L’Eco est une manœuvre de la «Françafrique» (Universitaire)

A peine annoncée, la future monnaie ouest-africaine est violemment critiquée.Olivier Bilé est président du Mouvement pour l’émancipation et l’intégration monétaire de l’Afrique (MEIMA).  Réagissant, dimanche à l’annonce de la mutation du franc CFA en Eco, l’activiste camerounais deplore qu’elle a été faite par les présidents ivoirien et français, Alassane Ouattara et Emmanuel Macron, en l’absence des autres chefs d’État de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). «Bien étrange, pour une réforme dite historique !» estime t-il.

Pour lui, la convention monétaire liant la France à l’UEMOA demeure, la réforme proclamée ne vise pas le démantèlement des « accords néocoloniaux » mais simplement une révolution de surface éliminant les clauses les plus scandaleuses. Ces dernières concernent les contraintes du dépôt de 50% des réserves de change dans un compte d’opérations auprès du Trésor français, ou encore la présence d’officiels français au sein des conseils d’administration de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’ouest (BCEAO), de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) et de la Banque centrale des Comores (BCC).

La clause de la parité fixe entre l’Euro et l’Eco demeure, souligne le leader du MEIMA : «Celle de la prétendue garantie de convertibilité, véritable postulat vide, demeure également. Toutes choses qui perpétuent le principe selon lequel l’ECO va rester un sous-multiple de l’Euro-Franc», ce qui a pour effet de perpétuer le contrôle de cette nouvelle dénomination monétaire par l’ancienne puissance coloniale.

Pour M. Bilé, les mécanismes qui sont maintenus continueront à gouverner les accords de coopération monétaire, impacteront toujours négativement l’élément fondamental qui est celui de la détermination de la masse monétaire et, en conséquence, celle du niveau d’emploi en zone ÉCO ou Franc.

La Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) étant tenue à l’écart de ces annonces, il qualifie ce comportement de « mépris » pour ses dirigeants ainsi que les autres parties prenantes d’Afrique de l’ouest, considérées comme « incultes » en matière de sciences économiques, et qui n’auront d’autre choix que d’obtempérer et de s’arrimer à cette réforme qui, à son sens, n’est que « supercherie et entourloupe ».

Les États anglophones, membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), ne sont manifestement pas partants pour l’ECO, fait observer Olivier Bilé pour qui l’opération de charme de M. Macron vers son homologue ghanéen, Akoufo Ado, n’a point prospéré.

Pour le président du MEIMA le défi, pour les États africains, c’est l’accès à une autodétermination pleine et entière sur le plan monétaire, condition sine qua non de leur véritable émancipation économique, sociale et politique.

Les patronats d’Afrique centrale préoccupés par le climat des affaires

L’Union des patronats d’Afrique centrale (Unipace) a redit, par voie de communiqué, sa préoccupation face au climat des affaires, marqué par une difficile conjoncture économique et une faiblesse du commerce intra-régional.Ils relèvent à cet effet que le tableau «Doing Business 2020» de la Banque mondiale classe les pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) au plus bas de l’échelle, avec des rangs allant de la 167ème position à la 184ème.

Notant en outre que la situation économique de la zone reste difficile en dépit des programmes d’ajustement et de relance économiques engagés avec le Fonds monétaire international (FMI), ils exhortent les dirigeants à engager d’importantes réformes structurelles propres à promouvoir l’investissement privé.

Les leaders d’Afrique centrale sont également appelés à diversifier les économies de la zone afin de les rendre plus compétitives et à accélérer processus d’intégration régionale avec pour effet de préparer la Cemac à tirer le meilleur profit de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLEC).

124 milliards FCFA de la BDEAC pour des projets en zone CEMAC

La Banque de Développement des Etats de l’Afrique Centrale (BDEAC), dans un communiqué reçu lundi à APA, annonce qu’elle va investir 124 milliards FCFA pour des projets dans les secteurs de l’agriculture, l’agro-industrie, l’hôtellerie, l’énergie et les finances dans quatre pays de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC).« Le conseil d’administration a approuvé la mobilisation des ressources pour un montant de 174 milliards de FCFA, dont 124 milliards FCFA pour le financement des projets et 41 milliards FCFA destinés au budget de fonctionnement communautaire », explique le président de la BDEAC, Fortunato-Ofa Mbo Nchama cité par le communiqué.

Il précise que les pays concernés par ces financements sont le Cameroun, le Congo, le Gabon et la Guinée Equatoriale.

Le budget 2020 de la BDEAC pour les investissements dans la zone CEMAC, en légère hausse par rapport à celui de 2019, s’inscrit dans le cadre des poursuites des réformes au sein de cette institution financière et tient compte des sollicitations de plus en plus importantes des Etats et des opérateurs économiques des pays, ainsi que de l’environnement économique actuel de la sous-région.

Cameroun : le ton se durcit entre l’Autorité portuaire et le groupement Bolloré-Maersk

Le directeur général du Port autonome de Douala (PAD), Cyrus Ngo’o, a sommé les responsables de Douala International Terminal (DIT), filiale locale du consortium franco-danois Bolloré-Maersk exerçant au terminal à conteneurs de la métropole économique camerounaise, de liquider les droits de ses 440 employés avant la fin de son contrat de concession, le 31 décembre prochain.Dans un courrier daté du 19 décembre et dont APA a reçu copie lundi, le PAD, s’appuyant sur une disposition du Code du travail, annonce le transfert de l’ensemble du personnel de l’opérateur partant à sa nouvelle régie (RTC), mise sur pied pour un an en vue de remplacer DIT. Cela, dit-il, pour éviter que les travailleurs soient lésés desdits droits par l’employeur comme ce fut le cas précédemment.

En face, l’opérateur sur le départ ne semble pas rassuré quant au sort qui sera réservé à ses anciens collaborateurs. Il a ainsi anticipé et annoncé, dès le 16 décembre, la création d’une cellule mobilité avec pour mission d’assurer le soutien et l’accompagnement des salariés de DIT, du fait de l’arrêt de la concession, dans le but de faciliter leur réinsertion professionnelle par leur reclassement sur un emploi durable.

Ladite cellule sera opérationnelle pendant un mois à compter du 1er janvier 2020, et garantira un mois de salaire à tout le personnel, selon des indiscrétions.

Si les officiels du consortium n’ont pas donné suite aux sollicitations d’APA, des sources introduites s’inquiètent toutefois des déclarations et publications, jugées «contradictoires» ces dernières semaines, du PAD. Celui-ci a, en effet, tantôt indiqué que DIT devait impérativement licencier son personnel, que seuls 90% des agents de l’opérateur seraient repris, que les conditions futures de rémunération des salariés actuels de DIT seraient définies en temps voulu par la RTC, leur avenir n’étant plus du ressort de DIT, ou encore que le personnel futur de la régie ferait l’objet d’embauches extérieures.

«Le courrier de Cyrus Ngo’o comporte des allusions inquiétantes et contradictoires. D’abord, ses services n’ont pas vocation à faire pression sur DIT sur les questions sociales. De plus, en rejetant la transposition des contrats de travail actuels des agents de DIT, il ne permet pas au personnel de bénéficier d’une base légale certaine garantissant leur avenir. Rien n’empêche en effet le PAD d’accepter le transfert des contrats de travail des salariés de DIT, tout en prévoyant le règlement par leur employeur partant du passif social», explique un manutentionnaire sous le sceau de l’anonymat.

Plus simplement, si l’Autorité portuaire a rappelé à tout le personnel de DIT le maintien de son emploi «avec des conditions de rémunération dont il jouit actuellement», sans pour autant préciser s’il s’agira de contrats à durée déterminée, ou pas, elle s’est également empressée d’ajouter qu’«aucun transfert, par transposition intégrale des contrats de travail, entraînant prise en charge de la dette sociale de DIT au titre des quinze (15) années de concession comme le souhaite DIT, ne sera effectué».

