Convention 189 de l’OIT : le MTC plaide pour sa ratification par le Mali

Avec pour objectif d’amener les autorités politiques du Mali à ratifier et mettre en application la Convention 189 de l’Organisation internationale du travail (OIT) permettant aux travailleurs et travailleuses domestiques de jouir effectivement de leurs droits à la protection sociale, le Mouvement des travailleurs croyants du Mali (MTC-Mali) a organisé jeudi 25 mai 2023 une journée de plaidoyer à Bamako. Plusieurs travailleuses domestiques de la capitale, des membres du CNT et des représentants des pouvoirs publics y ont pris part.

« Oui à la valorisation des droits des travailleurs domestiques par la ratification de la C189, stop aux violences basée sur le genre ». C’est le thème de cette journée de plaidoirie tenue à l’hôtel Millénium de Bamako. Pour le MTC-Mali, et l’Etat malien et le groupe cible (travailleurs et travailleuses domestiques) gagneraient si la Convention 189 de l’OIT est ratifiée. Parmi les retombées possibles, le mouvement met en avant, entre autres, la conformité de l’Etat malien avec les engagements pris au niveau international, la réduction des conflits sociaux de travail, ce qui va contribuer à créer un climat de paix sociale propice à la productivité, l’extension des systèmes de prévoyance sociale aux travailleurs et travailleuses domestiques grâce à leur immatriculation, ou encore l’amélioration de l’image de marque du pays.
La Conférence Internationale du Travail de l’OIT a adopté le 16 juin 2011, la convention 189 sur le travail décent pour les travailleurs et travailleuses domestiques qui est entrée en vigueur depuis le 5 septembre 2013. Le Mali, qui compte plus d’un million de travailleurs et travailleuses domestiques dans différents secteurs d’activité sur son territoire et plus d’un million de maliens expatriés dont certains travaillant comme des travailleurs ou travailleuses domestiques dans d’autres pays d’accueil, n’a pas encore ratifié cette convention.
« Nous interpellons le gouvernement, les membres du CNT et les délégués des ministères à s’associer à nous afin que cette convention qui est en vigueur soit ratifiée et mise en œuvre au Mali pour que les travailleurs et travailleuses domestiques soient mis dans leurs droits », a plaidé Mme Sanou Hortense Dembélé, présidente du Mouvement des travailleurs croyants du Mali
« Après le plaidoyer, nous attendons de nos ministères, qu’ils le prennent à bras le corps, et se disent que cette lutte n’est pas seulement pour ce mouvement qui se bat à travers ses petites forces mais que c’est une lutte de tout un peuple parce qu’aujourd’hui nous défendons un Mali nouveau et cela ne peut voir le jour que lorsque tous les maliens sont mis dans leurs droits, vivent dans la paix et bénéficient des avantages de leur travail », a-t-elle insisté.
Cette journée de plaidoirie, à laquelle étaient présentes en masse des travailleuses domestiques de Bamako, a été mis à profit pour véhiculer des messages de sensibilisation à travers des sketchs, non seulement pour la ratification de la convention 189 de l’OIT mais également sur l’arrêt des violences basées sur le genre dont sont victimes certaines de ces travailleuses domestiques.
Pour l’ancien Premier ministre Moussa Mara, parrain de la journée de plaidoirie, il faudrait « tout faire pour que cette convention 189, si elle ratifiée, qu’elle puisse être appliquée, contrôlée et surveillée à travers des interpellations régulières du ministre au niveau du CNT ». « Ces travailleurs et travailleuses à domicile sont d’abord des citoyens qui ont les même droits que tous et ils sont indispensables dans nos vies et domiciles. Je voudrais que nos autorités fassent de cette question une question majeure », a-t-il souligné
Quant à Adama Fomba, membre du CNT, représentant le président de la Commission Culture, Magma Gabriel Konaté, il a assuré que le CNT ne ménagera aucun effort et fera tout son mieux pour le respect des droits de tous les Maliens. « Il est important que nous nous donnions la main pour l’amélioration de vie et des conditions de ces travailleuses. Elles méritent un meilleur traitement. Le Mali que nous voulons n’est pas possible si nous ne respectons pas le droit de tout un chacun », a-t-il indiqué.
Le Mouvement des Travailleurs Croyants du Mali est un mouvement d’action catholique crée en 1985 au Mali. Il est affilié au Mouvement Mondial des Travailleurs Chrétiens qui a été créé dans les années 1967 et regroupant 156 pays sur 4 continents. Le MTC milite au sein de deux réseaux nationaux, le réseau de défense de droit des travailleurs domestiques et le Réseau Multi-acteurs droit à la protection Sociale, International Network for Social Protection Rights Mali (INSPIR-Mali). De 2017 à nos jours plus de 3 000 travailleurs et travailleuses domestiques ont bénéficié des formations dans ses centres au Mali.

