durable et de lutte contre la pauvreté ». Cependant, cette forte ambition ne saurait se réaliser sans la mise en œuvre de mécanisme pouvant favoriser la transparence au niveau des industries extractives. C’’est pourquoi, les plus hautes autorités du Mali ont adhéré à  l’Initiative pour la transparence des industries extractives (ITE) le 02 août 2006. l’Initiative pour la transparence des industries extractives Depuis son adhésion à  l’ITE, le Mali, à  en croire le Dr. Djibouroula Togola, secrétaire permanent de ITE Mali, le Mali, a enregistré des avancées majeures. « Afin de traduire cette volonté en action concrète, le Gouvernement du Mali a procédé à  la mise en place des structures de concertation autour de l’ITE, ainsi qu’à  la définition d’un cadre institutionnel et l’octroi d’un budget de fontionnement ». C’’est donc pourquoi, a ajouté le Dr. Togola, les efforts du Mali par rapport à  la mise en œuvre de l’ITE ont été appréciés et salués par le conseil d’Administration de l’ITE Internationale à  Oslo lors de la réunion du 27 septembre 2007, et « o๠le Mali a été classé parmi les 15 pays sur les vingt sept postulants ». En plus des membres du Cabinet des mines, cette conférence s’est déroulée en présence de l’ensemble des composantes du comité de pilotage ITE Mali, dont la société civile.