Adel Abdel Mahdi, Premier ministre irakien funambule, jusqu’à la chute

Adel Abdel Mahdi, un indépendant sans base partisane ou populaire choisi pour faire consensus, quitte le pouvoir dans un Irak au bord du chaos où la mort de centaines de manifestants n’a pas entamé un mouvement qui veut tout renverser.

Ce vétéran de la politique irakienne de 77 ans devait permettre d’arrondir les angles face au Parlement le plus fracturé de l’histoire récente de l’Irak.

Economiste de formation, passé par toutes les tendances politiques au cours de décennies d’opposition –en exil– au dictateur Saddam Hussein, il devait servir de pont. Entre les pro-Iran dont l’influence n’a cessé d’enfler en Irak, les alliés des Américains désormais aux abonnés absents, les partisans de l’indépendance politique du pays et même les Kurdes qui disputent âprement à Bagdad les revenus du pétrole.

Il était surtout, assurent ses détracteurs, la personnalité la plus faible face à des partis tentant d’élargir leur emprise sur un Etat rongé par la corruption et le clientélisme.

– Consensus et coup d’Etat –

« Il aime le consensus et déteste prendre des décisions radicales », affirme un haut responsable qui a longtemps travaillé avec le chef du gouvernement au physique massif, une moustache poivre et sel barrant son visage au teint hâlé.

Mais face à des manifestants sortis par dizaines de milliers dans les rues, « il a été convaincu qu’il devait lutter contre un coup d’Etat », poursuit-il, sous le couvert de l’anonymat.

Et, ne tenant que grâce à ses alliés politiques parce qu’il n’a lui-même pas de parti ni de soutien populaire, « il savait qu’il ne pouvait pas se poser en révolutionnaire », ajoute ce responsable.

Ce chiite natif de Bagdad mais originaire de Nassiriya dans le Sud, à feu et à sang depuis qu’il y a dépêché un militaire pour « restaurer l’ordre », a longtemps fréquenté les cercles diplomatiques en Irak.

Ces deux derniers mois, ce francophone, formé dans des universités françaises, qui parle également un anglais parfait, a de nouveau reçu de nombreux diplomates. Cette fois-ci, tous dénonçaient la répression des forces qu’il commande encore jusqu’à la nomination de son remplaçant et l’absence de réforme face à la rue en colère.

Dimanche, il est devenu le premier chef de gouvernement à quitter son poste avant la fin de son mandat de l’Irak post-Saddam Hussein.

Sous la pression des manifestants qui l’associaient régulièrement à un scandale vieux de dix ans. Il avait alors été accusé de couvrir des membres de sa sécurité personnelle qui venaient de commettre un hold-up sanglant dans une banque bagdadie.

Mais aussi sous la pression de la plus haute autorité chiite du pays, le grand ayatollah Ali Sistani, et après que ses grands alliés, les paramilitaires pro-Iran du Hachd al-Chaabi, ont finalement appelé au « changement ».

A la tête de leur groupe parlementaire, le deuxième bloc de l’Assemblée, se trouve Hadi al-Ameri, chef de la très puissante organisation Badr.

Dans les années 1980 et 1990, lui et M. Abdel Mahdi dépendaient du même mouvement d’opposition à Saddam Hussein, le Conseil suprême islamique irakien, fondé par un dignitaire chiite dont le mausolée est aujourd’hui au coeur des violences dans la ville sainte chiite de Najaf.

– Revirements politiques nombreux –

Fils d’un ministre du temps de la monarchie, abolie dans le sang en 1958, Adel Abdel Mahdi rejoint à ses débuts le parti Baas, qui portera Saddam Hussein au pouvoir à la fin des années 1970.

Il devient ensuite un opposant notoire au dictateur, d’abord dans les rangs des communistes puis dans ceux des islamistes, et revient en Irak à sa chute.

Il s’est retiré il y a quelques années des formations politiques.

Ces nombreux revirements « disent qu’il ne veut qu’une chose : le pouvoir », assure un ancien haut fonctionnaire, lui aussi sous le couvert de l’anonymat.

Membre des autorités intérimaires mises en place par le commandement militaire américain après le renversement de Saddam Hussein en 2003 et brièvement ministre des Finances de cette autorité de transition, il devient vice-président de la République après les premières élections multipartites d’Irak, en 2005.

Nommé ministre du Pétrole en 2014 par le Premier ministre de l’époque Haider al-Abadi, auquel il a succédé, il démissionne toutefois au bout de deux ans.

Le 25 octobre 2018, en prenant son poste, il assurait avoir « dans sa poche » sa lettre de démission. Il ne l’aura sortie qu’après deux mois de manifestations et plus de 420 morts.

Irak: la mobilisation ne faiblit pas après l’assassinat d’une figure de la contestation

L’assassinat d’une figure de la contestation dimanche soir en Irak n’a en rien entamé la mobilisation populaire sans précédent contre le pouvoir et son parrain iranien, déjà marquée par la mort de plus de 450 personnes depuis le 1er octobre.

Au lendemain de son assassinat, des centaines de personnes ont participé au cortège funéraire de Fahem al-Taï, un père de famille de 53 ans qui était de toutes les manifestations et a été abattu par des tireurs à moto devant sa maison dans la ville sainte chiite de Kerbala.

Depuis le début du mouvement inédit réclamant le départ de l’ensemble du pouvoir actuel, plus de 450 personnes ont été tuées et 20.000 autres blessées, à Bagdad et dans le sud chiite.

Ces violences –et la tuerie survenue vendredi soir près de la place Tahrir à Bagdad– n’ont fait que grossir la mobilisation sur ce site emblématique au coeur de la capitale.

Les 20 manifestants et quatre policiers tués vendredi soir sous les tirs ininterrompus d’hommes armés contre un parking à étages occupé par les manifestants a provoqué un choc national.

– Ambassadeurs convoqués –

Les chancelleries occidentales ont appelé l’Etat à ne pas laisser des groupes armés « opérer hors de son contrôle » et à « s’assurer que (…) le Hachd al-Chaabi reste à l’écart des lieux des manifestations », sans toutefois désigner de coupable.

Le Hachd, coalition de paramilitaires pro-Iran créée pour combattre l’EI en 2014, est désormais intégré à l’appareil sécuritaire de l’Etat et au coeur de toutes les attentions dans un pays où l’influence de l’Iran ne cesse d’enfler.

Après la tuerie de vendredi, le chef du Hachd nommé par l’Etat a ordonné à ses hommes de ne pas s’approcher des manifestants, ce que les protestataires ont perçu comme un aveu de culpabilité.

Lundi, Bagdad a convoqué les ambassadeurs de France, Grande-Bretagne, Allemagne et Canada, pour une « ingérence inacceptable », affirmant que « l’Etat mène des enquêtes transparentes sur les violences ».

Ces investigations ont jusqu’ici toutes conclu à la responsabilité de « tireurs non identifiés » ou, dans certains cas, à un usage « excessif » de la force de policiers et officiers accusés d’avoir agi de leur propre chef.

La veille déjà, le Premier ministre démissionnaire Adel Abdel Mahdi avait défendu devant les mêmes ambassadeurs l’action de Bagdad, a indiqué une source diplomatique.

Avant, pendant et après l’attaque du parking, des dizaines de personnes ont par ailleurs été enlevées et certaines sont toujours portées disparues, selon leurs proches.

Depuis le début du mouvement, plusieurs militants ont été retrouvés morts dans différentes provinces et des dizaines d’autres enlevés plus ou moins brièvement.

La dernière en date est Zahra Ali, 19 ans, que son père a affirmé avoir retrouvé sans vie, portant des marques de torture.

Vendredi, Zeid al-Khafaji, un jeune photographe connu sur la place Tahrir, a été enlevé devant la porte de son domicile.

Mardi, qui marquera le deuxième anniversaire de la victoire sur le groupe Etat islamique (EI), a été déclaré férié et des appels à manifester massivement ont été lancés pour ce jour-là.

Il est impossible de déterminer l’origine de ces appels, mais des factions pro-Iran ont déjà accusé des « saboteurs » de vouloir rejoindre Bagdad depuis le sud du pays pour y semer le « chaos », faisant redouter une escalade de la répression.

Parallèlement à ces violences, les bases militaires irakiennes abritant des soldats américains et l’ambassade américaine ont été la cible de neuf attaques à la roquette en six semaines qui inquiètent les Américains, en crise ouverte avec Téhéran.

– Base militaire attaquée –

Lundi matin, quatre roquettes se sont abattues sur une base militaire jouxtant l’aéroport de Bagdad, faisant six blessés dont deux graves dans les rangs des unités d’élite antiterroristes, unique force irakienne entraînée et armée par les Etats-Unis.

Aucun de ces tirs n’a été revendiqué, mais Washington met en cause les pro-Iraniens.

Face à la dégradation de la situation, les négociations politiques pour remplacer le Premier ministre démissionnaire Adel Abdel Mahdi, sont dans l’impasse.

Face au rejet par les manifestants de l’ensemble de la classe politique, le grand ayatollah Ali Sistani, figure tutélaire de la politique irakienne, s’est déjà dégagé de toute responsabilité dans la formation du futur gouvernement, de même que Moqtada Sadr, qui contrôle le premier bloc parlementaire.

Le général iranien Qassem Soleimani, émissaire de Téhéran pour les affaires irakiennes, est à la manoeuvre avec un dignitaire du Hezbollah libanais pour faire avancer les négociations, alors que le président Barham Saleh a jusqu’au 17 décembre pour désigner un nouveau chef de gouvernement.

Elections britanniques: ces partis qui peuvent faire la différence

Si le Premier ministre britannique Boris Johnson ne réussit pas son pari de remporter une majorité absolue au Parlement, les partis seront contraints d’engager des jeux d’alliance donnant aux plus petites formations un poids considérable.

– Les « Lib-Dem », la voix du « remain » à la peine

Avec un message clair — annuler le Brexit — et une nouvelle dirigeante de 39 ans, Jo Swinson, le Parti libéral-démocrate espère capter les voix des « remainers », partisans d’un maintien dans l’Union européenne face à des conservateurs désormais résolument pro-Brexit et des travaillistes indécis.

Arrivés deuxièmes des européennes de mai avec 20% des voix, les « Lib-Dem » ont aussi été rejoints par des députés conservateurs dissidents pro-UE.

Mais les sondages les donnent en recul par rapport aux 21 sièges actuels. La promesse d’annuler le Brexit sans nouveau référendum, martelée par Jo Swinson, une Ecossaise élue députée à 25 ans, a été jugée antidémocratique même parmi les europhiles.

La participation du parti au gouvernement du conservateur David Cameron au début des années 2010, marquées par une rude austérité, le pénalise auprès de l’électorat travailliste.

Leur « échec à capitaliser sur leur position sur le Brexit est la principale surprise de la campagne », a jugé dans le Times John Curtice, professeur à l’Université de Strathclyde, pour qui le parti « n’a pas réussi à convaincre les électeurs du +futur radieux+ promis en cas d’annulation du Brexit ».

– Le DUP nord-irlandais, épine dans le pied des conservateurs

Faute de majorité absolue en 2017, les conservateurs ont été contraints de s’allier avec le Parti unioniste démocrate pour gouverner. L’inflexibilité des dix députés de ce mouvement ultraconservateur protestant nord-irlandais s’est révélée un cauchemar.

Europhobe, le DUP a paradoxalement bloqué la sortie de l’Union européenne en s’opposant aux deux accords de divorce négociés avec Bruxelles par Theresa May puis Boris Johnson. En cause: leurs dispositions censées éviter un retour d’une frontière entre la province britannique et l’Irlande, susceptibles de fragiliser 20 ans de paix.

Premier parti d’Irlande du Nord, le DUP est dirigé par Arlene Foster, 49 ans, dont le père, un policier, avait été blessé par balle par les paramilitaires de l’Armée républicaine irlandaise (IRA) pendant les Troubles.

– Les indépendantistes écossais encouragés par le Brexit

L’Ecosse a voté à 62% pour rester dans l’UE. Surfant sur ce sentiment pro-européen fort, les indépendantistes du SNP, premier parti localement, ont fait campagne avec pour slogan « Arrêter le Brexit ».

Le parti dirigé par l’énergique Première ministre écossaise Nicola Sturgeon, 49 ans (dont 33 au service du parti) estime que la sortie de l’UE donne de nouveaux arguments en faveur d’une indépendance susceptible d’ouvrir la porte à un retour dans le club européen.

Avec un programme anti-austérité, le SNP pourrait en théorie s’allier aux travaillistes. Mais sa volonté d’organiser dès 2020 un référendum d’indépendance, après celui de 2014 remporté par le non, ainsi que son opposition au programme nucléaire britannique Trident compliquent cette hypothèse.

– Le Parti du Brexit de Farage, apôtre de la sortie de l’UE

Difficile de dissocier le tout nouveau Parti du Brexit de son fondateur: Nigel Farage, 55 ans, un ancien trader gouailleur qui a passé sa carrière à dénigrer les institutions européennes, où il siège depuis 20 ans.

Sa première place aux élections européennes du printemps et l’incapacité des partis traditionnels à mettre en oeuvre la sortie de l’UE auraient pu faire de lui l’homme de la situation. L’ancien leader du parti anti-immigration UKip a lancé sa campagne avec l’un de ces coups médiatiques dont il a le secret en bavardant dans son émission de radio avec son « ami » Donald Trump.

Mais Nigel Farage a peiné à trouver sa place face à Boris Johnson, champion du Brexit.

Accusé d’affaiblir les Tories face à leurs rivaux favorables à un nouveau référendum, il a fini par retirer ses candidats dans des centaines de circonscriptions. Nouveau coup dur jeudi: quatre députés européens de son parti ont rejoint les conservateurs, y voyant le meilleur moyen de quitter l’UE.

Nigel Farage rejette l’accord de sortie négocié avec Bruxelles par Boris Johnson, souhaitant une rupture plus nette. Mais selon un sondage de l’institut YouGov, plus des trois quarts des Brexiters les plus durs, favorables à une sortie sans accord, veulent voter Tories contre 11% pour le Parti du Brexit.

Dernière ligne droite avant des élections britanniques décisives pour le Brexit

Le Premier ministre britannique Boris Johnson et son adversaire travailliste Jeremy Corbyn redoublent d’efforts lundi pour convaincre les électeurs, à trois jours d’un scrutin décisif pour le Brexit et l’avenir du Royaume-Uni.