Impôts : Une grève qui coûte cher

Ce mardi 1er septembre, la Direction générale des impôts, sise dans la zone administrative de l’ACI 2000, ressemble à  un vaisseau fantôme. Presque personne dans le grand bâtiment qui héberge les services du principal pourvoyeur de fonds internes de l’à‰tat malien : les travailleurs sont en grève. En grève générale illimitée. Pour Mamadou Diakité, inspecteur des impôts, ce mouvement est un nouvel acte du bras de fer qui oppose le Syndicat national des travailleurs des impôts (SYNTIM) à  son département de tutelle, le ministère de l’à‰conomie et des Finances. Un débrayage de 72 heures a déjà  été observé les 13, 14 et 15 juillet derniers. Après 10 jours de négociation, aucun accord n’avait été conclu sur les 13 points de revendications. On se souvient qu’une menace de grève les 23 et 24 avril avait été suspendue. « Nous avons montré notre patience et notre bonne volonté. Ces points sont sur la table de négociation depuis 2011, sans que rien ne bouge. Nous avons rencontré pas moins de six ministres des Finances, qui se sont tous limités à  des engagements non tenus», s’indigne M. Diatourou Traoré, secrétaire chargé des TIC du SYNTIM. La grève touche toute l’étendue du territoire. « Ce n’est qu’à  Sikasso que quatre personnes ont travaillé, sur injonction du Directeur régional », précise M. Traoré. Pour rappel, le mouvement a pour objectif la satisfaction de doléances dont l’adoption du projet de décret portant plan de carrière. Pour les syndicalistes, la première raison de leur courroux, C’’est le peu de cas que semblent faire les autorités de leurs revendications. « C’’est une indifférence totale du gouvernement. Notre souhait n’est pas d’aller en grève en ce moment car nous aimons notre pays, mais puisque le gouvernement ne veut pas entendre raison, nous allons en grève sachant bien les conséquences que cela peut avoir sur l’économie » explique M. Traoré. Les grèves dans les services de l’assiette coûtent effectivement très cher à  l’à‰tat. Le débrayage des impôts prive ainsi les caisses de la bagatelle d’un minimum de deux milliards de francs CFA de rentrées quotidiennes. Au mois d’août dernier, les trois jours de grève avaient privé l’à‰tat d’environ 50 milliards de francs CFA de recettes. Autant dire qu’un tel mouvement dans la durée serait une catastrophe pour l’économie encore exsangue de notre pays. Pourtant, Mamadou Diakité, membre du Syndicat, estime que « C’’est la seule solution pour se faire enfin entendre » puisque le « ministre de l’à‰conomie et des Finances ne veut pas s’asseoir avec eux et négocier ». Il dénonce même « une attitude de mépris de la part du gouvernement ». Le syndicat ne ferme cependant pas la porte à  la négociation et demande aux responsables du département de tutelle de poser sur la table des propositions concrètes pour dénouer la situation. L’adoption du projet de décret portant statut particulier, l’audit du fonds d’équipement de la Direction générale des impôts (DGI) par une instance indépendante et le gel des transferts à  la DGI jusqu’à  la mise en place de la commission paritaire, sont les autres points de revendication du SYNTIM. Des revendications tout à  fait légitimes selon le secrétaire général du SYNTIM qui avait déjà  rappelé lors du débrayage de la mi-août que «les travailleurs des impôts ne demandent pas des avantages indus ».

