46 militaires ivoiriens : Faure Gnassingbé à Bamako

Le chef de l’État togolais Faure Gnassingbe est arrivé ce 4 janvier à Bamako pour une visite d’amitié et de travail au Mali, de 24 heures. Les deux Chefs d’Etat auront une séance de travail à Koulouba au cours de laquelle il devrait être question de l’affaire des 46 militaires ivoiriens condamnés le 30 décembre à vingt ans de réclusion criminelle par la justice malienne. Le Togo assure une médiation dans cette crise qui a déjà permis d’aboutir à la libération des soldates du groupe en septembre dernier pour raisons humanitaires et à la signature d’un mémorandum entre les deux pays le 22 décembre 2022. Selon des informations du ministère des affaires étrangères de Côte d’Ivoire, le président togolais se rendra après Bamako à Abidjan, où il doit rencontrer le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara.

 

 

Yoga-So : entre méditation et maîtrise de soi

Un art pour certains, une science et une philosophie pour d’autres, le Yoga est né en Inde et remonterait à  -800 ans avant notre ère. Pratiqué initialement en Inde et en Chine, il se développe en Europe et aux à‰tats-Unis au début du XXème siècle et suscite aujourd’hui un intérêt planétaire. Introduit à  Bamako depuis une trentaine d’années, le Yoga, plus précisément le Hatha ou le Raja Yoga, consiste en l’étude des postures, la maà®trise du flux d’énergie par la respiration, la concentration, mais aussi la détente… Un art méditatif qui permet d’acquérir une bonne maà®trise de soi. Sabine Koné est professeure de Yoga et fondatrice de l’association « Yoga-So » créée officiellement le 18 février 2014. Elle précise que le Yoga est un vaste domaine, qui reste difficile à  définir. Pour Nouhoum Cissé, professeur et membre de l’association, le Yoga n’est ni une religion, ni une compétition sportive mais plutôt une discipline de vie dont l’objectif est de renforcer la santé mentale et physique de celui qui le pratique. Pour y arriver, il faut se lever tôt, accomplir les différentes postures avec quelques conditions préalables. Il s’agit entre autres d’être à  jeun et de se munir d’un tapis de deux mètres de long, indique Nouhoum Cissé avant d’ajouter qu’il est souhaitable de pratiquer le yoga en pleine nature, en bordure de plage, dans un jardin ou sur une terrasse. Reconnu pour ses effets thérapeutiques, la pratique régulière du Yoga agit sur la santé et le bien-être de l’être humain, ce que beaucoup d’études ont démontré et ce dont témoigne les milliers d’adeptes à  travers le monde, précise Sabine Koné. Les cours de Yoga sont ouverts à  un large public d’étudiants, de cadres ou de retraités dans plusieurs centres de Bamako, à  Niamakoro, Hippodrome, ACI 2000 et Sokorodji chez la fondatrice de « Yoga-So ». l’inscription annuelle est à  10 000 francs CFA.

Sall et Boni à Ouagadougou ce vendredi

Le Président Michel Kafando et certains de ses ministres ont été libérés et sont rentrés chez eux, selon les putschistes qui annoncent que le Président de la Transition a été placé en résidence surveillé. Le Premier Ministre Zida reste quant à  lui en détention. Les tractations sont en cours pour tenter de ramener le pays dans la légalité et les présidents sénégalais et béninois sont attendus dans la capitale burkinabè pour entamer une médiation. « L’objectif à  cela est de parvenir à  un retour à  une vie constitutionnelle normale, à  la libération du président et du Premier ministre qui sont otages, et à  la libération de tous les ministres », a déclaré le ministre béninois des affaires étrangères, Saliou Akadiri, à  la télévision nationale. La garde présidentielle du Burkina Faso avait annoncé jeudi la dissolution du gouvernement de transition et la création d’un nouveau « conseil national pour la démocratie » dirigé par le général Gilbert Diendéré, bras droit de l’ancien président Blaise Compaoré. Un coup d’à‰tat militaire qui intervient alors que le pays s’acheminait vers des élections présidentielle et législatives prévues le 11 octobre, censées clore la transition ouverte après la chute de Blaise Compaoré il y a un an. Le général Gilbert Diendéré a promis d’organiser « rapidement » des élections prévues à  l’origine en octobre. « Mais nous pensons discuter de cela avec les acteurs qui sont concernés notamment les partis politiques et les organisations de la société civile », a-t-il ajouté. Le putsch a été unanimement condamné par la communauté internationale: l’ONU, l’Union africaine, l’Union européenne, la Cédéao.

Les Maliens de retour à Alger

La paix au Mali est de nouveau en question dans la capitale algérienne. Il ne s’agit pas « d’une réouverture des négociations », a tenu à  préciser la médiation à  travers la voix du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies au Mali le chef de la MINUSMA, Hamdi Mongi. Ce sont plutôt des « consultations » destinées à  mettre en place les conditions « d’application de l’accord dans les plus brefs délais ». Pour rappel, l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali a été officiellement signé le 15 mai dernier, en l’absence du MNLA, du HCUA et du MAA, les trois principaux membres de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). Ces derniers sont présents pour cette nouvelle étape. Bien que les échanges n’aient pas encore véritablement commencé, il semble que la CMA tentera le forcing pour la prise en compte de ses recommandations qui ne figurent pas dans le texte de l’accord. Et d’affirmer, que contrairement à  la mission onusienne: « Nous, à  la CMA, nous le comprenons comme ouverture des discussions. Et ce n’est pas une consultation ». Les recommandations de la CMA avaient été remises aux représentants de la MINUSMA à  Kidal le 17 avril 2015. Elles contiennent, entre autres, des revendications relatives à  « la définition d’un statut politique et juridique particulier de l’Azawad », alors que le gouvernement malien ainsi que la médiation internationale ne reconnaissent que « la réalité humaine de l’Azawad ». Il apparait donc toujours difficile de concilier les parties, même si la médiation se veut optimiste et espère arracher l’adhésion de ces groupes armés à  l’accord de paix. Du côté de Bamako, pas de changement : on exclut toujours toute idée de renégociation de l’accord. Le président Ibrahim Boubacar Keà¯ta avait laissé aussi une porte ouverte à  la CMA pour signer l’accord tout en la mettant en garde de ne pas « prendre en otage le pays et sa population”. Or, depuis le 15 mai, la situation sécuritaire continue de se dégrader sur le terrain, avec des combats meurtriers dans plusieurs localités du nord. Le choix des mots est donc très important dans un tel contexte et celui de « discussions » permet de contenter les deux parties. Un groupe d’experts a par ailleurs été désigné pour engager « immédiatement les préparatifs pour la mise sur pied du Comité de suivi de l’Accord et la tenue dans les délais les plus rapprochés de la première réunion de cette instance ». Le Comité devra proposer un échéancier pour la mise en œuvre de l’Accord que tous espèrent voir la CMA signer au plus tard le 15 juin prochain.

Accord de paix du 15 Mai : une signature presque parfaite…

En lieu et place, C’’est Mohamed Ousmane Ag Mohamedoun, le représentant de la CPA, un mouvement pro Bamako qui signera pour la coordination en appelant « ses autres frères à  rejoindre sans délai» l’accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger. Bamako ce 15 Mai, aura été le centre de l’attention, avec l’arrivée dans la matinée d’une quinzaine de chefs d’Etats, parmi lesquels, Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire, Robert Mugabe du Zimbabwe, Faure Gnassingbe du Togo, Ould Abdel Aziz de la Mauritanie ou encore John Dramani Mahama du Ghana et Paul Kagamé du Rwanda. La présence effective de la France, à  travers sa secrétaire d’Etat au développement Annick Girardin, mais aussi Bisa Williams, pour les Etats-Unis, Ramtane Lamamra, ministre algérien des Affaires étrangères, Djibril Bassole pour l’OCI, Hervé Ladsous, représentant de Ban Ki Moon, Michel Révérend de Menthon, pour l’Union Européenne, Pierre Buyoya pour l’Union Africaine, et tous les représentants des communautés du Nord, les notabilités traditionnelles du Nord et le peuple malien. Tous ont assisté, de près ou de loin à  la cérémonie de signature qui aura duré près de 5h. La presse n’était pas en reste et suivait la signature dans une salle du CICB, sur écran. A l’entame de la cérémonie, Abdoulaye DIOP, le ministre malien des Affaires étrangères souhaitera la bienvenue à  tous les amis du Mali, suivi de l’allocution de Ramtane Lamamra, chef de file de la médiation algérienne. D’une voix posée, le médiateur algérien dira toute sa satisfaction de voir le processus de paix arriver enfin à  une issue, avec l’honneur d’avoir conduit cette médiation longue mais qui aujourd’hui pose des actes concrets pour l’avenir du Mali. Signature… presque complète Ensuite aura la signature de l’Accord en question, avec toutes les parties sauf évidemment l’aile dure de la coordination. Ni le MNLA, ni le HCUA et le MAA ne signeront cet accord, paraphé la veille à  Alger, ce qui selon certains, fait baisser la valeur de cet accord C’’est donc le représentant de la coordination, qui parlera le premier en appelant l’ensemble des frères « du peuple de l’Azawad » à  s’inscrire dans cette paix, tant voulue par les populations. Suivront les discours de Maà®tre Harouna Toureh des Mouvements signataires de la Plateforme d’Alger. Pour lui, le peuple malien doit avoir le courage d’aller vers la paix, à  condition de se pardonner. l’intervention de Bajan Ag Hamatou, qui représentait les notabilités du Nordn fera lever la salle pour l’élu de Ménaka. Les discours seront nombreux tout au long de cette cérémonie. Il faudra retenir l’intervention de Robert Mugabe. Il rappellera devant Moussa Traoré, le combat pour l’unité des pères de l’indépendance comme Modibo Keita, Kwame Nkrumah ou encore Sékou Touré et appellera le peuple malien à  rester uni. Mugabe, très honoré d’avoir été invité au Mali, passera le message très symbolique de l’union nationale mais aussi du dialogue, voie ultime pour atteindre la Paix. Après les représentants de la communauté internationale, tels Bisa Williams pour les Etats Unis ou Hervé Ladsous venu délivrer un message de Ban Ki Moon, le Secrétaire général des Nations Unies, le président malien Ibrahim Boubacar Keita prendra la parole, pour rappeler la longue marche du Mali pour la Paix, non sans rendre un hommage aux victimes civiles et militaires de la crise malienne, et s’incliner devant la mémoire des patriarches Intallah Ag Attaher, Baba Ould Sidi El Moctar, et Mohamed Elmehdi Ag Attaher, des hommes qui selon lui ont toujours exprimé leur attachement à  la mère patrie. Pour le président Malien, qui n’a pas manqué de répondre à  Hervé Ladsous, et au souhait des Nations Unies de voir toutes les parties respecter le cessez-le-feu, il faut rappeler toute la vérité et la situation de l’armée malienne longtemps cantonnée et sans accès à  Kidal, et qui aujourd’hui se défend vaillamment face à  l’ennemi. « Nous ne sommes pas des gueux », ajoutera IBK un brin ironique. Enfin, soulignant tout l’importance de l’Accord de paix, IBK dira que C’’est le fruit d’un effort collectif pour refonder l’Etat et assurer le bonheur des populations maliennes. Sa mise en œuvre, admet le président malien, ouvrira de nouvelles perspectives pour le développement du Mali. Son propos sera ensuite joliment illustré par le lâcher de colombes à  la sortie du Centre International de Conférence de Bamako par les enfants…