Arrivé au pouvoir en juillet, le dirigeant conservateur a fait le pari de convoquer ces législatives afin d’obtenir la majorité nécessaire au Parlement pour mettre en oeuvre la sortie de l’Union européenne, votée par 52% des Britanniques en juin 2016, plongeant le pays dans une profonde .

Il est donné largement en tête des sondages, face à une direction travailliste positionnée très à gauche et prônant un nouveau référendum sur un hypothétique nouvel accord de Brexit avec Bruxelles ou bien le maintien dans l’UE.

Mais l’issue est très incertaine et le résultat s’annonce serré dans de nombreuses circonscriptions, notamment les plus défavorisées, hostiles à la fois à l’austérité mise en oeuvre par les gouvernements conservateurs successifs depuis près de dix ans et à l’UE.

Après avoir promis dimanche de se « battre pour chaque vote », multiplie les déplacements dans le nord de l’Angleterre, dans des régions dominées par le parti travailliste qui ont soutenu le Brexit, à commencer par le marché aux poissons du port de Grimsby lundi matin.

« Rien n’est acquis », y a insisté le Premier ministre, attendu plus tard dans la journée à Sunderland, ville qui abrite une usine géante du constructeur automobile japonais Nissan.

Boris Johnson espère décrocher la majorité qui lui a fait défaut pour pouvoir faire adopter par le Parlement l’accord de Brexit qu’il a négocié avec Bruxelles. Le dirigeant conservateur, âgé de 55 ans, promet qu’après trois reports du Brexit le Royaume-Uni quittera l’UE le 31 janvier, au terme de 47 années mouvementées dans le giron européen.

Celle qui l’a précédé comme Première ministre, Theresa May, avait également fait le pari de convoquer des élections en 2017 pour asseoir sa légitimité. Elle était elle aussi donnée en tête dans les enquêtes d’opinion jusqu’au bout de la campagne. Elle avait finalement perdu sa majorité absolue à la Chambre des communes, ce qui l’a rendue incapable de faire voter son accord de Brexit et a plongé le pays dans une impasse.

– Des bébés après le Brexit –

Boris Johnson a sillonné le pays en assurant qu’il réussirait, lui, à mettre en oeuvre le Brexit, allant jusqu’à promettre dimanche dans le Sunday Times un baby boom une fois tournée la page clivante de la sortie de l’UE. « Les flèches de Cupidon vont une nouvelle fois voler après le Brexit. L’amour va fleurir dans tout le pays », a-t-il avancé.

Il a au passage affirmé qu’une telle explosion démographique avait été constatée déjà après les jeux Olympiques de 2012 de Londres, dont il était alors maire. Elle n’a en réalité pas eu lieu et ses propos ont alimenté les reproches récurrents sur son rapport incertain à la vérité.

Malgré son retard dans les sondages, le chef du parti travailliste Jeremy Corbyn, 70 ans, pourrait remporter les clés de Downing Street en s’alliant avec d’autres partis, comme les indépendantistes écossais du SNP farouchement opposés au Brexit, si les conservateurs n’obtiennent pas la majorité absolue.

Le Labour a été critiqué pour son manque de clarté sur le Brexit: il veut renégocier un accord de sortie de l’UE qui maintiendrait des liens étroits avec les 27 puis soumettre le texte à un nouveau référendum.

Il a mené une campagne très à gauche, promettant nationalisations et investissements massifs dans les services publics, ce qui inquiète les milieux d’affaires. Son parti a présenté lundi son programme pour ses 100 premiers jours au pouvoir en cas de victoire avec pour mot d’ordre de mettre fin à l’austérité.

La campagne de Jeremy Corbyn a cependant été parasitée par les accusations d’e au sein du Labour qui ont culminé avec une intervention inédite du grand rabbin du Royaume-Uni l’accusant de ne pas avoir su éradiquer le « poison » de l’antisémitisme au sein du parti et appelant les électeurs à « voter en conscience ».

Insécurité au Sahel: doublement en 2019 des personnes en besoin d’aide alimentaire immédiate

Le nombre de personnes nécessitant une aide alimentaire dans 16 pays du Sahel a plus que doublé fin 2019, à 9,4 millions de personnes, avec la montée de l’insécurité et des violences intercommunautaires, selon une réunion d’experts et de gouvernements lundi à Paris.

Les trois pays les plus touchés par la faim (en phase de « crise », au stade 3 sur une échelle de 5) sont le Nigeria (4 millions de personnes), le Niger (1,5 million) et le Burkina Faso (1,2 million), a indiqué le Réseau de prévention des crises alimentaires (RPCA) basé au siège de l’OCDE à Paris.

L’organisation réunit lundi dans la capitale française des représentants des gouvernements africains concernés, agences de l’Onu, bailleurs de fonds internationaux, experts et ONG.

L’insécurité a provoqué une « forte augmentation » du nombre de personnes déplacées hors de leur foyer, « accentuant la pression sur les ressources alimentaires » et la désorganisation des « moyens d’existence locaux » comme les marchés, observe le RPCA.

Le nombre de personne nécessitant une aide immédiate est le « double » de celui de l’an passé à la même époque (4,8 millions), les conflits qui se multiplient dans la région constituant « un facteur aggravant de l’insécurité alimentaire » dans la zone, a souligné auprès de l’AFP M. Mahalmoudou Hamadoun coordonnateur du programme régional à la sécurité alimentaire (Comité inter-état de lutte contre la sécheresse au Sahel, CILSS).

Selon les projections du réseau, de juin à août 2020, le nombre de personnes en besoin d’aide alimentaire sera encore plus élevé, à 14,4 millions.

Le réseau RPCA se réunit chaque année en décembre à Paris ou dans un pays africain pour prévoir les besoins alimentaires de la région au printemps lors de la délicate période, dite de « soudure », où les récoltes de l’année précédente sont consommées alors que celles de l’année en cours ne sont pas encore engrangées.

« L’insécurité civile s’est exacerbée cette année au Mali, au Burkina Faso et au Nigeria, du coup les populations essentiellement rurales sont empêchées d’accéder à leurs moyens d’existence, l’agriculture ou l’élevage, alors qu’elles continuent de subir l’insécurité climatique » a ajouté M. Hamadoun.

« Des villages entiers ont été déplacés au Burkina Faso, les infrastructures sont fermées, écoles, centres de santé, les gens n’ont plus la possibilité de rester chez eux » a ajouté Sibili Jean Zoundi, responsable du Club Sahel de l’OCDE.

Retraites: les règles en vigueur pour les principaux régimes

Les différents régimes de retraite (du privé, des fonctionnaires, spéciaux…), au nombre de 42, doivent, selon le projet du gouvernement, se fondre dans un système universel à points et une retraite calculée sur l’ensemble de la carrière. Tour d’horizon avant la réforme:

– Régime général –

68,4% des actifs en bénéficient, qui cotisent aussi à un régime complémentaire obligatoire.

– Age légal de départ: 62 ans. Durée de cotisation pour une retraite à taux plein: 41,5 ans. Elle passera progressivement à 43 ans d’ici à 2035.

– Le régime de base garantit, sous condition d’âge minimal et de trimestres cotisés, 50% du salaire de référence, calculé sur les 25 meilleures années.

– Durée de cotisation pour une retraite à taux plein: de 41,5 ans pour les générations 1955 à 1957, elle a été allongée d’un trimestre tous les trois ans à partir de la génération 1958 pour atteindre 43 ans pour la génération 1973. Les périodes d’apprentissage sont désormais validées.

Quelle que soit la durée d’assurance, le taux plein (75,2% en ajoutant les complémentaires Agirc-Arrco) est garanti aux assurés au plus tard à 67 ans.

– Compte pénibilité: il permet aux salariés exerçant des métiers pénibles de partir plus tôt, au mieux à 60 ans.

– Fonctionnaires –

Parmi les 5,5 millions d’agents publics, 4,3 millions de fonctionnaires peuvent partir à la retraite à 62 ans sauf les « actifs » (policiers, pompiers, surveillants de l’administration pénitentiaire, certains infirmiers, agents d’entretien des hôpitaux, aides-soignants…) qui peuvent partir à 52 ou à 57 ans.

Le calcul de leur retraite est effectué sur les six derniers mois de traitement indiciaire, sans les primes qui représentent une part substantielle de leur rémunération. Ils cotisent, comme les salariés, autour de 11% à leur régime.

1,2 million de contractuels sont par ailleurs soumis, comme les salariés, au régime général et à un régime particulier complémentaire.

Les militaires quittent l’armée à 43 ans en moyenne, et doivent justifier de 17 ans de services (27 ans pour les officiers) pour liquider leur retraite.

– Régimes spéciaux –

Ils regroupent des salariés des secteurs public et parapublic, et concernent notamment la SNCF, la RATP, les industries électriques et gazières, les marins, l’Opéra de Paris, la Comédie-Française, les clercs de notaire, la Banque de France…

Les électriciens et gaziers (EDF, Enedis, Engie…) ont leur propre régime de retraite, qui couvre près de 140.000 salariés et est financé essentiellement par les salariés et employeurs. Une taxe prélevée sur les factures équilibre le régime « historique » (avant 2005) mais est vouée à s’éteindre.

Ce régime spécial se rapproche peu à peu du régime général en termes de durée de cotisation et d’âge de départ, mais reste plus avantageux, notamment parce que la pension est calculée sur les six derniers mois comme dans la fonction publique.

Les électriciens et gaziers partent en moyenne à 58,9 ans (chiffre 2018). L’âge légal est de 62 ans pour les générations nées en 1962. Ils peuvent partir jusqu’à cinq ans plus tôt, selon les métiers.

A la SNCF et la RATP, des régimes spéciaux font déjà l’objet d’une réforme augmentant progressivement l’âge de départ. Ces régimes concernent les agents sous statut, soit 130.000 des 145.000 salariés du groupe ferroviaire et 41.000 des 65.000 salariés de la RATP. Leur pension est calculée sur la base des six derniers mois de salaire.

A la RATP, conducteurs et agents de maintenance peuvent partir à la retraite plus tôt que les autres agents. Début 2019, un conducteur pouvait devenir retraité à 50 ans et 8 mois, un agent affecté aux travaux à 55 ans et 8 mois, un employé administratif à 60 ans et 8 mois. Mais en raison d’une décote basée sur le nombre de trimestres cotisés, les agents partent généralement plusieurs années après l’ouverture théorique de leurs droits pour toucher une pension à taux plein.

Même situation à la SNCF. Début 2019, un conducteur pouvait devenir retraité à 50 ans et 8 mois, les autres agents à 55 ans et 8 mois. Mais là aussi un système de décote est appliqué.

Une subvention publique compense le déséquilibre entre le nombre de retraités et celui des actifs.

Algérie: la jeunesse rêve de mettre les « dinosaures » au pouvoir dans un musée

« Ce n’est pas un fossé qui s’est creusé entre les fossiles du pouvoir et les jeunes, c’est un cratère », lance Lyes, 22 ans, enveloppé dans le drapeau algérien lors d’une marche des étudiants.

Le rejet massif de la présidentielle du 12 décembre en Algérie révèle l’écart vertigineux séparant une jeunesse au coeur de la contestation, avide de démocratie et de liberté, et un pouvoir sourd qui veut se régénérer à travers d’anciens partisans du président déchu Abdelaziz Bouteflika, 82 ans.

Dans ce pays, plus de la moitié de la population a moins de 30 ans, alors que les dirigeants sont tous âgés, à l’instar du chef d’état-major Ahmed Gaïd Salah, 79 ans, et du président par intérim Abdelkader Bensalah, 78 ans.

« Les dinosaures » au « pouvoir depuis l’indépendance nous ont dégoûtés de la politique », affirme Lyes, étudiant en géologie à Alger, reconnaissant que les jeunes ne s’intéressaient que peu au sujet avant le déclenchement fin février du « Hirak », le mouvement de contestation populaire.

Preuve en est: la plupart de ses camarades ne sont même pas inscrits sur les listes électorales, dit-il.

Autour de lui, ses amis acquiescent. Ils descendent dans la rue chaque mardi depuis plus de neuf mois pour réclamer la fin du « système », au pouvoir depuis l’indépendance en 1962.

A chaque fois, c’est le même rituel: ils apportent leurs drapeaux aux couleurs de l’Algérie –vert et blanc, frappé au milieu d’une étoile et d’un croissant rouges– qu’ils portent comme une cape ou ceint autour de la taille.

Afin d’exprimer « la fierté retrouvée d’être Algériens », comme l’explique Soumia, une étudiante de 22 ans.

La « touche finale », c’est la pancarte sur laquelle ils écrivent leurs revendications pour une « nouvelle Algérie libre, démocratique et sociale ».

– « Les choses ont changé » –

Les dirigeants sont devenus la cible privilégiée des slogans des étudiants lors des manifestations.

Quand on le leur demande, les jeunes Algériens aspirent à vivre plus librement, étudier dans de bonnes conditions, trouver un emploi non précaire, avoir un pouvoir d’achat décent, être pris en considération, profiter de vrais loisirs au lieu de végéter dans la rue.

Mais ces aspirations sont ignorées par un pouvoir aux mains de gérontes, accusent des jeunes interrogés par l’AFP, qu’ils soient étudiants, diplômés avec des emplois précaires ou chômeurs.

« Avant, on avait peur de parler et de s’exprimer mais les choses ont changé depuis le +Hirak+ », estime Hanya Assala Abdedaim, étudiante de 24 ans.

« J’ai grandi avec le +Hirak+ », raconte Asma, 21 ans, qui a troqué ses belles chaussures contre une paire de basket pour battre le pavé lors des manifestations antirégime et « mettre certains vieux qui nous gouvernent au musée des Antiquités ».

– Conflit générationnel –

Jamais le fossé n’a paru si grand entre une jeunesse qui désire une « autre Algérie » et une génération qui s’accroche au pouvoir.

La transition voulue « en Algérie n’est pas seulement une transition politique, mais aussi une transition générationnelle », analyse le sociologue Nacer Djabi.

Mais si le conflit générationnel existe, certains jeunes eux-mêmes estiment que les raisons de la crise actuelle ne se réduisent pas à ce seul paramètre.

Constatant que toutes les générations sont massivement présentes dans la contestation, Mohamed Lamine Harhad, 22 ans, étudiant, dit ne pas avoir « de problème avec les +vieux+ mais avec les vieilles idées ».

