Mali – Ras Bath : ses soutiens se mobilisent

Les soutiens de Ras Bath marcheront ce vendredi pour réclamer la libération du chroniqueur. Placé sous mandat de dépôt le jeudi 31 décembre 2020 avec d’autres personnalités pour atteinte à la sûreté de l’Etat, Ras Bath est victimes selon ses partisans d’une injustice. Les appels à la mobilisation se multiplient sur les réseaux sociaux sous le slogan  »non à l’injustice, oui à la liberté d’expression ». Plusieurs affiches  »Libérez Ras Bath » sont aussi visibles un peu partout en ville, notamment au niveau du monument de l’Indépendance. La marche est annoncée synchronisée même si sur une page de soutien à Ras Bath, il est indiqué que celle de la France devant l’ambassade du Mali le sera le 9 janvier 2021.

Aguibou Bouaré : « Nous sommes inquiets par rapport à un certain nombre d’actes »

Les Conseils de Boubacar Keita, fils de l’ex Président IBK, ont saisi par courrier en date du 21 décembre 2020 le Président de la CNDH pour un accompagnement, afin qu’il sorte « rapidement des conditions arbitraires et dégradantes à lui imposées ». Dans cet entretien,  Aguibou Bouaré revient pour Journal du Mali sur ce dossier et ceux d’autres arrestations extrajudiciaires.

Quelle suite allez-vous donner à ce courrier ?

Nous avons pris le dossier en main et nous sommes en train de l’analyser. Naturellement, comme la loi l’indique, nous devons entreprendre des investigations et essayer d’établir les faits. Au cas où ces faits seraient avérés, nous allons dénoncer la situation et demander aux autorités de tout entreprendre pour la régulariser.

Qu’est-ce qui a été fait depuis que vous avez pris connaissance du dossier ?

Nous menons beaucoup d’actions en marge de l’espace public. Les actes que nous posons peuvent être des approches informelles des autorités, pour leur rappeler les situations qui ne sont pas conformes aux droits de l’Homme. Nous avions donc pris quelques contacts déjà, mais il faut reconnaitre que le courrier des Conseils nous a donné beaucoup plus d’éléments. Aussitôt nous avons pris contact avec les autorités compétentes. Nous sommes en train de poursuivre les investigations et nous ne manquerons pas, s’il est établi que c’est une mise à résidence sans base légale, de conclure à une situation qui viole les droits de M. Keita.

Comment réagissez-vous à l’interpellation extrajudiciaire  de trois personnes par la SE dans la nuit du 21 décembre ?

Nous avons appris l’information comme tout le monde. Nous sommes en train de constituer des dossiers là-dessus. Mais il faut déjà rappeler le principe qu’une personne ne doit pas être l’objet de disparition forcée. Il faut que tout le monde fasse attention. Ce sont des actes qui peuvent vous rattraper après. C’est le lieu de rappeler que les droits de l’Homme ne sont pas le fruit d’une imagination ou l’opinion d’une quelconque personne, mais des obligations souscrites par l’État du Mali.

Êtes-vous inquiet d’une possible dégradation de la situation des droits de l’Homme sous la Transition ?

Notre combat n’est pas lié à un régime ou à une situation quelconque. Quand nous voyons venir des situations qui peuvent constituer des violations des droits de l’Homme, nous les dénonçons. Nous devons  avouer aujourd’hui que nous sommes inquiets par rapport à un certain nombre d’actes. À chaque fois que nous avons eu notre mot à dire, nous avons souhaité que la protection des droits de l’Homme soit au cœur des préoccupations de la Transition.

Arrestation de Paul Ismaël Boro : La coalition « Restaurons l’espoir » s’indigne

Tiébilé Dramé, Directeur de campagne du candidat Soumaila Cissé a tenu  pour le compte de la coalition « Restaurons l’Espoir » ,lundi 27 août , un point de presse au Quartier Général de l’URD, consacré à « l’enlèvement » de Paul Ismaël Boro, vice-président du mouvement Mali Kanu  dont il exige la libération sans délai.