Accord de paix au Mali: Gao et Tombouctou appellent à la signature de l’accord pour construire le pays

Des manifestations et des rassemblements ont eu lieu à  Gao et à  Tombouctou, au Mali, o๠les participants ont appelé ceux qui n’ont pas encore paraphé l’accord de paix et de la réconciliation d’Alger du 1er mars à  le faire « dans le but de construire le pays », a rapporté samedi la presse locale, citant les organisateurs. « Nous demandons à  nos frères de déposer les armes et de nous rejoindre pour construire ensemble notre cher pays, le Mali », a expliqué Abdoul Karim Samba, membre du Conseil régional de la jeunesse de Gao. C’était aussi l’occasion pour les participants de démontrer leur engagement pour la paix et la cohésion sociale. « On veut la paix, on est pour la paix, et on signe la paix », clame Nourdou Ould Mohamed, président des jeunes arabes de Gao. Il en était de même à  Tombouctou o๠les leaders communautaires, au cours de leur rencontre, ont appelé à  parapher cet accord, qui selon eux, « un atout pour une sortie de crise ». « L’accord est une voie qui va nous permettre de nous asseoir et discuter honnêtement, en croyant en nos forces de persuasion, pour pouvoir nous mettre dans une dynamique de réalisation de nos vœux », a expliqué Diadié Hamadoun Maà¯ga, président de la société civile de Tombouctou. « On peut juger l’accord satisfaisant dès lors que ça prend en compte, l’essentiel des préoccupations des communautés », a-t-il ajouté. Les parties maliennes au dialogue pour le règlement de la crise dans la région nord du Mali ont paraphé le 1er mars dernier à  Alger un accord de paix et de réconciliation sous la supervision de la médiation internationale, conduite par l’Algérie, en tant que chef de file. Le document a été paraphé par le représentant du gouvernement malien, les mouvements politico-militaires du nord du mali engagés dans la plateforme d’Alger (le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA, dissident), la Coordination pour le peuple de l’Azawad (CPA) et la Coordination des Mouvements et Fronts patriotiques de résistance (CM-FPR) et par l’équipe de la médiation conduite par l’Algérie. Cependant la CMA regroupant (le Mouvement national de libération de l’azawad (MNLA), le Haut conseil pour l’unité de l’azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l’azawad (MAA) a demandé « une pause » pour consulter leur base militante avant de parapher le document.

Edito : Alger, quand l’histoire s’accélère…

Tous les groupes armés ne l’ont pas encore « paraphé » pour reprendre le terme qui fait force. l’accord de paix définitif devra être signé quelques semaines plus tard à  Bamako. Rien n’indique cependant que ce sera facile. La veille, des manifestants, emmenés par le MNLA et alliés rejetaient la dernière version du texte remise par la médiation aux parties le 25 février, pour aboutir à  un consensus global. Sept long mois… Cela fait sept long mois qu’Alger abrite les négociations inter-maliennes inclusives de paix. Ouvrir un autre round à  cause de divergences sur le fond et sur la forme, la médiation emmenée par l’Algérie, ne le souhaite pas. C’’est pourquoi, ses représentants, ont allègrement signé le document en question, ce dimanche à  Alger. Quant aux hérauts de la coordination des mouvements de l’Azawad, ils sont mécontents. Ils n’ont pas paraphé le document, à  l’inverse de la plateforme et ne se laisseront pas forcer la main aussi aisément que le veut la logique du processus entier. Si le terme est « Azawad » est réduit à  sa plus simple expression, et non plus à  une réalité géographique voulue, il faudra pour les parties au conflit, admettre l’inviolabilité du principe d’unité nationale et d’intégrité territoriale du Mali. Aussi toute forme d’autonomie est exclue. C’’est là  que le bât blesse. Pour les mouvements de la coordination, leurs revendications ont été complètement écartées du processus de paix et de réconciliation. Pour Bamako, C’’est enfin l’aboutissement de longs efforts : « Je sais que certains protagonistes, certains mouvements armés hésitent encore à  s’engager pour des motifs que nous respectons mais que nous comprenons difficilement de la part de ceux qui ont à  C’œur de construire l’édifice de la paix, du développement juste équilibré, avec l’accompagnement de la communauté internationale à  laquelle nous exprimons et nos remerciements et notre reconnaissance », a déclaré Modibo Keita face à  la classe politique malienne. Une large place est pourtant donnée à  la décentralisation poussée, avec une dotation de 30% du budget national, aux régions, qui devront à  terme se hisser vers ce développement intégré. Autre bémol, la réintégration des rebelles dans l’armée, le cantonnement et le désarmement, des chantiers de longue date. Cela à  condition que toutes les parties signent. Il y a quelques jours, le nouvel Aménokal de Kidal affirmait ne pas rejeter ce Mali, si contraignant, voire inenvisageable, pour certains ressortissants du nord du Mali. Mohamed Ag Intalla, aura t-il assez d’influence sur ses pairs du HCUA ou du MNLA, que la France, par la voie de son ministre des affaires étrangères, presse de signer ce qui devra être l’Accord définitif de paix ? Mais rien n’est encore joué, surtout si l’histoire soudain s’accélérerait…

Négociations d’Alger : Un nouveau projet d’accord à la loupe

Les travaux du 5ème round des pourparlers inter-maliens se poursuivent dans la capitale algérienne. Dans la soirée du mercredi dernier, l’équipe de médiation internationale a remis aux différentes parties un nouveau projet d’accord mercredi soir. Ce nouveau document n’est rien d’autre qu’une synthèse des remarques et observations faites par les protagonistes sur le projet d’accord de paix et de réconciliation au Mali au mois de novembre dernier. Le gouvernement du Mali, les mouvements armés de la plateforme et ceux de la coordination ont juste quelques jours pour plancher sur le document. La médiation internationale emmenée par l’Algérie compte déployer sa diplomatie, voire une petite dose de pression pour que les parties puissent signer un préaccord en terre algérienne au plus tard en fin de semaine. En attendant la signature d’un accord de paix global et définitif au Mali. D’ici là , les différentes parties sont en train de passer au crible le document, pour y apporter leur suggestion. Pour l’heure, elles se gardent de tout commentaire sur le document. Même si l’on n’a pas encore connaissance de l’intégralité du document, des informations filtrent à  son sujet. En effet le nouveau projet respecte bien les lignes rouges indiquées par le gouvernement du Mali, à  savoir l’intégrité territoriale du Mali et le caractère laà¯c et républicain du pays. Exit le fédéralisme ou l’autonomie du nord comme le réclamaient la coordination des mouvements armés de l’Azawad. Le projet d’accord accorde plus de pouvoir et de moyens aux régions selon le vœu du gouvernement exprimé à  travers le concept de décentralisation poussée. Par contre, le terme Azawad utilisé par les mouvements de la coordination pour désigner les régions du nord du Mali et rejeté vigoureusement par le gouvernement du Mali et la société civile, figure dans le document. « l’appellation Azawad recouvre une réalité socioculturelle, mémorielle et symbolique partagée par différentes populations du nord Mali, constituant des composantes de la communauté nationale. Une compréhension commune de cette appellation qui reflète également la réalité humaine, devra constituer la base du consensus nécessaire, dans le respect du caractère unitaire de l’Etat malien et de son intégrité territoriale », dit un passage du document. Si l’on ignore la réponse que donnera le gouvernement malien sur ce point, on commence déjà  à  grincer des dents du côté de certains Maliens. La réaction des protagonistes est attendue pour appréhender la suite à  donner à  ce 5ème round…

SBM : de la grande muette à la RCA

S’il y a bien deux choses qui lient le Mali et la Centrafrique, ce sont les rebelles et maintenant Soumeylou Boubèye Maiga. L’ancien ministre de la défense malien, limogé à  la suite du fiasco de Kidal le 21 Mai dernier, vient d’être nommé vice médiateur dans la crise centrafricaine par l’Union Africaine. A défaut donc de servir le Mali et l’aider à  sortir de la crise en poursuivant la réforme des forces armées, Soumeylou Boubèye Maiga va tenter d’offrir ses bons offices à  ce pays frère qu’est la Centrafrique et o๠vivait une forte communauté malienne avant l’escalade de violence perpétrée par les rebelles de la Séléka : ‘C’est à  la fois un honneur et un immense défi à  relever pour aider ce pays frère dans la phase actuelle de son processus politique et de réconciliation nationale », a déclaré l’intéressé. Politique affûté, ancien chef des renseignements, l’homme, après l’échec de l’armée malienne à  Kidal et pour lequel il a perdu son poste de ministre, devra désormais exercer ses talents sur un front tout aussi sensible que le Nord du Mali. Mais pour certains observateurs de la scène politique, cette nomination impromptue est un moyen d’éloigner Soumeylou Boubèye Maiga du landernau politique malien. En effet, suite à  sa démission, SBM avait laissé entendre que chacun devait prendre ses responsabilités, faisant sans doute allusion aux déclarations du Premier Ministre Mara lors de sa visite à  Kidal le 17 Mai 2014 et durant laquelle, 8 fonctionnaires maliens avaient été assassinés. Cette nomination est-elle un soulagement pour SBM qui s’éloignera un temps du Mali ? N’empêche, SBM reste un fin connaisseur du champ diplomatique algérien. Son expérience aurait-elle été utile dans les pourparlers inclusifs qui s’ouvrent mardi à  Alger entre le Mali et les groupes armés du Nord ? Une expérience qui aurait pu aider les parties à  la négociation ? Trop tard désormais. Le vieux renard de la politique va prendre le chemin de la Centrafrique.

