Côte d’Ivoire : qui pour succéder à Henri Konan Bédié?

À 89 ans, l’ex Président ivoirien Henri Konan Bédié est décédé le 1er août 2023 des suites d’un malaise. Président du PDCI-RDA, il a dirigé ce parti pendant 26 ans.

Président de la Côte d’Ivoire de 1993 à 1999, puis renversé par un coup d’État, l’ex Président ivoirien Henri Konan Bédié a rendu l’âme dans l’après-midi du mardi 1er août 2023 à la PISAM à l’âge de 89 ans. Président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) depuis 26 ans, il avait reporté aux calendes grecques sa succession. Candidat unique à celle-ci au sein de son parti pour le congrès prévu en octobre prochain, il était pressenti comme le candidat du PDCI à l’élection présidentielle de 2025.

Des héritiers dans l’attente  

Pendant longtemps, la succession au sein du PDCI est restée un sujet tabou. Interrogé en 2020 par nos confrères de Jeune Afrique sur la date de sa retraite politique, « le Sphinx de Daoukro », comme on l’appelait, avait répondu « autant demander la date de ma mort ».  Cela n’avait nullement empêché plusieurs cadres du PDCI  de se préparer à lui succéder. Parmi ces derniers, l’on compte l’homme d’affaires et politique Jean-Louis Billon, qui depuis 2020 avait émis le vœu d’être le candidat du PDCI à l’élection présidentielle et Tidiane Thiam, son neveu, qui, après une longue absence du terrain politique, est entré au bureau politique du PDCI début 2023. À ces deux figures s’ajoutent plusieurs autres prétendants comme Maurice Kacou Guikahué, Secrétaire exécutif du PDCI, ou encore Ouassénan Konan, l’un des plus anciens cice-présidents de ce parti.  Ces derniers pourraient se retrouver face à des héritiers putatifs venant du Centre baoulé (ethnie dont sont issus Henri Konan Bédié et Félix Houphouët-Boigny, majoritairement PDCI). Cette mort brusque, à une trentaine de jours des élections locales (municipales et régionales), plonge le parti dans le doute et ouvre la nuit des longs couteaux pour la succession.

Au-delà de cette bataille, c’est l’avenir du PDCI qui se retrouve en jeu à deux ans de la prochaine élection présidentielle. La mort de son premier Président, Félix Houphouët-Boigny, avait fait exploser le parti en deux, avec la naissance du RDR (actuellement au pouvoir sous l’appellation RHDP). Reste à savoir si les prochains gouvernants résisteront longtemps à l’appel du Président Alassane Ouattara de le rejoindre au sein du parti gouvernemental.

Côte d’Ivoire : Laurent Gbagbo candidat déclaré pour 2025

Profitant de la célébration de l’AUn, le PPA-CI a annoncé dans la foulée la candidature de l’ancien Président ivoirien Laurent Gbagbo, contre toute attente, pour l’élection présidentielle de 2025.

Plus de temps à perdre pour Laurent Gbagbo. Comme il l’avait dit dès son retour en Côte d’Ivoire, en juin 2021, il ne prendra pas de sitôt sa retraite politique. Bien au contraire! Tout en organisant son parti, le Parti des peuples africains de Côte d’Ivoire (PPA-CI), il ambitionne à nouveau gouverner son pays. Une revanche, sûrement, qu’il veut prendre sur l’histoire, après un mandat perturbé par une rébellion en 2002, deux ans après sa prise de pouvoir dans des conditions difficiles. En face, il trouvera sûrement Henri Konan Bédié, qui, dépossédé du pouvoir en 1999, rumine sa vengeance, et Alassane Ouattara, son éternel rival, au pouvoir depuis 2011. Un scénario pas loin de celui de 2010 pourrait se présenter.

Pressions politiques

En désignant Laurent Gbagbo comme son candidat, le PPA-CI répond indirectement au Président de la République Alassane Ouattara, qui lui accordait une grâce présidentielle là où il s’attendait à une amnistie. Déjà, en 2020, Laurent Gbagbo avait été retiré de la liste électorale. Une grâce présidentielle compromet également sa candidature à l’élection présidentielle. L’espace politique ivoirien s’annonce houleux à un an des élections locales, véritable test après l’élection présidentielle de 2010 et annonciateur de ce que pourrait être l’élection présidentielle de 2025. Comme en 2010, la tension pourrait alors être très vive entre les trois gros poids de la politique ivoirienne, qui auront réussir à convaincre leurs partisans d’être les seuls à pouvoir porter les projets politiques de leurs partis respectifs. Mais, notent des observateurs politiques, rien n’est pour l’heure certain. Une révision à la baisse de l’âge pour être candidat à l’élection présidentielle n’est pas à écarter. En début d’année 2022, une proposition de loi avait à cet effet été déposée au Parlement ivoirien par un député, avant d’être retirée. Toutefois, tant au sein du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) qu’au sein du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, au pouvoir), des voix se font entendre en faveur d’un passage de flambeau à une autre génération, moins âgée, afin de sortir des clivages qui perdurent depuis 1993, date du décès du Président Félix Houphouët-Boigny.