Pour lui, il est nécessaire d’avoir un « nouveau système basé sur la démocratie, pour une Algérie qui encourage les jeunes sans négliger » les anciens « qui ont de l’expérience ».

Un avis partagé par Lamnaouar Hamamouche, étudiant en sociologie à Béjaïa, à l’est d’Alger, pour qui « le fossé, ce n’est pas la différence d’âge mais la vision des choses ».

Lamnaouar craint une accentuation de la crise et une consolidation du pouvoir, mais il est persuadé que les jeunes « ne vont pas lâcher ».

Nombre d’entre eux s’attendent à une abstention massive lors de la présidentielle de jeudi.

Pour la sociologue Yamina Rahou, chercheuse au Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle d’Oran, « au-delà de l’âge, c’est un problème politique entre une population majoritairement jeune qui aspire à un Etat moderne, un Etat de droit, et ceux qui se sont appropriés l’Etat pour assujettir les Algériennes et les Algériens ».

A Belfast, un vote anti-Brexit très disputé

Alors que la nuit tombe sur Belfast, Paula Bradshaw frappe patiemment aux portes. A l’approche des législatives du 12 décembre au Royaume-Uni, elle tente de rallier les électeurs anti-Brexit au-delà des divisions traditionnelles en Irlande du Nord entre unionistes et républicains.

Quand une femme lui ouvre la porte de sa maison en briques, la candidate de l’Alliance d’Irlande du Nord (APNI) sait qu’elle n’a pas beaucoup de temps pour convaincre.

« Nous sommes pour le maintien dans l’Union européenne, nous sommes un parti centriste et trans-communautaire », débite-t-elle rapidement.

La candidate trouve souvent porte close et les rares personnes qui ouvrent lui réservent un accueil plutôt tiède. Le plus souvent, Paula Bradshaw glisse simplement un prospectus dans la boîte aux lettres, espérant qu’il touchera une corde sensible.

La bataille est rude pour capter le vote anti-Brexit dans cette province britannique qui avait voté à 56% pour rester dans l’Union européenne en 2016 et qui s’est retrouvée en première ligne de la crise, tant éviter un retour de la frontière avec l’Irlande relève du casse-tête.

Depuis le référendum, les 440.000 électeurs europhiles nord-irlandais restent pratiquement sans voix au Parlement britannique.

Les députés du parti républicain Sinn Fein, principale force anti-Brexit dans cette région, refusent traditionnellement de siéger à Westminster, en signe de défiance envers l’autorité britannique.

Ce qui laisse le champ libre à l’eurosceptique Parti unioniste démocratique (DUP), dont les députés ont joué un rôle clef dans le Brexit, soutenant les gouvernements conservateurs successifs mais rejetant les accords négociés avec Bruxelles par Theresa May puis Boris Johnson.

– Question « existentielle » –

C’est cette majorité réduite au silence que l’APNI espère séduire lors des législatives anticipées de jeudi.

« Ce que nous voulons, c’est tout simplement porter la voix de ceux qui sont heureux d’être dans l’Union européenne », explique Paula Bradshaw à l’AFP, « en particulier » dans sa circonscription, qui avait voté à 70% contre le Brexit.

Son parti ambitionne de dépasser la division traditionnelle en Irlande du Nord, meurtrie par trois décennies de conflit, entre le vote « orange », en faveur des unionistes eurosceptiques du DUP, et le vote « vert », pour les républicains, ardents défenseurs d’une Irlande réunifiée.

En 2017, les deux formations avaient ainsi raflé 17 des 18 sièges attribués à la région lors des dernières élections législatives, la dernière revenant à un indépendant.

Contrairement à ses concurrents, l’Alliance a décidé de ne pas prendre position sur le statut de la province, privilégiant la question « existentielle » du Brexit. Ce qui pourrait lui permettre de récupérer les votes d’électeurs qui, comme les unionistes europhiles, ne se reconnaissent plus dans la division DUP/Sinn Fein.

L’incapacité des deux partis à régler leurs différends a conduit à une paralysie du pouvoir local depuis plus de 1.000 jours, suscitant l’ire de la population et faisant fleurir les pancartes jaune canari de l’APNI dans les rues de Belfast.

– Dualité profonde –

Convaincre les électeurs que l’Alliance pourrait vraiment être neutre sur la question de l’appartenance de l’Irlande du Nord au Royaume-Uni se révèle difficile.

« Ils disent qu’ils ne sont pas (pour un camp ou un autre), mais in fine vous obtenez un (député) qui est plus +orange+ ou plus +vert+ », estime Trisha Henry, après avoir refusé un prospectus tendu par l’APNI sur le pas de sa porte.

Malgré les affirmations de sa dirigeante Naomi Long, selon qui le « Brexit n’était pas une question +orange+ ou +verte+ », la sortie de l’Union européenne a bien soulevé des problèmes liés au statut de la province.

Les unionistes du DUP craignent par exemple que le Brexit ne mène à une scission avec le Royaume-Uni tandis que le Sinn Fein exige un référendum sur l’unité irlandaise dans les cinq ans.

Vu le mode de scrutin à la majorité simple, l’APNI risque de se retrouver pénalisé par son refus de nouer des alliances, contrairement à ses rivaux.

Dans la circonscription de Paula Bradshaw par exemple, le Sinn Fein a retiré son candidat pour soutenir la candidate du parti social-démocrate local Claire Hanna, une républicaine europhile qui a promis de siéger au Parlement.

« La situation de Belfast-sud est complexe, parce que c’est une circonscription extrêmement divisée », analyse Élodie Fabre, politologue à l’Université Queen de Belfast, pour qui Paula Bradshaw pourrait « prendre juste assez de votes » à Claire Hanna pour faire finalement réélire la candidate du DUP.

Eruption d’un volcan en Nouvelle-Zélande: cinq morts et 18 blessés

Cinq personnes ont été tuées et 18 blessées lors de l’éruption d’un volcan lundi sur une île touristique de Nouvelle-Zélande, où plusieurs personnes sont restées bloquées.

Une cinquantaine de personnes visitaient White Island dans le nord de la Nouvelle-Zélande lorsque le volcan est entré en soudainement en début d’après-midi, projetant des cendres et des roches dans les airs, selon la police.

Une vingtaine de personnes ont quitté l’île, mais cinq d’entre elles sont décédées depuis. Les autres sont soignées pour des blessures, notamment de graves brûlures.

On reste sans nouvelles d’un groupe, d’au moins une dizaine de personnes, toujours piégé sur l’île. « Nous ne sommes pas sûrs des chiffres exacts et nous ne savons pas s’ils sont en sécurité », a déclaré le commissaire adjoint John Tims.

L’activité volcanique rend les opérations de sauvetage sur l’île trop dangereuses alors que la nuit tombe, a-t-il précisé. « L’île est instable, il existe un danger de nouvelle éruption, retourner sur l’île est dangereux pour nous. Je dois prendre en compte la sécurité de notre personnel et des services de secours », a-t-il ajouté.

L’éruption survenue à 14H11 (01H11 GMT) a dégagé un épais panache de fumée blanche dans le ciel sur 3,6 kilomètres.

Des images video en direct ont montré un groupe d’une demi-douzaine de personnes marchant le long du cratère quelques secondes avant, avant que les images deviennent noires.

Un « nombre considérable » de personnes prises dans la catastrophe seraient australiennes, selon des responsables de Canberra.

Une trentaine seraient des vacanciers en croisière à bord du navire Ovation of the Seas, a déclaré à l’AFP Kevin O’Sullivan, directeur général de la branche de l’industrie de la New Zealand Cruise Association.

L’opérateur du navire Royal Caribbean – qui qualifiait l’excursion à White Island de « visite guidée inoubliable du volcan le plus actif de Nouvelle-Zélande » – a déclaré qu' »un certain nombre de nos invités visitaient l’île » sans donner de nombre précis. Le navire, qui peut accueillir 4.000 personnes et a appareillé de Sydney la semaine dernière pour une croisière de 12 jours.

Michael Schade, un touriste qui a quitté l’île juste à temps, a filmé des touristes surpris bloqués sur le rivage, attendant d’être évacués, le ciel rempli de débris blancs. Un hélicoptère recouvert de cendres est endommagé à proximité.

Sur ces images, alors que son navire s’éloigne, la caldeira devient devenue pratiquement invisible, entourée d’une épaisse bande de cendres.

Quatre touristes et un pilote qui s’étaient rendus sur l’île en hélicoptère ont été retrouvés. Ils avaient atterri sur l’île peu avant l’éruption.

« Nous savons que tous les cinq sont rentrés à Whakatane sur l’un des bateaux touristiques », a déclaré un porte-parole de la compagnie Volcanic Air à l’AFP.

– Epais panache blanc –

L’Agence nationale de gestion des situations d’urgence a qualifié cette éruption de « modérée ». Un épais panache blanc était cependant visible à des kilomètres à la ronde.

« Nous avons constaté une baisse régulière de l’activité depuis l’éruption. il reste beaucoup d’incertitudes mais actuellement il n’y a aucun signe d’aggravation », a-t-elle fait savoir.

White Island se situe à une cinquantaine de kilomètres au large de la touristique baie de Plenty, et les touristes en quête d’aventures aiment s’y rendre équipés de casques de sécurité et de masques à gaz pour s’approcher du volcan.

White Island, dont 70% sont immergés, est le volcan le plus actif de l’archipel néo-zélandais, selon l’agence gouvernementale GeoNet.

Environ 10.000 touristes s’y rendent chaque année. Il a connu de fréquentes éruption au cours des 50 dernières années, la plus récente remonte à 2016. Cette année-là, un conteneur de 2,4 tonnes avait été transporté par avion sur l’île afin de servir d’abri en cas d’éruption.

Foot: Marseille signe un partenariat avec l’académie Diambars du Sénégal

L’Olympique de Marseille signe un accord exclusif de partenariat avec l’Institut Diambars du Sénégal, prestigieuse école de football du continent africain, a annoncé dimanche le club.

L’accord est conclu pour trois ans, « mais je pense que ça durera bien plus que trois ans », a expliqué à l’AFP le président de l’OM, Jacques-Henri Eyraud.

Outre des échanges d’éducateurs et de méthodes entre le club de Ligue 1 et le centre de formation sénégalais, le contrat prévoit « une option prioritaire sur deux joueurs des Diambars » chaque saison, a précisé à l’AFP le président du centre de formation sénégalais, Saer Seck.

« Ce partenariat n’aurait pas de sens si l’OM se faisait brûler la politesse s’il y avait une pépite aux Diambars », a-t-il commenté.

« C’est une priorité ouverte, mais Jacques-Henri sait que si l’OM en voulait trois ou quatre, on serait autour de la table pour trouver une solution », a ajouté M. Seck, également président de la Ligue sénégalaise (LSFP).

Nés en 2003 de la volonté de l’ex-footballeur Jimmy Adjovi-Boco, présent au stade Vélodrome dimanche, où se jouait OM-Bordeaux, les Diambars accueillent gratuitement 120 pensionnaires de 12 à 19 ans.

L’Institut a également une équipe professionnelle, le FC Diambars, champion du Sénégal en 2013.

Son plus beau fleuron est le milieu du Paris SG Idrissa Gana Gueye, « qui malheureusement ne porte pas le maillot de l’OM », a plaisanté M. Seck.

Les principaux attentats jihadistes en Europe depuis 2015

Rappel des principaux attentats jihadistes depuis 2015 dans l’Union européenne, après la revendication samedi par le groupe Etat islamique (EI) de l’attaque ayant fait deux morts à Londres la veille.

– Grande-Bretagne –

Le 22 mars 2017, un Britannique converti à l’islam lance sa voiture dans la foule sur le pont de Westminster, à Londres, avant de poignarder un policier. L’attaque fait cinq morts.

Le 22 mai, un jeune Britannique d’origine libyenne se fait exploser avec une bombe à la sortie d’un concert de la chanteuse américaine Ariana Grande à Manchester (nord-ouest). 22 tués et 116 blessés.

Le 3 juin, une camionnette fonce sur la foule sur le London Bridge. Puis ses trois occupants poignardent des passants dans le Borough Market avant d’être abattus par la police. Huit morts et une cinquantaine de blessés.

Le 15 septembre, un engin artisanal explose dans le métro londonien à la station de Parsons Green: 30 blessés.

Le 29 novembre 2019, une attaque au couteau fait deux morts à Londres. L’auteur est abattu par la police.

Toutes ces attaques ont été revendiquées par l’EI.

– Lourd tribut en France –

Depuis janvier 2015, une vague d’attentats, pour la plupart revendiqués par l’EI, a fait plus de 250 morts en France.

La première attaque, menée par deux frères se réclamant d’Al-Qaïda, provoque la mort de 12 personnes le 7 janvier 2015 au siège de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo à Paris. Deux jours plus tard, quatre personnes périssent au cours de la prise d’otages dans un supermarché casher. L’assaillant, se revendiquant de l’EI, avait tué la veille une policière.

Le 13 novembre 2015, la France est frappée par les pires attaques terroristes de son histoire, revendiquées par l’EI. Les attentats, contre la salle de concerts du Bataclan, plusieurs bars et restaurants de Paris et près du Stade de France, font 130 morts et plus de 350 blessés.

En 2016, lors de la fête nationale du 14 juillet à Nice (sud-est), un Tunisien, au volant d’un camion, fonce dans la foule: 86 morts et 450 blessés. L’attaque est revendiquée par l’EI.

Parmi les principales autres attaques, un prêtre est égorgé dans son église à Saint-Etienne-du-Rouvray (ouest), le 26 juillet 2016 par deux jihadistes se réclamant de l’EI.

En 2018, le 23 mars, plusieurs attaques à Carcassonne et dans un supermarché de Trèbes (sud), perpétrées par un même homme et revendiquées par l’EI, font quatre morts et 15 blessés.

Le 11 décembre, à Strasbourg, cinq personnes sont tuées sur le marché de Noël par un homme ayant prêté allégeance à l’EI.

Le groupe jihadiste a par ailleurs revendiqué plusieurs meurtres de policiers.

– Espagne –

Le 17 août 2017, un homme fonce dans la foule au volant d’une camionnette sur les Ramblas, l’avenue la plus touristique de Barcelone, tuant 14 passants, puis un automobiliste auquel il dérobe une voiture.

Quelques heures plus tard, cinq de ses complices commettent un attentat à la voiture-bélier dans la station balnéaire de Cambrils, à 120 km plus au sud.