Edito : Blaise, l’hôte du jour…

La médiation de Blaise Compaoré, désigné par la CEDEAO, au début de la crise malienne en 2012 a connu ses beaux jours pendant la transition. On se souvient de Djibril Bassolé, qui faisait de fréquents allers retours au Mali, pour tenter de convaincre l’ex junte au pouvoir de céder le pouvoir. A ce moment là , le Burkina était le médiateur tout attitré pour aider le Mali à  retourner à  l’ordre constitutionnel. Ce fut donc chose faite ! A suivi l’élection présidentielle de sortie de crise sanctionnée par la victoire d’Ibrahim Boubacar Keita. Depuis, la donne a quelque peu changé pour Ouagadougou. A Blaise Compaoré, il a souvent été reproché de ménager les rebelles du MNLA, dont beaucoup se sont établis dans la capitale burkinabè. En dépit des accords du 18 juin 2013, signés à  Ouagdougou sous l’égide de Compaoré, et qui n’arrivent toujours pas à  trouver leur application sur le terrain au Nord du Mali, une partie de l’opinion a estimé que le Burkina n’était pas vraiment du côté du Mali. Pourquoi ? A travers Blaise, les capacités de réaction militaire de la CEDEAO et de la force africaine MISMA, ont été fustigées, quant les Français n’ont pas attendu pour intervenir au Mali en janvier 2013. Pis, on ne digère pas pourquoi le médiateur burkinabè ne fait pas davantage pression sur les chefs de file du MNLA pour exécuter les dispositions de l’Accord de Ouagadougou, à  savoir le cantonnement, le désarmement et la démobilisation. Enfin de compte, un seul médiateur suffit-il au Mali ? Les autorités maliennes ont compris depuis longtemps, qu’il y avait d’autres interlocuteurs en face. A commencer par la Minusma qui s’est impliqué dans la préparation d’une partie du dialogue. Ainsi que d’autres médiateurs potentiels comme le Roi du Maroc, qui avait reçu une délégation du MNLA ou encore le président en exercice de l’Union Africaine, le mauritanien Ould Abdel Aziz, qui s’est particulièrement impliqué pour obtenir un cessez-le-feu à  Kidal en mai dernier. Sans oublier l’Algérie qui va superviser une partie du dialogue préparatoire. « Le Mali mobilise toutes les attentions, la communauté internationale s’est beaucoup investie », signalait un diplomate. l’arrivée de Blaise à  Bamako, vise t’elle à  le remettre en orbite en tant que médiateur attitré? Ou à  dissiper une bonne fois pour toutes la soi disante brouille entre Bamako et Ouaga ? A quelques jours de pourparlers préparatoires d’Alger, cette visite se veut sans doute, une manière de ne pas rompre le fil avec la CEDEAO et de sécuriser tous les contours du dialogue intermalien : « J’aimerais pouvoir rencontrer le président Boubacar Kéita et, avec aussi les forces vives, la classe politique malienne, pour voir comment nous pouvons une fois encore nous créer les conditions d’un dialogue fécond », a donc déclaré Blaise Compaoré en prélude à  cette visite. Nous y reviendrons !

Médiation malienne: Burkina, Algérie, Maroc?

L’information a fait le tour d’Internet dès la mi-journée de ce vendredi 31 janvier 2014. Le secrétaire général du MNLA, Bilal Ag Cherif, a été reçu par le souverain chérifien pour un entretien. Il était accompagné du porte-parole du mouvement, Moussa AG Attaher. Les deux hommes ont d’ailleurs effectué ensemble la prière du vendredi aux côtés du Roi Mohamed 6. Un communiqué du Cabinet Royal l’a confirmé et indiqué que, « cette audience s’inscrit dans le cadre des efforts soutenus et permanents de Sa Majesté le Roi, en vue d’instaurer durablement la paix et la stabilité dans ce pays frère et de contribuer à  un règlement de la crise malienne, et ce depuis son déclenchement, en janvier 2012 ». Lors de la rencontre, Mohamed 6 a réitéré « la nécessité de contribuer à  une solution et à  un compromis qui permettraient de lutter contre les mouvements intégristes et terroristes qui menacent aussi bien les pays du Maghreb que la région du Sahel et du Sahara, et de favoriser le développement et la dignité du peuple malien frère, dans la concorde entre l’ensemble de ses composantes ». Si l’implication du Maroc dans la résolution de cette crise afin d’y trouver des solutions pérennes est saluer, elle n’en jette pas moins de confusion sur la situation de la médiation dont on ne sait plus aujourd’hui quel pays la mène. Après les différentes réunions à  Ouagadougou en 2012 et 2013, le médiateur burkinabé avait soudain perdu la côte. Les accords de Ouaga n’étaient pas respectés et chacune des parties en rejetaient la faute sur celle d’en face. La médiation de Blaise Compaoré se retrouvant au point mort, un grand voisin ,silencieux depuis des mois revient soudain sur le devant de la scène. Il s’agit de l’Algérie qui apparemment a décidé de reprendre les choses en main. Voici donc Alger qui reçoit des représentants de certains groupes armés du Nord notamment le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) et la Coordination des mouvements et forces patriotiques de résistance (CMFPR) qui vont y signer une plateforme. Une copie de ce document sera remise quelques jours pus tard au président malien, Ibrahim Boubacar Kéita, qui y effectuait une visite d’amitié. Nouvel espoir pour sortir de la crise? Trop tôt pour le dire. Car le MNLA ne se sent guère concerné par la démarche algérienne qu’il voit même d’un mauvais œil. A défaut du Burkina Faso qui ne semble plus avoir la confiance d Bamako dans ce dossier, voici donc les leaders du MNLA qui se tournent vers le Maroc. Histoire de tirer leurs marrons du feu? On est tenté de le croire car à  l’allure o๠allaient les choses, ils risquaient bien de se retrouver hors du champ des débats. La multiplication des interlocuteurs, à  cause de la fragmentation des mouvements touareg et celle des médiateurs, n’est en tout cas pas pour clarifier ce dossier dont les tenants et les aboutissants échappent à  bien des Maliens. Le Burkina hors-jeu, le très influent voisin du nord contesté, et le Maroc qui rentre dans la danse, quel arbitre pour cette partie qui n’en finit pas de durer?

Egypte : Alpha Oumar Konaré dirigera le Groupe de Haut niveau de l’UA

La dégradation de la situation en Egypte inquiète la communauté internationale et l’Union Africaine prend ses responsabilités. La Présidente de la Commission de l’Union africaine (UA), Dr Nkosazana Dlamini-Zuma, a en effet annoncé, aujourd’hui, la constitution d’un Groupe de haut niveau de l’UA pour l’Egypte. Le groupe se compose d’Alpha Oumar Konaré, ancien Président de la République du Mali et ancien Président de la Commission de l’UA, qui en assurera la présidence, de Festus Mogae Gontebanye, ancien Président de la République du Botswana, et de Dileita Mohamed Dileita, ancien Premier Ministre de la République de Djibouti. Le Groupe sera assisté par une équipe d’experts. Le Groupe a pour mandat d’interagir avec les autorités au pouvoir et les autres parties prenantes égyptiennes, afin d’établir un dialogue politique constructif de nature à  favoriser la réconciliation nationale, ainsi que d’appuyer les efforts déployés en vue d’une transition qui conduirait à  un retour rapide à  l’ordre constitutionnel, à  la préservation des acquis de la Révolution de janvier-février 2011 et à  la consolidation du processus démocratique dans le pays. Le Groupe se réunira à  Addis Abéba dans les prochains jours, et projette de se rendre, par la suite, en Egypte pour des contacts initiaux avec les autorités et les autres parties prenantes. La décision de créer le Groupe fait suite aux communiqués de presse publiés par la Présidente de la Commission, les 3 et 4 juillet 2013, et dans lesquels elle a réitéré le plein appui de l’UA aux aspirations du peuple égyptien, telles qu’exprimées lors de la Révolution de janvier-février 2011, et son engagement à  contribuer à  un règlement pacifique de la crise actuelle, notamment par l’envoi d’une délégation de personnalités africaines de haut rang. Création d’un Forum consultatif international sur l’Egypte Par ailleurs, la Commission est en train de prendre des dispositions pour l’organisation rapide, au siège de l’UA, de la réunion inaugurale du Forum consultatif international sur l’Egypte (FCI-à‰gypte), dont la création a été décidée par la réunion susmentionnée du CPS. Le FCI regroupera l’Egypte et les partenaires bilatéraux et multilatéraux concernés, y compris la Ligue des à‰tats arabes et les Nations unies, afin de faciliter une action coordonnée en appui à  une transition conduisant à  la restauration de l’ordre constitutionnel, à  l’approfondissement du processus démocratique et à  la mobilisation d’une aide économique et financière qui soit à  la mesure des besoins de l’à‰gypte et des défis auxquels le pays est confronté. Dans l’intervalle, la Présidente de la Commission réitère son appel à  toutes les parties prenantes égyptiennes pour qu’elles fassent preuve de la plus grande retenue, renoncent à  la violence et s’abstiennent de tout autre acte susceptible d’aggraver la tension et de compliquer davantage les efforts visant à  promouvoir une solution inclusive et consensuelle à  la crise.

Négociations sur le Mali: réponse attendue de Bamako et des rebelles touareg au projet d’accord

La délégation de Bamako, conduite par l’ancien ministre Tiébilé Dramé, et la délégation conjointe touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) « ont demandé quelques heures pour retourner faire un compte-rendu à  leur base et à  leurs mandants afin de pouvoir revenir ce mardi 11 juin pour l’adoption finale de ce document », a indiqué Djibrill Bassolé, chef de la diplomatie burkinabè. L’enjeu des négociations est de permettre la tenue à  Kidal de la présidentielle prévue le 28 juillet dans tout le Mali, élection destinée à  aider le pays à  sortir de l’ornière. Le MNLA et le HCUA ont ces derniers mois refusé la présence de l’armée et de l’administration maliennes à  Kidal, exigeant la sécurisation du scrutin par la future force onusienne, la Minusma, attendue en juillet au Mali et qui absorbera la force panafricaine (Misma) déjà  sur place. Appuyée par des diplomates (ONU, Union africaine et Union européenne) représentant la communauté internationale, la médiation, qui espérait un accord dès lundi, a travaillé « en particulier » sur la question du déploiement des forces armées maliennes dans la région de Kidal, a souligné M. Bassolé. « Nous avons obtenu un accord sur le principe » pour « un retour pacifique, réussi » des forces maliennes « en même temps que de l’administration d’Etat et des services sociaux de base au Nord-Mali », a-t-il poursuivi. « Rien ne bloque », a-t-il insisté. « Toutes les dispositions sont prises dans l’accord pour qu’il n’y ait aucun incident, aucun désagrément qui puisse rompre la confiance » et compromettre la tenue de l’élection à  la date prévue, a assuré le ministre burkinabè. « Déterminer les modalités de retour de l’armée malienne » à  Kidal Le projet d’accord prévoit de créer « une commission mixte de sécurité » réunissant les deux camps pour « déterminer les modalités de retour de l’armée et surtout pour créer le bon esprit », a-t-il ajouté, sans préciser ces modalités ni le calendrier. Selon une source proche des discussions, la médiation a proposé un « retour graduel » des forces armées maliennes à  Kidal et un « cantonnement » des éléments des groupes armés touareg. Pour rassurer les mouvements touareg qui « n’ont pas confiance en l’armée malienne », craignant « des massacres », les forces armées maliennes devraient être « encadrées » par l’armée française, présente à  l’aéroport de Kidal, et la Minusma, a précisé une source diplomatique. Plus tôt, M. Bassolé avait reconnu que la « méfiance » persistait entre les deux camps, « en particulier après les derniers événements d’Anefis », une ville située à  une centaine de kilomètres au sud de Kidal, que l’armée malienne a reprise le 5 juin aux groupes touareg après des combats.