Côte d’Ivoire: RDR, PDCI et consorts= RHDP

Le paysage politique ivoirien se modifie, légèrement. Car, c’est une confirmation  plutôt qu’une nouvelle naissance qui a eu lieu ce lundi 16 avril 2018. Réunis dans une  alliance depuis quelques années déja, les partis politiques membres du Rassemblement des houphouetistes pour la démocratie et paix ( RHDP) ont décidé d’en faire un parti unifié baptisé du nom de la coalition. Le communiqué concluant la conférence des Présidents des partis membres du RHDP exprime la ferme volonté de tous les leaders des partis de poursuivre l’oeuvre de développement et l’action politique du président Félix Houphouet Boigny afin de préserver la paix et la stabilité en Côte d’Ivoire.

Annoncée le 10 avril dernier au cours d’une audience au palais présidentiel par les chefs des deux partis majoritaires de la Coalition, Alassane D. Ouattara et Henri K. Bédié, cette unification a reçu l’aval des 4 autres membres. Ils ont apposé leur signature en bas d’un accord de 3 pages. Finie donc les tensions qui secouaient le RDR et le PDCI, avec en ligne de mire la prochaine présidentielle et les velléités de candidature avérées ou non  de leurs leaders. Reste cependant à convaincre les militants qui doutent encore de la pertinence de faire disparaître leurs formations au profit de ce nouveau creuset où les intérêts et les aspirations peuvent être divergents.

Côte d’Ivoire : face à face RHDP – FPI

Les Ivoiriens sont appelés aux urnes le 18 décembre prochain, pour les premières élections législatives de la 3ème République. Les enjeux sont énormes pour les deux grandes forces politiques en lice, le RHDP et le FPI.

Après la victoire sans appel du « Oui » au référendum pour la nouvelle Constitution le 30 octobre dernier, les Ivoiriens devront élire leurs députés le 18 décembre prochain. D’ores et déjà, le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), la coalition présidentielle, a officialisé son intention de présenter des listes communes. Les réactions du côté de l’opposition n’ont pas tardé. Le Front populaire ivoirien (FPI) parti de l’ancien chef d’État, Laurent Gbagbo a, par la voix de son président actuel Pascal Affi N’Guessan, déclaré qu’il participerait aux élections. Du pain béni pour le pouvoir actuel qui a plus que jamais besoin de donner des signaux forts quant à sa volonté de faire une plus grande ouverture démocratique. « Ce sera une compétition démocratique très ouverte », estime le professeur Franklin Nyamsi, philosophe et politologue camerounais, pour qui le RHDP et le FPI sont les deux forces politiques de cette échéance électorale. Selon lui, il existe cinq principaux enjeux parmi lesquels le renforcement de la crédibilité du système politique ivoirien, la réévaluation populaire des forces politiques en présence sur le terrain et la construction de la future majorité parlementaire.

Top départ Les candidats disposeront d’une semaine de campagne officielle pour convaincre les 6,4 millions d’électeurs pour un scrutin ne comprenant qu’un seul et unique tour, le candidat arrivant en tête dans une circonscription étant élu député. Pour les 255 sièges à pourvoir, il y a un peu plus de 135 postulants pour le RDR, du Président Alassane Ouattara, et 101 candidats pour le PDCI, d’Henri Konan Bédié, principaux partis du RHDP. Le FPI, quant à lui, présentera 210 candidats. Alors même que les dépôts de candidature auprès de la Commission électorale indépendante sont clos depuis le 17 novembre dernier, la grogne commence à monter au sein du PDCI. Plusieurs députés sortants dont Kouadio Konan Bertin et Yasmina Ouégnin, qui n’ont pas été retenus par le parti pour le scrutin, se présenteront en candidats indépendants.