Ces attaques, revendiquées par l’EI, font au total 16 morts et 125 blessés.

– Belgique –

Le 22 mars 2016, des attentats suicide, revendiqués par l’EI, font 32 morts et plus de 340 blessés à l’aéroport de Bruxelles et dans la station de métro de Maelbeek.

Le 29 mai 2018, à Liège (est), un délinquant radicalisé tue deux policières et un étudiant. L’attaque est revendiquée par l’EI.

– Allemagne –

Le 19 décembre 2016, un Tunisien fonce à bord d’un camion sur un marché de Noël de Berlin, faisant 12 morts et 48 blessés. L’attaque est revendiquée par l’EI.

– Danemark –

Le 14 février 2015, un Danois d’origine palestinienne, qui avait prêté allégeance à l’EI, ouvre le feu sur un centre culturel de Copenhague, tuant un cinéaste. Dans la nuit, il abat un fidèle devant une synagogue.

– Pays-Bas –

Le 18 mars 2019, un homme originaire de Turquie tue quatre personnes dans un tramway à Utrecht. Il est poursuivi pour homicides à des fins terroristes.

– Finlande –

Le 18 août 2017, deux Finlandaises sont tuées et huit personnes blessées à Turku (sud-ouest), par un homme signalé pour radicalisation.

– Suède –

Le 7 avril 2017, un camion lancé sur une voie piétonne de Stockholm fait cinq morts. Le chauffeur, un ressortissant ouzbèke, revendique « un acte terroriste ».

La jeunesse algérienne rêve de mettre les « dinosaures » au pouvoir dans un musée

« Ce n’est pas un fossé qui s’est creusé entre les fossiles du pouvoir et les jeunes, c’est un cratère », lance Lyes, 22 ans, enveloppé dans le drapeau algérien lors d’une marche des étudiants.

Le rejet massif de la présidentielle du 12 décembre en Algérie révèle l’écart vertigineux séparant une jeunesse au coeur de la contestation, avide de démocratie et de liberté, et un pouvoir sourd qui veut se régénérer à travers d’anciens partisans du président déchu Abdelaziz Bouteflika, 82 ans.

Dans ce pays, plus de la moitié de la population a moins de 30 ans, alors que les dirigeants sont tous âgés, à l’instar du chef d’état-major Ahmed Gaïd Salah, 79 ans, et du président par intérim Abdelkader Bensalah, 78 ans.

« Les dinosaures » au « pouvoir depuis l’indépendance nous ont dégoûtés de la politique », affirme Lyes, étudiant en géologie à Alger, reconnaissant que les jeunes ne s’intéressaient que peu au sujet avant le déclenchement fin février du « Hirak », le mouvement de contestation populaire.

Preuve en est: la plupart de ses camarades ne sont même pas inscrits sur les listes électorales, dit-il.

Autour de lui, ses amis acquiescent. Ils descendent dans la rue chaque mardi depuis plus de neuf mois pour réclamer la fin du « système », au pouvoir depuis l’indépendance en 1962.

A chaque fois, c’est le même rituel: ils apportent leurs drapeaux aux couleurs de l’Algérie –vert et blanc, frappé au milieu d’une étoile et d’un croissant rouges– qu’ils portent comme une cape ou ceint autour de la taille.

Afin d’exprimer « la fierté retrouvée d’être Algériens », comme l’explique Soumia, une étudiante de 22 ans.

La « touche finale », c’est la pancarte sur laquelle ils écrivent leurs revendications pour une « nouvelle Algérie libre, démocratique et sociale ».

– « Les choses ont changé » –

Les dirigeants sont devenus la cible privilégiée des slogans des étudiants lors des manifestations.

Quand on le leur demande, les jeunes Algériens aspirent à vivre plus librement, étudier dans de bonnes conditions, trouver un emploi non précaire, avoir un pouvoir d’achat décent, être pris en considération, profiter de vrais loisirs au lieu de végéter dans la rue.

Mais ces aspirations sont ignorées par un pouvoir aux mains de gérontes, accusent des jeunes interrogés par l’AFP, qu’ils soient étudiants, diplômés avec des emplois précaires ou chômeurs.

« Avant, on avait peur de parler et de s’exprimer mais les choses ont changé depuis le +Hirak+ », estime Hanya Assala Abdedaim, étudiante de 24 ans.

« J’ai grandi avec le +Hirak+ », raconte Asma, 21 ans, qui a troqué ses belles chaussures contre une paire de basket pour battre le pavé lors des manifestations antirégime et « mettre certains vieux qui nous gouvernent au musée des Antiquités ».

– Conflit générationnel –

Jamais le fossé n’a paru si grand entre une jeunesse qui désire une « autre Algérie » et une génération qui s’accroche au pouvoir.

La transition voulue « en Algérie n’est pas seulement une transition politique, mais aussi une transition générationnelle », analyse le sociologue Nacer Djabi.

Mais si le conflit générationnel existe, certains jeunes eux-mêmes estiment que les raisons de la crise actuelle ne se réduisent pas à ce seul paramètre.

Constatant que toutes les générations sont massivement présentes dans la contestation, Mohamed Lamine Harhad, 22 ans, étudiant, dit ne pas avoir « de problème avec les +vieux+ mais avec les vieilles idées ».

Pour lui, il est nécessaire d’avoir un « nouveau système basé sur la démocratie, pour une Algérie qui encourage les jeunes sans négliger » les anciens « qui ont de l’expérience ».

Un avis partagé par Lamnaouar Hamamouche, étudiant en sociologie à Béjaïa, à l’est d’Alger, pour qui « le fossé, ce n’est pas la différence d’âge mais la vision des choses ».

Lamnaouar craint une accentuation de la crise et une consolidation du pouvoir, mais il est persuadé que les jeunes « ne vont pas lâcher ».

Nombre d’entre eux s’attendent à une abstention massive lors de la présidentielle de jeudi.

Pour la sociologue Yamina Rahou, chercheuse au Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle d’Oran, « au-delà de l’âge, c’est un problème politique entre une population majoritairement jeune qui aspire à un Etat moderne, un Etat de droit, et ceux qui se sont appropriés l’Etat pour assujettir les Algériennes et les Algériens ».

Les élections britanniques en chiffres

Les électeurs britanniques sont appelés aux urnes jeudi pour les troisièmes élections législatives en quatre ans et demi. Voici quelques chiffres-clés de ce scrutin:

650

Le nombre de sièges en jeu à la Chambre des communes. Ce chiffre comprend 533 circonscriptions en Angleterre, 59 en Ecosse, 40 au Pays de Galles et 18 en Irlande du Nord.

Les conservateurs au pouvoir présentent des candidats dans 635 d’entre elles, devant le Labour, principal parti d’opposition avec 631 candidats, et le parti libéral-démocrate, opposé au Brexit, avec 611 candidats.

70

Le nombre de sièges qui ont basculé d’un parti à l’autre lors des dernières élections de juin 2017, soit 11%. Ce chiffre a baissé au gré des derniers scrutins, selon l’Electoral reform society, qui milite pour une réforme du système électoral britannique.

3.321

Le nombre total de candidats qui se présentent lors du scrutin, selon l’Association des administrateurs électoraux (AEA). Seul un tiers des candidats, soit 1.124, sont des femmes, selon la BBC. 227 se présentent comme indépendants, sans être rattachés à aucun parti politique.

12

Le plus grand nombre de candidats dans une même circonscription: Uxbridge et Ruislip sud, celle du Premier ministre conservateur Boris Johnson.

C’est la seule circonscription disputée par plus de 10 candidats. Six d’entre eux sont des indépendants, dont deux candidats loufoques, Lord « Tête de seau », qui défie les chefs de gouvernement successifs depuis 1987 et le Comte « Face de poubelle », autoproclamé « guerrier de l’espace intergalactique ».

5.034

La majorité de Boris Johnson en nombre de voix dans sa circonscription, le plus petit score pour un Premier ministre sortant depuis 1924. En cas de défaite, il serait le premier chef du gouvernement à perdre lors d’une élection législative.

2

La plus petite majorité pour un candidat sortant, le nationaliste écossais du SNP Stephen Gethins, dans la circonscription de Fife nord-est.

Plus de 40.000

Le nombre de bureaux de vote dans tout le pays. Il n’y a pas de chiffre centralisé, mais lors des élections de 2015, plus de 40.100 points de vote ont été dénombrés, selon l’AEA.

326

Le « nombre magique » pour décrocher en théorie une majorité absolue au Parlement. Mais en réalité, le chiffre est légèrement inférieur: au moins quatre députés endossent le rôle de « speaker », le président et ses adjoints, et ne prennent jamais part au vote, tandis qu’aucun député élu du parti républicain nord-irlandais Sinn Fein ne siège traditionnellement, car ils ne reconnaissent pas l’autorité du Parlement britannique sur l’Irlande du Nord.

317

Le nombre de sièges remportés par les conservateurs en 2017, ce qui fait d’eux le plus grand parti. Lors de la précédente législature, les Tories ont dû nouer une alliance avec le parti unioniste nord-irlandais DUP et ses 10 élus.

L’europhobe Nigel Farage a décidé de ne présenter de candidats de son parti du Brexit dans aucune des circonscriptions détenues par les conservateurs, afin que le nombre de députés en faveur de la sortie de l’UE soit aussi élevé que possible.

59

Le nombre de sièges ciblés par « l’Union pour le maintien » dans l’UE, une alliance transpartisane dont le but est de maximiser le nombre d’élus en faveur d’un deuxième référendum sur le Brexit.

Selon le pacte noué entre les libéraux-démocrates, les verts et les nationalistes gallois de Plaid Cymru, des candidats de chacune de ces formations politiques se sont retirés pour augmenter autant que possible les chances de victoire d’un candidat favorable au maintien dans l’Union européenne.

Le Labour et le SNP, pour un nouveau référendum, ont choisi de ne pas se joindre à cet accord.

10

Le nombre de candidats de moins de 20 ans qui se présentent. L’âge minimum est de 18 ans.

500

Le montant du dépôt, en livres sterling (594 euros) pour se présenter. Cette somme est remboursée aux candidats qui recueillent plus de 5% des suffrages exprimés.

8.700

Le plafond de base en livres sterling, (soit 10.300 euros) des dépenses électorales pour chaque candidat pendant les cinq semaines de la campagne officielle. Ils peuvent aussi y ajouter un montant supplémentaire, qui dépend du nombre d’électeurs dans la circonscription dans laquelle ils se présentent. Les partis, eux, peuvent dépenser des centaines de milliers, voire des millions de livres.

Eruption d’un volcan en Nouvelle-Zélande: au moins un mort, des disparus

Au moins une personne est morte lors de l’éruption lundi du volcan de White Island, au nord de la Nouvelle-Zélande, où les autorités ont dépêché d’importants moyens pour soigner les blessés et localiser les personnes portées disparues.

De nombreux touristes « étaient sur ou autour de l’île, dont certaines dont on a perdu la trace », a déclaré à la presse à Wellington la Première ministre Jacinda Ardern. « C’est une situation qui évolue et bien sûr toutes nos pensées vont aux personnes concernées ».

D’après elle, certains de ces touristes étaient étrangers.

Selon la police, une cinquantaine de personnes se trouvaient à proximité du volcan lorsque l’éruption s’est produite à 14H11 heure locale (1H11 GMT), soit moins que d’après la cheffe de gouvernement, qui avait évoqué dans un premier temps « une centaine de personnes ».

« Certaines de ces personnes ont été ramenées vers la terre ferme mais un certain nombres d’entre elles se trouveraient toujours sur l’île actuellement » (en fin d’après-midi), ont expliqué les forces de l’ordre dans un communiqué. Et il est « trop dangereux » de mener des opérations de sauvetage sur l’île.

Selon St. John, un service d’ambulances de Whatakane, ville située à une cinquantaine de kilomètres de l’île volcanique, jusqu’à une vingtaine de personnes ont été blessées et des équipes médicales étaient toujours en route.

« Les services d’urgence essaient désespérément de ramener ces personnes de l’île à l’hôpital afin qu’elles soient soignées », selon a indiqué à l’AFP Judy Turner, la maire de Whakatane.

– Epais panache blanc –

Des images retransmises en direct du volcan montrent plus d’une demi-dizaine de personnes marchant au bord du cratère avant l’éruption.

L’Agence nationale de gestion des situations d’urgence a qualifié cette éruption de « modérée ». Un épais panache blanc était cependant visible à des kilomètres à la ronde.

Plusieurs hélicoptères et avions ont été vus dans la région alors que des survivants ont été acheminés depuis l’île jusqu’à la terre ferme à bord de bateaux d’excursions.

White Island se situe à une cinquantaine de kilomètres au large de la touristique baie de Plenty, et les touristes en quête d’aventures aiment s’y rendre équipés de casques de sécurité et de masques à gaz pour s’approcher du volcan.

Quatre touristes et un pilote qui s’étaient rendus sur l’île en hélicoptère ont été retrouvés. Ils avaient atterri sur l’île peu avant l’éruption.

« Nous ne savons pas ce qui s’est passé par la suite, mais nous savons que tous les cinq sont rentrés à Whakatane sur l’un des bateaux touristiques », a déclaré un porte-parole de la compagnie à l’AFP.

White Island, dont 70% sont immergés, est le volcan le plus actif de l’archipel néo-zélandais, selon l’agence gouvernementale GeoNet.

Environ 10.000 touristes s’y rendent chaque année. Il a connu de fréquentes éruption au cours des 50 dernières années, la plus récente remonte à 2016. Cette année-là, un conteneur de 2,4 tonnes avait été transporté par avion sur l’île afin de servir d’abri en cas d’éruption.

Le général Gaïd Salah, gardien du « système » en Algérie

Chef d’état-major de l’armée depuis 15 ans, un record, le général Ahmed Gaïd Salah s’affiche depuis avril comme l’homme fort de l’Algérie. Intransigeant face à la contestation qui agite son pays, il apparaît comme le gardien du « système » au pouvoir depuis l’indépendance.

Il est nommé en 2004 à la tête de l’armée, un pilier du régime, par le président Abdelaziz Bouteflika, qui en fait l’un des hommes les plus puissants du pays. Durant des années, il est un soutien indéfectible du chef de l’Etat, affiche une loyauté sans faille et promeut sa candidature à un 5e mandat présidentiel.