Crise malienne : les négociations aux calendes burkinabé

Aux premières heures de la crise au Mali, C’’est le président Blaise Compaoré qui a eu la confiance de ses pairs de la sous-région pour mener la médiation entre les différents protagonistes. Après le coup d’Etat du 22 mars dernier, le pays des hommes intègres était devenu le vestibule des hommes politiques maliens pour arrondir les angles en vue de la bonne marche de la phase intérimaire puis transitoire. Ce qui a d’ailleurs eu le don d’agacer certains qui estimaient que le linge sale du Mali devait se laver en famille. l’on se rappelle le ballet des hommes politiques, autour des rencontres appelées Ouaga I et Ouaga II. Tout comme les Maliens s’étaient bien familiarisés avec le visage du représentant du Médiateur en la personne du Burkinabé des Affaires étrangères, Djibril Bassolé, avait réussi à  convaincre les militaires à  lâcher du lest par la signature de l’accord-cadre avec la CEDEAO, marquant ainsi le retour à  la vie constitutionnelle normale. Des visions finalement inconciliables Pour rapprocher les lignes entre les occupants du nord Mali et l’autorité centrale, Blaise Compaoré était aussi monté sur ses grands chevaux pour trouver un « gentleman agreement » entre les différentes parties. Dans ce cadre, des rencontres avaient eu lieu avec des positions pour le moins tranchées de part et d’autre. D’un côté, l’Etat malien intransigeant sur le caractère laà¯c du pays et l’intégrité territoriale. De l’autre côté, le MNLA, qui cherche à  cor et à  cri une indépendance avant d’en arriver à  une autodétermination, et le groupe Ançar dine obnubilé par l’idée d’appliquer la charia. Ces négociations étaient fortement critiquées par une bonne partie de la population malienne qui jugeait le MNLA et Ançar dine infréquentables. Le premier pour avoir trahi le pays en étant à  l’origine de son invasion par les islamistes et autres narcotrafiquants, le second pour ses actes odieux et inhumains. Il faut signaler que nombreux sont les Maliens qui trouvaient en Blaise un médiateur plutôt zélé, qui développerait des sympathies pour le MNLA par exemple. C’’est justement dans le cadre de ces négociations que les autorités maliennes devaient rencontrer des membres d’Ançar dine autour de la table à  Ouagadougou d’abord le 10 janvier avant d’être repoussé au 21. C’’était compter sans l’humeur belliqueuse de Ancar dine et le MUJAO qui ont sonné la charge de nouveau par l’attaque de Konna le jeudi 10 janvier dernier au niveau de la ligne de front. La suite est connue, les hostilités sont ouvertes avec l’intervention française du reste avalisée après coup par la communauté internationale. Les négociations sont stoppées net comme la percée des djihadistes à  Konna. Alors question: Blaise a-t-il perdu la main ? En tout cas, les djihadistes semblent bien lui couper la main. En effet, même le Burkina Faso a varié sur l’option des négociations en évoquant une intervention militaire plus que jamais nécessaire. Mieux, le Burkina enverra des troupes au Mali pour mener le combat contre ceux-là  qu’il croyait fréquentables il y a peu. l’attaque de Konna a permis d’édifier les derniers sceptiques sur les intentions inavouées des fous de Dieu. Aujourd’hui beaucoup d’observateurs estiment que l’aval de la communauté internationale est la preuve patente que les négociations doivent être mises sous le boisseau. Du moins, pour le moment…

Crise à l’UMP: Échec de la médiation d’Alain Juppé

Appelé à  la rescousse pour mettre fin au scénario désastreux que l’UMP est en train de vivre depuis cinq jours, Alain Juppé, a proposé la création d’une instance collégiale, chargée de revoir les résultats de l’élection. Mais il a fini par jeter l’éponge, car il considère que les conditions de sa médiation ne sont pas réunies. Dans la foulée, François Fillon a annoncé qu’il allait saisir la justice pour « rétablir la vérité des résultats ». Pour Juppé, la priorité est de sortir son parti de l’impasse car menacé de disparition. Il a à  cet effet diffusé un communiqué dans lequel il affirme que Ce qui est désormais en cause, ce n’est plus la présidence de l’UMP, c’est l’existence même de l’UMP. Notre mouvement est menacé d’éclatement, voire de disparition. Ce serait un séisme dans la vie démocratique de notre pays. L’équipe de François Fillon a annoncé qu’elle quittait la commission nationale des recours de l’UMP. Après cet échec C’’est L’ex-président Nicolas Sarkozy qui tente à  son tour de décanter la situation. Il va déjeuner ce lundi 26 novembre 2012 avec celui qui fut son premier ministre, François Fillon. Ce rendez-vous, selon une autre source également proche de M. Fillon, avait été pris avant l’échec d’Alain Juppé. La guerre des chefs Tout a commencé au soir du scrutin, le 18 novembre 2012, lorsque les deux candidats revendiquent chacun la victoire. Le 19 novembre dernier lorsque la commission interne à  l’Union pour un mouvement populaire (UMP) chargée de l’organisation du scrutin (Cocoe) a finalement désigné Copé comme président de l’UMP, avec 98 voix d’avance sur Fillon. Après que chacun des deux camps se soit proclamé vainqueur dimanche soir. La Cocoe a travaillé toute la journée de lundi, pour vérifier chaque procès-verbal, département par département. A l’issue d’une ultime réunion de délibération, vers 22h40 heure de Paris, le président de la Cocoe, Patrice Gélard, a proclamé les résultats officiels et a déclaré que Copé a recueilli 87.388 voix soit 50,03% contre 87.290 voix pour Fillon 49,97%. Quarante-huit heures plus tard, les partisans de François Fillon annoncent qu’ils contestent cette élection car des voix n’auraient pas été comptées dans certaines fédérations d’Outre-Mer. Il a refusé la commission des recours car, dit-il, est favorable au camp adverse. Et c’est donc le camp Fillon qui a proposé la médiation de Juppé. D’abord rejetée par Copé et ses amis, cette médiation a pu se mettre en place… Avant de disparaitre! Jean-François Copé, né le 5 mai 1964 à  Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), est un homme politique. Maire de Meaux de 1995 à  2002 et depuis 2005, il a occupé plusieurs fonctions ministérielles. Député de la sixième circonscription de Seine-et-Marne, il est secrétaire général de l’UMP de 2010 à  2012 et président du parti depuis cette date Le 17 novembre 2010, il devient secrétaire général de l’UMP en remplacement de Xavier Bertrand, nommé au gouvernement. Il autorise notamment, après la défaite de Nicolas Sarkozy à  l’élection présidentielle de 2012, la création de mouvements au sein de l’UMP. Le 26 août 2012, à  Château renard, il se déclare candidat à  la présidence du parti, vacante pendant le mandat présidentiel de Nicolas Sarkozy. Durant la campagne, alors que François Fillon, qui fait figure de favori, prend ses distances avec l’ancien président de la République. Quand à  François Fillon, de son véritable nom François Charles Armand Fillon, est un homme politique né le 4 mars 1954 au Mans. Assistant parlementaire de profession, et membre du RPR puis de l’UMP, il est nommé successivement ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche dans le gouvernement d’à‰douard Balladur (1993-1995), puis ministre des Technologies de l’Information et de la Poste (1995), et ministre délégué chargé de la Poste, des Télécommunications et de l’Espace au sein des deux gouvernements d’Alain Juppé (1995-1997). Après la réélection de Jacques Chirac à  l’à‰lysée, François Fillon est nommé ministre des Affaires sociales, du Travail et de la Solidarité (2002-2004) ; il mène des réformes structurelles sur la durée du travail et sur les retraites. Nommé ministre de l’à‰ducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (2004-2005), il fait voter par le Parlement, la loi Fillon pour l’éducation. à€ la suite de la victoire de Nicolas Sarkozy à  l’élection présidentielle de 2007, François Fillon est nommé Premier ministre le 17 mai 2007 et forme son premier gouvernement. Il est reconduit le 18 juin suivant, à  la suite de la victoire de la droite aux élections législatives : son deuxième gouvernement est, en durée, le deuxième gouvernement le plus long de la Ve République après celui de Lionel Jospin. Il forme son troisième gouvernement le 14 novembre 2010. Le 10 mai 2012, il remet la démission de son gouvernement, à  la suite de l’élection à  la présidence de la République de François Hollande. Il est le deuxième Premier ministre (après Georges Pompidou) dans l’ordre de durée de présence en continu à  Matignon. Il est élu député de Paris en juin 2012.

