Toronto: Terrorisme ou acte d’un déséquilibré?

C’est la question que se posent les Canadiens au lendemain de l’attaque à la voiture bélier qui a causé la mort de 10 personnes au moins à Toronto. La camionnette blanche conduite par un  jeune canadien a écrasé sur une distance de près de deux kilomètres les passants sur un boulevard de la ville. Ce qui est encore qualifié « accident » s’est déroulé en plein jour (13h30 heure locale) alors que des centaines de personnes étaient dans la zone pour leur pause déjeuner sur l’une des artères commerçantes les plus fréquentées du pays. Une dizaine de personnes a été tuée et de nombreuses autres blessées plus ou moins grièvement.

Interrogations

La voiture «écrasait tout, il a détruit un banc, (…) on peut voir exactement où il est passé à cause des traces de pneus», a raconté un témoin. Le chauffeur «ne semblait pas réellement faire attention où il allait ou à ce qu’il faisait», témoigne un autre rescapé. Alek Minassian, l’auteur de cet acte est âgé de 25 ans et originaire du nord de Toronto. Le jeune homme qui a été arrêté par la police est étudiant et aurait développé une application pour smartphone, en 2014, permettant de trouver des places de parking libre à Toronto. Ses anciens camarades de classe ne se souviennent pas de quelqu’un de politiquement ou religieusement engagé, plutôt comme quelqu’un ayant des problèmes dans ses relations sociales. La grande interrogation est encore de savoir si l’acte du jeune homme a des motivations politiques ou religieuses, ou s’il a agit lors d’une crise de démence.

Cet incident est intervenu alors que Toronto accueille une réunion des ministres de la Sécurité publique du G7, après avoir été l’hôte ce week-end de la rencontre des ministres des Affaires étrangères des sept pays les plus industrialisés (Etats-Unis, Japon, Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie et Canada).

Cinq évènements qui ont marqué l’année 2017 au Mali

2017 tend vers sa fin et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle a été rythmée. L’occasion pour nous de revenir sur cette année riche en évènements. Avec cette liste, non exhaustive, le Journal du Mali vous retrace l’année 2017.

Sommet Afrique-France


Après 2005, Bamako abritait pour la seconde fois le sommet Afrique-France. Avec les nombreuses menaces d’attaques terroristes qui planaient, organiser ce forum était un immense défi. Réussi, durant les deux jours du forum (13 et 14 janvier), aucun incident n’a été déploré, en partie grâce à un important et dissuasif dispositif sécuritaire. Ce sommet était également l’occasion pour le président français, François Hollande de faire ses adieux à ses homologues africains, lui qui avait déclaré quelques semaines auparavant ne pas vouloir se représenter pour un second mandant. Un dernier baroud d’honneur donc qu’Hollande tenait absolument à ce que cela se fasse à Bamako, là où il avait déclaré « vivre la journée la plus importante de ma vie politique ». «De tous les chefs d’État français, François Hollande aura été celui dont le rapport à l’Afrique aura été le plus sincère et le plus loyal» assurait le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta. Placé sous le thème de la « paix, l’émergence et la sécurité » Hollande a réitéré l’engagement de la France à côté de l’Afrique. 23 milliards d’euros pour des projets de développement sur les cinq prochaines années, des formations pour les militaires sont entre autres quelques-unes des promesses faites lors de ce sommet.

Attentat du Camp MOC

2017 a été une année marquée par de nombreuses attaques, dans le Nord, le Centre et même au Sud du Mali. Mais l’attaque qui a causé le plus la psychose est celle perpétrée contre le camp du mécanisme opérationnel de coordination (MOC), le 18 janvier 2017. Un véhicule piégé aux couleurs du MOC, et conduit par un kamikaze du groupe djihadiste Al-Mourabitoune, force le barrage d’entrée du camp avant d’exploser . Une forte déflagration qui a laissé derrière elle un sinistre innommable. A chaud on dénombre, un bilan de 77 victimes, des corps déchiquetés, une centaine de blessés, et un traumatisme auprès des survivants. Un mois plus tard, le bilan est revu à la baisse, 54 morts selon la MINUSMA, mais dans la foulée l’AFP affirme qu’il y aurait eu 61 morts. Une chose est sure, c’est que cet attentat au modus operandi jusqu’alors inconnu au Mali est le plus meurtrier de l’histoire du pays.

Grève des médecins

Un front social en ébullition. Le Mali a connu plusieurs grèves cette année. Magistrats, secteur banquier, transporteurs, enseignement secondaire et supérieur, mais si une seule devait retenir l’attention, ce serait celle du secteur sanitaire. Entamée le 9 mars, la grève illimitée a duré en tout 38 jours. Une éternité pour les nombreux malades et leurs proches. En dépit du service minimum, et l’absence de chiffre concret sur les nombres de décès à cette période, on n’imagine sans mal que les conséquences ont été sinistres.

