PS Yelen Kura – Référendum : le parti célèbre ses 10 ans et appelle à voter « oui »

Créé le 25 mai 2013, le parti socialiste PS Yelen Kura a eu 10 ans d’existence le 25 mai 2023. Pour célébrer ce dixième anniversaire, le parti a tenu une cérémonie mercredi 31 mai à son siège au cours de laquelle il a appelé ses militants à voter pour le « oui » lors du Référendum Constitutionnel du 18 juin 2023.

C’est dans une ambiance festive que plusieurs militants et militantes du Parti socialiste PS Yelen Kura se sont retrouvés dans les locaux du parti sis à Badialan III en commune III du district de Bamako pour fêter les 10 ans d’existence de la formation politique. Plusieurs membres du Bureau exécutif  national étaient également au rendez-vous, avec à leur tête, le président du parti, l’ancien ministre Amadou Koita.

« Pendant 10 ans, nous avons apporté notre pierre à l’édification d’un Mali nouveau pour le renforcement de nos Institutions et surtout pour la consolidation de la démocratie. Malgré les difficultés que nous avons connues, les turbulences que nous avons traversées, le parti est resté solide, debout et engagé  pour les causes du Mali», s’est félicité M. Koita, saluant le sens élevé de militantisme, la bravoure et le don de soi des militants et militantes du parti durant ces 10 années.

« Le parti est resté solide parce qu’au cœur du parti, au cœur du patrimoine politique du parti, le militant PS Yelen Kura a deux grandes vertus. La première c’est la fidélité et la deuxième, la résilience », a-t-il souligné.

Bilan politique

Durant ces 10 ans, le PS Yelen Kura a participé à l’animation de la vie sociopolitique nationale. En 2016, le parti a pris part aux élections municipales et a obtenu des Conseillers municipaux et des maires dans les localités de Sadiola, Konna, Soufroulaye, Bamba et dans la commune III du district de Bamako.

Après avoir activement participé en 2018 à la réélection pour le second mandat de l’ex-Président IBK, il a également participé aux élections législatives deux ans plus tard , en 2020, dans les circonscriptions électorales de Kati, Tominian, Kayes,Mopti, Sikasso, Kolondiéba, Communes III et VI du district de Bamako, avec à la clé un député élu.  Après le coup d’Etat du 18 août 2022, le PS Yelen Kura a participé aux échanges et au processus d’élaboration de la charte de la transition

Appel au « oui »

Alors que la dernière ligne droite pour le Référendum est entamée, le PS Yeleen Kura a rejoint le large camp du « oui » qui est en train de se constituer depuis l’annonce de la date du référendum du 18 juin prochain.

« Après avoir analysé le contenu de ce projet de Constitution et après consultation des militantes et militants, le parti constate des avancées qui renforcent les Institutions de la République et consolident la démocratie. Eu égard à ces constats, le Bureau exécutif national du parti invite l’ensemble des militantes et militants du pari à se mobiliser pour un vote massif pour le « Oui » au Référendum constitutionnel du 18 juin 2023 », indique la déclaration du parti lue par le Secrétaire général, Beydi Diakité.

Pour beaucoup, cette décision paraît surprenante vu l’appartenance du PS Yelen Kura au Cadre des partis et regroupements politiques, qui ne cesse de demander aux autorités de la transition l’abandon du projet d’adoption d’une nouvelle Constitution.

« Nous avons convoqué une réunion importante du parti où tous les cadres étaient présents, nous avons également interrogé nos représentants dans les régions. Ils ont tous souhaité que pour le renforcement de la démocratie et surtout pour le retour à l’ordre Constitutionnel, nous soutenions l’adoption du projet de Constitution », a expliqué le président du parti, Amadou Koita.

Service national des jeunes, nouvelle génération

Tombé dans les oubliettes à l’avènement de la démocratie, le Service national des jeunes reprend vie. Quel contenu pour cette initiative qui avait à l’origine pour objectif de cultiver le patriotisme chez les jeunes ?

Le 28 juin dernier, les Maliens ont à nouveau entendu parlé, après une session à l’Assemblée nationale, du Service national des jeunes (SNJ). Créé par la loi n°83-27/AN-RM du 15 août 1983, le SNJ avait pour mission de parfaire l’éducation, la formation civique et professionnelle des jeunes en vue de leur participation effective et entière au développement économique, social et culturel du pays, et leur mobilisation pour les besoins de la défense nationale. « Personnel et obligatoire pour tous les citoyens de nationalité malienne âgés de 18 à 21 ans, les appelés étaient astreints aux activités de formation civique, professionnelle et militaire pour une durée de 24 mois », explique Ousmane Abou Diallo dit Boubou, 1er contingent 1985, chargé des affaires sociales de l’Amicale des Anciens du SNJ (AMA-SNJ).