Blaise Compaoré à l’Elysée, un médiateur controversé dans la crise malienne

François Hollande, qui poursuit ses rencontres avec les grands dirigeants africains au sujet de la crise malienne, recevait ce mardi après-midi Blaise Compaoré, président du Burkina Faso depuis 25 ans et médiateur de la CEDEAO pour le Mali. Plusieurs organisations se sont réunies la veille pour protester contre cette « médiation à  la française ». A l’initiative de l’association Survie qui se bat depuis de longues années contre la Françafrique, ce rassemblement contre la venue du président burkinabè a reçu le soutien du Front de Gauche et du Collectif des Maliens de France pour la Paix. Une petite cinquantaine de personnes était présentes, un résultat satisfaisant pour Survie, dans la mesure o๠«nous n’avons pu lancé l’appel que samedi, et l’annonce de la venue de Compaoré a été faite seulement lundi matin sur le site de l’Elysée» explique Danyyel Dubreuil de Survie, dénonçant « un manque d’information criant de la part de l’Elysée, qui nous laisse très peu de marge de manœuvre». « Compaoré trop compromis pour être médiateur » Un changement immédiat de médiateur dans la crise malienne est réclamé à  l’unisson par les intervenants. Officiellement, Compaoré se pose en garant d’une stabilité démocratique et d’une certaine justice dans la région. Ce qui plaà®t à  Paris. « Dans la réalité, il ne fait que maintenir la Françafrique et défendre les intérêts des puissances occidentales et françaises dans la région », explique Danyel Dubreuil. Imposé par la CEDEAO pour résoudre la crise malienne, Compaoré se fait le relais d’une « médiation à  la française » qui ne ferait qu’empirer la situation. « C’’est un dictateur, en place depuis 25 ans et compromis dans de nombreuses affaires politiques et criminelles non résolues, comme l’assassinat de son prédécesseur Thomas Sankara et plus récemment le procès du libérien Charles Taylor, au cours duquel il a régulièrement été cité » poursuit-il. Marine Malberg, membre du Collectif Afrique du PCF rappelle que la demande d’enquête parlementaire concernant la mort de Thomas Sankara est toujours en attente de réponse, ainsi que son soutien à  la veuve de ce dernier. « Une intervention militaire au Nord-Mali serait inacceptable» Après la guerre en Lybie, le problème de l’ingérence des états européens dans les crises africaines est donc vivement relancé. « Le peuple malien, qui n’a pas été consulté sur l’éventualité d’une intervention militaire, refuse l’idée d’une coalition armée des pays de la région. La solution de la crise malienne doit provenir des Maliens eux-mêmes. Seule une intervention soumise à  la légalité internationale, composée par exemple de casques bleus pourrait éventuellement être tolérée », affirme Pierre Boutry du Parti de Gauche, pour qui «la dynamique de redéploiement militaire français dans la région est inquiétante, notamment au Burkina Faso o๠le réinvestissement de certaines bases militaires a d’ores et déjà  été acté ». Le président Hollande sous surveillance Pour les organisations réunies lundi soir, cette visite signifie le soutien de Hollande au président burkinabè qui « a pourtant à  répondre pour ses actes devant le Tribunal Pénal International» selon les slogans repris en coeur. La déception est pour l’instant à  la hauteur des attentes suscités par l’élection du nouveau président. Deux mois après la visite du gabonais Ali Bongo, l’attention est à  présent tournée vers la visite prochaine de Hollande à  Joseph Kabila au Congo Kinshasa lors du Sommet de la Francophonie. Ces rencontres à  répétition de l’hôte de l’Elysée mettent chaque fois à  mal sa promesse de ruputure avec la Françafrique, inscrite dans son programme de campagne.

La médiation burkinabè en route pour le Nord occupé par des islamistes

Accompagné d’un conseiller, M. Bassolé a décollé tôt de Ouagadougou, selon le journaliste de l’AFP qui l’accompagne. Il se rend à  Gao et Kidal pour « porter un message » aux groupes armés islamistes de la part du président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), a indiqué le ministre. Le nord du Mali est occupé par des mouvements islamistes alliés à  Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi), qui en ont évincé la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et ont commencé à  y appliquer la charia (loi islamique). M. Compaoré a reçu en juin, séparément, des délégations du groupe islamiste Ansar Dine ainsi que du MNLA. Le président malien par intérim Dioncounda Traoré, rentré le 27 juillet à  Bamako après une convalescence de deux mois à  Paris à  la suite d’une grave agression dans son bureau à  la présidence, a annoncé le 29 juillet la création de nouveaux organes de la transition et précisé qu’il se chargeait lui-même de former le gouvernement d' »union nationale » exigé par la Cédéao. Ce cabinet d’union doit avoir l’assise suffisante pour permettre la reprise du Nord par le pouvoir central. La Cédéao continue de jouer la carte de la négociation avec les islamistes, mais se dit prête à  envoyer au Mali une force de quelque 3.300 soldats en cas de nécessité. Elle attend pour cela une demande formelle du pouvoir de transition à  Bamako, un mandat du Conseil de sécurité de l’ONU et un soutien logistique occidental.

Crise au Mali: la Médiation burkinabè fait le point

Le point de presse du gouvernement burkinabé de ce jeudi 26 juillet 2012 portait principalement sur la politique étrangère du pays, notamment sur la méditation conduite au Mali à  la demande de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Face à  la presse, Djibrill Bassolé, ministre des Affaires étrangères et représentant du médiateur Blaise Compaoré, a pour donner son point de vue sur les propos du sous directeur Afrique de l’Ouest du Quai d’Orsay, Laurent Bigot sur la situation politique au Burkina Faso. L' »affaire Bigot » Il y a quelques semaines, le diplomate français affirmait au cours d’une conférence publique que le Burkina Faso serait le prochain pays de la sous région, après le Mali, à  connaà®tre une crise. «Je n’accepterai jamais que des propos de cette nature se disent sur mon pays. Nous souhaitons que des dispositions soient prises afin qu’un diplomate français ne fasse plus de tels commentaires à  l’endroit d’un pays souverain comme le nôtre». En faisant allusion aux propos du sous directeur Afrique de l’ouest du Quai d’Orsay, le patron de la diplomatie burkinabè ne mâche pas ses mots. Le gouvernement burkinabè accepte les critiques qui lui sont formulées et travaille toujours dans le sens d’améliorer sa gouvernance, dira en substance Djibrill Bassolé. Mais ce qui est inadmissible d’après lui, C’’est qu’un diplomate étranger puisse s’adresser à  un pays souverain de la façon dont l’a fait Laurent Bigot. Du reste, il considère «l’affaire Bigot» comme un «épiphénomène» sur lequel il ne faut pas s’attarder. Le MNLA, le Premier Ministre, la Transition… La réunion des cadres du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), le mercredi 25 juillet 2012 à  Ouagadougou était également au centre des échanges. «Le MNLA s’est réuni à  Ouagadougou, C’’est vrai. Ce n’était pas une réunion avec la médiation de la Cedeao. C’’était une rencontre de concertations inter-mouvement. Les dirigeants du mouvement ses sont retrouvés ici avec l’ensemble des cadres pour définir leur feuille de route pour le processus de paix. Ce que nous retenons d’intéressant, nous médiation, est que cette réunion a pris de résolutions allant dans le sens de les engager davantage à  la recherche d’une solution de paix.» Et pour Djibrill Bassolé, ceux qui pensent que la médiation burkinabè a échoué à  ramener la paix et l’unité au Mali ont tout faux. «Il ne faut pas lier les difficultés actuelles que traverse la médiation à  l’échec des pourparlers pour une sortie de crise au Mali», tempère le ministre des Affaires étrangères, qui ne sait pas non plus si Cheick Modibo Diarra conservera son poste de Premier ministre dans le gouvernement d’union nationale réclamé par le dernier sommet de la Cedeao à  Ouagadougou. «C’’est le président de transition, Dioncounda Traoré, qui doit désigner son Premier ministre afin de former ce gouvernement d’union nationale». Au cas o๠ce dernier, toujours en France pour ses soins, ne parviendrait pas à  respecter le délai du 31 juillet imposé par la Cedeao pour la formation du nouveau gouvernement, il pourra le signifier à  ses pairs et demander la prolongation du délai qui lui était imparti. Présent à  ce point de presse, le ministre délégué à  la Coopération régionale est revenu sur les grands enjeux de la coopération sous régionale et la place occupée par cette coopération dans le développement du Burkina Faso. Vincent Zakané a signifié, a titre d’exemple, que le Burkina Faso a bénéficié ces dernières années d’un investissement de 100 milliards de F CFA de la part de l’Union économique et monétaire ouest africain (Uemoa). Cette somme a servi selon lui à  la construction de barrages, de routes, de forages, etc.

Sommet de Ouaga : la classe politique malienne divisée

Si d’autres partis politiques ont annoncé leur refus d’y prendre part, le front uni pour la sauvegarde de la démocratie (F par contre a confirmé sa participation à  ce sommet. Une fois de plus, les chefs d’Etat de la communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) discuteront du sort du Mali à  Ouagadougou . l’objectif de cette rencontre qui réunit les forces vives du Mali autour des six chefs d’Etat du groupe de contact est clair. Pour Mahamadou Issoufou, président de la République du Niger, «C’’est de trouver des solutions à  cette crise que traverse le Mali. Et je fonde l’espoir qu’il y aura des avancées dans la mesure o๠cette réunion connait la participation des forces vives du Mali». La concertation, selon les conclusion du sommet de Yamoussoukro le 29 juin, exige la formation d’un nouveau gouvernement composé de l’ensemble des forces vives de la nation. Un point de vue que ne semble pas partager le gouvernement de Cheik Modibo Diarra et certains partis politiques comme le RPM, le Sadi, la coalition MP 22 ( pro-putschistes ) et d’autres organisations de la société civile. Pour les membres du FDR, la formation d’un gouvernement d’union nationale est une nécessité, puisque le gouvernement de transition de Cheik Modibo Diarra a montré ses limites dans la résolution des missions principales qu’il s’est assignés. Une délégation très importante du FDR composée des responsables comme Kassoum Tapo, Siaka Diakité, Fatoumata Siré Diakité est présente à  Ouagadougou. Boycott de la classe politique Les formations politiques qui ont boycotté le rendez-vous, arguent que le sort du Mali ne doit pas se discuter hors du pays, car ajoutent-ils, «Â le linge sale se lave en famille.». Les observateurs politiques précisent eux que le choix du premier ministre a été décidé à  Ouagadougou entre l‘ex junte et la CEDEAO. Ce qui fait à  certains politiques que le Premier ministre oublie qu’il est issu d’une concertation à  l‘étranger. Son voyage au Maroc confirme sa volonté de ne pas élargir son gouvernement aux partis politiques, jugent d‘autres. Mais du côté de la médiation, on assure que le gouvernement malien est bien représenté: C’’est le ministre de l’Intégration africaine qui portera sa voix, rapporte RFI. Du reste, l’offensive malienne se fait toujours attendre au nord . « Nous, nous pensons qu’il y a un gouvernement qui est là . Certes, il y a des difficultés, certes, il y a des insuffisances, mais cela ne doit pas être la priorité des priorités. La priorité des priorités aujourd’hui C’’est d’engager l’offensive au niveau du Nord », témoigne Alioune Gueye, vice-président du conseil national de la jeunesse du Mali.

