Référendum et Baccalauréat : la difficile équation des dates

18 et 19 juin. Ce sont respectivement les dates retenues pour le scrutin référendaire et le début des épreuves écrites de l’examen du baccalauréat. Un chevauchement qui pose question et suscite déjà l’inquiétude sur l’organisation matérielle des deux évènements. Face aux interrogations, le ministère de l’Éducation n’a pas tardé à réagir. Après des rencontres au sein du département, un communiqué daté du 9 mai détaille les dispositions à prendre. Notamment : épargner tous les centres d’examen du Bac dans les activités référendaires, retenir uniquement les écoles fondamentales comme sites de bureaux de vote, épargner tous les personnels engagés dans l’organisation du Bac. Le département demande également de retenir essentiellement les enseignants du préscolaire, du fondamental 1 et 2 dans les activités référendaires, de rendre disponible et afficher les décisions des présidents et des surveillants de centres d’examen au plus tard mercredi 14 juin. Ces mesures visent à ce que le scrutin référendaire ait le moins d’impact sur le début du Bac. Après l’annonce de la date du référendum, plusieurs acteurs du milieu scolaire avaient émis des réserves sur le délai très serré entre le scrutin et l’examen. Certains ont réclamé que l’un des deux soit reporté. Dans son communiqué, le ministère invite à activer les cadres de concertation avec les associations des écoles privées au niveau local pour la mise à disposition de celles d’entre elles qui répondent aux normes afin d’y passer le Bac. Même si ces dispositions concrètes devraient avoir un impact, elles ne suffisent pas pour autant à rassurer tous les acteurs du milieu scolaire. Certains d’entre eux attendent de juger ces mesures sur la base de l’application.

Baccalaureat 2022 : un taux d’admission de 20,38%

Fin de suspens pour les candidats au Baccalauréat, session de juillet 2022. Sur un total de 161.636 candidats, on note 32.941 admis, soit un taux de réussite de 20,38% contre 39,23% en 2021. Ce jeudi à 16h, comme indiqué la veille le ministère de l’éducation nationale a proclamé les résultats officiels.

Le 18 juillet 2022, il y a un mois jour pour jour, 181.386 candidats inscrits dont 161.636 se sont présentés dans 424 centres d’examen du pays prenaient part aux premières épreuves du Baccalauréat malien session 2022. Sur un total de 161.636 candidats, on note 32.941 admis, soit un taux de réussite de 20,38% contre 39,23% en 2021.

Avec la manière dont les épreuves se sont déroulées cette année, certains s’attendaient déjà à cette baisse du nombre d’admis. Un dispositif sécuritaire impressionnant avait été mis en place par le département de l’éducation, dans le cadre de la lutte contre la fraude, la fuite et les faux sujets aux examens à grands tirages.

A noter que les trois premiers nationaux sont de la série sciences exactes et ont obtenu chacun 17 comme moyenne d’admission.

 

Examens de fin d’année : malgré des couacs, le satisfecit des autorités

Cette année les épreuves du Diplôme d’Etudes Fondamentales (DEF) et celles du BAC se sont déroulées dans des conditions particulières. Une partie des enseignants regroupés dans la synergie des syndicats signataires du 15 octobre 2016 observent depuis ce 16 août 2021 un mot d’ordre de grève. Conséquence : ils ne participent ni à la surveillance, ni à la correction des épreuves. Malgré « ces difficultés », les autorités scolaires assurent que ces examens se sont déroulés dans des « conditions acceptables » et que les incidents sont gérés.

«  Le Bac se passe très bien malgré les difficultés liées à l’absence des enseignants de la synergie, nous parvenons à le faire dans des conditions que nous jugeons acceptables », explique M. Kinane Ag Gadeda, secrétaire général du ministère de l’Education nationale.