Plateforme An  a Bana

Elle est la personnification du combat contre la révision constitutionnelle voulue par le gouvernement cette année. Hommes politiques, activistes, artistes, et inconnus, tous se sont rassemblés sous cette bannière pour dire non à la révision de la constitution. Une véritable marée humaine a défilé dans les rues de Bamako le samedi 17 juin pour dire son refus à la réforme. Une mobilisation qui a fait reculer le gouvernement, qui le 21 juin a annoncé le report, avant d’annoncer deux mois plus tard surseoir à la réforme « dans l’intérêt supérieur de la Nation et de la préservation d’un climat social apaisé » selon les mots du président IBK.

Retour d’ATT

Cinq ans qu’il était à Dakar. L’ancien Président de la République, Amadou Toumani Touré, accompagné de sa famille a fait son retour à Bamako le 24 décembre. Un retour triomphal pour l’ex chef d’Etat, accueilli en véritable « rock star » par les Maliens. Nombreux d’entre eux ont réservé un accueil chaleureux à ATT, tout le long de sa parade triomphale de l’aéroport au domicile du Président IBK, où un déjeuner lui a été offert. 

Le Campement Kangaba renait!

Attaqué le 18 juin dernier, le Campement Kangaba, centre de villégiature situé à quelques kilomètres de Bamako, n’a pas fermé longtemps.  Deux mois après, il essaie de renaitre de ses cendres.

Dimanche 18 juin 2017. Il est 16 heures 30 minutes lorsque la nouvelle parvient aux populations bamakoises. Le Campement Kangaba, lieu réputé paradisiaque et très fréquenté par les expatriés, est attaqué par des terroristes. Bilan : deux civils tués, quatre blessés, quatre assaillants abattus, cinq autres capturés, une trentaine d’otages libérés et plusieurs parties du campement parties en flammes. Deux mois après, cet établissement renommé tente de panser ses blessures.

Renaissance Bâti sur une superficie d’environ 30 hectares, le Campement Kangaba doit son existence au Français Hervé Depardieu, qui, en 2007, a acquis cette terre pour la réalisation d’une plantation d’arbres de la variété « Gueni », très utilisée dans l’artisanat. C’est de là que lui viendra l’idée de la construction du « Campement Kangaba ». Un petit paradis où toutes les commodités sont réunies pour passer d’agréables moments de détente et de pur loisir. Chambres d’hôtel, bar, ateliers d’artisanat, potager, excursions, sports et autres, le tout dans un environnement écologique. Situé à Yirimadio, en périphérie de la capitale malienne, le Campement Kangaba a depuis quelques semaines entrepris la reconstruction de son antre, dont une bonne partie a été détruite au cours de l’attaque. Les stigmates sont encore visibles et le retour de la clientèle se fait tout doucement. « Tout est ouvert depuis quelques jours et nous continuons la rénovation dans un nouvel esprit », confie à JDA la Directrice, Mme Marianne Montaut. Avec la réouverture, quelques clients reprennent leurs habitudes. « Je pense bien que, petit à petit, les choses redeviendront comme avant », espère-t-elle.Une petite satisfaction pour la directrice, qui garde l’espoir que le campement retrouve sa quiétude et son hospitalité d’antan. Avec la nostalgie d’un passé glorieux où, tous les week-ends, ce parc grouillait de monde, elle tente d’être optimiste quant à un retour prochain à la normale. Mais, pour cela, il faudra renforcer la sécurité afin de permettre à ce petit paradis de faire revivre aux Bamakois la programmation culturelle qui a fait sa particularité et son charme. Là-bas, comme à Bassam en mars 2016, l’élan de solidarité n’a pas manqué et les propriétaires des lieux n’ont pas cédé à la psychose. Hervé Depardieu avait demandé,  bien avant l’attentat, la création au Mali d’une police touristique chargée de la protection des hôtels, des lieux très fréquentés et des entreprises qui peuvent être des cibles pour les terroristes. Celle-ci devrait bientôt voir le jour.

 

 

Attentat au Campement Kangaba: Nouveau point de situation

Le ministre de la Sécurité intérieure et de la protection civile a donné une conférence de presse ce lundi après midi pour dresser la situation actualisée, un peu moins de 24h après l’attaque terroriste au Campement Kangaba, en périphérie de Bamako .Le général Salif Traoré était entouré de ses homologues de la Santé et de l’Hygiène publique, du commerce-porte parole du gouvernement, de l’économie numérique et de la communication, ainsi que des commandants des forces qui ont opérés dur le terrain de l’attentat.