Destructions à Tombouctou : « Les musulmans sont choqués »

Du samedi 30 juin au lundi 2 juillet, les islamistes d’Ançar Dine et d’AQMI ont détruit sept des seize mausolées que compte Tombouctou et ont cassé la porte d’entrée de la mosquée Sidi Yeyia. Un tollé général a suivi ces actes, condamnés tant à  l’intérieur qu’à  l’extérieur du pays. Au-delà  de la richesse culturelle des sites détruits, ce sont bien des monuments religieux o๠des milliers de fidèles musulmans se rendaient chaque année pour se recueillir et prier. Alors, à  Bamako comme ailleurs, on en comprenait pas le silence des autorités religieuses face à  ces destructions. Approbation ? Refus de prendre position ? Si oui pourquoi ? Ces incompréhensions peuvent désormais être dissipées. Le Haut Conseil Islamique s’est réuni le lundi dernier, au moment même o๠les occupants de Tombouctou brisaient la porte de la mosquée. Et voici son point de vue, présenté au Premier Ministre hier mardi lors d’une audience à  la Primature. Selon El Hadj Mahmoud Dicko, président du HCI tous les musulmans ont le C’œur meurtri suite aux événements survenus à  Tombouctou. Ce qui est en train de se dérouler présentement à  Tombouctou les a énormément « choqués ». « La religion musulmane n’a jusqu’ici jamais accepté de tels comportements et la société a une éthique et la religion musulmane ont pour référence Tombouctou » affirme-t-il. Indignation et implication l’objectif de la rencontre avec le chef du gouvernement était d’abord de dire la « profonde indignation devant des agissements qui ne font pas honneur à  la religion musulmane ». Il est difficile pour des musulmans de comprendre qu’on puisse se réclamer de l’islam et poser de tels actes. Le HCI a donc décidé de mettre en place un groupe de hauts dignitaires musulmans qui auront pour mission d’expliquer le droit musulman à  l’opinion. Ceci dans le but de dissiper les malentendus existants sur divers sujets par des arguments convaincants. Au cours de cette même rencontre à  laquelle ont pris part plusieurs personnalités du monde islamique malien dont Ousmane Chérif Haà¯dara , il a été proposé Premier ministre une implication du HCI dans la recherche de solution à  la crise du nord. l’objectif serait de permettre aux autorités maliennes de rencontrer le chef rebelle, Iyad Ag Ghaly, de discuter avec lui et de « trouver ensemble un accord pour faire cesser la souffrance de nos compatriotes dans le nord du Mali ». « Nous pensons qu’il y a aujourd’hui des aspects de cette crise qui sont religieux, nous sommes en train de faire en sortes que tous les érudits du Mali se réunissent pour qu’ensemble nous étudions ce problème », selon le président du Haut conseil islamique, l’Imam Mahmoud Dicko.

Ansar Dine : la charia toujours sous le manteau

Après avoir rencontré le 9 juin une délégation de rebelles touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) pour des négociations de paix, Blaise Compaoré a reçu des émissaires d’Iyad Ag Ghaly à  Ouagadougou. Dès lors, beaucoup se demandent ce que la médiation peut bien négocier avec les islamistes qui occupent les trois régions du nord du Mali. l’objectif d’Ansar Dine est clair : islamiser le Mali. Dans une interview accordée à  notre confrère de l’Essor, Iyad Ag Ghaly déclarait : «Â Nous sommes tous Maliens et nous sommes contre la division du Mali ». Au nord pourtant, de nombreux citoyens ne partagent pas l’idée de vivre selon la charia et l’ont fait savoir à  travers des manifestations populaires notamment à  Kidal le 5 juin. La menace AQMI Autre écueil. La présence d’AQMI dans la zone. La médiation burkinabè a demandé à  l’organisation de rompre avec les « terroristes » d’Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi). « Nous acceptons la médiation du Burkina Faso, nous empruntons la voie de cette négociation », a répondu Cheick Ag Wissa, porte-parole d’une délégation d’Ansar Dine en tamasheq (langue touareg). Pour les autorités burkinabè, le groupe islamiste, qui veut imposer la charia (loi islamique) dans tout le Mali reste en position de force dans le Nord, mais doit « clarifier (ses) positions ». «Â En tout état de cause, nous avons le devoir de nous acheminer tous ensemble vers une solution globale négociée de paix », a insisté Djibril Bassolé, ministre des Affaires étrangères du Faso. Pour Farouk Ag Issa, ressortissant de Kidal, ce comportement est assimilable à  un retour de manivelle qui cache mal la précarité qui pourrait gagner l’organisation islamiste. La rupture avec AQMI et l’alliance ratée avec le MNLA, pourrait affaiblir Ansar Dine, sur le plan de l’occupation du territoire et de la mobilité des troupes. Or témoigne, un ressortissant du nord, le groupe recrute dans ses rangs de jeunes nordistes et les forme à  l’art de la guerre. Ansar Dine peut-il réellement se passer d’AQMI, qui connaà®t bien le désert pou y avoir opéré durant de longues années etorchestré de nombreux enlèvements d’occidentaux ? Si la délégation d’Ansar Dine a manifesté sa volonté à  s’engager dans la voie d’une solution politique négociée, son idéal d’islamiser le Mali reste un problème. Le principe de laà¯cité, consacré par la Constitution malienne, ne pouvant pas faire l’objet de concessions.

Transition au Mali : les médiateurs restent à Bamako pour éviter l’échec

Les deux médiateurs ouest-africains présents à  Bamako pour obtenir un accord sur la transition malienne ont accepté vendredi de continuer leur mission à  la demande des autorités, alors qu’ils s’apprêtaient à  partir sur un constat d’échec, a appris l’AFP de sources concordantes. Les deux médiateurs ouest-africains présents à  Bamako pour obtenir un accord sur la transition malienne ont accepté vendredi de continuer leur mission à  la demande des autorités, alors qu’ils s’apprêtaient à  partir sur un constat d’échec, a appris l’AFP de sources concordantes. « Nous avions effectué un constat d’échec, et alors que les médiateurs s’apprêtaient à  se rendre à  l’aéroport, les autorités maliennes ont demandé qu’ils restent sur place pour poursuivre le dialogue. Et ils ont accepté », a affirmé une source proche de la médiation. Les deux médiateurs dépêchés par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao), les ministres burkinabè des Affaires étrangères Djibril Bassolé et ivoirien de l’Intégration africaine Adama Bictogo, sont à  Bamako depuis mardi. Vendredi, le Premier ministre malien de transition, Cheikh Modibo Diarra, accompagné du porte-parole du gouvernement Hamadoun Touré, a dû se rendre dans l’après-midi à  l’hôtel o๠logent les médiateurs pour s’entretenir avec eux, après quoi les envoyés de la Cédéao ont accepté de rester, a constaté l’AFP. Le blocage se situe toujours au niveau de la désignation du chef de la transition. Rencontre avec les chefs religieux L’ex-junte militaire, qui a rendu le pouvoir aux civils après le coup d’Etat du 22 mars mais reste omniprésente, souhaite voir son leader, le capitaine Amadou Haya Sanago, diriger la transition, mais la Cédéao a déjà  quasiment désigné pour ce poste l’actuel président par intérim, Dioncounda Traoré. La médiation avait rencontré dans la journée successivement le président Traoré, le capitaine Sanogo, le Premier ministre Modibo Diarra ainsi que des diplomates occidentaux à  Bamako. Dans la soirée, ils rencontraient les chefs religieux. « Les lignes bougent, mais ne jurons de rien », a déclaré à  l’AFP une source proche de la médiation. Prévu pour durer 40 jours, l’interim du président Traoré, en poste depus le 12 avril, doit s’achever le 22 mai selon la Constitution. Le putsch a favorisé la chute du nord du pays tombé aux mains de rebelles touareg et surtout d’islamistes armés, notamment Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi), qui y occupe désomais une position dominante.