Interpelé dans la nuit du 26 au 27 août 2018 dans sa demeure à Koulouba, sur la route de Kati, Paul Ismaël Boro a été conduit par des hommes armés vers une destination inconnue, dans une prison secrète en dehors de Bamako,  à en croire Tiébilé Dramé. « Menotté, les yeux bandés  mis à genou dans son salon, toutes les chambres de sa maison ont été fouillés, à la recherche de soi-disant armes de guerre », révèle le « porte-parole du jour » de la coalition tout en précisant que le vice-président du Mouvement Mali Kanu est accusé d’avoir armé des manifestants lors de la marche de la coalition du samedi 25 août.

Qualifiant l’accusation de « ridicule » Tiébilé Dramé s’insurge contre ce qu’il désigne comme un « détournement de la sécurité d’Etat » devenu une « police politique » au service du pouvoir en place et affirme que ni la famille ni les amis du « disparu », encore moins le procureur anti-terroriste de la commune III ne savent ce qu’est devenu Paul Ismaël Boro                          

Tiébilé Dramé, après avoir rappelé d’autres cas antérieurs  d’ « enlèvements »  récents, notamment ceux des travailleurs de  Smart Media et du technicien monteur Abel Konan Kouassi, plaide pour une libération immédiate de Boro. « Nous ne laisserons pas fouler au pied nos libertés fondamentales conquises dans le sang » rappelle celui qui prend à témoin l’opinion nationale et internationale ainsi que les organisations de défense des droits Humains au Mali et en dehors.

Appel à une nouvelle mobilisation

La coalition ayant soutenu le candidat Soumaila Cissé ne compte pas baisser les bras devant les  « intimidations pour abandonner le seul combat qui vaille aujourd’hui, celui contre le détournement du vote des Maliens ». C’est pourquoi, elle appelle l’ensemble des Maliens à une nouvelle mobilisation nationale  le 1er septembre, à Bamako, à l’intérieur mais aussi à l’extérieur du pays. « Nous allons exercer une pression populaire, démocratique, pacifique et non violente sur les fraudeurs d’Etat, sur ceux qui se sont amusés à vouloir détourner le vote du peuple malien » prévient M. Dramé.

Tombouctou : Situation tendue dans la ville

Dans la nuit du mardi 24 juillet, les FAMAs ont appréhendé des ‘’suspects’’ en possession d’armes à feu dans la ville de Tombouctou. S’en suivi des débordements qui plongent la ville dans l’incertitude et la crainte.

La cité de 333 saints renoue avec les troubles. Les vols et braquages sont devenus quotidiens dans cette ville. Excédées par les nombreux vols et braquages, les populations expriment leur ras-le- bol par la violence.
« Hier soir (Mardi), dans le quartier de Sarakeyna, les militaires ont été alertés peu après 21 heures par rapport à deux véhicules suspects qui rodaient aux alentours de Farouden. Une fois sur le lieu, ils ont réussi à appréhender ces présumés braqueurs en possession d’armes à feu, avant de les amener au camp », raconte Yehia Ouedrago habitant de Tombouctou.

La thèse qu’il avance se rapproche de celle développée par cette habitante de la même ville. « L’armée a voulu immobilisé trois véhicules suspects aux environs de de 22 heures. Mais un seul s’était arrêté et les deux autres ont continué. Quand les militaires ont voulu appréhendé celle qui s’était arrêtée, les occupants des deux autres les ont tirés dessus et l’armée a riposté », rapporte Fatouma Harber, blogueuse malienne.
Montée de tension
Alors que les propriétaires des véhicules étaient retenus au camp militaire, des jeunes en colère sont sortis brulés leurs véhicules laissés sur place. Ils les suspectaient d’être les auteurs des vols et braquages qui se multiplient dans la ville. « Il y a deux jours de cela, une pharmacie a été braquée par les Arabes et du coup quand les milliaires sont partis avec ces gens-là la population était déjà furieuse contre eux », raconte Yehia Ouedrago.
En colère, des arabes se sont mobilisés ce matin en installant des barrages entre le quartier d’Abaradjou et Sankoré. « A 8 heures, une bande des jeunes arabes sont venus à l’artisanat et ont chassé les femmes, blessé une personne », témoigne Fatouma Harber.

