Africa Best Practices Forum: le rendez-vous d’affaires continental

Environ 200 personnes participeront à  ce forum qui se veut un espace d’échanges et une plateforme d’affaires réunissant entre autres, experts africains et internationaux, dirigeants du secteur privé et acteurs sociaux. « Ce forum permettra d’approfondir un dialogue plus que jamais nécessaire pour la diffusion des bonnes pratiques », affirme Didier Acouetey, fondateur du cabinet de recrutement AfricSearch. Durant deux jours, les participants vont débattre de l’assainissement du cadre juridique et administratif, de la modernisation de l’administration, de la création d’un environnement favorable au développement du secteur privé, etc. Une session spéciale sera consacrée aux réformes innovantes et aux nouveaux modes de financement tels que le partenariat public-privé, les marchés financiers, le private equity ou Fonds Propres Prives. « Le niveau des investissements étant tributaire des réformes entreprises par les à‰tats en Afrique, il est urgent d’accélérer ces réformes pour favoriser les mutations socio-économiques, avec le secteur privé comme levier », a indiqué Arsène Johnson, promoteur du forum. Le Mali, 1er pays réformateur de l’Uemoa D’après le dernier classement Doing Business 2015 de la Banque mondiale portant sur les réformes en termes d’amélioration du climat des affaires publié en octobre 2014, le Mali a récupéré son rang de premier pays réformateur de l’Uemoa. Il passe de la 155è position à  la 146ème sur 189 économies classées. Cet instrument de mesure international, composé d’une dizaine d’indicateurs (création d’entreprises, octroi de permis de construire, protection des investisseurs, etc) mesure les progrès réalisés dans la mise en œuvre de réformes facilitant la pratique des affaires. Selon le ministère de l’industrie et de la promotion des investissements, ces résultats appréciables enregistrés par le Mali sont imputables à  une nouvelle dynamique instaurée dans l’amélioration du climat des affaires, à  la solidité des réformes effectuées et au bon maillage entre les secteurs public et privé. Le ministère annonce, par ailleurs, qu’un ambitieux plan de communication sera déployé à  l’endroit des investisseurs nationaux et étrangers pour les informer des efforts de sécurisation de leurs investissements et prendra en compte également les efforts du gouvernement en termes de bonne gouvernance et de modernisation de l’administration.

Tiémoko Koné, nouveau patron de la BCEAO

La rencontre avait à  son ordre du jour, outre les questions d’actualité pour la sous-région et la crise ivoirienne, la désignation des responsables des différentes institutions de l’UEMOA. l’ivoirien Tiemoko Kone Meyliet a été choisi comme gouverneur de la Banque régionale. La décision a été rendue publique à  l’issue des travaux à  huis clos des chefs d’Etat des huit pays de l’Uemoa (Benin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo). Depuis la démission de Dacoury-Tabley, le Bukinabé Jean- Baptiste Compaoré assurait l’intérim au poste gouverneur de la Bceao, qui revient à  la Côte d’Ivoire. Par ailleurs, la session extraordinaire de Lomé a procédé à  la nomination des commissaires des huit pays pour les organes et institutions spécialisés de la Commission de l’Uemoa. Cependant, elle n’a pas pu désigner le nouveau président, alors que le mandat de l’actuel président Soumaà®la Cissé est arrivé à  son terme. « En ce qui concerne la nomination du président de la Commission, la conférence a donné mandat à  son président de procéder aux consultations utiles », indique le communiqué final de la conférence. Tiemoko Kone Meyliet, dont le nom circulait depuis un moment, est un personnage bien connu des régimes de l’ancien président Laurent Gbagbo et du nouvel président Allassane Ouattara. Economiste de son état, Koné Tiémoko Meyliet a été proposé à  ce poste, aux chefs d’Etat et de gouvernement par le Président de la République de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara. Les chefs d’Etat qui n’ont donc fait qu’entériner le choix du Président ivoirien. Un gouverneur fait maison Marié et père de cinq enfants, recruté sur concours à  la BCEAO après ses études supérieures, l`encadrement supérieur de ce prestigieux établissement après une formation de 18 mois au Centre d’Application Technique et Professionnel de la BCEAO, M. Koné Tiémoko Meyliet a accompli la plus grande partie de sa carrière à  la BCEAO. Il a successivement occupé les fonctions suivantes : • Adjoint au Directeur National de la BCEAO pour la Côte d`Ivoire • Directeur Central de l`émission et des opérations financières au siège de la BCEAO à  Dakar, et à  ce titre, il était également membre du Comité d`Analyse de la conjoncture interne et internationale. •Directeur National de la BCEAO pour la Côte d`Ivoire et Gouverneur suppléant au Fonds Monétaire International de 1991 à  1998. • Conseiller du Gouverneur de la BCEAO et Directeur du Département de l`Administration Générale et de la Formation. • Contrôleur Général, chargé de la supervision des directions opérationnelles de l`inspection, de l`audit interne, du contrôle de gestion et de la prévention des risques. Conseiller spécial et membre de Gouvernement de la Banque, Koné Tiémoko a participé à  ce titre à  toutes les décisions prises pour la gestion de la Banque Centrale, la conception et la mise en oeuvre de la politique monétaire des Etats membres jusqu’en décembre 2006. M. Koné a par la suite intégré, en 2007, l`Administration Publique Ivoirienne au sein de laquelle il a occupé successivement les fonctions de Directeur de Cabinet du Premier Ministre de la République de Côte d`Ivoire, avec rang de Ministre (2007 à  2010), de Ministre de la Construction, de l`Urbanisme et de l`Habitat puis enfin, depuis décembre 2010, celle de Conseiller Spécial du Président de la République, Chargé des Affaires Economiques et Monétaires. Le nouveau Gouverneur de la Bceao est réputé pour être «un responsable compétent, très rigoureux et discret».