Déjà à la veille du démarrage des épreuves du Bac des cas de fuite de sujets ont été enregistrés, reconnaît le secrétaire général. Une situation face à laquelle « le plan B a été activé ». Malgré tout, le démarrage de certaines épreuves a été retardé ce 25 août, au troisième jour des épreuves. Parce que « pour mettre en œuvre  le plan B, il faut multiplier les sujets et mettre à la disposition de toutes les académies, ce qui prend toute la nuit » et justifie selon M. Gadeda, le démarrage tardif des  épreuves.

Des incidents gérés

Des cas d’omission de candidats ont aussi émaillé ces épreuves du Bac 2021. Tout en les reconnaissant, le secrétaire général du ministère de l’Education minimise leur ampleur. C’est une situation qui a été signalée dans  la zone de Bougouni, à Yanfolila et à Bamako rive droite  dont deux cas réguliers qui sont rentrés dans l’ordre. «  Malheureusement, ils sont soient sans dossiers, soient  des candidats irréguliers, ou en abandon », précise t-il. A l’heure actuellement, il n y a plus de cas mais si d’autres devraient exister, ils seront gérés normalement, promet le secrétaire général.

En ce qui concerne les corrections des épreuves, elles commenceront en principe en fin de semaine, les travaux de secrétariat ayant déjà commencé. Pour le Bac  aussi, il n’y a pas d’inquiétude, car, comme d’habitude, « ce sont des enseignants du public et du privé » qui sont sollicités. En tout cas «  toutes les compétences sont là pour faire le travail comme il faut ».  Pour le moment, le souhait et le «  souci » des autorités est «  de tenir les épreuves sans problèmes ».

 

Kangaba : Les candidats au bac édifiés sur le choix des universités

Le Club des Jeunes Acteurs pour le Développement a organisé, samedi 15 août, une conférence sur le choix des universités pour les futurs bacheliers de la ville de Kangaba. Les candidats au baccalauréat ont été édifiés sur les filières d’études universitaires afin qu’ils puissent dès à présent avoir une vue de ce qu’ils comptent faire par admission. C’était dans la salle de conférence de l’Institut de Formation de Maîtres de Kangaba et en présence du député du cercle, Souleymane Doumbia.

« Puisqu’on ne peut changer la direction du vent, il faut apprendre à orienter les voiles », nous conseille l’acteur américain James Dean. Voilà tout le sens du Club des Jeunes Acteurs pour le Développement  en initiant cette conférence sur le choix des universités, gage de réussite pour nos jeunes frères et sœurs lycéens », a expliqué Sidy Marico, juriste et président du Club.

C’est dans cette optique que les étudiants ont été édifiés dur les quatre grandes universités de Bamako. Les formations, les conditions d’accès et les débouchés des différentes filières ont été expliqués aux candidats ainsi que les possibilités de concours de recrutements.

L’événement était parrainé par le député du cercle qui a promis d’accompagner le Club des Jeunes Acteurs pour le Développement pour de futures activités. « Je suis prêt à les accompagner pour une deuxième édition, cela relève de mon rôle. En tant qu’élu de la zone, mon souci est que les jeunes fassent un bon choix dans leurs études universitaires pour réussir. Et on a constaté que les élèves ont été bien édifiés sur les différentes filières d’études universitaires », s’est réjoui Souleymane Doumbia.

Le Club des Jeunes Acteurs pour le Développement est un tout nouveau regroupement né il y a de cela un mois. Il se propose comme objectif de contribuer au développement du cercle  de Kangaba et du Mali.

Éducation : Que valent les élèves maliens ?

Grèves répétitives, perturbations des programmes annuels, démission de certains parents, manque de repères chez les élèves. L’école malienne n’a jamais autant été confrontée à ces maux que ces dernières années. Au point que le niveau des élèves en serait fortement affecté, selon presque tous les acteurs de l’Éducation. Que valent aujourd’hui les élèves maliens ?