Après avoir rappelé le scénario de l’attaque contre cet établissement le dimanche après-midi, il a salué la contribution de la population qui a, après avoir alerté les autorités dès les premiers coups de feu, réussi également à interpeller un suspect qui est actuellement, ainsi que deux autres individus, en train d’être interrogés pour situer leur responsabilité ou non, dans cette enquête. Les quatre assaillants ont été « neutralisés » , quatre clients ont perdu la vie et sept autres sont blessés, dans un état plus ou moins grave,  mais « leur pronostic vital n’est pas engagé », a tenu à préciser le Pr Samba Sow, ministre de la Santé et l’hygiène publique.

Les quatre clients tués dans l’attentat sont une franco-malienne, une franco-gabonaise, un chinois et un portugais. Un membre des forces de sécurité malienne est également mort dans les combats. Une quarantaine de personnes de plus de dix nationalités différentes ont été exfiltrées par les Forces de sécurité et prises en charge psychologiquement à l’Hôpital du Mali où toutes les victimes ont été conduites.

« Il n’y a pas encore de revendication formelle », a souligné le général Traoré qui assure cependant qu’il n’y a pas de doute sur le caractère terroriste de cet incident majeur. « La veille, une patrouille avait sillonné la zone en question. .Pour vous dire qu’il n’y a pas de dispositif infaillible et que la vigilance doit être de mise » a poursuivit le ministre avant d’appeler les promoteurs privés d’établissements à faire face à leur « responsabilité absolue de prendre des dispositions conservatoires pour sécuriser leurs installations ».

 

Côte d’ivoire : Hommage national aux victimes de Grand Bassam

Toute la Côte d’Ivoire rend ce 13 mars un hommage national aux 19 victimes de l’attentat de Grand Bassam survenu il y a un an dans la cité balnéaire. Une minute de silence sera observée à 12h45 GMT, heure du début de l’attaque en 2016.

A la mi-journée ce lundi, les Ivoiriens et les résidents en Côte d’Ivoire sont invités à rendre hommage aux 19 victimes de l’attentat de Grand Bassam perpétré par des groupes terroristes il y a un an. Le gouvernement a demandé à toutes les personnes sur le territoire ivoirien d’observer une minute de silence ce lundi à 12h45, heure du début de l’attaque en 2016. D’ores et déjà, la mairie de Grand Bassam a placardé des affiches dans la ville incitant les habitants à être « tous en blanc pour nos martyrs ». Le président ivoirien Alassane Ouattara est quant à lui attendu sur place pour une cérémonie d’hommage. . Un « Gala de la vie » en hommage aux victimes avait déjà eu  lieu samedi soir à Grand Bassam. Plusieurs artistes ivoiriens y ont offert un concert géant, une façon de rendre hommage aux victimes de l’attentat.

Où en est l’enquête ?

Selon le gouvernement ivoirien, les enquêtes ont conduit aujourd’hui à l’arrestation de 38 personnes au total,  dont 26 en Côte d’Ivoire, 6 au Burkina Faso, 4 au Mali et 2 récemment au Sénégal. Par ailleurs, deux soldats ivoiriens ont été condamnés. Il s’agit des sergents Zanga Zoumana Coulibaly et Brice Touré reconnus coupables de « violation de consignes » et « association de malfaiteurs » par le tribunal militaire pour avoir aidé l’un des suspects de l’attentat de Grand-Bassam. Kounta Dallah présenté comme le cerveau de l’attaque est toujours en fuite.

Moussa MAGASSA

Un attentat suicide cible l’aéroport de Gao

Une tentative d’attentat suicide a visé mardi soir l’aéroport de Gao, dans le nord du Mali, et s’est soldée par la mort de son auteur. Le groupe terroriste Al-Mourabitoune a revendiqué l’attaque.

Aux environs de 18 heures entre le camp I de Gao et la MINUSMA sur la route de l’aéroport de Gao, un terroriste a fait exploser son véhicule et est mort sur le coup n’occasionnant aucunes victimes militaires ou civils. « Au moins un kamikaze a été tué après l’explosion de son véhicule sur la route de l’aéroport de Gao », a indiqué à l’AFP une source de sécurité au sein de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma).

La Katiba d’AQMI, Al-Mourabitoune de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, supposément tué dans une frappe aérienne française en novembre dernier, a revendiqué l’attentat.

En octobre, un kamikaze avai aussi tenté d’attaquer des forces étrangères en activant l’explosif qu’il portait sur lui au passage d’une patrouille de Casques bleus suédois à Tombouctou (nord-ouest), sans faire de blessé.