Mais en avril, le général Gaïd Salah sacrifie M. Bouteflika au « Hirak », le « mouvement » populaire de contestation né le 22 février en réaction à cette candidature, en exigeant sa démission. Et assume depuis la réalité du pouvoir.

Né en 1940 dans la région de Batna (300 km au sud-est d’Alger), ce quasi-octogénaire replet, quasi-constamment en uniforme, a passé plus de six décennies dans les casernes.

Dès 17 ans, il rejoint les rangs de l’Armée de libération nationale qui combat alors l’armée coloniale française. Réputé pour ses colères, il est à l’armée l’un des derniers représentants des combattants de la Guerre d’indépendance (1954-1962).

A l’indépendance en 1962, il intègre l’armée, passe par une académie militaire soviétique et gravit les échelons. Il commande successivement plusieurs régions militaires, avant de devenir en 1994 chef d’état-major des Forces terrestres, en pleine guerre civile (1992-2002) entre l’armée et les maquis islamistes.

– « Pas un politique » –

En 2004, alors qu’il doit partir à la retraite, M. Bouteflika tout juste réélu le choisit pour remplacer le chef d’état-major, le général Mohamed Lamari, qui paie avec une partie du haut commandement militaire de s’être opposé à un 2e mandat du chef de l’Etat, ministre de la Défense en titre et chef suprême des Armées selon la Constitution.

Devenu en 2013, vice-ministre de la Défense, le général Gaïd Salah aide M. Bouteflika à démanteler le Département du renseignement et de la sécurité (DRS), redouté service de renseignement organiquement rattaché à l’armée mais réputé « Etat dans l’Etat ». Et à écarter en 2015 son puissant chef, le général Mohamed Médiène.

Le pouvoir du DRS (devenu DSS) affaibli, M. Bouteflika débarqué et son entourage sous les verrous à la faveur d’une campagne anticorruption encouragée par le général Gaïd Salah, la haute hiérarchie militaire est depuis avril 2019 seule aux manettes.

Visage de ce haut commandement, le général Gaïd Salah multiplie les « mises en garde » aux contestataires et les « suggestions » à la justice ou à un pouvoir civil effacé -le président par intérim Abdelkader Bensalah, gouvernement et chambres- qui se pressent de les traduire en actes.

« Dans l’armée, Gaïd Salah est quelqu’un qui fait relativement consensus, il est déjà âgé, ce n’est pas quelqu’un qui a une envergure, ce n’est pas un politique du tout », explique Flavien Bourrat, chercheur à l’Institut de Recherche Stratégique de l’Ecole Militaire (Inserm, Paris).

– « Militaire brutal » –

Un temps crédité par la contestation d’avoir pesé pour obtenir le départ de M. Bouteflika, il est désormais conspué dans les manifestations pour son refus de mettre sur pied des institutions de transition réclamées par le « Hirak » pour rompre avec le « système », dont le haut commandement militaire est le coeur.

Mais aussi pour son refus de tout geste envers la contestation, désormais réprimée avec la multiplication des incarcérations de manifestants, de militants et de journalistes.

« Gaïd Salah n’est pas un grand stratège, donc il agit en militaire brutal. Pour lui, l’Algérie est une grande caserne. Pour lui, faire une concession c’est une faiblesse, dans son esprit c’est +Je donne les ordres et en bas ils exécutent+ sans possibilité de dialogue », estime Moussaab Hammoudi, chercheur doctorant à l’Ecole des Hautes études en Sciences sociales (EHESS) de Paris.

« C’est quelqu’un de frustre » qui « agit par impulsion, sans réflexion, sans concertation », ajoute-t-il.

C’est lui qui a fixé le calendrier électoral: la présidentielle devant élire un successeur à M. Bouteflika aura lieu le 12 décembre, malgré le rejet massif d’un scrutin vu par une grande partie de la population comme devant permettre au « système » d’assurer sa survie.

Boris Johnson, le Brexit à portée de main

Son avenir politique se joue aux élections de jeudi: le Premier ministre conservateur Boris Johnson, partisan sans états d’âme d’une sortie de l’Union européenne, saura alors s’il a les moyens de mettre en oeuvre sa version du Brexit, voté en 2016 par les Britanniques.

Tignasse blonde savamment ébouriffée et dérapages verbaux pas toujours contrôlés, « Bojo », 55 ans, aura mis toute son énergie et son bagout dans la campagne électorale, qui l’a vu tondre des moutons, changer le pneu d’une Formule 1 ou flatter un taureau. Une manière de polir son image d’homme de terrain proche du peuple — bien qu’il soit passé par les plus grandes universités britanniques.

Après avoir joué un rôle moteur dans la campagne du référendum de juin 2016, remporté par le camp du Brexit à 52% des voix, il s’est fixé pour objectif depuis son accession au pouvoir en juillet de le mettre en oeuvre « coûte que coûte ».

Il compte à présent sur le scrutin du 12 décembre pour lui donner une majorité absolue au Parlement, dont les divisions ont jusqu’ici contribué à bloquer la mise en oeuvre de la sortie de l’UE, repoussée à trois reprises, et maintenant fixée au 31 janvier. Cette majorité lui permettrait de faire adopter l’accord sur les modalités du divorce qu’il a négocié avec Bruxelles.

– « Roi du monde » –

Alexander Boris de Pfeffel Johnson est né à New York dans une famille cosmopolite et compte un arrière-grand-père qui fut ministre de l’Empire ottoman, une origine qu’il ne manque pas d’évoquer lorsqu’on accuse son parti d’islamophobie.

Depuis tout petit, il veut être le « roi du monde », a confié sa sœur Rachel à son biographe, Andrew Gimson. Aîné d’une fratrie de quatre, il suit le parcours classique de l’élite britannique: Eton College puis l’université d’Oxford.

Il entame ensuite une carrière journalistique au Times, qui le licencie à peine un an plus tard pour une citation inventée. Le Daily Telegraph le repêche et l’envoie à Bruxelles, de 1989 à 1994. A coup d’outrances et d’approximations, il bouscule la couverture des institutions européennes et devient « le journaliste favori » de la Dame de fer, Margaret Thatcher.

A cette époque, son premier mariage se délite et il renoue avec une amie d’enfance, Marina Wheeler, avec qui il aura quatre enfants. Le couple se sépare en 2018. Boris Johnson fréquente depuis Carrie Symonds, une spécialiste en communication de 24 ans sa benjamine.

Elu député en 2001, il ravit la mairie de Londres aux travaillistes en 2008 et acquiert alors une stature internationale. Avec quelques réussites emblématiques, comme l’organisation des Jeux olympiques. Et des échecs, comme son projet de pont-jardin sur la Tamise, qui aura coûté des dizaines de millions de livres sans aboutir.

– Boris croit en… Boris –

En 2016, il choisit le camp du Brexit au dernier moment. « Je ne pense pas qu’il ait une opinion extrêmement sophistiquée sur le Brexit », confie Pascal Lamy, l’ancien patron de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), qui connaît la famille Johnson. « La seule chose à laquelle croit Boris Johnson, c’est Boris Johnson. »

Dans la campagne de 2016, il promet au Royaume-Uni, débarrassé des « entraves » de l’UE, un avenir radieux coloré de splendeur impériale, où il contrôlera son immigration et récupèrera les millions versés à l’UE pour les consacrer à son système de santé –un engagement basé sur un chiffre faux. Une fois voté le Brexit, il s’apprête à briguer Downing Street mais il est trahi par son allié Michael Gove, qui se met sur les rangs et le proclame inapte à la fonction. Il renonce, Theresa May est choisie par le Parti conservateur et lui confie les Affaires étrangères.

Il y reste deux ans, s’attirant la réputation de dilettante gaffeur. Sans se priver de mettre des bâtons dans les roues de Theresa May, avant de lui ravir le pouvoir.

S’il est donné gagnant par les sondages, sa popularité ne masque pas ses faiblesses, en particulier son rapport à la vérité. Lors d’un débat télévisé pour la campagne électorale, le public a éclaté de rire lorsqu’il a répondu « oui » au journaliste qui lui demandait si « la vérité importe? »

Retraites: quelle réforme ? pourquoi ? pour qui ? pour quand ?

Après deux ans de concertation, la réforme des retraites promise par Emmanuel Macron est plus que jamais contestée sur ses fondements et des points cruciaux restent à trancher.

Universel et à points, c’est quoi ?

Le gouvernement promet un système « plus juste » et « plus lisible », où « un euro cotisé donnera les mêmes droits à tous », afin de répondre au manque de confiance des jeunes générations et de s’adapter aux évolutions de la société.

Les 42 régimes de retraites, où les pensions sont calculées en fonction du nombre de trimestres cotisés, doivent ainsi être remplacés par un « système universel » où chacun accumulera des points tout au long de sa carrière et pour chaque jour travaillé.

Finie, donc, la règle des 25 meilleures années pour les salariés du privé et des 6 derniers mois pour les fonctionnaires et les régimes spéciaux. Selon l’exécutif, la prise en compte de l’ensemble de la carrière doit favoriser les carrières courtes, heurtées et peu ascendantes.

Un argument réfuté par les opposants au projet tels que FO et la CGT, qui estiment que les pensions seront mathématiquement moins élevées avec l’intégration dans le calcul des moins bonnes années, et craignent que la valeur du point, qui détermine le niveau des pensions, serve de variable d’ajustement budgétaire.

Du côté des professions libérales qui gèrent aujourd’hui elles-même leurs caisses de retraites, on redoute plutôt une hausse brutale des cotisations et la « spoliation » de leurs réserves financières.

« Travailler plus longtemps » ou pas ?

Le Premier ministre Edouard Philippe l’a redit mercredi, les Français devront « progressivement travailler plus longtemps » pour « remettre le système actuel à l’équilibre » avant l’entrée en vigueur du nouveau régime en 2025.

L’âge légal de départ restera fixé à 62 ans, mais deux options sont sur la table : allonger la durée de cotisation ou créer une nouvelle borne d’âge pour une retraite à taux plein, avec par exemple une décote avant 64 ans.

Mais tous les syndicats sont opposés à un allongement de la durée de travail, y compris la CFDT, seul soutien de poids à un régime universel par points, d’autant plus que la durée de cotisation pour une pension à taux plein doit déjà passer de 41,5 ans aujourd’hui à 43 ans en 2035.

Si une telle « mesure paramétrique » était décidée, la centrale « appellera les salariés à se mobiliser », a prévenu son numéro un Laurent Berger.

Génération 1959, 1963 ou plus tard ?

L’exécutif vise une entrée en vigueur de sa réforme en 2025. La génération née en 1963 aurait alors 62 ans et serait la première concernée.

Mais pour redresser les comptes, leurs aînés pourraient être mis à contribution, dès la génération 1959, qui aura 62 ans en 2021.

Dans le même temps, le gouvernement est prêt à décaler la mise en œuvre du futur « système universel » à « des personnes un peu plus éloignées de la retraite que ce qui était envisagé jusqu’ici », a dit Edouard Philippe mercredi.

Sans pour autant envisager la « clause du grand-père » qui consisterait à n’appliquer la réforme qu’aux futurs entrants sur le marché du travail. « Entre deux extrêmes, on doit pouvoir trouver le bon curseur », a-t-il insisté.

« Plus juste », « plus équitable », vraiment ?

Le gouvernement met en avant de nouveaux droits comme une pension minimum de 1.000 euros pour une carrière complète, particulièrement favorable aux agriculteurs.

Il promet aussi d’étendre aux fonctionnaires les critères de pénibilité du privé permettant de partir à 60 ans mais envisage de supprimer les départs anticipés à 57 ans dans les hôpitaux.

Les interruptions de carrières (maladie, maternité, invalidité, chômage) resteraient prises en compte, mais pas les périodes de chômage non indemnisées.

Pour les veuves, les règles de la réversion seraient harmonisées: 70% du total des retraites perçues par le couple seraient garantis mais seulement à partir de 62 ans contre 55 ans aujourd’hui dans certains régimes.

Côté droit familiaux, un bonus de 5% pour chaque enfant serait accordé par défaut à la mère. Mais pas sûr que cela soit plus avantageux que la règle actuelle combinant trimestres gratuits pour toutes les mères et majoration de 10% pour les familles nombreuses.

En pleine polémique sur ce sujet, M. Philippe a reconnu « l’importance (…) de définir de manière juste et pérenne les droits familiaux ».

La famille de Joe Biden ne fera pas d’affaires à l’étranger s’il est élu président

Le candidat à la primaire démocrate Joe Biden a affirmé que les membres de sa famille ne feraient pas d’affaires à l’étranger s’il est élu président des Etats-Unis l’an prochain, contrairement aux enfants de Donald Trump, ce qui est selon lui problématique.

L’ancien vice-président de Barack Obama a toutefois défendu le travail de son fils Hunter, qui a siégé à la direction d’une entreprise gazière en Ukraine (Burisma), un sujet sur lequel les républicains ne manquent pas de le critiquer.

« Ils ne feront aucune affaire dans aucune entreprise étrangère à cause de ce qui est arrivé à cette administration », a déclaré Joe Biden lors d’une interview sur la chaîne câblée HBO dimanche. « Personne ne cherchera des brevets pour des trucs venant de Chine, personne ne s’engagera dans ce type de chose ».

« Si vous voulez parler de problèmes, parlons de la famille de Trump », a-t-il poursuivi.

Après l’élection de son père comme président, Ivanka Trump, qui occupe une place de conseillère à la Maison Blanche, a déposé des marques pour sa ligne d’accessoires de mode, qu’elle a ensuite abandonnée.

L’interview de Joe Biden, qui a abordé de nombreux sujets, fait partie d’un plan média du candidat de 77 ans, qui tente de conforter sa place en tête des sondages parmi les candidats démocrates.

L’ancien vice-président, s’il a défendu son fils et son travail auprès de Burisma, a avoué qu’il avait un temps ignoré quelles y étaient ses responsabilités. « Je ne sais pas ce qu’il faisait. Je sais qu’il faisait partie du conseil d’administration. J’ai appris qu’il faisait partie du conseil d’administration après coup, et c’est tout », a-t-il expliqué.

Interrogé pour savoir s’il voulait en savoir plus, l’ancien vice-président a répondu: « Non, parce que j’ai confiance en mon fils ».

« Vous savez qu’il n’y a pas la plus petite preuve qu’il ait fait quoi que ce soit de mal. Vous savez cela », a insisté un Joe Biden combattif.

