Covid19 : le Mali prépare son plan de vaccination

En Afrique les vaccinations pourraient commencer au deuxième trimestre de 2021 (entre avril et juin) et il faudrait entre deux et trois ans pour vacciner au moins 60% de la population, selon les estimations de l’agence de l’Union africaine pour la prévention et le contrôle de la maladie (CDC Africa). Alors que l’Afrique du sud espère administrer ses premières doses en février 2021, certains pays ont déjà fait leurs commandes et d’autres comme le Mali préparent leur plan national de vaccination.

Cette proportion pourrait permettre d’acquérir une immunité collective sur le Continent, utile pour empêcher la propagation de la maladie. Selon l’Organisation mondiale de la santé(OMS), une quarantaine de pays seraient prêts à déployer le vaccin quand il sera disponible. Mais ces pays ne sont pas au même niveau, ajoute l’OMS.

Au Mali une commission a été mise en place et est chargée de l’élaboration  et la mise en œuvre du « plan national de vaccination », comme souhaité par les autorités. Les besoins sont déjà exprimés et les ministères de la Santé et de l’Economie travaillent en synergie pour mettre en place le mécanisme, estiment les autorités en charge du processus.

Elle doit déterminer les conditions de distribution et les groupes cibles notamment.

Pour certains pays qui ont commencé à acheter les vaccins, un réaménagement des espaces de stockage est aussi à envisager surtout pour ceux qui vont acquérir le vaccin Pfizer qui doit être conservé à une température de -70°.

L’Afrique du sud qui espère ses premiers vaccins en février, doit cependant attendre les résultats des négociations en cours entre elle et plusieurs entreprises pharmaceutiques. Pour l’achat de ses vaccins le gouvernement sud africain compte sur l’aide du secteur privé et des principales assurances de santé. Le montant exact nécessaire sera connu une fois qu’il y aura un accord sur un vaccin, a notamment indiqué le ministre de la santé.

Ces vaccins contre la Covid-19 dont une dizaine existe déjà, pourraient rapidement être une cinquantaine, selon des estimations. Et pour en assurer un accès équitable aux pays, le dispositif pour accélérer l’accès aux outils de lutte contre la Covid (Accélérateur ACT), a été mis au point.

Cette collaboration mondiale, COVAX est co-dirigée par l’Alliance Gavi, la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (CEPI) et l’OMS.

Son objectif est de parvenir à la distribution équitable de deux milliards de doses d’ici la fin de 2021.

EBOLA : Jusqu’où ira l’épidémie ?

Le Dr Sheik Humarr Kahn, qui a soigné une douzaine de patients en Sierra Léone en est mort le 29 juillet dernier. Son décès vient s’ajouter à  la longue liste des personnes emportées par la fièvre Ebola. Depuis le début de l’épidémie en Guinée, selon l’OMS, le nombre de décès a atteint un pic de plus de 700 personnes, dont 339 en Guinée, 233 en Sierra Leone, 156 au Libéria et un au Nigeria. « Jamais une épidémie d’Ebola n’avait été aussi grave», prévient un spécialiste au Centre pour le contrôle des maladies d’Atlanta (Géorgie). En outre, sur les 57 nouveaux cas, figurent deux américains, le Dr. Kent Brantly et Nancy Writebol, toux deux infectés par le virus et dont l’état selon les dernières informations se détériore. Les autorités ont donc décidé d’en rapatrier un à  l’hôpital universitaire d’Emory d’Atlanta et l’ont annoncé jeudi en précisant qu’il serait soigné dans une unité spéciale pour maladies infectieuses. Une première pour un patient atteint du virus Ebola. Ce qui fait craindre une propagation de la fièvre hors du continent africain, du coup, le Centre pour le contrôle des maladies d’Atlanta a aussi mis en garde les ressortissants américains en déconseillant tout voyage dans ces trois pays d’Afrique subsaharienne. Basé à  Atlanta, dans l‘état de Géorgie, le CDC ou « Centre for Disease Control » d’Atlanta est une institution gouvernementale de santé publique et qui a plusieurs branches en Afrique de l’Ouest, centrale et Australe, notamment au Nigeria, Zimbabwe, Ghana mais aussi au Rwanda ou en Ouganda. Le centre est unanimement reconnu pour le contrôle et la prévention des grandes pandémies comme le Sida ou le paludisme qui affectent l’humanité. Pour le docteur Kaplan, le centre est un pôle d’expertise qui dispose des données les plus récentes pour aider les pays à  apporter une réponse rapide aux épidémies. Pour la fièvre Ebola, nous avons interviewé le Dr Barbara Knust, épidémiologiste au Centre pour le contrôle des maladies d’Atlanta. Journaldumali.com : Que pouvez-vous nous dire de l’avancée de l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest, d’autant que l’OMS vient de signaler que le nombre de décès a dépassé le chiffre de 700 ? Barbara Knust : Selon l’OMS, il y a aujourd’hui plus de 1300 cas de personnes infectées par le virus Ebola et un peu plus de 700 cas de décès. Et la situation évolue. Aujourd’hui, il y a une réponse globale qui est donnée à  l’épidémie qui touche ces trois pays et particulièrement la Sierra Léone et avec nos équipes sur le terrain, qui recensent les cas, il y a de fortes chances que ces chiffres évoluent. Mais grâce à  un travail minutieux, nous pouvons repérer rapidement o๠se trouvent les cas et tenter de maà®triser la transmission du virus de l’homme à  l’homme. Journaldumali.com : Comme vous le savez, le virus est d’abord apparu en Afrique centrale avant l’Afrique de l’Ouest, comment le virus a-t-il pu se propager ailleurs ? Nous pensons que le virus qui est porté par les chauves-souris a été été déplacé car ces chauves-souris peuvent vivre dans plusieurs milieux d’Afrique. Le virus a donc pu être présent en Afrique de l’Ouest depuis longtemps sans pour autant se déclarer et causer une épidémie de l’ampleur actuelle. En Guinée, on nous a rapporté que des personnes y consomment régulièrement cet animal. Ensuite la transmission humaine s’est faite par le contact avec des personnes décédées ou par le fait de soigner les personnes qui sont infectées. Journaldumali.com : Y a-t-il une chance de stopper cette épidémie d’ici la fin de l’année ? Oui cela est possible. Chaque épidémie que nous avons eu à  stopper, nous l’avons fait grâce à  des mesures simples et rapides. Identifier les cas, les isoler, et empêcher toute transmission supplémentaire. Nous travaillons donc dans les différents pays touchés par l’épidémie à  recenser les cas d’infection et à  collecter les données sur le terrain pour pouvoir mobiliser des ressources afin de préserver les autres. Evidemment, avec l’épidémie actuelle, il faut un effort plus grand. Etes vous optimiste ? Oui, C’’est un défi. Nous devons remonter le maximum d’informations et les plus fiables sur la transmission et la prévention, ainsi que la sensibilisation des communautés, sans alimenter la peur et la désinformation. Il faut une compréhension rapide de la maladie et encourager chacun à  agir de la meilleure façon pour l’endiguer. Comment se passe la coopération entre les antennes du CDC dans les pays et les autorités de santé publique en Guinée ou ailleurs ? Les pays ont les ressources nécessaires sur le terrain et nous leur apportons notre expertise et nos données. La coopération doit se faire de la meilleure façon puisque que les acteurs varient d’un pays à  l’autre. Aujourd’hui, il y a un centre de contrôle en Guinée pour observer les trois pays concernés par le virus Ebola afin de s’assurer que la réponse à  l’épidémie est parfaitement coordonnée et les informations correctement transmises d’un pays à  l’autre.