Salaires : pourtant ça monte…

Le Mali est classé onzième des vingt-cinq pays les plus pauvres du monde, sur la base des chiffres du Fonds monétaire international compilés entre 2009 et 2013, en fonction du Produit intérieur brut par habitant et de la parité du pouvoir d’achat, qui tient compte du coût de la vie et de l’inflation dans chaque pays. Le Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) reste bas, malgré les récents efforts qui l’ont porté de 28 460 à  35 000 francs CFA par mois en janvier dernier. Il est cependant appelé à  augmenter de 5 000 francs CFA supplémentaires à  partir de janvier 2016, pour atteindre 40 000 francs CFA, ce qui portera l’augmentation globale à  40%. Pour arriver à  ce résultat, l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) avait organisé une grève générale en juillet 2014, suivie d’intenses négociations avec le gouvernement, qui avaient abouti à  l’accord d’octobre 2014. Pour les agents de l’à‰tat, qui relèvent de la fonction publique et d’autres structures publiques, le salaire diffère en fonction de la catégorie de l’agent : A, B ou C. Une nouvelle grille salariale des fonctionnaires maliens est en vigueur depuis le 1er janvier 2015, dont la valeur de l’indice est aujourd’hui de 364 francs CFA, soit une augmentation salariale qui avoisine les 8% par rapport à  2014. Par exemple, un fonctionnaire de la catégorie C perçoit entre 60 000 et 70 000 francs CFA par mois, précise Fassoun Coulibaly, directeur national du travail. « Je gagne 150 000 francs CFA, témoigne Sidiki, employé de banque. De ce salaire, je dois tirer de quoi nourrir ma famille mais aussi les parents au village, à  qui J’envoie des vivres chaque mois. Autant dire que je tire le diable par la queue ». Dans le privé, les salaires relèvent du Code du Travail et sont fixés par des conventions collectives. Il est donc difficile, voire impossible, de donner une moyenne des salaires dans le secteur privé. Cela dépend de chaque grand secteur d’activité : les transports routiers et aériens, les mines, les BTP, les banques… Selon Fassoun Coulibaly, il est possible d’établir une moyenne pour un secteur particulier tel que les mines, o๠le salaire est élevé, entre 200 000 francs CFA pour les employés et le million pour les cadres. Toutefois, le secteur informel (gardiennage, mécanique, couture et menuiserie, etc.) est l’un des secteurs o๠le SMIG n’est pas appliqué aux travailleurs. l’exemple des aides ménagères est assez parlant, leur rémunération allant de 5 000 à  20 000 francs CFA le mois, selon leur qualification. Dépendre d’une agence permet de rehausser un peu les chiffres, sans toutefois que le minimum syndical ne soit atteint. Moussa MAGASSA