Les démocrates accusent Donald Trump d’avoir lié une aide militaire américaine et une visite à la Maison Blanche pour le président ukrainien Volodymyr Zelensky au fait que Kiev ouvre une enquête sur Joe Biden et son fils Hunter.

Décès du prêcheur évangélique Reinhard Bonnke, très populaire en Afrique

Le prédicateur évangélique allemand Reinhard Bonnke, qui prétendait faire des miracles sur scène et qui disposait d’une forte audience en Afrique, est mort samedi à l’âge de 79 ans aux Etats-Unis, selon son église.

Bonnke, fondateur de l’église du « Christ pour toutes les nations », basée à Francfort, s’était rendu pour la première fois en Afrique dans les années 1960 et a prêché à travers le continent pendant des décennies, souvent lors de manifestations en plein air.

Selon la notice nécrologique publiée sur son site internet, Bonnke avait attiré 1,6 million de personnes à un rassemblement à Lagos, au Nigeria, en 2000 et avait converti 79 millions de personnes durant sa carrière.

« Des centaines de millions de personnes de presque tous les pays d’Afrique ont entendu la présentation claire et enflammée de l’évangéliste Bonnke », affirme la nécrologie.

Bonnke, qui vivait aux États-Unis, prétendait ressusciter les morts et guérir les sourds, les aveugles et les handicapés, attirant la colère des églises chrétiennes traditionnelles.

« Les croisades de Bonnke au Nigeria, en Afrique et dans le monde ont fortement accentué le message de Jésus-Christ », a rendu hommage le président nigérian Muhammadu Buhari sur Twitter.

En 1991, une émeute meurtrière avait éclaté dans le nord musulman du Nigeria à l’annonce d’une possible visite du prêcheur.

Ursula Von der Leyen, une proche de Merkel adoubée par Macron

Proche d’Angela Merkel, Ursula von der Leyen prend dimanche la présidence de la Commission, forte d’une image d’Européenne convaincue mais déjà éprouvée par une procédure de confirmation difficile, elle va devoir convaincre.

Elle a été le joker du couple franco-allemand quand toutes les autres options ont échoué dans les jours qui ont suivi les élections européennes de mai.

Son accueil au sein des institutions européennes a été plus que frileux. Le Parlement européen ne lui a donné sa confiance qu’à une courte majorité de neuf voix.

Puis trois de ses commissaires candidats ont été retoqués par les eurodéputés, un record, bousculant la procédure de confirmation et l’empêchant de prendre ses fonctions début novembre, comme prévu.

Ursula von der Leyen a finalement retrouvé le sourire mercredi, obtenant une large majorité pour son nouveau collège de commissaires, avant de prendre enfin les rênes de la Commission dimanche.

Soutenue par le président français Emmanuel Macron, cette francophile est appréciée par Paris, notamment en raison d’une bonne coopération sur les questions de défense franco-allemande.

A la tête de l’armée allemande pendant près de six ans, cette femme énergique de 61 ans fut un temps considérée comme la dauphine toute désignée de la chancelière Angela Merkel, qui l’a nommée ministre dans chacun de ses quatre gouvernements (2005-2019).

Une série de scandales ont cependant éclaboussé la Bundeswehr et son ministère pendant son mandat. Si bien que dans un sondage du quotidien Bild au printemps, les Allemands avaient fini par la considérer comme l’une des deux ministres les moins compétents du gouvernement.

– Carrière spectaculaire –

Malgré cette image écornée, Ursula von der Leyen est arrivée à Bruxelles, la ville qui l’a vue naître et grandir jusqu’au début de l’adolescence, avec un atout important: la confiance de Paris et Berlin, à l’heure où M. Macron et Mme Merkel semblaient ne pouvoir s’entendre sur rien.

Outre l’allemand, la responsable politique parle couramment le français et l’anglais. Elle a perfectionné cette dernière langue en Californie, où son mari a enseigné pendant plusieurs années dans la prestigieuse université de Stanford.

La carrière politique de « Röschen » (petite rose), son surnom en famille, est spectaculaire, même pour la fille d’un baron de la politique régionale allemande, Ernst Albrecht.

Ce n’est en effet qu’en 2002, après les Etats-Unis, qu’elle se lance pour un mandat local dans la région de Hanovre. Trois ans plus tard elle était ministre du Travail.

Femme énergique et tenace –certains la diront cassante–, ce caractère a eu du mal à passer dans le monde très masculin de l’armée.

Elle s’est aussi mise à dos une partie de la hiérarchie militaire pour avoir dénoncé des « faiblesses » et un « esprit de corps mal placé », après l’arrestation en 2017 d’un officier soupçonné de préparer un attentat contre des étrangers.

La ministre a aussi été soupçonnée un temps en 2015 de plagiat de son doctorat, un sujet très sensible en Allemagne qui a causé la chute de plusieurs responsables politiques.

– Médecin mère, ministre –

Elle a été la première femme à occuper le poste prestigieux de ministre de la Défense. A ce poste, elle a aussi multiplié les visites aux forces allemandes en Afghanistan ou en Irak.

Médecin de formation, elle est mère de sept enfants. Dans un pays où il reste difficile pour une femme de concilier carrière professionnelle et famille, elle fit régulièrement la Une des magazines avec sa progéniture, au point d’être accusée de l’instrumentaliser.

Au sein du parti chrétien-démocrate (CDU), elle s’est opposée à son propre camp sur certains dossiers, réclamant par exemple des quotas de femmes au sein de la direction des grandes entreprises.

Dans un pays frappé de vieillissement avec une natalité en fort déclin, Ursula von der Leyen reste aussi la « mère » du salaire parental dont peuvent bénéficier les Allemands pendant les 14 mois suivant une naissance.

Ouverture à la concurrence: des entreprises déjà prêtes à défier la SNCF

Plusieurs compagnies pourraient répondre aux appels d’offres de l’Etat et des régions, ou lancer directement leurs trains sur les rails français, face à la SNCF. En voici quelques-unes.

– Transdev

Fruit de la fusion en 2011 de Transdev et de Veolia Transport, Transdev a hérité de Veolia ses ambitions de venir concurrencer la SNCF sur les rails français. Filiale de la Caisse des dépôts (66%) et du groupe allemand Rethmann (34%), Transdev fait déjà rouler des trains depuis longtemps, notamment en Allemagne, en Nouvelle-Zélande, aux Pays-Bas et en Suède.

En France, le groupe co-exploite déjà le tram-train de Mulhouse et exploite le petit train à crémaillère du Puy-de-Dôme, ainsi que –en sous-traitance de la SNCF– deux lignes locales en Bretagne.

A force d’attendre depuis des années l’arrivée de la concurrence, Transdev avait commencé à douter de la réalité de l’ouverture du marché. Et son récent échec devant la SNCF et la RATP pour exploiter le futur CDG Express, la liaison rapide devant relier en 2025 Paris à l’aéroport de Roissy, ne l’a pas encouragé.

Le groupe est reparti au combat pour l’exploitation des TER, mettant surtout en avant son expérience en Allemagne, et proposant une organisation décentralisée.

– La RATP

Les régions vont-elles passer de la SNCF à la RATP, un autre groupe public? Exploitant plusieurs lignes de RER dans la région parisienne et le Gautrain –un train régional reliant Johannesburg à Pretoria en Afrique du Sud– la RATP s’intéresse ouvertement aux TER.

Elle-même menacée par l’arrivée prochaine de la concurrence sur son marché historique, la RATP a déjà répondu présent à l’appel à manifestation d’intérêts de la région PACA. Elle vient de s’allier à Getlink (l’ancien Eurotunnel) pour répondre aux appels d’offres dans le Grand Est et les Hauts-de-France.

– Trenitalia

Trenitalia est déjà un opérateur ferroviaire en France via sa filiale Thello (une ancienne coentreprise avec Veolia/Transdev), qui fait rouler un aller-retour par nuit entre Paris et Venise et une poignée de trains entre Marseille, Nice et Milan.

Echaudée par l’arrivée sur ses terres du concurrent Italo (dont la SNCF était un actionnaire important à son lancement en 2012), la compagnie publique italienne a déjà indiqué qu’elle souhaitait participer aux appels d’offres des TER et se lancer sur le marché de la grande vitesse en France.

– Arriva (Deutsche Bahn)

La Deutsche Bahn (DB) et sa filiale Arriva exploitent des trains régionaux en Allemagne, au Danemark, au Pays-Bas, en Pologne, au Portugal, au Royaume-Uni, en Suède et en République tchèque.

– Abellio

Moins connue, Abellio, filiale des chemins de fer néerlandais NS exploite des trains régionaux en Allemagne et au Royaume-Uni.

– MTR

Opérateur du métro de Hong Kong, MTR a fait son entrée en Europe en 2009 en reprenant l’exploitation du métro de Stockholm, et fait actuellement rouler des trains en Australie, au Royaume-Uni et en Suède.

– FlixTrain

FlixTrain, société-soeur de l’opérateur allemand d’autocars FlixBus, propose trois liaisons en Allemagne (Hambourg-Cologne, Berlin-Cologne et Berlin-Francfort-Stuttgart) de même qu’un train de nuit hebdomadaire de Hambourg à Lörrach (près de Bâle). Particularité: FlixTrain sous-traite l’exploitation à des compagnies spécialisées, dont l’opérateur tchèque LeoExpress.

En France, FlixTrain a notifié en juin son intention de faire circuler des trains classiques sur les liaisons Paris-Bruxelles, Paris-Lyon, Paris-Nice, Paris-Toulouse et Paris-Bordeaux, après l’ouverture à la concurrence des grandes lignes fin 2020.

… et la SNCF elle-même, via Keolis

Keolis, filiale de transports publics de la SNCF (à 70%), exploite des trains en Allemagne, aux Etats-Unis, au Pays-Bas et au Royaume-Uni. La SNCF pourrait la faire répondre à des appels d’offres pour des lignes suburbaines, afin de présenter une offre moins chère.

L’Iran annonce un budget de « résistance » contre les sanctions américaines

L’Iran a annoncé dimanche un « budget de résistance » face aux sanctions asphyxiantes imposées par les Etats-Unis, son ennemi juré, quelques semaines après des troubles meurtriers à travers le pays provoqués par une forte hausse du prix des carburants.

Le budget présenté au Parlement par le président Hassan Rohani s’élève à 4.845.000 milliards de rials (près de 33 milliards d’euros au taux du marché libre) et comprend selon lui un « investissement » russe de cinq milliards de dollars (environ 4,5 milliards d’euros) en train d’être finalisé.

Il est destiné, a-t-il ajouté, à « réduire les difficultés » des Iraniens dans un pays qui fait face à une grave crise économique: le Fonds monétaire international prévoit un recul du PIB de 9,5% pour 2019, et la monnaie, le rial, a chuté entraînant une explosion de l’inflation (autour de 35% sur l’année).

Le retrait unilatéral des Etats-Unis en 2018 de l’accord international sur le nucléaire iranien conclu en 2015 et le rétablissement dans la foulée de lourdes sanctions contre l’Iran ont asphyxié son économie notamment le secteur vital du pétrole.

« L’année prochaine, comme l’année en cours, notre budget sera un budget de résistance et de persévérance contre les sanctions », a déclaré devant le Parlement M. Rohani, dont le pays est membre de l’Opep et dispose des quatrièmes réserves mondiales de pétrole.

« Ce budget annonce au monde que malgré les sanctions nous serons en mesure de gérer le pays, particulièrement dans le domaine du pétrole », a-t-il ajouté.

Sur « l’investissement » russe, M. Rohani a seulement dit espérer que les 5 milliards de dollars « entreront dans le pays par des plans déjà finalisés ou qui le seront l’année prochaine ».

L’Iran s’est rapproché de la Russie ces dernières années, qualifiant en mars leurs liens de « forts ».

– Augmentation des salaires –

Le budget pour l’exercice commençant fin mars 2020 a été annoncé quelques semaines après une forte augmentation du prix des carburants qui avait déclenché mi-novembre en Iran des manifestations de protestation marquées par des violences sanglantes.

L’ONG de défense des droits humains Amnesty international a affirmé qu’au moins 208 personnes avaient été tuées dans la répression et que le bilan pourrait être bien supérieur.

Les autorités ont confirmé la mort de cinq personnes, dont quatre membres des forces de l’ordre et un civil et qualifié de « mensonges absolus » les chiffres fournis par des « groupes hostiles ».

Après avoir apporté leur soutien aux manifestants, les Etats-Unis ont eux fait état de plus de 1.000 Iraniens tués dans la « brutale » répression, mais l’émissaire américain pour l’Iran Brian Hook a reconnu que ce bilan n’était « pas certain ».

Pour justifier la hausse du prix de l’essence, M. Rohani avait expliqué que l’Etat n’avait pas d’autre solution pour aider les « familles à revenu moyen et bas qui souffrent de la situation créée par les sanctions ».

Dimanche, M. Rohani a annoncé une augmentation de 15% des salaires du secteur public.

– « Plus tolérables » –

Depuis 2018, plusieurs sanctions ont été imposées à l’Iran dans le cadre de la campagne de « pression maximale » de l’administration de Donald Trump.

« Nous savons que ce régime de sanctions et cette (politique de) pression maximale met la population à l’épreuve. Nous savons que son pouvoir d’achat a diminué », a dit M. Rohani.

Il a reconnu les difficultés rencontrées par son pays pour exporter son pétrole, en allusion à la fin en avril des dérogations accordées à huit pays par les Etats-Unis pour importer du pétrole iranien.

Mais selon lui, le gouvernement espère retirer 455.000 milliards de rials (un peu plus de 3 mds d’euros) des exportations de pétrole sur l’exercice débutant en mars 2020.

Selon le Fonds monétaire international, les exportations de brut de l’Iran ont chuté de 72% cette année à moins de 600.000 barils par jour comparé à 2016, année qui a suivi celle de la conclusion de l’accord sur le nucléaire iranien, assorti de la levée de sanctions.

« Nos exportations, nos importations, les transferts d’argent, les (taux de) change rencontrent beaucoup de difficultés », a-t-il néanmoins ajouté, tout en soulignant que, malgré les sanctions, les secteurs de l’économie non liés au pétrole seraient « positifs » cette année.

« (…) Nous avons choisi le bon chemin et nous avançons », a-t-il soutenu.

M. Rohani n’a pas évoqué tous les points du budget qui doit être encore examiné et voté par le Parlement.

« Tous nos efforts sont tournés vers une réduction des difficultés (économiques) de manière à ce que celles-ci soient plus tolérables », a-t-il souligné à quelques mois des élections législatives de février.