Invoquant une éviction irrégulière, la DITa récemment obtenu de la chambre administrative de la Cour suprême la suspension du processus ayant conduit à la désignation, par le PAD, du suisse Terminal Investment Limited (TIL) en qualité de nouvel exploitant du terminal à conteneurs de la métropole économique. C’est alors que l’Autorité portuaire s’est résolue à créer une régie en son sein, pour une durée d’un an à compter du 1er janvier 2020.

Cameroun : les acteurs économiques invités à s’approprier le système informatisé de la Douane

Le ministre camerounais des Finances, Louis Paul Motaze, a, dans un communiqué parvenu lundi à APA, invité les usagers à s’approprier les fonctionnalités et innovations du Cameroon Customs Information System, en abrégé «Camcis», nouveau système informatisé de gestion dématérialisée des activités douanières appelé à entrer en vigueur dès le 1er janvier prochain.Calquée sur le système d’information douanier sud-coréen, cette application, après des essais concluants, va remplacer «Sydonia++», système conçu au départ pour des besoins statistiques et dont la faiblesse, dans la prise en charge de l’ensemble des procédures de dédouanement, a été avérée.

Le nouvel outil électronique intègre, souligne la note, l’ensemble de la procédure de dédouanement, raccourcit considérablement le délai nécessaire pour effectuer les procédures en matière d’importation, d’exportation en même temps qu’il sécurise davantage les droits et taxes.

L’avènement de Camcis, note le communiqué, a lieu alors que les milieux d’affaires n’ont cessé de dénoncer le système actuel, qui, selon eux, n’a pas amélioré les délais de passage à l’export et à l’import, respectivement d’un peu plus de 8 et 11 jours au Cameroun alors que la moyenne, en Afrique subsaharienne, est de 4 et 5 jours respectivement.

Economie, politique et gouvernance en vedette dans les journaux camerounais

A l’heure où plusieurs de leurs confrères s’accordent un repos annuel, les autres journaux camerounais parus lundi se penchent sur la révolution monétaire en Afrique de l’ouest où l’Eco va remplacer le franc CFA, mais aussi sur des sujets sociopolitiques intérieurs.«Macron libère le franc CFA», titre L’Essentiel : dès l’année prochaine, c’est l’Eco qui servira de monnaie commune aux 8 pays membres de la Communauté des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao). Pour le bihebdomadaire, si l’arrivée de cette nouvelle monnaie peut se présenter comme une libération de ces pays vis-à-vis de la colonie, la France, les relations monétaires avec l’Hexagone ne changent pas fondamentalement.

Il reste néanmoins, réplique Le Jour, de nombreuses questions et zones d’ombre autour de cette mutation, au moment où la France tente de montrer sa bonne volonté à accompagner la réforme, y compris avec la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac).

Le franc CFA, créé en 1945 par la France dans les deux régions africaines de son empire colonial, a évolué en ne cessant de faire débat depuis les indépendances. Il circule dans 14 pays d’Afrique de l’ouest et centrale qui forment la «zone franc», en plus des Comores soit, a calculé Repères, 173 millions d’habitants.

Il reste néanmoins évident, insiste L’Essentiel, que des changements majeurs interviennent avec la mise sur pied de l’Eco, notamment la fin de la centralisation de la moitié des réserves de change de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’ouest (Bceao) au Trésor français ainsi que le retrait des représentants de la France des instances de gouvernance où elle était représentée.

Et, pendant que le débat fait rage ici et là, Le Jour est au chevet des malades souffrant d’insuffisance rénale et qui, face à la pénurie de médicaments, manifestent dans la capitale, Yaoundé. Un énième mouvement d’humeur de ces personnes pour la plupart indigentes, précise la publication.

Pénurie pour pénurie, celle des pièces de monnaie, en vigueur depuis une année, connaîtra bientôt sa fin en zone Cemac, affirme La Veuve qui tient cette information de la Banque centrale.

Sur le front de la politique, le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune signale que le projet de loi portant Code de la décentralisation a été adopté par le Parlement. D’abord destinée à desserrer l’étau de la crise sécessionniste anglophone, avec la consécration d’un statut spécial pour les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest l’avènement de ces nouvelles dispositions est, selon The Guardian Post, salué par un groupe de réflexion.

Le projet de loi spécial du gouvernement est-il vraiment la recette pour la paix en zone anglophone ? se demande The Sun pour qui il faudrait, sans doute, d’autres mesures de décrispation pour mettre un terme à l’activisme séparatiste en cours depuis plus de 3 ans.

Décès de Jean Claude Nekim, Dirpub de NDjaména Bi-hebdo

Le directeur de publication du bihebdomadaire NDjaména Bi-hebdo, Jean Claude Nékim, est décédé, dimanche, à Paris en France où il suivait des soins.Dès lannonce de son décès, beaucoup de ses confrères et collègues lui ont rendu un hommage mérité. « Mon DP, tu nous a juste précédé. Paix à ton âme », a notamment, écrit Alladoum Ngarhoulem, journaliste à NDjaména Bi-hebdo.

Jean Claude Nékim dirigeait NDjaména Bi-hebdo depuis plus d’une dizaine d’années après avoir occupé le poste de rédacteur en chef et chroniqueur politique avec des analystes pointus qui lui ont valu parfois des soucis avec les autorités de régulation des médias ou la justice.

Sur le plan associatif, Nékim était vice-président depuis novembre 2017 de l’AEPT (Association des éditeurs de presse au Tchad) et président de la section tchadienne du Forum des responsables des médias dAfrique centrale (FREMAC).

« A la presse tchadienne et à lAEPT nous perdons un grand homme, une excellente plume mais aussi une gueule qui crache la vérité crue sans peur », a affirmé, un de ses compagnons, Michael Didama, directeur de publication de l’hebdomadaire Le Temps.

La France veut «changer» ses relations avec l’Afrique, affirme Macron à Abidjan

La France veut « changer » ses relations avec l’Afrique et aider le continent à bâtir des projets dans la culture, l’économie, l’entrepreneuriat et le sport pour donner les moyens à la jeunesse de construire ses rêves, a dit samedi Emmanuel Macron, lors de l’inauguration d’une agora à Koumassi, une commune dans le Sud d’Abidjan.A travers ces projets « c’est de changer la relation avec le continent africain et l’aider à bâtir des projets dans la culture, l’économie, l’entrepreneuriat et aussi le sport (qui sont) les moyens qu’ on donne à la jeunesse africaine de construire ses rêves », a déclaré Emmanuel Macron, à l’inauguration d’une agora,  complexe sportif à Abidjan. 

A cette cérémonie, étaient présents plusieurs membres des gouvernements ivoirien et français,  ainsi que le vice-président de la République de Côte d’Ivoire, Kablan Duncan et  M. Amadou Gon Coulibaly, le Premier ministre ivoirien, en charge du Budget et du portefeuille de l’Etat.

Avant de dévoiler la stèle inaugurale, M. Macron a donné le coup d’envoi d’un match de football avec à ses côtés l’icône du football Didier Drogba. Il s’est dit heureux d’inaugurer cette première agora, un « grand projet du président Ouattara et tout le gouvernement ».

Le président français a annoncé la construction de « 90 agoras (espace de rassemblement social, politique et mercantile de la cité) qui vont se déployer à travers tout le pays », la France étant «partenaire »  dans ce projet avant d’ajouter qu’une dizaine d’autres devraient être bâties à nouveau.

Ces agoras,  dira-t-il, sont « une chance donnée à la jeunesse africaine d’être fière d’elle-même et de construire ses rêves ». Ce qui devrait éviter aux jeunes de prendre des risques en tentant de traverser la méditerranée où plusieurs perdent la vie.