1er Mai 2012, l’avenir s’assombrit pour les travailleurs du Mali

Alors que dans le monde, on célèbre la fête du travail, sur fond de crise économique il est vrai, au Mali, les travailleurs se sont réveillés ce 1er Mai avec plus d’inquiétudes encore pour l’avenir. La crise politique qui a éclaté le 22 Mars avec le coup d’Etat contre l’ancien président Amadou Toumani Touré a précipité les entreprises dans une période très difficile. Selon M. Djibril Baba Tabouré, voyagiste, l’activité de sa société, déjà  affaiblie à  cause de la mise à  l’index du pays par les pays occidentaux, a tout simplement périclité en un mois. « Or, nous avons des engagements, des salaires à  payer, il y a des chefs de famille qui dépendent de nous » affirme-t-il en ajoutant que dans le monde entier, les partenaires ont perdu confiance en le Mali. Pas de chiffres officiels pour l’instant, mais selon les opérateurs économiques, près d’une entreprise sur trois n’a plus les moyens de continuer. Chômage technique Gaoussou Coulibaly dirige un atelier de métallurgie. Il y a quelques semaines encore, une vingtaine d’ouvriers travaillaient à  plein temps pour satisfaire les commandes. Aujourd’hui, ils ne sont plus que trois. « J’ai du demander aux autres de rester à  la maison, puisqu’il n’y a pas de travail. Au lieu de venir et de rester là  à  se tourner les pouces, je les ai mis en chômage technique » nous confie-t-il en avouant que même pour les trois présents, le salaire du mois d’avril ne pourra pas être payé. La situation est la même dans ce restaurant o๠on recevait essentiellement les travailleurs des organisations internationales installées dans le voisinage. La gérante n’a pas du tout le moral ce matin : « ils étaient tous partis après les événements. Là , ces derniers jours, ils commençaient à  revenir, mais aujourd’hui, je jette l’éponge ». Depuis quelques jours, en effet, ambassades, ONG et sociétés internationales, ont « mis à  l’abri » leur personnel non nécessaire, pour des raisons de sécurité. Certaines ont tout simplement déplacés leurs locaux vers les capitales voisines. A Mopti, comme dans la plupart des régions touristiques du Mali, en berne depuis plusieurs mois déjà , on ferme à  tour de bras. Le promoteur de l’Hotel Ginna a annoncé ce 1er Mai la fermeture définitive de son établissement. Pour Tiémoko Siby, « il n’est même plus possible de générer de quoi payer les charges fixes ». Autre témoignage, celui de cette « nounou » qui s’est retrouvée du jour au lendemain au chômage, ses employeurs ayant décidé de rentrer chez eux. Des milliers de prestataires à  domicile sont ainsi aujourd’hui purement et simplement au chômage. Cette inspectrice du travail nous confie qu’elle reçoit quotidiennement des travailleurs qui viennent se renseigner sur les recours dont ils disposent face à  un employeur « résigné ». l’administration qui tourne au ralenti, le Trésor public en cessation de paiement, difficultés de fonctionnement des entreprises, la traversée du désert des travailleurs maliens ne fait que commencer au regard des événements de ces dernières heures qui viennent renforcer l’incertitude dans laquelle vivent les maliens depuis cinq semaines maintenant.

Les travailleuses du « Sexe » face aux islamistes

Une fois de plus, les musulmans maliens ont tenté de descendre dans les rues de Bamako pour dénoncer certaines pratiques qui selon eux, déshonorent l’islam, mais aussi le Mali, un pays fondé sur les valeurs sociales très fortes. Ils étaient plus de 200 personnes sous la houlette de Mohamed Kibiri, membre du haut conseil Islamique du Mali à  débarquer au centre international de conférence de Bamako ou se tenait la conférence des travailleurs des sexes la semaine dernière. Rentrés en fracas, les membres des associations musulmanes ont même tenté de sceller la porte de la salle o๠se déroulait la conférence sous les yeux impuissants des forces de sécurité. Les participants n’ont eux pas paniqué mais simplement plié bagages pour chercher d’autres locaux à  leurs travaux. Sur place, certains religieux surexcités ont failli en venir à  la violence pour dissuader les participants de cette conférence venus des différents pays de la sous région. D’autres brandissaient même des chapelets en critiquant cette conférence, jugée scandaleuse et relevant de l’irresponsabilité de l’Etat qui l’a autorisé. Appel au dialogue et à  la compréhension Avant la tenue de la conférence, les familles fondatrices ( Les Niaré, Touré, Dravé ) de Bamako avaient évité le pire, car les musulmans s’étaient réunis la veille, devant la grande mosquée de Bagadadji avec pour seul objectif de boycotter les travailleurs du «Â sexe » présents à  la conférence. La conférence a elle été organisée par le réseau francophone sur le thème «Â projet travail du sexe » et qui vise à  développer une stratégie commune pour la santé et les droits humains en améliorant les conditions de vie des travailleuses du sexe et de leurs enfants ». Selon les organisateurs, la conférence visait aussi la formation d’une alliance regroupant les travailleuses du sexe et les organisations soutenant les personnes de ce métier. En gros, faire du plaidoyer actif pour les droits des travailleuses et travailleurs du sexe. Les participants venaient des pays membres du Réseau que sont le Mali, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, la République Démocratique du Congo, le Cameroun, le Madagascar, l’Algérie et le Maroc. Stratégie de plaidoyer A l’issue de la conférence, se dégagera donc une stratégie et un plan d’action pour le Réseau. Promouvoir une compréhension commune du cadre sociopolitique, juridique, culturel et économique du travail du « sexe »Â dans les pays représentés. Chaque participant donnera ainsi une vue d’ensemble de son travail concernant son pays. Et n’eut été la grogne des musulmans, cette conférence, particulière en son genre, aurait planché dans la sérénité sur les droits des travailleurs du sexe, concernés par ailleurs, par la sensibilisation sociale en matière de VIH Sida. La tolérance doit rester une valeur commune entre êtres humains, quelque soit leur confession religieuse !