Togo : Double marche à Lomé ce samedi

A l’issue du scrutin présidentiel du 4 mars, le président sortant Faure Gnassingbé a été reconduit à  la tête du pays avec 61% des voix, contre 34% pour son adversaire Jean Pierre Fabre. Dès le lendemain du vote pourtant, les deux hommes s’étaient autoproclamés vainqueurs. l’opposant Fabre déclarait avoir obtenu plus de 55% de voix. La contestation a donc été immédiate après la proclamation de la commission électorale nationale indépendante (CENI). Première marche interdite de l’UFC Le dimanche 7 mars, l’union des forces pour le changement (UFC), a tenu sa première marche de protestation à  Lomé. Une marche qui, il faut le dire, avait pourtant été interdite par le pouvoir en place. Ainsi, l’UFC était accompagné par toute la crème de l’opposition togolaise ce jour là . La manifestation avait alors réuni plusieurs centaines de personnes et l’on craignait le scénario de 2005 o๠il y eut environ 400 morts et des milliers de blessés pour les mêmes raisons. Cette journée, comme nous vous le disions tantôt, était vraiment à  haut risque. Cependant, il y eut plus de peur que de mal parce que, peu de personnes ont effectué le déplacement comme on s’y attendait. Il y a eu quelques véhicules, maisons et lieux de travail brulés par les manifestants et plusieurs blessés mais, pas de morts. Les forces de l’ordre ont dispersés la foule à  l’aide gaz lacrymogène. Deux marches, deux causes Les marches de ce samedi 13 mars divergent de part et d’autre. D’un côté, l’UFC qui continue de réclamer sa victoire volée, dit-elle par le RPT. Le parti au pouvoir (RPT) d’un autre côté, marche pour témoigner sa joie et son soutien à  son président Faure, reconduit à  la tête du pays.Chaque parti explique que les deux marches ne se croiseront pas puisque, les trajets n’étant pas les mêmes. Néanmoins, il y a de fortes chances que leurs chemins se croisent parce que le RPT terminera sa marche à  la place de l’indépendance et, la dite place se trouve sur la route de l’UFC. Une guerre de générations La situation politique au Togo, est beaucoup plus complexe qu’on l’imagine. Ce pays, à  l’image de nombreux de ses frères africains, vit sous un régime « dynastique ». Les Gnassingbé ont fait plus de quarante de règne. Le défunt président Gnassingbé Eyadema a dirigé d’une main de fer son pays. Préparant pendant ce temps, sa succession comme si l’on se trouvait sous un régime monarchique. Lorsque Eyadema est mort, les généraux togolais ont installé son fils Faure au pouvoir et cela, au mécontentement général de tous. En particulier, celui de son demi frère Kpatcha qui se croyait déjà  «héritier du trône». Les dissensions entre les deux frères, viennent de là  justement. Mais, cela n’empêchera pas Kpatcha de déployer les forces de l’ordre à  Lomé en 2005, après l’élection contesté de son frangin, pour mater la foule en colère. Ces répressions se solderont par des centaines et des centaines de morts. Il réussira donc à  maintenir Faure au pouvoir. Certains ont pour habitude de dire « en Afrique, on n’organise pas des élections pour les perdre.» Autrement dit, un président africain qui se représente au prochain scrutin, fait le maximum pour ne pas perdre la course à  la présidence. Les élections deviennent donc de simples formalités. C’’est le même cas dans de nombreux pays africains (Sénégal, Gabon, Congo…). En plus, cela se fait toujours avec la complicité de la communauté internationale (UE, UA, etc.). Quel dommage pour toi Afrique, qui te considère indépendante après 50 ans !