Ce projet vise à permettre à la jeunesse d’accéder au sport et de se former aux disciplines sportives, et aussi à la culture. Et « il y aura des résidences d’artistes, la formation, l’entrepreneuriat avec du micro-crédit » et l’accès à des services, a fait savoir M. Macron.

« C’est pour ça que nous avons voulu être les partenaires de ce projet d’agora », car « l’intuition qui est derrière est que ce qu’ on présente souvent comme un défi pour les uns et une menace pour les autres, une peur et une formidable richesse, c’est la jeunesse du continent africain », a-t-il souligné.

« La responsabilité qui est la nôtre et de tous les dirigeants,  est de donner les moyens à la jeunesse de bâtir ses rêves », a poursuivi le président Macron. 

En Côte d’Ivoire, le vice-président Kablan Duncan, a d’ailleurs rappelé que « 77,7% de la population a un âge égal ou inférieur à 36 ans ».

La France veut « apporter des possibilités aux jeunes africains d’accéder à ces agoras » et de s’offrir des chances d’une transformation sportive, culturelle, entrepreneuriale, ainsi que des services pour leur bien-être ». 

Cet accompagnement de la France illustre la poursuite de la mise en œuvre des engagements pris par M. Macron lors d’un discours à Ouagadougou en novembre 2017, qui a posé le cadre et les ambitions du président de la République dans la relation de la France avec le continent africain.

L’ambition est de mettre la jeunesse au cœur de la relation entre la France et le continent africain. Ce projet s’inscrit également dans l’esprit qui sera celui du Sommet Afrique France sur la ville durable à Bordeaux du 4 au 6 juin 2020.

La BEAC doit «éviter tout nouvel accord de financement avec la BDEAC» (fmi)

Les administrateurs du Fonds monétaire international (FMI) ont appelé, dans leur dernier rapport, la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) à «éviter tout nouvel accord de financement» avec la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC).Cette recommandation, bien que sibylline dans le communiqué ayant sanctionné la session du conseil d’administration de l’institution de Bretton Woods, remet au goût du jour une vieille querelle autour des sources de financement du deuxième organisme cité, essentiellement indexées sur les ressources de l’Institut d’émission.

Voici un an en effet, que le gouverneur de la BEAC, Abbas Mahamat Tolli, s’était publiquement ému du montant de la dette de la BDEAC vis-à-vis de la Banque centrale, alors évaluée à 220 milliards FCFA.

« Notre conseil d’administration évaluera la mise en œuvre effective des réformes de la gouvernance qu’il a recommandée, ainsi que celles prescrites lors de la séance extraordinaire de la Conférence des chefs d’État du 25 octobre 2018 à N’Djamena (Tchad), avant d’autoriser tout nouveau financement à la BDEAC», indiquait-il alors dans sa lettre d’appui au FMI, relative aux programmes de redressement et de réformes des pays membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC).

Pour lui, cette mesure relevait de la sauvegarde des intérêts de la BEAC, compte tenu du financement relativement élevé fourni à sa consœur. La BEAC a ainsi été appuyée dans cette posture par le FMI, qui estime que «le rôle d’une Banque centrale n’est pas de financer une Banque de développement », la BDEAC devant s’employer chercher d’autres sources de financement afin de réduire l’exposition de la BEAC.

Depuis lors, la BDEAC a été soumise à un programme de réformes visant, entre autres, le renforcement de sa gouvernance, l’arrimage de sa gestion aux standards internationaux, l’amélioration de son efficacité fonctionnelle et opérationnelle, la modernisation de la gestion du personnel. Il lui faut également définir de nouvelles règles d’éthique et de déontologie applicables aux administrateurs, aux dirigeants et au personnel, élargir sa zone d’intervention et trouver de nouvelles formes d’intervention.

Politique et gouvernance en couverture des journaux camerounais

Le contentieux avant les législatives et municipales de février 2020 et la publication du rapport national 2018 sur la corruption, constituent l’essentiel du menu des journaux camerounais parus vendredi.L’audience marathon tenue la veille, par le Conseil constitutionnel au sujet du contentieux du double scrutin du 9 février, a fait beaucoup de dégâts, dans les camps aussi bien du pouvoir que de l’opposition, annoncent en chœur Essingan, Le Quotidien, Mutations, The Guardian Post et Tribune d’Afrique.

Au total, résume le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune (CT), 55 décisions ont été rendues dont les plus spectaculaires sont sans conteste la disqualification de listes à la députation du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, pouvoir) et du Front social démocratique (SDF), la première formation de l’opposition parlementaire. Dans le même temps, complète la publication, 5 listes, conduites par le parti historique Union des populations du Cameroun (UPC), ont été réhabilitées.

Présentant le rapport, publié la veille par la Commission nationale anti-corruption (Conac) sur l’état du fléau dans le pays, CT note qu’en 2018, l’État a perdu plus de 40 milliards FCfa dont 4 milliards FCfa seulement ont été récupérés à travers les juridictions.

L’aspect que retient The Guardian Post, dans ce document, concerne la Communauté urbaine de Limbe (Sud-Ouest) où les malversations financières de divers ordres, mais aussi des fautes de gestion, ont occasionné une perte de plus de 9 milliards FCfa pendant la période étudiée.

En 2018, la Conac a enregistré 23.048 dénonciations contre 3000 cas un an plus tôt, signale Intégration qui constate un intérêt certain des citoyens vis-à-vis de cette gangrène. Les administrations du Cameroun, elles aussi, s’intéressent de plus en plus à la lutte contre la corruption,  souligne, dans les colonnes de CT, le président de l’institution, Dieudonné Massi Gams.

Relance modérée de l’économie de la zone Cemac en 2019

L’activité économique des pays membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) continuera de se relancer, «bien qu’à un rythme plus modéré qu’attendu», estime le Comité de politique monétaire (CPM) de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC).Au terme de sa session ordinaire, tenue mercredi dans la métropole économique camerounaise, Douala, cette instance prévoit ainsi un taux de croissance de 2,5% contre 1,8% en 2018, une maîtrise des tensions inflationnistes en dessous du seuil communautaire (3%) avec un taux de 1,9%, contre 2,2% un an auparavant, un excédent du solde budgétaire hors engagements, hors dons qui remonterait à 0,2% du produit intérieur brut (PIB), contre -1,0% du PIB en 2018.

Dans l’autre sens, le CPM de la Beac prévoit un creusement du déficit du compte extérieur courant de l’ordre de 4,4% du PIB, contre 2,7% douze mois plus tôt, dans cet espace représenté par le Cameroun, Congo, Gabon, la Guinée Équatoriale la République centrafricaine et le Tchad).

Dans ce contexte, la Banque centrale a décidé de maintenir inchangés les taux d’intérêts des appels d’offres (3,50%), de la facilité de prêt marginal (6,00%) et de la facilité de dépôt (0,00%). Dans la même veine l’Institut d’émission a annoncé, pour début 2020, la suppression du taux de pénalité applicable aux banques, appliqué jusqu’ici à 8,30%.

Cameroun : procès à huis clos de sept soldats accusés d’exécutions de civils

Sept soldats accusés d’avoir exécuté de sang-froid deux femmes et leurs enfants dans la localité de Zelevet, à l’extrême-Nord du Cameroun, seront jugés à huis clos le 20 janvier 2020 par un tribunal militaire, a appris APA de source autorisée.Le drame qui s’est déroulé fin mars et début avril 2015, a revêtu l’allure d’un scandale national quand trois ans après, soit en juillet 2018, il a fait l’objet d’une vidéo diffusée en boucle sur les réseaux sociaux.

