Inondations 2025 : déjà 8 décès et 705 personnes sinistrées à l’ouverture de l’hivernage

Le 3 juillet 2025, le Comité interministériel de gestion des crises et catastrophes a dressé un premier état des lieux de la saison des pluies en cours. Malgré son lancement, le bilan est déjà alarmant, et le souvenir du déluge de 2024 renforce la vigilance.

Au cours de sa réunion au CECOGEC, ce 3 juillet, le Comité a enregistré neuf cas d’inondations dans le district de Bamako, trois impacts de foudre à Kayes, Koulikoro et Ségou, un épisode de vent violent à Kounda (Kayes) et trois effondrements à Bamako. Ces événements ont coûté la vie à huit personnes (deux à Kayes, trois à Bamako et trois à Kéniéba) et affecté 705 personnes sinistrées.
Le gouvernement a précisé que les efforts de sauvetage et d’évacuation se poursuivent et a prépositionné des stocks d’urgence par région : 250 tonnes de riz, 150 tonnes de lait, 95 tonnes de sucre, 100 cartons d’huile, 300 sacs de sel, 3 500 moustiquaires, 2 500 couvertures, 2 500 nattes plastiques, 2 000 cartons de savon et 500 kits scolaires. Ces stocks sont disponibles notamment à Tombouctou, Sikasso, Mopti, Gao et Kayes. Les opérations de curage des canaux et caniveaux sont réalisées à 81 %, et les structures sanitaires ont été renforcées pour prévenir les maladies hydriques.
Les bulletins hydrologiques indiquent que, dès début juillet, les niveaux d’eau des fleuves Niger, Sénégal et Bani dépassent les normales saisonnières, suggérant une crue plus précoce que lors des trois dernières années. Aucun débordement majeur n’est encore signalé, mais les zones marécageuses de Bamako présentent un risque accru de crues éclairs et d’inondations localisées.
La saison des pluies 2024 a été qualifiée de catastrophique. Un bilan consolidé fait état de 84 à 86 décès, de 148 à 153 blessés et de 249 000 à 350 000 sinistrés selon les sources. Les chiffres de la Banque mondiale, relayés en mars 2025, mentionnent 729 cas d’inondation, 47 306 maisons détruites, 2 915 greniers, des milliers de têtes de bétail perdues et 88 083 ménages affectés.
Le gouvernement avait alors décrété l’état de catastrophe nationale en août 2024 et lancé un plan de redressement de plus de 73 millions de dollars (43 milliards FCFA), axé sur la restauration des infrastructures, l’assainissement, la santé, l’agriculture et la relance économique.
Vigilance requise pour l’heure
La protection civile recommande à la population de maintenir les voies d’écoulement libres, d’éviter de traverser les eaux, de ne pas stationner près des berges ou sur des ponts, et de s’abriter en cas d’orage, jamais en plein air ni sous les arbres. Ces consignes visent à éviter les drames liés à la foudre et aux débordements soudains, particulièrement en zone urbaine confluente.