Bassolé et Bictogo : le duo pour sauver le Mali

L’un est ministre de l’Intégration africaine de la Côte d’Ivoire. L’autre est ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso. Depuis le coup d’Etat du 22 mars ils ont fait plus de voyages entre Bamako, Abidjan, Dakar et Ouagadougou que les plus actifs des commerçants ou hommes d’affaires. Leur mission n’est pas simple : sauver le Mali. Le premier, Adama Bictogo, posait souriant derrière Amadou Toumani Touré (ATT) lors du sommet de l’Union africaine de Bamako le 20 mars. L’Ivoirien était alors loin de s’imaginer que deux jours plus tard, le président malien serait renversé par des militaires, et que lui-même serait appelé au chevet du Mali. Deux hommes d’expérience A 50 ans Adama Bictogo est un homme de mission. Cadre du Rassemblement des Républicains, il est un intime d’Alassane Ouattara pour qui il bat campagne en 2010 à  l‘intérieur du pays. Ses talents de négociateur, la finesse et la pertinence de ses analyses politiques sont appréciés par tous. Cet ex-conseiller spécial de Robert Guei – c’est dire s’il connaà®t l’âme militaire – aime parvenir rapidement à  des accords. L’homme a le contact facile et tend sa carte de visite avec courtoisie, rapporte une journaliste mandatée à  Ouagadougou. Djibril Yipéné Bassolé, ministre burkinabè des Affaires étrangères, est de 5 ans son aà®né. Il jouit de toute la confiance du président Blaise Compaoré. Il a occupé le ministère de la Sécurité puis celui des Affaires Etrangères. De 2008 à  2011, il est le médiateur de l’Union africaine au Darfour. « Bassolé est un homme discret, en retenue, il a le sens de l’‘écoute et de la diplomatie », confie un de ses collaborateurs. Derrière le duo, se cache un troisième homme, l’ambassadeur du Burkina Faso au Mali Mohamed Sané Topan. Il gère presque tous leurs déplacements. Décollage manqué L’entrée en scène de Bassolé et Bictogo est agitée. Le 28 mars, au lendemain du sommet post coup d’Etat de la Cédéao à  Abidjan, ils attendent dans le salon d’honneur de l’aéroport de Bamako Sénou l’arrivée des 5 chefs d’Etat mandatés. Ils ne les verront pas. Une manifestation de pro-putchistes envahit le tarmac, empêchant les atterissages. Après la confirmation de l’annulation de la rencontre, les journalistes assaillent de questions Djibril Bassolé. Il se contente finalement de déclarer qu’  » un certain nombre de conditions n’étaient pas réunies pour l’atterrissage des chefs d’Etat « . Repli à  Abidjan. Vient ensuite le temps des aller-retours à  Kati, le quartier général de la junte entre le 28 mars et le 6 avril, date de la signature de l’Accord-cadre entre la Cédéao et le CNRDRE. En toutes circonstances, Bassolé reste un homme calme, aux propos mesurés. Cela a sans doute joué pour parvenir à  la signature du fameux Accord Cadre du 1er Avril qui prévoyait l’installation d’un Premier ministre de transition et d’un gouvernement de mission. C’est désormais chose faite. Crise de confiance Le sort de Dioncounda Traoré, président par intérim se ficelle hors du Mali. A Ouagadougou il rencontre Blaise Compaoré et Djibril Bassolé. Les deux ministres l’accueilleront ensuite à  Bamako, le consulteront à  plusieurs reprises à  l’hôtel Salam, avant d’assister à  son investiture officielle comme Président par intérim le 12 avril 2012… La médiation menée par Djibril Bassolé a pour le moment la confiance de la junte. La donne change après le sommet d’Abidjan du 26 avril. Les chefs d’Etat africains décident de rendre à  Dioncounda Traoré ses pouvoirs constitutionnels, de le maintenir à  son poste pendant un an (durée maximum de la transition) et d’envoyer une force à  Bamako pour sécuriser la transition. Des décisions contraires à  l’Accord-cadre qui rendent furieux le CNRDRE. A Kati, on affirme que le président du CNRDRE se sent trahi par Djibril Bassolé, l’homme qu’il recevait avant tout autre visiteur. A Kati, o๠Bassolé et Bictogo accourent le 27 pour calmer les esprits, la tension entre les militaires et les médiateurs est à  son comble. Amadou Aya Sanogo doit calmer ses militaires face aux réactions hostiles à  l’égard des deux hommes. Bassolé tente comme il le peut de faire baisser la température :  » Nous sommes venus à  Bamako pour faire comprendre un certain nombre de mesures prises par la Cédéao.  » Et d’élargir le problème, en bon diplomate, à  la sous région, en insistant sur le danger que représente l’instabilité au Nord pour toute l‘Afrique subsaharienne. Bis répétita, le dialogue continue Nouveau rebondissement le 30 avril. Des bérets rouges de la garde présidentielle attaquent des positions des militaires putchistes. Nouvelle réunion de la Cédéao à  Dakar le 3 mai. L’organisation ouest-africaine met de l’eau dans son vin. Plus question d’envoyer unilatéralement sa force à  Bamako. On évoque le déploiement immédiat de la force « dès que les autorités en feront la requête ». Reste qu’au goût des voisins, le CNRDRE est toujours beaucoup trop présent. Ils demandent au médiateur de « procéder à  la revue du rôle du CNRDRE dans la transition ». La mission de Djibril Bassolé et d’Adama Bictogo est loin de toucher à  sa fin. Après le sommet de Dakar aucun accord n’est trouvé entre les militaires et la médiation, qui se retrouvent au Burkina Faso. Les deux ministres sont de retour au Mali le 9 mai. « Nous sommes revenus à  Bamako pour poursuivre le dialogue avec l’ex-junte, avec toutes les parties, déclare alors M. Bictogo. Le peuple frère du Mali mérite qu’on l’accompagne le temps qu’il faut. Tout le monde est mobilisé pour ça. » Le gant de velours de la médiation qui cache la main de fer de la Cédéao est pour le moment parvenu à  maintenir le dialogue ouvert avec des militaires échaudés par les revirements de l’organisation ouest-africaine. La fin des 40 jours de l’intérim présidé par Dioncounda Traoré sera un nouveau test pour le duo dont la patience sera mise à  rude épreuve…

Côte d’Ivoire : En attendant l’UA

Le président de l`Union africaine (UA) Bingu wa Mutharika a quitté Abidjan o๠il était venu « écouter » le président sortant ivoirien Laurent Gbagbo et son rival Alassane Ouattara. Il soumettra à  l`UA, en sommet dimanche, les « propositions » de M. Gbagbo pour résoudre la crise. « Mon frère et ami (Laurent Gbagbo) m`a expliqué en détail ce qui s`est passé et il m`a aussi expliqué en détail ses idées » pour sortir de la crise née de la présidentielle ivoirienne du 28 novembre, a déclaré le chef d`Etat malawite et président en exercice de l`UA, à  l`issue d`un second entretien avec M. Gbagbo, après une rencontre avec M. Ouattara dont il n`a pas donné la teneur. « Je vais transmettre ses propositions et ses vues à  l`Union africaine, à  ses frères chefs d`Etat et de gouvernement de l`Union africaine, afin que ensemble, par la concertation, nous puissions trouver un moyen d`avancer », a ajouté M. Mutharika, sans plus de précision, sur les marches du palais présidentiel. A son côté, M. Gbagbo acquiesçait. Lors d`un sommet dimanche et lundi à  Addis Abeba, l`UA doit se pencher sur la crise ivoirienne, qui oppose M. Gbagbo à  M. Ouattara, reconnu président par l`organisation panafricaine comme par la quasi-totalité de la communauté internationale. Les chefs d`Etat africains essaieront d`harmoniser leurs positions lors du sommet de l`UA alors que le Nigeria pousse pour l`option militaire, à  la différence de l`Afrique du Sud et de l`Ouganda. Le président sud-africain Jacob Zuma souhaite que soit trouvée « quelque chose d`autre que demander à  l`un des deux chefs de partir » et son homologue ougandais Yoweri Museveni plaide pour « une approche sérieuse concernant l’examen du processus » électoral. Un conseiller du président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema a indiqué qu’il allait proposer au sommet de l`UA la création d`une « commission spéciale sur le règlement » de la crise ivoirienne, privilégiant « une solution pacifique ». La France, qui est très discrète depuis le début de la crise ivoirienne, a indiqué préférer une issue pacifique. Le ministre de la Coopération Henri de Raincourt a déclaré « que si on peut parvenir à  un aboutissement par la voie pacifique c`est toujours préférable à  la voie militaire ». Rappelant les sanctions financières prises par la communauté internationale contre le clan du président sortant Laurent Gbagbo, il a indiqué qu`il fallait « persévérer ». A propos de l`option militaire, M. de Raincourt a indiqué qu`elle était « juridiquement ouverte » mais « il faut voir comment et par qui elle peut être appliquée ». M. Gbagbo refuse de céder le pouvoir depuis qu`il a été proclamé vainqueur par le Conseil constitutionnel, qui a invalidé en partie les résultats de la Commission électorale indépendante (CEI) ayant déclaré élu M. Ouattara. Le sortant a proposé à  maintes reprises un recomptage des voix du scrutin. Mais sitôt le président de l`UA parti, le camp Ouattara a redit son opposition à  un tel scénario. L`idée d`un recomptage, objet actuellement de « beaucoup de lobbying » de la part de M. Gbagbo, « n`a pas de crédibilité du tout », a déclaré Anne Ouloto, porte-parole de M. Ouattara, répétant que le locataire du palais présidentiel doit « partir ». Le 21 janvier, le Premier ministre kényan Raila Odinga, médiateur de l`UA dans la crise, avait plaidé en faveur d`un isolement diplomatique et de sanctions financières

Raila Odinga attendu à Abidjan ce lundi

Le Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP,coalition pro-Ouattara) a en effet appelé dimanche soir à  une opération « pays mort » à  compter de mardi, « jusqu`à  ce que » M. Gbagbo « reconnaisse sa défaite et quitte le pouvoir ». Le RHDP avait déjà  appelé à  une grève générale dans le pays entre le 27 et le 30 décembre, qui avait eu un succès mitigé. Cette appel est intervenu le jour o๠M. Odinga s`est rendu à  Abuja o๠il s`est entretenu avec le numéro un nigérian Goodluck Jonathan, président en exercice de la Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest (Cédéao), selon une source présidentielle nigériane. Le médiateur de l’UA est accompagné dans sa mission par l’ancien ministre des Affaires étrangère de la République démocratique du Congo (RDC) Bizima Karaha. Aucun détail n`était disponible sur la teneur de leur discussion ni sur le programme précis de M. Odinga, attendu à  Abidjan lundi au plus tôt. Dans la suite d`une visite infructueuse début janvier, sa mission paraà®t en l`état quasi impossible pour trouver une solution pacifique à  la grave crise née de la présidentielle du 28 novembre. S`opposent depuis lors MM. Gbagbo et Ouattara, ce dernier ayant été reconnu chef d`Etat légitime par la communauté internationale, notamment l`UA et la Cédéao. Toujours retranché au Golf hôtel d`Abidjan soumis à  un blocus des forces armées loyales à  son adversaire, M. Ouattara a paru la semaine dernière faire son deuil de la diplomatie en appelant à  la force pour déloger M. Gbagbo. Depuis la présidentielle, les médiations africaines se sont succédé sans résultats à  Abidjan, o๠ont défilé l`ancien président sud-africain Thabo Mbeki, le président de la commission de l`UA Jean Ping, M. Odinga avec les présidents mandatés par la Cédéao Boni Yayi (Bénin), Ernest Koroma (Sierra Leone) et Pedro Pieres (Cap-Vert), et l`ex-chef d`Etat nigérian Olusegun Obasanjo. « Nous voulons qu`un dialogue entre le camp Ouattara et le président Gbagbo soit instauré », a répété dimanche à  l`AFP le porte-parole du gouvernement Gbagbo, Ahoua Don Mello. Selon lui, les deux rivaux « peuvent s`asseoir, discuter et trouver une solution ». « Il faut que (M. Gbagbo) parte, c`est urgent », a réaffirmé de son côté la porte-parole de M. Ouattara, Anne Ouloto, pour qui le président sortant « ruse » et « ne montre aucun signe rassurant de bonne foi ». Selon elle, M. Gbagbo « n`est pas dans une logique de paix ou de dialogue. On l`a vu samedi avec le discours haineux et méchant » de sa femme Simone Gbagbo, qui a qualifié lors d`un rassemblement à  Abidjan M. Ouattara de « chef bandit » et le président français Nicolas Sarkozy de « diable ». Raila Odinga estime que la force doit être une solution de « dernier recours », même si les chefs d`état-major de la Cédéao doivent se réunir cette semaine à  Bamako pour évoquer cette option. A Abidjan, dans les deux quartiers considérés comme des bastions de M.Ouattara, placés sous couvre-feu depuis mercredi après des violences meurtrières, aucun incident n`a été rapporté dimanche. Dans la capitale Yamoussoukro, cinq à  sept personnes ont été blessées lors d`un incident opposant des partisans de M. Ouattara à  une milice pro-Gbagbo.Selon le dernier bilan de l`ONU, les violences de la crise postélectorale ont fait 247 morts depuis la mi-décembre.

Côte d’Ivoire : La mission de la dernière chance.