Affaire des licenciés d’Huicoma : les grévistes divisés

Les grévistes de Huicoma, après un abandon de travail de 9 mois autour du plan social et le paiement des arriérés de salaires, ont fini par avoir gain de cause à  travers la signature d’un protocole d’accord entre l’Etat et l’UNTM, le patronat et le Groupe Tomota. La signature d’Alou Tomota, PDG du Groupe Tomota étant intervenue le 15 juin 2010, aucun obstacle ne s’opposait désormais à  la fin de ces 9 mois de grève qui paralysait le fonctionnement de l’Huicoma-SA. A notre passage à  Huicomabougou (Bourse du travail), les ex-travailleurs de l’Huicoma-SA réfugiés sont toujours sur pied de guerre. Quaand l’argent divise Selon nos sources, C’’est l’argent du protocole d’accord qui serait à  la base de cette profonde divergence entre les ex-travailleurs, les saisonniers et les retraités de Huicoma-SA. En effet, ledit protocole d’accord signé entre les différentes parties que la dimension sociale du problème sera gérée par l’Etat malien. Et à  ce titre, l’Etat s’est engagé à  payer la somme de 2,1 milliards de FCfa aux ex-travailleurs de l’Huicoma-SA au titre de règlement du plan social. En plus, il a été convenu que l’Etat prendra en compte 4 mois d’arriérés de salaires équivalents à  300 millions de FCfa à  ceux qui sont en sit-in à  la Bourse du travail de Bamako depuis 9 mois. Arriérés de salaires Est-il besoin de rappeller qu’en janvier 2010, le Groupe Tomota avait payé le même montant de 300 millions de FCfa représentant 4 mois d’arriérés de salaires. Outre le règlement de la dimension sociale du problème, les ex-travailleurs ont pu imposer au patron du Groupe Tomota la nomination d’un Directeur à  la tête de l’Huicoma-SA. Ce qui ressemble curieusement à  l’installation d’une administration provisoire à  la tête de l’Huicoma-SA. Et fort logiquement, le PDG Alou Tomota, bien qu’ayant accepté de signer le protocole d’accord pour montrer sa bonne foi, a émis cependant des réserves. Mais le hic dans cette histoire, C’’est que tous les habitants de Huicomabougou ne sont pas des travailleurs de l’Huicoma-SA. Pour faire aboutir leurs revendications, les 163 vrais travailleurs de l’Huicoma-SA ont fait appel aux agents saisonniers et à  certains travailleurs retraités. Ce qui fait qu’aujourd’hui, ce sont près de 200 personnes qui sont en sit-in à  la Bourse du travail depuis 9 mois. Ils ont partagé ensemble les affres de la grève sans pour autant penser aux conséquences qui en découleront.C’’est tout ce beau monde qui réclame aujourd’hui leur part du gâteau sur les 2,1 milliards de FCfa du plan social. 163 travailleurs lésés Concernant les travailleurs restés à  la bourse du travail pendant 9 mois, leur cas reste très delicat. Et pour cause, les 163 vrais travailleurs en abandon de travail veulent non seulement avoir l’argent de la réinsertion sociale, mais aussi et surtout continuer à  travailler à  Huicoma-SA. En clair, ils veulent aujourd’hui leur arriéré et en même temps leur réinsertion dans la société. Toujours est-il que l’Etat est incohérent dans la gestion des crises sociales. Il faut reconnaà®tre que dans cette affaire de l’Huicoma-SA, il y a deux poids, deux mesures. Il faut aussi noter que le fondement du plan social est faux dans cette crise. Il n’a en effet aucune base légale d’autant plus qu’il n’y a eu aucun licenciement. En d’autres termes, ce sont les travailleurs qui ont refusé de travailler, qui sont en abandon de service. Selon nos informations, ce plan social n’est donc ni plus, ni moins qu’un bien public qui a été débloqué pour calmer la tension sociale.