Une voiture et des pneus ont été brûles. En réaction, « des jeunes noirs » sont sortis et placés des barricades dans les rues. La situation était sur le point de dégénérée en cette matinée du mercredi quand les FAMAs sont arrivés. Des échanges des tirs se seraient produits entre eux et les jeunes arabes également armés. « Il y a eu des affrontements entre les arabes et les militaires. Il y a eu des blessés parmi les civils. Certains ont été arrêtés d’autres ont pris la fuite », souligne Yehia Ouedrago. Toutes les boutiques étaient restées fermées.


A la mi-journée les différents points sont contrôlés par les forces armées maliennes mais la tension risque à tout moment de se détériorer dans cette ville où cohabitent des groupes armés signataires de l’Accord pour la paix, les FAMAs et les forces internationales.

Affaire du viol d’une jeune fille : Les quatre présumés auteurs mis aux arrêts

Le Directeur Général de la Police Nationale a tenu ce jeudi 8 février 2018 au siège de son institution une conférence de presse au cours de laquelle il a apporté des précisions sur l’affaire de la vidéo du viol d’une fille qui secoue la toile au Mali depuis quelques jours. Une histoire qu’il qualifie de « film sur les réseaux sociaux » qui a offensé la pudeur publique et le sentiment moral de toute la population.

Devant un nombre restreint de journalistes, Moussa Ag Infahi a d’abord assuré que la jeune fille victime de viol va bien et est prise en charge par non seulement les services compétents de la police mais aussi de la Protection de la Femme et de l’Assistance Psychologique. « Les auteurs présumés ont été arrêtés hier nuit aux alentours de 22h et l’enquête suit son cours », poursuit-il. Le Directeur de la Police a précisé que c’est la victime elle-même qui était venue vers ses services deux jours après la diffusion de la vidéo. Suite à des examens médicaux effectués et la concordance de sa déclaration, la police a pu remonter jusqu’aux présumés auteurs  qui sont quatre jeunes garçons. Il a expliqué que l’un deux a été dans un premier temps formellement reconnu et a coopéré pour l’arrestation de ses autres compagnons.

La rumeur avait circulé sur un éventuel mensonge que la victime aurait proféré sur le compte des garçons, ce qui serait le motif de cet acte commis par la bande. Le Directeur Général de la Police n’est pas renté dans les détails. Il s’est contenté de signifier : « L’enquête suit son cours, nous avons pour mission de constater l’infraction, à rechercher les auteurs et d’apporter la preuve. C’est ce que nous avons fait. La procédure sera bouclée et transmise au parquet. »

Par ailleurs, Moussa Ag Infahi a annoncé trois autres cas d’interpellation de personnes impliquées dans des actes de viol, de chantage à base de vidéo à caractère pornographique et de pédophilie. Le premier est le cas d’une étudiante violée à l’hippodrome, le second est une bande de six personnes spécialisée dans la diffusion sur internet de vidéos de chantage et le dernier est relatif à une tentative d’agression pédophile d’un homme de 63 ans sur une petite fille.

Pour finir le Directeur Général de la Police Nationale a invité toute la population malienne, y compris les étrangers vivant dans le pays à s’intéresser aux numéros verts de son service. « Quiconque est témoin d’un acte de ce genre n’à qu’à appeler, c’est un devoir citoyen », précise –t-il.