Les amis de Gbagbo Jeudi dernier, à  l’issue de leur session extraordinaire, les chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO sur la Côte d’Ivoire les avaient mandatés pour rencontrer Gbagbo. Les trois émissaires ont un point commun. Ils sont connus pour être des amis de Gbagbo ou en tout cas, d’en être plus proche que les Comparé, Wade ou autre Goodluck Jonathan. Ce sera donc une réunion ‘’entre amis ». Mission de cette troà¯ka africaine : parler au nom de tous les pays membres de la CEDEAO et faire comprendre au président sortant qu`une intervention militaire n`est pas exclue s`il refuse toujours d`abandonner le pouvoir au profit d`Alassane Ouattara, le vainqueur désigné de la dernière présidentielle. Il s’agira de le mettre devant ses responsabilités face à  l’histoire et lui faire comprendre qu`il ne gagnera pas son bras de fer contre la communauté internationale, et que, dans son intérêt mais aussi celui de la Côte d`Ivoire, il est encore temps de sortir de cette crise de manière honorable. En cas de refus, le recours à  la force sera alors envisagé et des poursuites internationales seront engagées. Eviter à  tout prix la guerre En réalité, la CEDEAO n`a pas l`intention d`installer la Côte d`Ivoire dans une autre guerre. L`intervention armée évoquée lors de sa réunion du 24 décembre dernier s`inscrit d`abord dans le cadre de la pression exercée par la quasi-totalité de la communauté internationale sur Laurent Gbagbo depuis un mois, sans guère de succès. Cependant, il ne s`agit pas non plus de propos en l`air. S`il refuse de céder après le déplacement à  Abidjan des émissaires de la CEDEAO, Gbagbo devra en assumer les conséquences. Une intervention des troupes ouest-africaines pourrait faire sombrer le pays dans une guerre civile comme lui-même en a brandit la menace la semaine dernière. Les chefs d’Etat qui se rendent aujourd’hui au chevet de la Côte d’Ivoire sont des partisans de la négociation. Le président cap-verdien appelait le week-end dernier les parties ivoiriennes à  tout faire pour éviter l’option militaire. Son ministre des Affaires étrangères, José Brito déclarait il y a quelques jours, «moins on parle avant, et plus on a de chances d`être entendus,» ajoutant que la mission qui s`annonce est difficile et qu`il n`est pas utile de la compliquer par des déclarations qui pourraient être mal interprétées. Quant au ministre béninois des Affaires Etrangères, Jean-Marie Ehouzou, il explique que «cette médiation représente un geste de bonne volonté de la part de la CEDEAO qui veut trouver une issue pacifique à  ce problème», répétant cependant à  plusieurs reprises que la mission est extrêmement difficile. Même état d`esprit en Sierra Leone o๠le ministre de l`Information explique que le Chef de l`Etat se rend à  Abidjan afin de convaincre Laurent Gbagbo d`abandonner le pouvoir. La question que certains observateurs de la scène politique se posent est la suivante : Gbagbo acceptera-t-il de quitter effectivement le pouvoir après la réunion avec ces trois homologues? Rien n’est moins sûr…

Jean Ping, président de la Commission de l`UA, arrivé à Abidjan

La dernière chance? M. Ping s`est directement rendu de l`aéroport au quartier administratif du Plateau o๠est situé le palais présidentiel et o๠se trouve l`un des deux présidents ivoiriens proclamés, Laurent Gbagbo. Il devrait ensuite se rendre au quartier général d`Alassane Ouattara, autre président proclamé reconnu par presque toute la commuanauté internationale,dont l`UA. Sa venue survient au lendemain de violences à  Abidjan qui ont fait de onzeà  trente morts, selon les sources. Les partisans de M. Ouattara ont tenté de marcher sur la radio-télévision d`Etat RTI, mais en ont été empêchés par les forces de l`ordre fidèles à  M.Gbagbo qui ont ouvert le feu. Ces militants ont prévu de reprendre leur marche sur la RTI, ainsi que sur le siège du gouvernement, vendredi. Une précédente tentative de médiation de l`UA, menée par l`ancien président sud-africain Thabo Mbeki, avait échoué. Sarkozy lance un ultimatum à  Gbagbo Nicolas Sarkozy a haussé le ton à  l’encontre de Laurent Gbagbo, vendredi 17 décembre, sinon il figurera sur la liste des personnes visées par des sanctions de l’Union européenne. « Laurent Gbagbo et son épouse ont leur destin entre leurs mains. Si avant la fin de la semaine il — Laurent Gbagbo — n’a pas quitté le poste qu’il occupe en violation de la volonté du peuple ivoirien, ils seront nommément sur la liste des sanctions », a déclaré le président français lors d’une conférence de presse en marge d’un sommet européen à  Bruxelles. « Ce qui se passe en Côte d’Ivoire est parfaitement inadmissible (…), des élections ont eu lieu, sous le contrôle des Nations unies, elles ont été validées par les Nations unies. Mieux, la totalité des Etats africains ont reconnu l’élection d’Alassane Ouattara », a décrit M. Sarkozy. « En violation de la volonté du peuple ivoirien, qui avait déjà  été privé d’élection pendant dix ans, M. Gbagbo se maintient au pouvoir, ses partisans tirent, il y a eu des morts dans les rues d’Abidjan hier, c’est un scandale », a martelé le président français.

Règlement des conflits : médiations traditionnelle et moderne ensemble

La cérémonie d’ouverture a eu lieu ce matin à  l’espace culturel « le Canal » sous la présidence de Mme M’Bam Diatigui Diarra le médiateur de la république La médiation traditionnelle Elle est une institution sociale multiséculaire bien ancrée dans nos us et coutumes. Elle se pratiquait dans le domaine social et religieux. En effet, dans la plupart des sociétés négro – africaines, les aspirations à  la paix ont conduit à  développer des techniques de normalisation dont l’objectif était d’éviter ou tout au moins de refréner la violence et les conflits armés. Ceci a donné naissance à  une gamme variée de pratiques dissuasives et modes de prévention des conflits. La violence se trouvait ainsi canalisée par des structures sociopolitiques spécifiques et des conventions orales ou tacites à  caractère juridiques ou religieux. Selon Mme le médiateur C’’est sur cette réalité que la rencontre veut s’appuyer. Dans son intervention, Mme Mbam Diatigui Diarra a annoncé la création auprès de son bureau d’un comité consultatif composé d’autorités traditionnelles et religieuses. « Ce comité consultatif nous accompagne dans la réflexion et la mise en œuvre des actions qui visent à  promouvoir la culture de la paix dans pays explique- t-elle. La médiation moderne La création du bureau du Médiateur de la république, intercesseur dans les conflits opposant les citoyens à  l’Etat, s’inscrit dans une double vision de modernisation administrative et de renforcement de la protection des droits fondamentaux des citoyens face à  l’administration. Aussi faut t-il le rappeler, l’institutionnalisation du médiateur du médiateur de la république a été suscitée et justifiée lors des assises de la conférence nationale tenue en juillet aout 1991 puis réaffirmée par la IIIème édition de l’Espace d’interpellation démocratique(EID) tenue le 10 décembre 1996 . La médiation institutionnelle procède de la nécessité de régler le litige entre l’Administration et les usagers des services publics, en particulier l’exécution des décisions de justice prononcées contre l’administration. Au regard du Médiateur de la République, les deux médiations peuvent et doivent se compléter pour régler les conflits dans notre dans société. Pendant trois jours, les participants à  cette rencontre d’échange seront à  l’école d’éminents experts dépositaires du savoir et de la culture qui les édifieront sur la médiation traditionnelle et de l’intérêt à  l’associer à  la médiation moderne au Mali.

Diplomatie sous-régionale : ATT aux abonnés absents

Alors que le président Blaise Compaoré est sur tous les fronts, ATT semble aux abonnés absents sur la scène diplomatique sous-régionale Autrefois vu comme l’empêcheur de tourner en rond, car il accueillait à  bras ouverts tous les opposants de la région à  Ouagadougou, Blaise Compaoré, président du Burkina Faso, a désormais acquis une stature de « super chef d’Etat », consulté sur tous les dossiers épineux, au point de devenir médiateur des crises au Togo, en Côte d’Ivoire et tout dernièrement en Guinée, pays avec lequel le Burkina n’a pourtant aucune frontière. Alors que le sénégalais Abdoulaye Wade s’est largement discrédité en soutenant de manière maladroite la junte guinéenne, C’’est Compaoré, lui même auteur d’un coup d’Etat il y a 22 ans, qui a été appelé à  la rescousse par ses compères de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Autant dire que la diplomatie burkinabé ne chôme pas. Dans le même temps, ATT se faisait photographier tout sourire devant le trophée de la Coupe du monde… ATT aux abonnés absents C’’est dommage, car le chef de l’Etat malien avait des atouts à  faire valoir. Son aura liée à  son passé d’ex-putchiste qui a remis le pouvoir aux civils lui aurait conféré un ascendant sur le capitaine Dadis, dont on disait de lui qu’il pourrait devenir le « nouvel ATT guinéen ». De plus, n’était-ce pas le rôle du Mali, grande nation d’Afrique de l’Ouest, dont le passé se confond avec celui de la Guinée voisine, et qui ont en commun les cultures et les langues mandingues et peules, de jouer un rôle de stabilisateur dans cette crise politique ? Notre pays n’accueille t’il pas une forte communauté guinéenne en son sein ? Les liens commerciaux entre les deux pays ne nécessitent-ils pas davantage d’interventionnisme pour protéger nos intérêts ? Koulouba gêné En guise de réponse, on entend un silence gêné de Koulouba, qui n’a même pas dénoncé les exactions, contrairement à  d’autres pays de la sous-région, aux européens et aux institutions internationales. Rappelons pourtant que le Mali préside en ce moment la Conférence des Chefs d’Etat de l’Union économique et monétaire Ouest Africaine (UEMOA). A ce titre, ATT aurait du au moins se targuer d’un communiqué désapprobateur. Les hommes de Koulouba nous répondront peut-être que notre pays pratique une diplomatie discrète, mais active. Active pour quels résultats ? Certes, le Ministre des Affaires Etrangères, Moctar Ouane, signe de nombreux accords de coopération et de financement, mais n’oublions pas qu’il peine à  organiser ce fameux sommet international sur la sécurité dans le Sahel. Et on ne se souvient pas avoir entendu de protestations publiques en septembre dernier, après le  » molestage » par des militaires guinéens de Maà®tre Barry, Ambassadeur du Mali en poste à  Conakry. Faut-il attendre une nouvelle humiliation pour réagir ? Absent dans les principales médiations de la sous-région, et qui touchent aux intérêts du pays, ATT contribue a affaiblir le leadership de notre pays sur la scène continentale. Certes, les problèmes à  l’intérieur ne manquent pas. Mais se faire respecter en dehors de ses frontières, sur une cause aussi noble que le respect de la démocratie, C’’est aussi une manière de flatter l’égo d’un peuple en manque d’idéal.