Huicoma : les travailleurs licenciés marchent ce mardi

Ils sont déterminés à  poursuivre la lutte jusqu’à  la satisfaction de leurs revendications. Conscients de la détermination de ces travailleurs, le gouvernement après plusieurs échecs de négociation avec ces victimes de licenciement abusif, a décidé de mettre en place une commission pour examiner leur situation. Le ministre Amadou Abdoulaye Diallo écarté du dialogue Désormais le sort des travailleurs de l’Huicoma seraient entre les mains du ministre de la fonction publique et de la réforme de l’Etat Abdoul Wahab Berthé. Incompétence ou pas, le ministre Amadou Abdoulaye Diallo, ministre de l’industrie et de l’investissement semble écarté dans la recherche de solutions aux problèmes des travailleurs de l’Huicoma. Une note ministérielle est parvenue aux travailleurs licenciés qui ont élu domicile à  la bourse du travail pour la mise en place d’une commission Ad hoc. Cette révélation été faite le samedi 21 novembre 2009 à  la bourse du travail par Bacary Berthé l’infatigable secrétaire général du collectif de soutien des travailleurs licenciés et non licenciés. C’’était lors d’un meeting qui a regroupé plus de 500 personnes y compris des jeunes volontaires de l’APEG et qui se rassemblent dans ces problèmes. Cette commission ad hoc a pour mission d’examiner le plan social, d’intercéder entre le gouvernement et l’UNTM en faveur des travailleurs de l’HUICOMA. A cet effet, elle est chargée de prendre les mesures appropriées en vue de la signature du projet de plan social, identifier les travailleurs bénéficiaires et procéder au calcul des montants dus. Un acte du gouvernement peu rassurant aux yeux des travailleurs parce que des milliers de promesses ont été dites pour la sortie de la crise et qui n’ont abouti à  rien. C’’est pourquoi ,ils maintiennent leur mot d’ordre. 7 points de revendications «Â La reprise sans délai et sans condition de l’HUICOMA par l’état au groupe Tomota, le paiement sans délai et sans condition du plan social conformément à  celui des travailleurs de la CMDT adopté en 2003, la reprise sans délai et sans condition des activités de l’entreprise ; le paiement immédiat des arriérés de salaires des travailleurs qui sont en activité(six mois) et celui des saisonniers ; le versement immédiat des cotisations à  l’INPS, la régulation administrative de la situation des travailleurs (travailleurs arrêtés emprisonnés en juins 2006 et licenciés après ». «Â Cela fait 12 jours de combats de souffrances, d’abnégation en pleine période de froid et nous nous battrons jusqu’à  la satisfaction de nos revendications » a ajouté Bacary Berthé. Pendant ces jours, les travailleurs licenciés ont reçu la visite de plusieurs personnalités en l’occurrence le ministre de l’industrie et de l’investissement : « lorsque le ministre se trouvait en face des travailleurs, il a essayé de les convaincre que le groupe Tomota allait payer deux mois de salaires afin de mettre fin au sit-in… », explique Berthé. Toute chose qui a provoqué l’ire des travailleurs. Tahirou Bah du mouvement des Sans Voix déplore cette situation et qui date selon lui de Mars 1991. Avant d’ajouter que le Mali devient un pays o๠la raison du plus fort est toujours la meilleure. Tirant sur le ministre Amadou Abdoulaye Diallo, Tairou BAH martèle que le ministre a perdu tout sens civique en tenant des propos inapropriés devant des chefs de familles déboussolés. Révélation sur le groupe Tomota Un produit chimique qui entre dans la fabrication des savons aurait été acheté en Chine pour 320 millions de FCFA et facturé à  920 millions de fcfa par Tomota au nom du groupe. Et Tahirou Bah qualifie cet acte de l’opérateur économique de barbare face à  la situation de ses employés. Quant au doyen des manifestants, il a invité les jeunes à  rester motivés dans le combat. Mardi, les femmes viendront s’ajouter aux hommes pour une grande marche pacifique en faveur des licenciés de l’Huicoma.