On y voit des hommes en tenue chargés de donner la chasse à la secte islamiste Boko Haram, tirer à bout portant sur deux nourrissons et leurs mères, des paysannes aux yeux bandés.

Les quatre corps ont ensuite été sommairement ensevelis au pied d’une montagne dénommée «Vizi Kokor Vegebi».

Dans un premier temps, le gouvernement a parlé de «fake news», assimilable à «une malheureuse tentative de transfiguration de la réalité et d’intoxication du public, un horrible trucage».

Toutefois, face à la levée de boucliers, le président Paul Biya s’est résolu à ordonner l’ouverture d’une enquête, «conformément aux usages en la matière».

L’armée camerounaise, aussi bien dans l’Extrême-Nord en proie à des attaques terroristes que dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sous conflit séparatiste, est régulièrement pointée du doigt pour des exactions contre des civils.

Inondations au Congo et en RDC: 656 millions F CFA de l’UE aux sinistrés

L’Union Européenne (UE) vient d’accorder une aide d’urgence d’un million d’euros, soit 656 millions F CFA, aux centaines de milliers de victimes des pluies diluviennes récemment enregistrées au Congo et en République Démocratique du Congo, annonce un communiqué de la représentation de l’UE au Congo reçu ce mercredi à APA.« L’UE exprime sa solidarité aux populations frappées par les inondations en République Démocratique du Congo et en République du Congo. Dans plusieurs zones, les inondations viennent s’ajouter à une situation humanitaire déjà fragile. Nous mobilisons cette aide d’urgence pour apporter un soulagement indispensable aux communautés touchées », a déclaré Janez Lenarčič, le Commissaire européen en charge de la gestion des crises.

Ce soutien de l’organisation communautaire sera réparti comme suit : 300.000 euros (196 millions F CFA) pour le Congo et 700.000 euros (459 millions F CFA) pour la République Démocratique du Congo.

Au Congo, les ménages vulnérables bénéficieront d’abris d’urgence, de denrées alimentaires, de produits de base et d’un accès à l’eau potable pour prévenir les maladies d’origine hydrique. 

Cette aide est destinée aux populations des départements de la Likouala, de la Sangha, de la Cuvette et de la Cuvette ouest.

Mise à la disposition du ministère des Affaires sociales et de l’Action humanitaire, l’enveloppe a déjà permis d’amorcer le ravitaillement des victimes en vivres, non vivres et produits pharmaceutiques.

D’après les derniers chiffres communiqués par le gouvernement du Congo, les inondations ont fait plus de 150.000 victimes.

Tchad: le ministre de l’Economie Issa Doubragne arrêté pour détournement de fonds

Le ministre tchadien de l’Economie et de la Planification du développement, Issa Doubragne et son directeur général, Houlé Djonkamla sont arrêts, après une longue audition, lundi, au parquet de grande instance de N’Djaména, a appris mardi APA de sources judiciaires.
Gardé aux renseignements généraux, une direction de la police nationale, le ministre Issa Doubragne a été, comme tous les jours, dans la matinée du lundi à son bureau avant d’être appelé par le parquet de N’Djaména pour être entendu sur des soupçons de détournement, suite à une plainte de l’inspection générale d’Etat qui a diligenté une mission contrôle dans son département ministériel.

Après son audition, des charges ont été retenues contre lui, selon son avocat, Me Alain Kagonbé qui dit qu’il est reproché à son client les faits de « détournement de deniers publics et complicité de détournement liés à des marchés publics ».

Selon des sources proches du dossier, la mission du contrôle d’Etat a fouiné dans la gestion du ministère sur la période allant de 2016 à 2019.

Les journaux camerounais en mode polémiques

Les journaux camerounais parus mardi traduisent, à leur manière, les malaises culturels, judiciaires et politiques qui secouent actuellement le pays.Présenté en grande pompe en fin de semaine dernière au public par le gouvernement, la mascotte du prochain Championnat d’Afrique des nations (CHAN) de football, qu’accueille le pays l’année prochaine, sème la discorde au sein de l’opinion. Le Messager, qui se fait l’écho de ce malaise, présente «Tara» sous les traits d’«une momie», tant la laideur de ce lion sous le physique d’un humain a tout pour repousser le public.

«Une mascotte est un porte-bonheur. C’est un objet chargé émotionnellement, voire spirituellement, qui vous accompagne dans une entreprise conquérante », explique, dans les colonnes de Mutations, le critique et chroniqueur culturel Joseph Owona Ntsama. Pour lui, les référents auxquels cette mascotte renvoie s’inscrivent foncièrement en faux avec la prestance, la majesté et cette force tranquille que dégage cet animal redoutable même au repos.

Et voici qu’on reparle du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), cette formation d’opposition qui semble donner des insomnies au pouvoir de Yaoundé. Cette fois, rapporte Le Jour, c’est le sous-préfet de la localité de Nkongsamba (Littoral) qui vient de déposer une plainte contre ses militants, accusés de troubles à l’ordre public. Un des responsables locaux du parti, cité par la publication, évoque un harcèlement permanent.

Toujours au chapitre de l’insolite, Kalara, «l’hebdomadaire du monde juridico-judiciaire», révèle que des greffiers décédés, ou démissionnaires, ont été promus en grade à la faveur des derniers arrêtés du ministre de la Justice (Minjustice) portant avancements d’échelon. La faute, dénonce leur syndicat, à une série de dysfonctionnements qui soulèvent l’émoi dans les milieux judiciaires.

Décidément sur la sellette, le ministère de la Justice se retrouve aussi au cœur de ce que Le Messager qualifie de «guerre des nerfs entre Yaoundé et Washington» : des critiques acerbes des États-Unis, en particulier et de la communauté internationale, en général, au sujet de la situation des droits de l’homme dans le pays. Il se passe, explique le quotidien à capitaux privés, que le rapport publié sur le sujet par ce département, est également qualifié de biaisé par la société civile locale.

Mais, comme si de rien n’était, le patron de la Justice, Laurent Esso cité par InfoMatin, vient d’engager les chefs de cours d’appel et délégués régionaux de l’administration pénitentiaire à débattre de la meilleure manière possible dont doivent intervenir les services judiciaires impliqués dans le processus du scrutin législatif et municipal du 9 février 2020.

En dehors du double scrutin à venir, complète le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, le Minjustice vient également d’engager la croisade contre les lenteurs judiciaires, en grande partie à l’origine de la surpopulation carcérale.

Dans le champ de la politique proprement dite, l’hebdomadaire satirique Le Popoli n’est toujours pas sorti de la polémique autour du projet de loi portant Code général des collectivités territoriales décentralisées (CTD), actuellement en étude au Parlement. En couverture, il représente le président Paul Biya, se faisant lire par un collaborateur la réaction musclée du Front social démocratique (SDF, opposition) par rapport au statut spécial projeté pour les régions anglophones et qui, excédé, rétorque en empruntant à une parabole : «C’est cette ‘’malbouche » qui a vidé la décentralisation de son contenu… Trop de critiques percent le tonneau !

Pendant ce temps, mentionne en grande manchette The Guardian Post, la Commission nationale des droits de l’homme et des libertés (Cndhl) monte au créneau pour presser le gouvernement de mettre en œuvre les résolutions du Grand dialogue national (GDN), tenu du 30 septembre au 4 octobre dans la capitale, Yaoundé, avec en ligne de mire la résolution de la crise sécessionniste anglophone.