Le ministère de la Jeunesse et de la Construction citoyenne entend le ramener au goût du jour afin de doter les jeunes Maliens des capacités civiques, morales et militaires pour faire face aux défis que connait le pays. C’est à l’unanimité des députés présents, par 104 voix pour, qu’a été validé le rétablissement, après un vibrant plaidoyer de Mahamane Baby, en sa qualité de ministre porteur d’un dossier aujourd’hui sous la tutelle d’Amadou Koïta. Chaque année ce sont au moins 2 000 jeunes de 18 à 35 ans qui seront admis pour une durée de 18 mois, 6 mois pour la formation commune de base (FCB), 10 mois de formation professionnelle et 2 mois de reprise en main dans les casernes, les centres d’instruction, les camps de jeunes, etc. Selon un document du ministère de tutelle, « les jeunes recrutés fonctionnaires de l’État et des collectivités territoriales, ainsi que d’autres statuts, bénéficieront au cours de la formation de la totalité de leur salaire. Pour ce qui est des diplômés sans emplois et des non-diplômés urbains et ruraux, ceux-ci bénéficieront du SMIG octroyé par l’État ». Ceux qui n’auront pas la chance d’être recrutés dans la fonction publique vont demeurer « des réservistes » et seront matériellement accompagnés pour pouvoir s’installer à leur compte. « Le rétablissement du SNJ est un moyen de lutter contre le manque de repères, l’incivisme généralisé, la faiblesse de la fibre patriotique et l’investissement humain », a souligné Moussa Diarra, président de la Commission jeunesse de l’Assemblée nationale.

PS-Yéelen Kura : Entre survie et déconfiture

Après la première conférence nationale du parti PS-Yéelen Kura, Amadou Koita, le désormais ex-porte-parole de l’opposition, a décidé de rejoindre la majorité présidentielle, pour que la nation malienne se réconcilie avec elle-même. Un choix qui ne fait pas l’unanimité aujourd’hui dans le camp de l’opposition comme de la majorité.

Répondre à l’appel du Président IBK pour sauver le Mali, c’est la litanie inlassablement psalmodiée par les cadres du parti. « Ils ne sont que des prétentieux, des jeunots politiques et leur chef Amadou Koita n’est qu’un opportuniste qui veut gouter toutes les sauces ’’, lâche un cadre d’un parti de l’opposition. Pour ce dernier, un rappel succinct de quelques faits ou évènements permet de se rendre compte que le PS-Yéelen était depuis longtemps dans une logique de ralliement au pouvoir. « Croire le contraire serait étonnant », déclare cet autre cadre de l’opposition. Il s’agit entre autre du fameux communiqué du samedi 07 mai 2016 dans lequel le parti informait l’opinion qu’il suspendait sa participation à la marche de l’opposition prévu le 21 mai, au motif qu’il coïncidait avec le grand meeting pour la paix et la réconciliation nationale. «Les masques sont tombés, après la tenue de la première conférence du parti, lorsque le président Koita a appelé les militants à soutenir les initiatives du Président IBK», ajoute-t’il. Pour cette militante qui était aux côtés d’Amadou Koita au sein du front pour la démocratie et la république (FDR), ce départ qu’elle considère comme un non-évènement était prévisible. «Nous avons senti le départ de Koita. On le voyait chaque fois avec Moussa Timbiné, le président de la jeunesse RPM et président du groupe parlementaire du même parti à l’Assemblée nationale ». Avant d’ajouter « Je suis tellement déçue de lui que je n’ai même pas de qualificatif pour juger son comportement. Moi qui pensais qu’il avait une idéologie, je me rends compte maintenant qu’il n’était finalement pas différent des autres ».

Au sein de la majorité présidentielle pour beaucoup Koita a fait un bon choix. « J’approuve parfaitement ce qu’il a fait, c’est un démocrate qui a répondu à l’appel du président IBK pour construire le Mali », souligne un responsable RPM de la commune IV. Cependant, cette alliance avec le PS-Yéelen Kura, au sein de la mouvance présidentielle, n’inspire pas forcément confiance. «Je pense que Koita n’avait plus le choix. A l’opposition, les grandes formations n’avaient pas accepté de faire alliance avec son parti pour aller aux élections communales. Son parti est aujourd’hui entre la survie et la déconfiture ». Et de poursuivre « même si je suis content qu’il soit un des nôtre, je suis tout de même méfiant », conclut ce cadre du RPM.