25,12%. C’était le taux de réussite à l’examen du baccalauréat au Mali en 2019. Même s’il parait extrêmement bas, il faut souligner qu’il a régressé au fil de nombreuses années. Aussi, en 2017 et 2018, il était respectivement de 32,64% et de 28,57%. En trois ans, on a donc enregistré une régression de 7,52%.

Même constat au niveau de l’école fondamentale, où, même si les taux de réussite au DEF sont relativement plus élevés, il y a quand même une régression quand on compare les chiffres des deux dernières années : 52,83% de réussite en 2019 contre 69,78% en 2018.

« Aujourd’hui, le niveau des élèves maliens est bas. Même s’ils ne sont pas tous comme cela. Il ne faut pas oublier que certains sont dotés d’une intelligence extraordinaire et décrochent même des bourses d’excellence. Mais, dans la généralité, le niveau laisse à désirer, il n’est pas celui que l’on attend », constate Hamida Bella, enseignant à Tombouctou.

Parents coupables ?

Si la responsabilité de la baisse du niveau des élèves maliens est partagée entre les acteurs de l’école, notamment les autorités, les enseignants et les élèves eux-mêmes, la démission de certains parents d’élèves de leur rôle de suivi est également souvent pointée du doigt.

« L’enseignement ne devrait pas se limiter aux salles de classes. Il y a des parents d’élèves qui ne veillent pas sur leurs activités à la maison, les travaux à domicile que les professeurs donnent, par exemple. La plupart des élèves ne sont pas du tout encadrés à domicile », souligne Mohamed Doumbia, un parent d’élève.

Un constat partagé par Mamadou Bah, enseignant et Président du Conseil local des jeunes d’Hamdallaye, selon lequel certains parents d’élèves ont carrément abandonné leurs enfants dans les études.

« Un parent d’élève peut passer une année pleine sans mettre un pied dans l’école de son enfant pour s’enquérir de sa situation scolaire. C’est extrêmement grave, parce que l’enfant jouit d’un certain laisser-aller qui joue sur son rendement », déplore-t-il.

Pour lui, pour rehausser le niveau de l’élève malien, l’État doit carrément revoir le système éducatif. « Il faut une spécialisation des élèves très tôt. Cela ne sert pas à grand-chose d’encombrer l’élève avec beaucoup de matières pour qu’au final il soit dépassé et ne retienne rien », pense M. Bah.

Calendrier des examens : À quoi s’attendre ?

Le gouvernement et les syndicats grévistes sont parvenus à un accord sur les différentes revendications des enseignants, ouvrant la voie à une reprise des cours sur toute l’étendue du territoire le 20 mai dernier. Dénouement attendu depuis plusieurs semaines, qui implique un réaménagement du calendrier des différents examens. Il sera dévoilé dans les prochains jours et pourrait ressembler à une « spéciale prolongation » de l’année scolaire.

Si la fin de la longue série de grèves qui a paralysé durant des mois l’année scolaire 2018 – 2019 suscite des réactions positives, elle soulève également des interrogations. « C’est une bonne chose, cela arrange tout le monde. Mais est-ce que  cette reprise résoudra le problème ? », se questionne Dr Bouréma Touré, socio-anthropologue. « Aussi bien les syndicats que le gouvernement, personne ne parle d’école. On cherche tout simplement à sauver l’année scolaire et le problème reste entier », pense-t-il.

Au-delà de la question de la résolution effective et définitive des problèmes de l’école malienne, la fin de la grève et la reprise des cours nécessitent également une prolongation de l’année scolaire et donc un nouveau calendrier de déroulement des différents examens de fin d’année.

Quel nouveau schéma ?

« Les cours peuvent continuer jusqu’au 30 juin et, à partir de là, les examens du DEF et du Bac peuvent être planifiés pour la deuxième quinzaine du mois de juillet », propose le Dr. Touré. Pour lui, le cas échéant, le gouvernement sera même obligé de décaler et d’organiser l’examen du Bac en octobre. « Mais dès lors que l’on va dépasser le mois de juillet, ce sera la porte ouverte à tous les imprévus » prévient-il.