Au Royaume-Uni, une campagne électorale à haut risque

Quand un homme a menacé sur Facebook de lui faire la peau, le candidat Dominic Graham a immédiatement appelé la police qui l’a arrêté: un cas loin d’être isolé dans la campagne pour les législatives de jeudi au Royaume-Uni, enfiellée comme jamais par le Brexit.

« Je n’avais rien vu de comparable aux menaces que nous recevons dans cette campagne », témoigne auprès de l’AFP l’aspirant député libéral-démocrate, qui en est à sa troisième campagne électorale.

Quand il frappe, un midi de semaine, aux portes d’un quartier résidentiel de la petite ville de Braintree, à environ 80 kilomètres au nord-est de Londres, il a pris soin d’être accompagné par un militant, conformément aux consignes de sécurité du parti et de la police.

Depuis son entrée au Parlement en 2017, la Britannique d’origine allemande Wera Hobhouse, candidate lib-dem à sa réélection à Bath (sud-ouest), n’a elle cessé de recevoir des lettres anonymes.

Elle informe la police de ses rendez-vous électoraux et elle a en permanence un bouton d’alarme dans sa poche, explique-t-elle à l’AFP. Ces derniers jours, ses panneaux électoraux ont régulièrement été détruits par des inconnus, « avec une telle force que je me suis demandé ce qui se passerait si on se rencontrait ».

– Effet Brexit –

En mai, la cheffe de Scotland Yard, Cressida Dick, évoquait une atmosphère toxique « sans précédent » devant une commission parlementaire, résultant d’une « opinion publique divisée » dans le sillage du référendum sur le Brexit, voté par 52% des Britanniques en 2016 mais repoussé trois fois depuis. Principales cibles, les femmes et personnes issues de minorités ethniques.

Les infractions signalées par des députés ont plus que doublé en 2018, à 342 contre 151 l’année précédente et la tendance s’est poursuivie cette année, selon Scotland Yard, qui s’attend à plus de 450 infractions sur 2019.

« Toutes les menaces que nous avons reçues sont liées au Brexit », confirme Dominic Graham, abrité de la bruine froide sous un parapluie aux couleurs jaune et noir de sa formation europhile. Il évolue en terrain hostile, dans une circonscription majoritairement acquise à la sortie de l’UE, où le chef de conservateurs James Cleverly fait figure de favori.

La hantise, c’est un nouveau drame comme l’assassinat de Jo Cox, députée travailliste pro-européenne tuée en 2016, une semaine avant le référendum sur le Brexit, par un sympathisant néo-nazi.

En novembre, un homme a été condamné à un an de prison pour avoir envoyé une lettre de menaces à Anna Soubry, députée indépendante du mouvement europhile Change UK, dans laquelle il affirmait « Cox était la première, tu es la prochaine ».

Plusieurs députées, dont la ministre conservatrice Nicky Morgan et l’ex-ministre Amber Rudd, ont renoncé à se représenter en raison notamment du harcèlement et des menaces dont elles font l’objet.

– « Dégénérer » –

La lib-dem Rhian O’Connor ne se sent pas particulièrement menacée lorsqu’elle fait du porte-à-porte à la nuit tombée à Greenwich, quartier très favorable au « Remain » du sud-est de Londres, malgré les consignes d’éviter de faire campagne dans le noir. Elle préfère tout de même être accompagnée.

Et pas question d’accepter les invitations à rentrer chez les gens. « C’est assurément plus agressif », relève-t-elle. De nombreux partisans du Brexit, frustrés, la voient comme quelqu’un qui « essaie de bloquer ce qu’ils voient comme le plus grand projet démocratique depuis des décennies », confie-t-elle à l’AFP, cocarde accrochée à son manteau.

Parmi les personnes proférant des menaces, « beaucoup sont issues de la droite plus extrême, très pro-Brexit, qui voient comme des traitres les responsables politiques » opposés au retrait ou « plutôt modérés », explique Alexandra Kellert, analyste au cabinet de consultants Control Risks.

Les réseaux sociaux sont souvent un vecteur de l’agressivité. « On peut commencer par écrire pourquoi on n’est pas d’accord avec eux sur Twitter ou Facebook. Et cela peut évoluer dans des sentiments plus forts et dégénérer ».

« Les gens sont généralement polis à leur porte mais une fois rentrés chez eux, ils peuvent vous traiter de tous les noms sur Twitter », confirme Rhian O’Connor.

Dominic Graham abonde: « Le flot des messages injurieux est tel que (ma directrice de campagne) ne peut les supprimer assez vite ».

Pas de quoi décourager ces candidats comme Wera Hobbhouse: « La démocratie ne fonctionne pas si chacun reste chez soi ».

Un homme d’affaires libano-suisse donne le chapeau d’Hitler à Israël

Un homme d’affaires libano-suisse a déclaré dimanche avoir acheté des objets ayant appartenu à Adolf Hitler et les remettre à des organisations juives afin de lutter contre la montée du racisme et de l’antisémitisme en Europe.

Lors d’une vente aux enchères le 20 novembre à Munich, Abdallah Chatila a déboursé environ 600.000 euros (660.000 dollars) pour acquérir huit objets, dont un chapeau haut-de-forme porté par Hitler.

S’il avait d’abord envisagé de les brûler, il a finalement décidé de les remettre au Keren Hayessod, un organisme de collecte de fonds israélien, qui a proposé de les confier à Yad Vashem, le mémorial de la Shoah à Jérusalem.

Ce fut une décision « très facile » à prendre, a confié M. Chatila lors d’une conférence de presse à Jérusalem. Craignant que ces objets ne « tombent entre de mauvaises mains », « j’ai considéré que je n’avais pas d’autre choix que d’aider la cause », a t-il précisé.

Selon lui, « ce qui s’est passé ces cinq dernières années en Europe nous a prouvé que l’antisémitisme, le populisme, le racisme sont de plus en plus forts, et nous sommes ici pour le combattre et montrer aux gens que nous n’avons pas peur ».

« Aujourd’hui, avec la désinformation, les médias, le pouvoir que procure Internet, avec les réseaux sociaux », quelqu’un d’autre pourrait manipuler le public, a-t-il poursuivi, évoquant Hitler. Ces objets pourraient selon lui être utilisés par des groupes néonazis ou des personnes voulant attiser l’antisémitisme et le racisme en Europe.

« C’est pourquoi j’ai senti que je devais le faire », a déclaré M. Chatila évoquant son achat.

Les objets, toujours à Munich, devraient être transférés à Yad Vashem et s’ajouter à une collection d’effets personnels de nazis, pour lutter contre le négationnisme. Mais ils ne seront pas exposés de façon permanente, a précisé Avner Shalev, directeur du musée.

Dimanche, M. Chatila a visité Yad Vashem et rencontré le président israélien Reuven Rivlin.

– Optimisme –

Né en 1974 à Beyrouth dans une famille de joailliers chrétiens, M. Chatila a fait fortune dans les diamants et l’immobilier à Genève.

Il est l’une des 300 plus grandes fortunes de Suisse et soutient notamment l’aide aux réfugiés syriens et libanais.

La vente aux enchères avait suscité un tollé en Allemagne, notamment dans la communauté juive. Mais pour le président de l’Association juive européenne, le rabbin Menachem Margolin, le geste de M. Chatila reste un message fort contre le racisme et la xénophobie.

D’autant plus qu’il émane d’une personne non-juive et d’origine libanaise, selon lui, alors que le Liban et Israël sont techniquement en état de guerre.

« Il ne fait aucun doute qu’un message venant de vous est 10 fois ou 100 fois plus puissant qu’un message de nous », a affirmé le rabbin à M. Chatilla.

Cela montre comment une seule personne « peut changer considérablement les choses », a-t-il poursuivi, estimant qu' »il y a de quoi être optimiste ».

Algérie: fin de campagne électorale sur fond de rejet massif

La campagne électorale pour la présidentielle prévue jeudi en Algérie, afin de remplacer l’ex-président déchu Abdelaziz Bouteflika, a pris fin dimanche après trois semaines marquées par un rejet massif du scrutin par la population.

Les cinq prétendants ont eu le plus grand mal à faire passer leur message face au « Hirak », le mouvement de contestation qui ébranle l’Algérie depuis le 22 février, au point qu’il est difficile de désigner un favori.

Vendredi encore, des foules immenses ont défilé à Alger et dans le reste du pays contre le pouvoir et la présidentielle de jeudi, en criant à l’unisson « Makach (pas de) vote ».

Après avoir obtenu en avril la démission de M.Bouteflika, président pendant 20 ans, le « Hirak » réclame désormais le démantèlement du « système », au pouvoir depuis l’indépendance en 1962.

Les contestataires estiment que la présidentielle ne vise qu’à permettre à un pouvoir discrédité de se régénérer.

Dans un ultime discours, le général Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major de l’armée et l’homme fort du régime depuis le départ de M. Bouteflika, s’est dit convaincu que « le peuple algérien (…) s’engagera dans cette échéance nationale cruciale à travers une participation massive dans les prochaines présidentielles, en toute liberté et transparence ».

A partir de dimanche minuit, la loi impose un silence électoral de trois jours avant le scrutin, durant lesquels toute forme de publicité en faveur d’un candidat est interdite.

Ils sont cinq — tous des hommes — en lice: Ali Benflis, Abdelmajid Tebboune, Azzedine Mihoubi, Abdelaziz Belaid et Abdelkader Bengrina.

Tous ont participé ou soutenu, plus ou moins longtemps, la présidence d’Abdelaziz Bouteflika.

Et ils ont dû tenir leurs meetings électoraux sous forte protection policière. La police a fait parfois usage de gaz lacrymogène après des jets de pierres de manifestants anti élections.

Selon les organisations de défense des droits humains Amnesty International et Human Rights Watch (HRW), la répression s’est « intensifiée » à l’approche du scrutin, avec des « arrestations arbitraires » et des incarcérations de manifestants, de militants et de journalistes.

Au dernier jour de la campagne, dimanche, les candidats ont tenu soit des meetings électoraux, à Alger ou en province, soit des conférences de presse.

Hormis quelques endroits où ils avaient apposé leurs affiches, rapidement déchirées, la plupart des panneaux sont restés vierges ou ont été tagués de slogans hostiles.

– « VENDUS » –

Lors d’un débat présidentiel télévisé inédit vendredi soir, ils s’étaient efforcés de défendre leurs programmes mais en restant sur des généralités et dans un format très contrôlé, sans véritablement convaincre.

Quant au Mouvement de la société pour la paix (MSP), le principal parti islamiste en Algérie qui ne présente pas de candidat à la présidentielle, il a annoncé dimanche qu’il ne soutiendrait aucun des cinq prétendants.

Un appel à la grève générale à partir de dimanche et jusqu’à jeudi avait été lancé sur les réseaux sociaux.

Il était particulièrement bien suivi en Kabylie, selon un journaliste de l’AFP.

A Tizi Ouzou, à 100 km à l’est d’Alger, les rues étaient semi-désertes et les boutiques fermées, à l’exception des pharmacies.

En revanche, la situation était quasi normale dans la capitale.

Le vote de l’importante communauté algérienne à l’étranger a débuté dès samedi.

En France, il s’est ouvert sous tension avec des manifestations devant les consulats de plusieurs villes françaises, notamment à Paris.

Devant le consulat d’Algérie, dimanche dans la capitale, les rares électeurs sont escortés un à un par les policiers. Certains ont la tête dissimulée. Les fourgons sont placés devant l’entrée du bâtiment de sorte que les électeurs ne soient pas vus et photographiés. Des protestataires leur crient « vendus », selon un témoin.

Selon le président de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), Mohamed Charfi, le fichier électoral compte 24.474.161 électeurs, dont 914.308 inscrits à l’étranger.

Aucun sondage public n’est disponible en Algérie pour évaluer la possible participation au scrutin, mais l’abstention, longtemps vue comme l’unique voie de contestation d’un régime figé, était déjà forte lors des précédentes élections.

L’Afrique « compte » pour l’UE, assure von der Leyen en Ethiopie

La présidente de la commission européenne, Ursula von der Leyen, a assuré l’Afrique du ferme soutien de l’Europe samedi à Addis Abeba, pour son premier déplacement hors de l’UE depuis sa prise de fonctions, consacré notamment aux questions migratoires et sécuritaires.

« J’espère que ma présence à l’Union africaine (UA) pourra envoyer un fort message politique, parce que le continent africain et l’Union africaine comptent pour l’Union européenne et la Commission européenne », a déclaré Mme von der Leyen, après avoir rencontré le président de la commission de l’UA, le Tchadien Moussa Faki Mahamat.

« Pour nous, pour l’Union européenne (UE), vous êtes plus qu’un voisin », a ajouté l’ancienne ministre allemande de la Défense, en poste depuis le 1er décembre, à l’issue de cette rencontre au siège de l’UA.

Mme von der Leyen, qui veut faire de l’Europe le premier continent neutre sur le plan climatique d’ici à 2050 et doit présenter le 11 décembre un « Pacte vert », a estimé que l’Afrique et l’Europe pourraient collaborer à la lutte contre le réchauffement.

« Vous ici, sur le continent africain, comprenez mieux que quiconque le changement climatique », a-t-elle déclaré.

Les deux dirigeants ont évoqué les questions migratoires et sécuritaires. « Je ne suis pas là pour présenter un quelconque grand plan pour l’Afrique. Je suis là avant tout pour écouter », a cependant souligné Mme von der Leyen.

« Honnêtement, je n’ai pas toutes les réponses à ces défis, mais je suis convaincue qu’ensemble nous pouvons trouver les réponses », a-t-elle ajouté, pendant que M. Faki appelait à une mobilisation internationale accrue pour contrer les menaces sécuritaires, notamment le terrorisme.

– Aide financière pour l’Éthiopie –

La présidente de la Commission européenne s’est ensuite entretenue avec le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, qui doit recevoir mardi à Oslo le prix Nobel de la paix.

Elle a félicité son hôte pour cette récompense et pour avoir su faire la paix avec l’Érythrée. « L’Éthiopie a donné de l’espoir à tout le continent. Je veux que vous sachiez que nous sommes à vos côtés », a-t-elle déclaré.

