Banamba : des milliers d’enfants privés d’école

Plus d’une quarantaine d’écoles sont fermées dans le cercle de Banamba à cause de l’insécurité. Il s’agit notamment de huit écoles de la commune de Sébété, dix-sept dans la commune de Toubacoro, douze dans la commune de Toukoroba, quatre dans la commune de Kiban et deux dans la commune de Toubacoura. Cette information a été donnée par les Comités de gestion scolaire (CGS) du cercle de Banamba, qui se disent préoccupés et interpellent les autorités pour une solution rapide.

Cette situation, qui prévaut depuis 2018, préoccupe les parents d’élèves, qui craignent pour l’avenir de leurs enfants, des milliers, privés d’école. Ils demandent aux autorités d’intervenir pour renforcer la sécurité dans la zone et freiner les djihadistes dans leur élan. En effet, depuis cette date, les hommes armés auteurs  de ces incursions ont demandé la fermeture des écoles qui dispensent le programme classique. Seules les écoles d’enseignement coranique sont autorisées à fonctionner.

Malgré la tenue fin 2019 d’un Cadre de concertation présidé par le Préfet du cercle, pour informer les acteurs de l’Éducation de la fermeture de plus d’une vingtaine d’école, la situation persiste dans les localités du cercle Banamba, dans la région de Koulikoro. Cette dégradation, qui entrave le droit à l’éducation de milliers d’enfants, touche aussi une centaine d’enseignants, qui se retrouvent au chômage à cause de ces fermetures.

Ansar Dine revendique l’attaque de Banamba

Le groupe islamiste Ansar Dine a dans un message audio revendiqué l’attaque de Banamba dans la nuit de dimanche à lundi.

L’attaque menée par la ‘’katiba Macina’’, unité combattante du groupe islamiste avait permis à 21 prisonniers de s’échapper. Les djihadistes ont également incendié une banque et enlevés deux personnes.

Dans son message de revendication, le groupe affirme avoir tué un militaire et capturé un autre et s’être emparé de trois véhicules et d’autres équipements.

Selon le ministre de la justice malienne Mamadou Ismaël Konaté, les assaillants venaient spécialement libérer deux prisonniers, mais ces derniers avaient été transférés dans une autre localité.

Ces dernières semaines on assiste à une recrudescence des attaques de la mouvance djihadistes. En amont de celle de Banamba, ils avaient déjà revendiqué des attaques contre des positions françaises et ceux de la MINUSMA.

D’ailleurs inquiet par ces attaques qui se décalent plus au Sud, le président Ibrahim Boubacar Keita a convoqué un conseil de défense pour donner des instructions afin que les forces de sécurité soit beaucoup plus mobile et qu’ils aillent au devant de la menace pour assurer la sécurité de la population.

Le directeur de la communication de la présidence, Racine Thiam a tenu un point presse hier où il a reconnu l’urgence devant l’insécurité de plus en plus galopante. « Nous ne sommes pas face à un ennemi qui se bat pour une localité, mais un ennemi qui est porté par la volonté de perpétrer des coups pointus et disparaitre en même temps. Aucun pays du monde d’aujourd’hui n’est à l’abri de ces attaques sporadiques » a-t-il déclaré

Boubacar Sidiki Haidara