Si l’idée de l’allongement de l’année scolaire semble être acceptée unanimement chez plusieurs observateurs, sa durée idéale l’est beaucoup moins. « Au lieu de terminer l’année en juillet, il va falloir aller jusqu’en août et programmer les examens fin août. Dans ce cas, il y a aura plus de 45 jours supplémentaires de cours », prône Djimé Sow, un enseignant à la retraite. « Il faut également ajouter le samedi matin, parce que cela fera 4 heures de plus et pourra diminuer la durée de la prolongation », ajoute t-il.

Déjà, un calendrier fixant de nouvelles dates des examens circule sur les réseaux sociaux. Mais, à en croire le Pr. Abou Diarra, conseiller technique au ministère de l’Éducation nationale, ce chronogramme n’est pas officiel et est monté de toutes pièces par certains. « Nous sommes en concertation avec les différentes académies pour arrêter un nouveau calendrier des examens, qui sera rendu public dès que disponible », précise le Chevalier de l’ordre national.

Examens de fin d’année : tout est fin prêt

L’année académique 2015-2016 tire vers son terme et les examens de fin d’année ont démarré avec les épreuves anticipées. Les candidats rentreront dans quelques jours dans la phase la plus importante : l’écrit.

Si certains élèves et étudiants ont déjà l’esprit aux vacances, d’autres, notamment ceux des classes d’examens, ne dorment plus que d’un seul œil, soucieux de terminer l’année en beauté. Ce souhait rime naturellement, avec un succès à l’examen. Ils sont, cette année, 366 652 à tenter leur chance aux différents examens, dont 234 576 au DEF, 15 000 au BT1 et BT2, 117 076 au Bac. Selon le directeur national des examens et des concours, le Professeur Mohamed Maïga, tout se passe correctement et des dispositions ont été prises pour assurer le bon déroulement des différentes épreuves. Depuis le mois d’avril, une équipe technique est sur le terrain pour constater ce qu’il s’y passe.

Le ministre a ainsi rencontré tous les directeurs d’académie le jeudi 12 mai dernier pour faire le point des derniers réglages. Les listes des candidats sont déjà disponibles, les centres ont été inspectés, et là où il y avait des problèmes comme l’électricité et l’eau, des mesures ont été prises. « Aujourd’hui tout est fin prêt sur tous les plans pour la bonne tenue des examens ». Pour Souleymane Kanouté, conseiller à l’orientation au CAP de Lafiabougou, tout est mis en œuvre pour réussir l’examen du DEF et faire oublier les chiffres catastrophiques des précédentes années. « Cette année, nous avons plus de 5 000 candidats, mais tout est disponible et en ordre ». Karim Goita, censeur du Lycée Sabil El Nadjah, confirme : « nous avons reçu les listes finalisées de l’académie, il ne reste plus qu’à les afficher. Les cartes d’identité sont disponibles et les élèves ont même commencé à les retirer ».

Du côté des candidats, Fadima Keïta, élève du Lycée Beidy Konandji d’Hamdallaye ACI, série Sciences exactes, est anxieuse : « Même si je suis inquiète, je suis tout de même confiante. Le programme a été bien exécuté et je pars au bac avec 12 de moyenne ». Tout le contraire de Mahamadou Diakité, en classe de TSS, qui en est à sa troisième tentative : « pour moi, c’est la routine, je n’ai rien à craindre et j’espère que ça va marcher cette année ». Enfin, les efforts pour lutter contre la fuite des sujets et la fraude continuent, assure-t-on au niveau du ministère, où on entend activer à nouveau le dispositif de l’an dernier qui « avait très bien fonctionné et permis de réduire le nombre de cas signalés », se réjouit un enseignant.