Les controverses politiques en vedette dans les journaux camerounais

Les controverses autour du projet de loi portant Code général des collectivités territoriales décentralisées (CTD), déposé vendredi devant le Parlement réuni en session extraordinaire avec en filigrane la tentative de résolution de la crise sécessionniste anglophone, s’affichent en couverture des journaux camerounais parus lundi.«Les régions anglophones tiennent leur statut spécial» (The Advocate) ; «Code de la décentralisation : la largesse de Paul Biya aux Anglophones» (Génération Libre) «Décentralisation : le projet de loi qui fait polémique» (La Voix du Centre) ; «Sentiments mitigés autour du projet de loi sur les statuts spéciaux» (Eden) ; «Statuts spéciaux : Cadeau empoisonné, caractéristiques attrayantes» (The Post,) ; «Que de privilèges concédés aux régions anglophones !» (Sans Détour) et «Parlement : 15 jours pour expurger les démons de la division» (L’Indépendant) sont les titres affichés par les journaux.

Pour le bihebdomadaire Essignan, Paul Biya vient de réaliser «le super-banco», un coup de maître avec ce texte qui remet les pendules à l’heure. Cette loi, explique L’Essentiel, va donner une plus grande liberté d’action pour les maires et les élus locaux, avec 15% des recettes de l’État consacrées à la décentralisation.

«Fidèle à ses engagements pour la bonne marche du pays, le président Paul Biya a ainsi pris la pleine mesure des choses, en décidant de soumettre au Parlement, les conditions qui permettent d’octroyer plus de ressources et d’autonomie aux régions anglophones, en vue d’un développement harmonieux et l’amélioration des conditions de vie des populations.»

Le gouvernement pousse la décentralisation à ses dernières limites, applaudit The Sun. Ce sont des changements majeurs, opine Le Financier d’Afrique. C’est «le tournant», renchérit le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, ledit projet proposant des «changements profonds» au premier rang desquels un statut spécial pour les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest (NO/SO), la mise en place d’une fonction publique spécifique et d’un statut particulier d’élu local, mais aussi la disparition du poste de délégué du gouvernement, super-maire nommé par décret présidentiel et trônant au-dessus de maires élus dans certaines grandes agglomérations.

Et c’est à ce niveau que les choses coincent, répond en écho Mutations, l’article 246 du projet de loi suscitant de vives critiques en ce sens qu’il instaure la fonction de «maire de la ville», élu par les communes d’arrondissement et qui devrait être un autochtone.

Cette notion d’autochtonie, s’emporte la présidente de l’Alliance des forces progressistes (AFP), Alice Sadio, «devenue le véritable dada du régime et ses acolytes, n’est ni plus ni moins qu’une trahison du principe de +personnalité nationale+ contenu dans le préambule de la Constitution du Cameroun».

«C’est un concept qui crée de facto une inégalité entre les citoyens d’un même pays, d’une même région et d’une même ville, analyse, dans les colonnes de la même publication, l’historien Ahmadou Sehou. Comment comprendre qu’un citoyen qui est né ou qui est installé dans une ville depuis de longues années, qui y a investi ou qui y paye ses impôts ne puisse prétendre être maire de cette ville parce que ses parents auraient des racines dans une autre localité ? Comment comprendre qu’à l’heure où des Camerounais sont maires et responsables dans d’autres pays, on puisse mettre ce genre de barrières ? On peut protéger les minorités ou les natifs en faisant jouer simplement le jeu démocratique, sans avoir besoin de l’inscrire dans une loi ».

Pour Repères, il s’agit d’une polémique inutile : les passions se déchainent sur un seul article du projet de loi alors que «le texte n’apporte aucune révolution», codifiant simplement les usages et pratiques en vigueur et ne prévoyant aucune restriction, s’agissant des maires d’arrondissement.

Cameroun : zoom sur le projet de loi portant Code des collectivités territoriales

Le projet de loi portant Code général des collectivités territoriales décentralisées (CTD) du Cameroun, déposé vendredi devant le Parlement réuni en session extraordinaire et dont APA a pu obtenir copie, consacre de larges avantages aux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest (NO/SO), hantées depuis plus de 3 ans par un conflit sécessionniste.Ledit texte, subdivisé en 501 articles regroupés autour de 7 livres, réunit dans un même document l’ensemble de la législation concernant les CTD. Il précise que les zones en crise bénéficient d’un statut spécial fondé sur la spécificité linguistique, s’exprimant à travers un système éducatif et un système judiciaire particuliers, dont les modalités de gestion sont fixées par des lois spécifiques.

Le texte insiste sur l’impératif du respect de l’unité nationale, de l’intégrité du territoire et de la primauté de l’État, ainsi que sur l’égale dignité des CTD, aucune d’entre elles ne pouvant exercer de tutelle sur une autre. Il indique également que certaines collectivités peuvent bénéficier de mesures d’incitations fiscales et économiques, dans l’optique de favoriser leur développement.

Dès sa promulgation, la loi instaurera un statut dérogatoire aux régions anglophones à travers la mise en place d’un régime juridique particulier qui, outre celles reconnues aux autres régions, leur confère des compétences découlant de leur spécificité. Celles-ci portent sur la participation à l’élaboration des politiques publiques nationales relatives au sous-système éducatif anglophone et de la justice, conformément au sous-système de la Common Law, la création et la gestion des missions régionales de développement, ainsi que le statut de la chefferie traditionnelle.

L’autre élément de spécificité, proposé par le gouvernement, porte sur les organes régionaux qui, pour le NO/SO, seront l’Assemblée régionale et le Conseil exécutif régional. Le projet de loi prévoit, en outre, l’institution d’un médiateur indépendant dans les mêmes zones, désigné par le président de la République.

Il s’agira, explique-t-on, d’une autorité indépendante chargée de recevoir les réclamations concernant, dans leurs relations avec les administrés, le fonctionnement des administrations, collectivités, entreprises et établissements publics régionaux, et de veiller au respect de la spécificité régionale dans les domaines de l’usage de la langue anglaise, de la pratique de la Common Law et de la mise en œuvre du sous-système éducatif anglophone.

Dans ses contours, le projet de loi gouvernemental précise que les ressources financières, dont la dotation générale de la décentralisation ne peut être inférieure à 15%, ne sont plus inscrites dans les budgets des départements ministériels, mais sont directement affectées aux collectivités, les populations étant par ailleurs associées à toutes les phases de l’élaboration et de l’exécution des budget, programmes et projets, et par l’institution des comités de quartier ou de village dans les communes.

Sur un autre plan, le pouvoir prévoit un changement de la dénomination de «Communauté urbaine», remplacée par «Ville de…» et suivie de la dénomination de l’agglomération concernée. Ainsi, le délégué du gouvernement, jusqu’ici super-maire nommé par décret présidentiel et trônant au-dessus des maires élus, s’appellera «maire de la ville de…», lequel sera élu par les conseillers de la Communauté et doit être originaire de l’une des communes d’arrondissement de la ville.

Les journaux camerounais se focalisent sur la session extraordinaire du Parlement

Les journaux camerounais parus vendredi révèlent, dans un bel ensemble, le contenu du projet de loi du gouvernement appelé à ramener la paix dans les régions sécessionnistes anglophones, en proie à un conflit sécessionniste et qui sera examiné dès le même jour par le Parlement siégeant en session extraordinaire.La crise sécessionniste, dans les régions anglophones, sera au cœur de la session extraordinaire du Parlement qui s’ouvre ce jour, annonce InfoMatin. «Convoquée à l’initiative du président Paul Biya, elle devra examiner le +projet de loi portant Code de la décentralisation+, inspiré en grande partie par le Grand dialogue national (GDN), tenu du 30 septembre au 4 octobre à Yaoundé.»

Le «suspense» est de rigueur chez le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, qui fait état de supputations allant bon train au sein de l’opinion entre l’accélération de la décentralisation, statut spécial pour les régions anglophones, voire révision de la Constitution. Ce qui va changer, rétorque L’Indépendant, c’est justement les deux premiers points cités.