 

 

 

 

Côte d’Ivoire : La tension reste vive à Abidjan

Violences partisanes Depuis plusieurs semaines, les violences sont devenues monnaie- courante dans la capitale économique ivoirienne, Abidjan. Chaque jour qui passe apporte son lot de peines pour les populations d‘Abidjan. Les liquidités ne circulent plus dans ce pays qui a dans le passé connu la paix et la prospérité. Aujourd’hui, la paupérisation règne alliée à  une crise économique, issue des multiples sanctions prises par la communauté internationale à  l’encontre du régime de Gbagbo. Seules les banques nationales fonctionnent alors que les succursales internationales ont fermé leurs portes et les guichets automatiques ne fournissent plus de liquidité. Par ailleurs, les producteurs et exportateurs de la filière café-cacao ne cessent de crier leur ras le bol. Un embargo sur tous les produit a été décrété il y’a quelques mois par l’Union européenne, la CEDEAO et l’UEMOA sous l’impulsion du président Alassane Dramane Ouattara. Décision qui pénalise la majeur partie de la population tiraillée entre deux camps. Le 8 mars dernier, journée internationale de la femme, des partisanes du président Ouattara ont marché à  Abobo. Elles manifestaient leur soutien au président du rassemblement des Houphouetistes, marche pacifique qui s’est transformée en un bain de sang. Les forces de l’ordre proches de Gbagbo, n’ont pas hésité à  se ranger du côté des jeunes. Auparavant, sept autres femmes avait été tuées lors d’une marche de soutien à  ADO, des massacres condamnés par la communauté internationale. Des tirs entendus cette nuit à  Youpougon Ce week-end, d’autres affrontements ont eu lieu à  Abobo, le quartier partisan d’Alassane Ouattara. Là  encore, il y a eu des morts. Après Abobo, place à  Yopougon, la plus grande commune d’Abidjan favorable au chef du front populaire ivoirien( FPI). Selon RFI, des tirs ont été entendus dans la nuit du dimanche au lundi. En début de matinée, la circulation paraissait encore très timide, la psychose ayant gagné la majorité des habitants de ce quartier. Youpougon n’a jamais connu ce genre de situations auparavant. Selon certaines agences de presse, les tirs provenaient du quartier o๠le général Philippe Mangou, chef d’état-major des armées ivoiriennes, possède l’une de ses résidences. Jusqu’ici, aucune explication officielle n’a été donnée. Le général Mangou est soupçonné par des proches de Laurent Gbagbo d’être à  la solde du camp Ouattara. Chose qu’il a démenti en réaffirmant son soutien à  Gbagbo. Précisons que le général était un proche de l’ancien président Henry Konan Bédié qui s’est allié au RHDP et est présentement logé à  l’hôtel du golf. Il est fort probable qu’il regagne le camp ADO mais, rien n’est sûr pour le moment. Malgré tout, les affrontements continuent, les discussions également alors que l’Union africaine a reconnu Ouattara comme président légitime de Côte d’Ivoire. C’’était lors du sommet extraordinaire tenu la semaine dernière à  Addis-Abeba (Ethiopie) oà¹, Gbagbo s’est lui fait représenter.

Côte d’Ivoire : l’opposition se rassemble et exige une date pour le scrutin présidentiel

Rappelons que le RHDP est un regroupement de plusieurs partis politiques ivoiriens dont les principaux sont le PDCI de Konan Bédié et le RDR de l’ex-premier ministre Alassane Dramane Ouattara (ADO). Marche avortée Ainsi, le rassemblement devait tenir le samedi 15 mai dernier, une marche sur l’ensemble du territoire national. Mais, suite à  la visite du président de la république Laurent Gbagbo au domicile de l’ancien président Bédié, la marche a été reportée. A l’exception d’ADO, ce report ne fut pas du tout du goût des autres membres du groupement et des jeunes du PDCI et du RDR. Ceux-ci n’ont pas caché leur mécontentement face au désistement de leur leader. En effet, Gbagbo s’est personnellement rendu au domicile de Bédié et ensuite à  celui d’Ouattara dans le souci dit-il, de calmer les esprits échauffés. La marche préparée depuis plus d’un mois, s’inscrivait dans le cadre du mécontentement de l’opposition face à  la lenteur du processus électoral et au report incessant du scrutin présidentiel. Une opposition fragilisée Deux semaines après le désaccord qui avait créé une fente au sein du RHDP, ses leaders se sont retrouvés mardi dans la luxueuse résidence de Henry Konan Bédié. Objectif, montrer leur réunification à  tous les ivoiriens et au monde entier, suite à  la brouille du report de la marche. Gbagbo a demandé le report pour dit-il, ne pas perturber le déroulement de la réunion annuelle de sortie de crise financière de la banque africaine de développement qui se tient en ce moment à  Abidjan (capitale économique de la Côte d’Ivoire). Les Houphouétistes exigent que le gouvernement donne une date précise du scrutin présidentiel, mille et une fois reporté pour divers raisons depuis cinq ans. Le président de l’un des partis membre du rassemblement, notamment, Albert Toikeusse Mabri, de l’UDPCI, explique que « le RHDP est avant tout, un parti de rassemblement comme son nom l’indique. Nous voulons travailler à  l’élaboration d’un programme commun de gouvernement, comme à  la mise en place d’un parti unifié au sein des Houphouétistes, peut-être avant les élections. » Le président de l’UDPCI avait été le premier à  dire qu’il n’était pas normal que Mr Bédié cède à  la demande du président Gbagbo comme lorsque le maitre suprême quand il exige quelque chose, doit être obéi. Tout compte fait, l’opposition ivoirienne a montré une faille dans son fonctionnement depuis cette visite inopinée de Gbagbo chez Bédié. Reste à  savoir si ces petites embrouilles n’étaient que pour la renforcer et rehausser le niveau de la classe politique ivoirienne. L’affaire est loin d’être terminée.