Lors de la rencontre, des accords d’aide financière de l’UE à l’Éthiopie portant sur 170 millions d’euros ont été signés. Sur ce total, 100 millions d’euros seront consacrés aux transports et infrastructures, 50 millions d’euros au secteur de la santé, 10 millions d’euros à l’organisation d’élections générales prévues en mai 2020, et 10 autres millions d’euros à la création d’emplois.

M. Abiy a remercié l’Europe pour ce soutien, mais souligné que son pays aurait besoin de beaucoup plus encore à l’avenir pour réformer son économie. « Nous demandons encore plus de soutien financier car nous sommes ambitieux », a-t-il expliqué.

Mme von der Leyen, première femme à prendre la tête de l’UE, a également rencontré la présidente éthiopienne, Sahle-Worke Zewde, qui est également la première femme à occuper ces fonctions.

S’adressant à la presse à l’issue de la rencontre, la présidente de la commission européenne, a estimé qu’il était « important » que l’UE continue à soutenir le processus de réformes de M. Abiy.

« Elles ont commencé, mais il faudra du temps pour en voir les effets », a-t-elle dit.

L’UE est le principal partenaire commercial de l’Afrique, et sa première source d’investissement et d’aide au développement.

– Opérations de paix –

Mais les responsables européens ont regardé avec circonspection la Chine étendre son influence dernièrement dans de nombreux pays africains, dont l’Éthiopie.

L’Europe et l’Afrique ont aussi éprouvé des difficultés ces dernières années à limiter le nombre de migrants africains qui ont pris la route de l’Europe en utilisant les périlleuses routes maritimes.

Cette semaine, au moins 62 migrants africains sont morts noyés au large de la Mauritanie en tentant de gagner l’Europe, dans le pire naufrage en 2019 sur la route des migrations longeant la côte Atlantique.

Les dirigeants européens et africains sont déterminés à trouver des solutions aux causes profondes de l’immigration, comme la pauvreté. Mais l’Afrique réclame aussi que les pays européens ouvrent leurs portes à plus de migrants africains.

L’UE s’est également toujours montrée un soutien fervent des opérations de paix et sécurité initiées par l’UA.

Le mécanisme de soutien à la paix pour l’Afrique établi en 2004 a permis d’allouer 2,7 milliards d’euros pour les opérations de paix et de sécurité sur le continent, destinés à 14 interventions sous mandat africain dans 18 pays.

Toutefois, l’Europe a fait savoir qu’elle souhaitait arrêter de payer les salaires des troupes africaines en certains endroits comme la Somalie, où l’UE est le principal partenaire financier de la mission de l’UA sur place, l’Amisom.

L’UA, de son côté, peine à obtenir de ses États membres le versement d’une taxe de 0,2% sur les importations censée permettre d’assurer son indépendance financière, une initiative là encore soutenue par l’UE.

Cyclone: l’île française de Mayotte placée en alerte rouge à partir de 13h00 GMT

L’île française de Mayotte, située dans l’océan Indien, sera placée en alerte rouge dimanche à 16H00 (13H00 GMT) pour faire face au passage du cyclone Belna attendu trois heures plus tard, a annoncé la préfecture de l’île.

« Le passage du cyclone Belna au plus près des côtes mahoraises, est prévu entre 19 heures et 20 heures, heure locale, à environ 80 km à l’Est de Petite-Terre, avec une marge d’erreur de 20 km », précisent les services de l’Etat français, qui appellent les habitants à se mettre à l’abri et « ne sortir en aucun cas ».

Belna se trouvait à la mi-journée à 160 km au nord-est de l’archipel et se déplaçait à une vitesse de 11km/h en direction du Sud Sud-Est.

L’île est exposée « à des conséquences très sérieuses », a estimé sur la chaîne Mayotte La 1ère le préfet Jean-François Colombet, qui a en conséquence « décidé de mettre à l’abri toutes les populations qui sont exposées ».

Le phénomène Belna est « exceptionnel pour Mayotte », selon le préfet: « Depuis 50 ans, ce sera la 3e fois que Mayotte passera aussi près des effets d’un cyclone ».

Les forces de l’ordre et les services municipaux ont commencé dimanche matin à contacter les habitants pour les convaincre d’évacuer les zones les plus menacées, a-t-il expliqué.

La préfecture a notamment décidé la fermeture de l’aéroport.

Les habitants ont été invités à faire des réserves d’eau.

Toute circulation sera par ailleurs « formellement interdite pour quelque raison que ce soit à compter de 16 heures » locales.

Quelque 256.000 personnes vivent à Mayotte, archipel de 374 km2 devenu le 101e département français en 2011.

Nombre de Mahorais gardent le souvenir de Kamissi, le dernier cyclone passé à Mayotte, en avril 1984. A l’époque, l’habitat était majoritairement bâti en matière végétale. Il y avait eu un mort et d’importants dégâts matériels.

Le petit archipel voisin des Comores a lui été placé en alerte orange à l’approche du cyclone, avaient annoncé samedi soir le ministère comorien de l’Intérieur et la direction de la sécurité civile.

L’île comorienne d’Anjouan, située à moins de 70 km de Mayotte, est en alerte orange, tandis que les deux autres îles de l’archipel (Mohéli et Grande-Comore) sont en alerte jaune.

Après les Comores, la menace pèsera sur Madagascar, grande île située plus au sud.

Les Comores avaient été frappées en avril par le cyclone Kenneth, qui avait fait au moins trois morts et d’importants dégâts.

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Le général Gaïd Salah, gardien du « système » en Algérie

Chef d’état-major de l’armée depuis 15 ans, un record, le général Ahmed Gaïd Salah s’affiche depuis avril comme l’homme fort de l’Algérie. Intransigeant face à la contestation qui agite son pays, il apparaît comme le gardien du « système » au pouvoir depuis l’indépendance.

Il est nommé en 2004 à la tête de l’armée, un pilier du régime, par le président Abdelaziz Bouteflika, qui en fait l’un des hommes les plus puissants du pays. Durant des années, il est un soutien indéfectible du chef de l’Etat, affiche une loyauté sans faille et promeut sa candidature à un 5e mandat présidentiel.

Mais en avril, le général Gaïd Salah sacrifie M. Bouteflika au « Hirak », le « mouvement » populaire de contestation né le 22 février en réaction à cette candidature, en exigeant sa démission. Et assume depuis la réalité du pouvoir.

Né en 1940 dans la région de Batna (300 km au sud-est d’Alger), ce quasi-octogénaire replet, quasi-constamment en uniforme, a passé plus de six décennies dans les casernes.

Dès 17 ans, il rejoint les rangs de l’Armée de libération nationale qui combat alors l’armée coloniale française. Réputé pour ses colères, il est à l’armée l’un des derniers représentants des combattants de la Guerre d’indépendance (1954-1962).

A l’indépendance en 1962, il intègre l’armée, passe par une académie militaire soviétique et gravit les échelons. Il commande successivement plusieurs régions militaires, avant de devenir en 1994 chef d’état-major des Forces terrestres, en pleine guerre civile (1992-2002) entre l’armée et les maquis islamistes.

– « Pas un politique » –

En 2004, alors qu’il doit partir à la retraite, M. Bouteflika tout juste réélu le choisit pour remplacer le chef d’état-major, le général Mohamed Lamari, qui paie avec une partie du haut commandement militaire de s’être opposé à un 2e mandat du chef de l’Etat, ministre de la Défense en titre et chef suprême des Armées selon la Constitution.

Devenu en 2013, vice-ministre de la Défense, le général Gaïd Salah aide M. Bouteflika à démanteler le Département du renseignement et de la sécurité (DRS), redouté service de renseignement organiquement rattaché à l’armée mais réputé « Etat dans l’Etat ». Et à écarter en 2015 son puissant chef, le général Mohamed Médiène.

Le pouvoir du DRS (devenu DSS) affaibli, M. Bouteflika débarqué et son entourage sous les verrous à la faveur d’une campagne anticorruption encouragée par le général Gaïd Salah, la haute hiérarchie militaire est depuis avril 2019 seule aux manettes.

Visage de ce haut commandement, le général Gaïd Salah multiplie les « mises en garde » aux contestataires et les « suggestions » à la justice ou à un pouvoir civil effacé -le président par intérim Abdelkader Bensalah, gouvernement et chambres- qui se pressent de les traduire en actes.

« Dans l’armée, Gaïd Salah est quelqu’un qui fait relativement consensus, il est déjà âgé, ce n’est pas quelqu’un qui a une envergure, ce n’est pas un politique du tout », explique Flavien Bourrat, chercheur à l’Institut de Recherche Stratégique de l’Ecole Militaire (Inserm, Paris).

– « Militaire brutal » –

Un temps crédité par la contestation d’avoir pesé pour obtenir le départ de M. Bouteflika, il est désormais conspué dans les manifestations pour son refus de mettre sur pied des institutions de transition réclamées par le « Hirak » pour rompre avec le « système », dont le haut commandement militaire est le coeur.

Mais aussi pour son refus de tout geste envers la contestation, désormais réprimée avec la multiplication des incarcérations de manifestants, de militants et de journalistes.

« Gaïd Salah n’est pas un grand stratège, donc il agit en militaire brutal. Pour lui, l’Algérie est une grande caserne. Pour lui, faire une concession c’est une faiblesse, dans son esprit c’est +Je donne les ordres et en bas ils exécutent+ sans possibilité de dialogue », estime Moussaab Hammoudi, chercheur doctorant à l’Ecole des Hautes études en Sciences sociales (EHESS) de Paris.

« C’est quelqu’un de frustre » qui « agit par impulsion, sans réflexion, sans concertation », ajoute-t-il.

C’est lui qui a fixé le calendrier électoral: la présidentielle devant élire un successeur à M. Bouteflika aura lieu le 12 décembre, malgré le rejet massif d’un scrutin vu par une grande partie de la population comme devant permettre au « système » d’assurer sa survie.

Ouganda: au moins 12 morts dans des inondations, dans l’ouest

Au moins 12 personnes ont trouvé la mort samedi dans des inondations provoquées par de fortes pluies dans le district de Bundibugyo, dans l’ouest de l’Ouganda, a-t-on appris auprès de la Croix-Rouge locale.

« Nous avons récupéré 12 corps dans l’eau et une personne a été emmenée d’urgence à l’hôpital après avoir été gravement blessée », a déclaré par téléphone à l’AFP Diana Tumuhimbise, responsable de la Croix-Rouge à Bundibugyo.

« La pluie a commencé hier soir (vendredi) et a continué jusqu’à 9 heures ce matin », a-t-elle ajouté. « Plusieurs maisons ont été emportées, des routes ont été bloquées et certaines complètement submergées ».

La Croix-Rouge, la police, l’armée et des habitants ont conjointement lancé des opérations de secours dans plusieurs sous-comtés. Il est trop tôt pour savoir combien de personnes sont portées disparues, selon les autorités.

Les fortes intempéries gênent les communications dans ce district isolé, situé à la frontière avec la République démocratique du Congo (RDC) et séparé du reste de l’Ouganda par les monts Rwenzori.

Au moins 20 personnes ont été tuées par les inondations et les coulées de boue cette semaine en Ouganda, selon des bilans de la Croix-Rouge et du gouvernement.

L’Afrique de l’Est et une partie de l’Afrique centrale sont affectées depuis depuis plusieurs semaines par des pluies torrentielles.

Les inondations sont un phénomène régulier dans la région, mais leur ampleur cette année s’explique, selon les scientifiques, par un phénomène climatique centré sur l’océan Indien.

Ce phénomène, baptisé « dipôle de l’océan Indien », est lié à la différence de température à la surface de la mer entre les zones est et ouest de l’océan.

Actuellement, les eaux bordant l’Afrique de l’Est sont plus chaudes qu’à l’ordinaire à cette période de l’année, ce qui provoque une évaporation accrue, l’air humide qui circule vers le continent se transformant ainsi en pluies.

Les scientifiques disent n’avoir pas observé un dipôle d’une telle intensité depuis des années, voire des décennies.

Naufrage de migrants en Mauritanie: « 60 Gambiens morts, une tragédie nationale » (président gambien)

Le président gambien Adama Barrow a annoncé samedi que 60 Gambiens sont morts dans le naufrage mercredi au large de la Mauritanie du bateau qui transportait près de 200 migrants en route pour l’Espagne et promis des sanctions contre les responsables de cette « tragédie nationale ».

« Perdre la vie de 60 jeunes gens en mer est une tragédie nationale et un sujet d’inquiétude pour mon gouvernement. Une enquête policière poussée sera lancée pour faire la lumière sur ce grave désastre national », a déclaré le président Barrow dans un discours à la télévision publique.

La pirogue à moteur, partie le 27 novembre de Gambie, et qui comptait rejoindre les Canaries, archipel espagnol au large du Maroc, a fait naufrage mercredi face aux côtes mauritaniennes.

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) avait fait état de 62 décès, une source sécuritaire de 63 morts dont une majorité de Gambiens mais aussi 13 Sénégalais, dans des bilans précédents ne détaillant pas la nationalité des victimes.

« Les fautifs seront poursuivis conformément à la loi », a ajouté le président gambien, en présentant ses condoléances aux familles endeuillées.

Des survivants du naufrage, dont le nombre n’a pas été indiqué, avaient quitté samedi la Mauritanie à bord de cars pour la Gambie, selon un correspondant de l’AFP.

« Nous voulons que nos jeunes restent dans le pays pour exploiter nos potentialités économiques », a poursuivi M. Barrow, avant d’annoncer un renforcement de la lutte contre les trafiquants de personnes.

Par ailleurs, 192 Gambiens ont été interceptés vendredi en haute mer par les garde-côtes mauritaniens, dans un bateau en partance pour l’Espagne, selon une source de sécurité mauritanienne.

Près de 25.000 personnes sont mortes depuis janvier 2014 en tentant de rejoindre l’Europe pour des raisons économiques ou politiques, d’après les chiffres de l’OIM.

La majorité (19.154) ont péri en Méditerranée, où se situent les principales voies d’accès au continent européen. Mais plus de 480 ont aussi perdu la vie en Afrique de l’Ouest, dont environ 160 en 2019.

Le naufrage de mercredi est le plus meurtrier survenu cette année sur cette voie, selon l’OIM.

La Gambie est, en proportion de sa population d’environ deux millions d’habitants, l’un des pays qui connaissent le plus de départs, pour une combinaison de raisons, pas seulement économiques malgré la pauvreté du pays, dit l’OIM. Elle évoque l’absence de foi dans l’avenir ou la pression familiale intense comme au Sénégal voisin.