Ce que le président Paul Biya s’apprête également à supprimer, prolongent L’œil du Sahel et The Guardian Post, c’est le poste de délégué du gouvernement, ces super-maires nommés par décret du président de la République, trônant à la tête des grandes agglomérations au-dessus des maires d’arrondissement élus.

Le Nord-Ouest et le Sud-Ouest reviennent aussi, applaudissent NewsWatch, The Guardian Post et The Horizon, à leurs systèmes éducatif et judiciaire d’inspiration anglaise, avec en prime la réinstauration de l’Assemblée générale des chefs traditionnels longtemps phagocyté par le régime de Yaoundé.

«Code de la décentralisation : Paul Biya donne tout aux anglophones», renchérissent en chœur Génération Libre, La Météo, Le Soir et Réalités Plus, reprenant à leur compte les affirmations de The Guardian Post selon lesquelles les régions anglophones se verront attribuer, tout au moins pour l’exercice budgétaire à venir, des moyens financiers plus importants que les huit autres régions francophones.

Sous le titre «Région à statut spécial : 20 questions-réponses», Mutations, pour sa part, a fait le choix de revisiter les implications juridiques, politiques et sociétales de ce concept. «Les régions à statut spécial sont le fruit des efforts des décideurs politiques et des négociateurs de paix pour tenter de maîtriser des situations dans lesquelles un État a un groupe minoritaire souvent occupant un espace territorial défini, et avec des particularités difficiles à gérer par l’État central», explique un spécialiste dans les colonnes de ce quotidien à capitaux privés.

Le profil de l’union douanière Ceeac/Cemac se dessine

Les travaux du Comité technique sur les questions économiques et commerciales de la rationalisation des communautés économiques régionales en Afrique centrale (Copil/CER-AC) se tiennent depuis mercredi dans la capitale camerounaise, Yaoundé, avec pour objectif affiché de parvenir à une union douanière entre la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (Ceeac) et la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac), a constaté APA sur place.Les délégués des différents pays se penchent ainsi sur l’étude d’une structure de tarif extérieur harmonisé en Afrique centrale, mais également d’un code des douanes commun.

Selon le ministre camerounais délégué auprès du ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), Paul Tasong, il a été constaté que l’existence, côte à côte, de deux communautés économiques en Afrique centrale constitue une entrave assez sérieuse au processus d’intégration régionale.

Pour lui, il est question de fusionner la Ceeac et la Cemac afin de parvenir à un marché et des débouchés plus importants pour les produits de ces 11 pays, mais aussi de permettre à la sous-région de jouer sa partition vers l’intégration économique et régionale africaine.

À en croire des sources proches du dossier, après être parvenus à la fusion des deux zones de libre-échange, les experts s’attèlent actuellement à fédérer les avis sur l’avènement d’une union douanière et le rapprochement des cadres institutionnels.

En avril 2015, se souvient-on, le Minepat avait, au terme de la 3ème réunion du Copil/CER-AC, avoué par voie de communiqué que les textes relatifs aux questions sécuritaires, à la libre circulation des personnes et des biens ou encore au mécanisme de financement n’avaient «pas fait l’objet d’un consensus au niveau des experts», leur examen ayant été renvoyé.

En effet, apprenait-on alors, des projets de textes portant examen de 5 des 12 domaines et qui concernent les questions sécuritaires, commerciales, de libre circulation des biens, de cadre de coordination et de mécanisme de financement, seuls ceux relatifs aux questions commerciales, notamment les projets de décision conjointe sur l’harmonisation de l’agrément au tarif préférentiel en Afrique centrale et sur l’harmonisation de la procédure d’agrément au tarif préférentiel Ceeac/Cemac, avaient été adoptés après quelques amendements.

Le projet de fusion, qui bénéficie de l’appui financier de la Banque africaine de développement (BAD) pour un budget de fonctionnement initial de 300 millions FCFA, traîne ainsi en longueur depuis des années.

Il convient de noter que si la Cemac, qui a vu le jour en 1994 à N’Djamena (Tchad), réunit le Cameroun, la République centrafricaine, la République du Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale, le Tchad. La Ceeac, créée en octobre 1983 à Libreville (Gabon), s’étend quant à elle à l’Angola, au Burundi, à la République démocratique du Congo et à Sao Tome & Principe.

La sortie de la crise sécessionniste préoccupe les journaux camerounais

La convocation, pour ce vendredi, d’une session extraordinaire du Parlement avec en toile de fond la résolution de la crise sécessionniste anglophone, meuble les colonnes des journaux camerounais parus jeudi.À peine la session ordinaire sur le budget de l’État s’est achevée, que le président de la République, Paul Biya, fait convoquer une assise supplémentaire et pour des travaux qui, précise le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, n’excéderont pas 15 jours.

Si le principal sujet à l’ordre du jour n’a pas été indiqué, au vu de son caractère spécial, Aurore Plus et Le Financier d’Afrique croient savoir qu’il s’agira d’étudier et de voter des textes en rapport avec la crise sécessionniste dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest (NO/SO).

Le chef de l’État, confirment L’Indépendant et Mutations, devrait introduire auprès du législatif des projets de textes en rapport avec les conclusions du Grand dialogue national (GDN), tenu du 30 septembre au 4 octobre 2019 à Yaoundé.

L’intention affichée du sommet du pays est l’accélération de la mise en œuvre d’un statut spécial pour les régions anglophones, de hâter le processus de décentralisation mais aussi de supprimer le poste de délégué du gouvernement, principales frustrations officielles au projet de partition du Cameroun par des activistes anglophones.

Les Anglophones, estime The Guardian Post,  retiennent leur souffle pour savoir si la session donnera lieu à des statuts spéciaux qui répondent aux aspirations de ceux qui ont pris les armes contre l’État. The Post décrit également des Anglophones anxieux, au moment où le régime Biya présente un paquet de statuts spéciaux au Parlement.

Pour dire vrai, croit savoir Le Messager, ce sont les États-Unis qui font paniquer le Cameroun : face au rouleau compresseur de la communauté internationale, Paul Biya demande au Parlement de se réunir d’urgence. «Désormais en proie à la surenchère, Paul Biya a finalement compris que l’option militaire n’était pas la bonne, opine Aurore Plus. Et s’apprête donc à conférer les attributs d’un État fédéré au sein d’un Cameroun ‘’un et indivisible » et décentralisé.»

Pour la dernière publication citée, vu ainsi, les régions anglophones garderaient la forme spécifique d’éducation anglo-saxonne, leur Common Law, leur Chambre des chefs traditionnels, etc., «de quoi inspirer d’autres formes de particularismes, et peut-être d’autres pulsions séparatistes à travers le pays».

En attendant que le suspense soit levé au Parlement, c’est l’Italie, répercute Le Quotidien de l’Économie, qui vient de mettre la main au portefeuille pour la reconstruction du NO/SO.

Dans le projet de budget 2020, fraîchement voté par le Parlement et dont la promulgation par Paul Biya est attendue, il est prévu, ajoute Cameroon Business Today, une enveloppe de 120 milliards FCfa destinée à la réhabilitation des régions sinistrées, au premier rang desquelles la zone anglophone mais aussi l’Extrême-Nord, en proie aux assauts de la secte islamiste Boko Haram.

La Banque mondiale valide un nouveau partenariat avec le Congo

Le Groupe de la Banque mondiale, dans un communiqué parvenu jeudi à APA, annonce avoir lancé, un nouveau Cadre de partenariat avec le Congo pour la période 2020-2024 dont le but est d’établir « une gestion économique plus efficace, plus responsable », en mettant l’accent sur le renforcement de la gestion économique pour améliorer le développement du secteur privé et la création d’emplois.« L’objectif de cette nouvelle stratégie consiste à aider la République du Congo à réaliser les réformes économiques nécessaires pour offrir de meilleurs opportunités et services à tous ses citoyens. Notre engagement se concentrera sur un portefeuille de projets plus réduit mais avec des projets de plus grande envergure, plus ambitieux et ayant un impact plus important », affirme dans la note, le directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Congo Jean-Christophe Carret.