Côte d’Ivoire : L’opposition s’impatiente pour les élections

années d’incertitude pour la tenue du scrutin présidentiel La Côte d’Ivoire est depuis 2005, sujette à  des reports incessants de l’élection présidentielle. La cause de ces reports est issue de la guerre civile de 2003 à  2008 ayant endeuillées le pays. Le scrutin normalement prévu pour octobre 2005, n’a alors cessé d’être reporté. Face à  cette impasse, une solution avait été trouvée suite aux accords politiques de Ouagadougou. La tête de la commission électorale indépendante (CEI) était revenue à  l’opposition. Le processus électoral avait commencé avec l’enregistrement des listes électorales. Et, la liste dite blanche comporte 5 277 392 inscrits, contre la fameuse liste à  qui sera source de contentieux entre le président Gbagbo et la CEI comprenant environ 1 033 985 d’inscrits. Le chef de l’Etat avait accusé la CEI d’avoir frauduleusement introduit certains noms sur la liste électorale et demandé par conséquent, la démission de Robert Beugré Mambé de la présidence de la commission. Cela avait entrainé une vague de mécontentement dans le rang de l’opposition. Surtout que Laurent Gbagbo a dissout non seulement la CEI, mais également le gouvernement en place. Le médiateur burkinabé Blaise Compaoré interviendra une fois de plus pour clamer les esprits et trouver une solution pour aller aux élections. Un gouvernement a donc été formé ainsi qu’un nouveau président pour la CEI. En fin de semaine dernière, le président de la CEI Youssouf Bakayoko et le premier ministre Soro Guillaume ont annoncé la reprise du contentieux électoral à  partir du lundi 10 mai. Cependant, le point qui suscitera le mécontentement de l’opposition, C’’est la réouverture du contentieux selon de nouvelles modalités. Autrement dit, l’opposition ne veut en aucun cas que la liste blanche soit touché or, le président Gbagbo a déclaré qu’elle sera minutieusement revisité. Le RHDP mécontent Mécontentement du RHDP face à  la révision de la liste blanche Le secrétaire général du parti, Alphonse Djédjé Mady indique qu’il est hors de question de tolérer des radiations arbitraires et fantaisistes qui priveraient certains citoyens de leur nationalité. Un autre point de mécontentement de l’opposition, C’‘est la position des 415 comités de réclamation censée revérifier la fiabilité de la liste des 5 millions d’inscrits et auparavant validé. Rappelons que le RHDP regroupe en son sein, plusieurs partis politiques dont le PDCI de l’ancien président Henry Konan Bédié, le RDR de l’ex premier ministre Alassane Dramane Ouattara, le PIT de Francis Wodié, etc. Ainsi ces barons de la vie politique ivoirienne, lasses de la situation actuelle, exigent des élections sans délai, puisque craignant un nouveau report du scrutin. Ils appellent les partis politiques et toute la société civile à  les rejoindre au sein du front de refus de la dictature. Considérant que le chef de l’Etat règne en dictateur et refuse que les élections se passent depuis 5 ans. La commission électorale indépendante pour sa part, rassure la population ivoirienne en indiquant que la prochaine reprise du processus électoral a été précédée d’une large concertation politique.La tenue des élections en Côte d’ Ivoire permettra-t-elle réellement à  ce grenier de l’Afrique de l’ouest de retrouver ses lettres noblesses ? De remettre son économie sur les rails et la replacer au C’œur des pays les plus développé de la sous région ?