Affaire Huicoma : 500 travailleurs investissent la bourse du travail

Ce sit-in fait suite à  plusieurs d’activités menées par le collectif des travailleurs licenciés pour exiger au Gouvernement, la satisfaction de (3) doléances essentielles La reprise sans délai et sans condition de l’Huicoma au groupe Tomota, le payment sans délai et sans condition du plan social de Huicoma à  la date du 2 juin 2005, et la reprise sans délai et sans condition des activités de l’entreprise. Ainsi, après les meetings, les conférences, les colloques, les marche pacifiques…, le collectif des travailleurs licenciés a choisi de faire un sit-in à  la Bourse du travail, leur centrale syndicale. «Â Nous y resteront jusqu’à  la satisfaction totale des 3 points de revendication, dont l’application du plan social, et toutes les mesures d’accompagnement » ne cessaient de scander les manifestants. Depuis le 16 mai 2005, l’huicoma a été cédée au groupe Tomota. Et l’Etat ne détient plus que 12%. Ce qui était attendu du repreneur de la Société, C’’est d’une part, l’augmentation de la capacité de production de l’entreprise à  travers un recrutement massif de travailleurs. Rien de cela n’a été fait. Le repreneur de la société s’est attaqué aux travailleurs en licenciant 301 personnes, en envoyant 31 syndicalistes en prison, après leur licenciement. Gestion de l’entreprise A en croire les observateurs, aujourd’hui, la gestion de l’entreprise est des plus chaotiques. Par ailleurs, depuis l’arrivée de Tomota, il n’y a jamais eu d’avancement en faveur des travailleurs. «Â Depuis 2007 les travailleurs ne bénéficient plus des prestations de l’INPS, car les cotisations sont prélevées sur le salaire des travailleurs. Pis, les 266 personnes qui y travaillent encore, ne sont pas payés depuis 6 mois » en témoigne un travailleur non licencié de Huicoma. Après avoir engagé des actions diverses en vue d’obtenir le plan social, les travailleurs licenciés de l’Huicoma ne sont visiblement pas au bout de leur peine. D’o๠la tenue du présent sit-in. En effet, le collectif des travailleurs licenciés ne cesse de multiplier des actions pour obtenir le social. Ainsi, après la marche pacifique organisée le 24 septembre à  Koulikoro et le 6 octobre à  Koutiala, place au sit-in. A l’issue de toutes ces activités, des déclarations ont été remises aux autorités locales, afin que ces derniers les transmettent aux plus hautes autorités du pays. Par ailleurs les activités reprennent dans les différentes unités parce que l’Huicoma est un patrimoine national. Est-il besoin de rappeler qu’aujourd’hui les services des impôts, des communes, les assemblées régionales ne perçoivent rien de l’Huicoma pour la simple raison que, le repreneur, à  savoir le groupe Tomota a bénéficié d’une subvention sur 8 ans. De là  à  voir que l’entreprise ne produit pas les effets escomptés, fait révolter plus d’un malien. Le coup d’envoi d’une série d’actions Aux dires de Bakary Berthé, président de la coordination des licenciés, ce sit-in ne saurait être le dernier recours des licenciés. «Â C’’est le coup d’envoi d’une série d’actions ». Ce qui laisse entendre que le collectif n’a pas dit son dernier mot. «Â Si jamais des dispositions ne sont pas prises pour régler notre situation, nous retournerons à  la base pour réfléchir à  d’autres voies d’actions ». Le mouvement des Sans-voix Farouchement opposé au principe du néolibéralisme, le mouvement des Sans voix à  travers son secrétaire général M. Tahirou Bah, s’est dit déterminé à  se positionner inlassablement contre le système de privatisation des sociétés d’Etats. Des options qui, dit-il, n’ont contribué qu’à  plonger lesdites sociétés dans des crises sans précédent. « Depuis 1980 jusqu’à  nos jours, les privatisations n’ont fait que des victimes dans notre pays. Le Mouvement des Sans voix est une Association de défense des droits humains. Et depuis 4 ans, ils accompagnent les travailleurs licenciés de l’Huicoma dans leur combat. Et C’’est le Mouvement des sans voix qui préside le comité de soutien aux travailleurs licencié, mis en place. Enjoignant aux plus hautes autorités du pays, M. Bah a laissé entendre que « ce sont eux qui sont les responsables de cette situation cauchemardesque de l’Huicoma. Ils doivent rendre justice à  ces licenciés »