Et le responsable de la BM d’ajouter que « notre partenariat avec le Congo, vise à promouvoir la diversification économique, il comprendra également des projets en faveur de l’autonomisation des femmes et de l’économie numérique ».

Selon le directeur d’IFC pour l’Afrique de l’Ouest et Centrale, Aliou Maiga, « la nouvelle stratégie vise à mobiliser l’investissement privé et à favoriser l’innovation pour aider le gouvernement de la République du Congo à atteindre ses objectifs de développement ».

Il rappelle que le secteur privé joue un rôle important dans la création d’emplois et la croissance économique des pays émergents comme la République du Congo.

Aligné sur les priorités du Plan national de développement du gouvernement et du récent diagnostic de la situation économique et sociale de la République du Congo réalisé par la Banque mondiale, le Cadre de partenariat s’articulera autour de deux domaines : renforcer la gestion économique et la diversification et développer le capital humain et la résilience pour une croissance inclusive et durable.

Pendant le boom des matières premières des années 2004 à 2014, la République du Congo a connu une croissance économique stable, de plus de 5 % par an. Après la contraction de son économie suite à la baisse des cours du pétrole, le pays présente actuellement des signes de reprise. Mais les inégalités demeurent élevées avec plus de 35 % de la population qui vit dans la pauvreté depuis 2016.

Le pays, fortement urbanisé, doit faire face aux exigences croissantes de sa population jeune. En outre, les disparités et les inégalités existantes entre les villes et la campagne et entre le nord et le sud du pays, ainsi que l’absence d’inclusion sociale constituent des facteurs importants de précarité.

La performance du Congo en matière de capital humain est bien inférieure à la moyenne des pays à faible revenu et à revenu intermédiaire. Un enfant né au Congo aujourd’hui sera 42 % moins productif qu’il aurait pu l’être s’il avait bénéficié d’une instruction complète et de soins de santé adéquats au cours de son enfance.

Le Congo compte actuellement 10 projets qui bénéficient d’un financement de 451 millions de dollars de l’Association internationale de développement (Ida) et de la Banque pour la reconstruction et le développement (BIRD). Ces projets sont axés sur la gestion et la diversification économiques, le capital humain, la protection sociale et l’environnement.

L’espérance de vie au Tchad passe de 47 ans à 54 ans

Dans son dernier indice humain pour le développement (IDH), le Programme des Nations Unies pour le Développement (Pnud) a fait état d’une avancée concernant le Tchad, notamment l’espérance de vie des Tchadiens qui passe de 47 ans à 54 ans, soit une augmentation de 7 ans.Le rapport dont APA a reçu copie mercredi, relève que le bond fait par le Tchad ces dernières années a permis d’améliorer l’espérance de vie grâce aux efforts faits pour l’accès aux soins et au renforcement des capacités du personnel soignant. Toutefois, note le document, les femmes vivent plus longtemps que les hommes avec une différence d’âge de deux ans.

Par contre, en termes de développement, le Tchad reste encore mal classé, occupant la 187è place sur 189 pays et territoires. En 2018, l’IDH du Tchad était de 0,401 avant de passer, cette année à 0,298, soit une progression de 34,6 points.

Le bureau du Programme des nations unies pour le développement (Pnud) au Tchad s’est félicité du progrès enregistré par le pays, avant d’encourager le gouvernement tchadien à redoubler d’efforts pour réduire les inégalités dans toutes ses formes.

Cameroun : le Port autonome de Douala à l’heure des incertitudes

L’exploitation en mode régie, dès le 1er janvier prochain du terminal à conteneurs du Port autonome de Douala (PAD), l’un des poumons économiques du Cameroun et qui ravitaille également la République centrafricaine (RCA) et le Tchad, inspire de réelles inquiétudes aussi bien auprès des usagers que des travailleurs, a constaté APA sur place.En début de semaine, et au lendemain de la création d’une régie déléguée (RTC), le directeur général de l’Autorité portuaire, Cyrus Ngo, a certes tenu à informer les acteurs concernés qu’ils « continueront leurs opérations logistiques, commerciales et financières comme à l’accoutumée avec la régie qui, pour ce faire, disposera d’une autonomie de gestion». Mais ces assurances semblent loin de convaincre les observateurs.

Au premier rang des angoisses, figure la transition de la plateforme électronique jusqu’ici gérée par le groupement franco-danois Bolloré-Maersk (APMT), sous la dénomination de Douala International Terminal (DIT) et dont le contrat de 15 ans expire en fin décembre. En effet, appelé à déguerpir avec son logiciel de gestion «Oscar», ledit consortium laissera la place à «Navis TOS» nouvel outil informatique récemment acquis par le PAD à hauteur de quelque 2 milliards FCfa auprès de l’américain Port Technology AIS.

« Lorsqu’on nous apprend que la formation du personnel pour la maîtrise de ce logiciel débutera d’ici une semaine, alors que dans le même temps il faudrait entre 6 et 8 mois pour avoir des opérateurs compétents, il y a tout lieu de craindre un engorgement ainsi que plusieurs autres écueils, fortement dommageables à l’import-export», déclare Ousmane B., importateur tchadien rencontré mercredi.

Il rappelle que la mise en régie du dragage du chenal dudit port, intervenue depuis plus d’un an, reste au point mort. Un manquement qui craindre l’ensablement et l’envasement du chenal, fortement dommageable pour la navigation des navires à fort tirant d’eau et donc à l’économie.

Les mêmes craintes sont perceptibles chez les plus de 3000 employés de DIT qui attendent de connaitre leur sort.

Depuis 2005 en effet, des travailleurs bénéficiaient individuellement de la couverture maladie pour eux-mêmes et leurs ayants-droits, de la mise à disposition via un centre médical assurant les visites systématiques du personnel et les campagnes de santé, d’une retraite complémentaire, d’une prime annuelle d’intéressement de 2% du résultat net.

Dans la même veine, un programme de formation continue du personnel à l’étranger était en vigueur, avec une moyenne de 5000 heures de formation par an représentant une cinquantaine de millions de francs CFA, sans oublier la mise en place d’une cantine sur le terminal, l’octroi de repas gratuits ainsi que des «paquets minimum», lors des événements spéciaux tels que la rentrée scolaire et les fêtes de fin d’année.

Selon des données compilées par APA, le terminal à conteneurs du PAD a connu plus de 151% de croissance de volume en 14 ans en dépit des contraintes naturelles et structurelles, quelque 50 milliards FCfa d’investissements réalisés contre des engagements initiaux de 33 milliards FCfa fixés dans la convention de concession de 2005.

Dans le même temps, et alors que l’État, le PAD et les acteurs nationaux ont perçu plus de 45% des résultats bruts dégagés par DIT dans la période, le chiffre d’affaire est passé de 22,5 milliards de FCfa en 2005 à près de 50 milliards FCfa en 2018.

Par ailleurs, l’équipement du terminal a été renforcé avec la mise en service d’un portique de quai, quatre portiques de parc et deux grues venues appuyer les deux portiques de quai d’origine, les investissements dans les portiques de parc ayant par ailleurs permis de gagner +20% de capacité de stockage .

Economie, société et coopération en vedette dans la presse congolaise

L’adoption de deux projets de loi autorisant la ratification des crédits de l’Agence française du développement par le parlement congolais, le paiement des pensions de près de sept mille nouveaux retraités après plusieurs années de calvaire et la tenue imminente de la Commission mixte Congo –Russie sont notamment les sujets traités par la presse congolaise de ce mercredi.« Les députés ont adopté deux projets de loi, portant l’un, sur l’autorisation de la ratification de l’accord cadre multi-tranche, et l’autre sur l’accord d’octroi de crédit entre le gouvernement congolais et l’AFD », informe le bihebdomadaire catholique La Semaine africaine qui ajoute que «cet accord cadre multi-tranche a été signé le 18 novembre, pour un montant de 135 millions d’Euros, soit 88.554.195.000 F.CFA ».

« Il est destiné au financement partiel du programme conclu par le Congo avec le FMI le 11 juillet dernier », poursuit le journal qui précise que ce « prêt conclu dans le cadre d’une facilité multi-tranches ouvre la possibilité d’octroyer au Congo trois tranches de 45 millions d’euros sur la période 2019-2021 ».

L’hebdomadaire Le Nouveau regard, annonce le début du paiement des pensions de près de 7 mille nouveaux retraités par la Caisse de retraite des fonctionnaires(CRF) depuis le début de cette semaine après plusieurs années de calvaire. Cela fait suite à l’engagement pris par le gouvernement le 5 décembre dernier, souligne le journal.

Selon cette publication : « les retraités bénéficiaire d’un arrêté de concession perçoivent leur pension dans les différents sites ouverts à cet effet à travers tout le pays ».

Le quotidien Les Dépêches de Brazzaville annonce, quant à lui, la tenue du 16 au 17 décembre à Moscou (Russie) de la commission mixte Congo-Russie où plusieurs projets liés à la science, l’agriculture, le pétrole seront discutés.

Dans le cadre de la coopération sanitaire Epandza-Makita, informe que le Centre Hospitalier et Universitaire de Brazzaville (CHU-B) est désormais en partenariat avec le CHU Ibn Sina du Maroc. L’accord a été signé le 6 décembre à Brazzaville entre Sylvain Villiard du CHU-B et Ouaq Ouaq, secrétaire général du CHU Ibn Sina, précise le journal.

Boko Haram intensifie les raids nocturnes au Nord du Cameroun

Au moins 24 personnes ont, depuis début décembre, trouvé la mort dans la région camerounaise de l’Extrême-Nord au cours d’incursions nocturnes attribuées à la secte islamiste Boko Haram, a appris APA de sources sécuritaires jointes au téléphone.Alors que 25 autres otages enlevés au même moment restaient introuvables, les assaillants, dont 6 ont été neutralisés par l’armée dans la nuit du 5 au 6 décembre, ont emporté dans leur repli du bétail et autres objets de valeur après avoir incendié les habitations.

Dans un rapport publié mercredi, l’ONG de défense des droits humains Amnesty International (AI) a notifié au moins 275 homicides, dont 225 commis contre des civils, enregistrés entre janvier et novembre 2019. L’ONG signale également des cas de femmes amputées d’une oreille, des enlèvements et conversions de force à l’islam.

«Les personnes que nous avons rencontrées dans l’Extrême-Nord du Cameroun vivent dans la terreur. Beaucoup ont déjà été témoins d’attaques de Boko Haram et ont perdu des proches ou des connaissances. Elles ne se demandent plus s’il y aura de nouvelles attaques mais quand cela arrivera. Elles se sentent complètement abandonnées », écrit dans son rapport l’ONG.

Selon la directrice régionale par intérim de cet organisme pour l’Afrique de l’ouest et du centre, Samira Daoud, les personnes interrogées vivent dans un total dénuement et « vont continuer à subir les assauts meurtriers de Boko Haram ou quitter leurs localités, si rien n’est fait ».

Elle appelle ainsi les autorités camerounaises « à renforcer, de toute urgence, la protection des personnes dans les zones affectées dans le respect des droits humains et du droit international humanitaire ».

En début d’année, le président Paul Biya avait déclaré que Boko Haram avait été repoussé hors des frontières camerounaises et ne «représentait plus qu’une menace résiduelle». Or, selon les recherches menées par AI, depuis cette date, les attaques du mouvement jihadiste « ont connu un regain dans l’Extrême-Nord ».

Les journaux camerounais à fond sur les législatives et municipales de février 2020

La publication, bien que tardive, des noms des candidats validés pour les législatives et municipales du 9 février 2020, inspire des commentaires controversés dans les journaux camerounais parus mercredi.Comme après un accouchement difficile, le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, Le Jour et The Median annoncent la publication, la veille par Elections Cameroon (Elecam), l’organe en charge des scrutins et opérations référendaires, des noms des candidats à la députation et dans les conseils municipaux.

Prévues lundi, ces listes ont finalement été rendues publiques le lendemain c’est-à-dire, constate The Guardian Post, hors des délais légaux, preuve s’il en était encore besoin de pressions diverses venues des instances gouvernementales. Lesquelles pressions ont, par exemple, permis la miraculeuse résurrection de l’inamovible président de l’Assemblée nationale, Cavaye Yeguie Djibril, pourtant écarté de la course par sa base électorale.

Pour Ouest-Échos, à travers les multiples tergiversations constatées, allant jusqu’à différer la publication des listes des candidats au double scrutin, il est aujourd’hui clair que le pouvoir garde la mainmise sur Elecam, organe réputé indépendant et qui pourtant agit comme un démembrement du régime.

Elecam, c’est «le show et l’effroi», moque Mutations. «Le Rdpc ou l’âge d’or de l’indiscipline», titre Le Messager, notant lui aussi que les directives du président du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), la formation aux affaires et recommandant le renouvellement du personnel dans ledit parti, ont été royalement foulées au pied en rase campagne par les hiérarchies intermédiaires.

En plus d’être présent sur l’ensemble du territoire, le parti au pouvoir, a décompté Mutations, fera cavalier seul dans 17 circonscriptions sur les 85 réparties à travers les 58 départements que compte le pays. Vu ainsi, note Émergence, le Rdpc a d’office déjà remporté 35 sièges sur les 180 que compte l’Assemblée.

Et, alors que L’Œil du Sahel s’attèle à présenter les forces en présence dans le septentrion, le plus grand vivier de suffrages du pays et sur le régime entend garder la haute main, Essingan présente, dans le grand-Sud, les figures des «duels dans la grande forêt.

Cameroun : le patronat plaide pour un meilleur rang dans le « Doing Business » de 2020

Le Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam), dans un communiqué reçu mardi à APA, a appelé à la mobilisation de tous les acteurs économiques et au sursaut patriotique des administrations publiques afin que le pays améliore « significativement » son classement «Doing Business» de 2020.Déplorant «de nombreux goulots d’étranglement à l’amélioration de l’environnement des affaires», le patronat constate pour s’en indigner que le Cameroun occupe, en 2019, «une place peu honorable dans le classement Doing Business». Classé 167ème sur 190 pays, le Cameroun perd une place par rapport à l’année dernière et reste ainsi dans le lot des 25 Etats dont l’environnement n’est pas propice aux affaires.

Présenté comme le leader dans la zone de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), le Gicam s’étonne de constater toujours au Cameroun la longueur des procédures, des délais et coûts dans les domaines tels que la création d’entreprise, l’obtention d’un permis de construire, le raccordement à l’électricité.

Les mêmes obstacles ont cours s’agissant du transfert de propriété, de l’obtention de prêts, de la protection des investisseurs minoritaires, du paiement des taxes et impôts, du commerce transfrontalier, de l’exécution des contrats et du règlement de l’insolvabilité.

Pour le patronat, le Cameroun, qui aspire à l’émergence, ne saurait se complaire de la situation actuelle de son classement Doing Business, crucial indicateur observé par les investisseurs notamment ceux situés à l’étranger.

Politique, économie et calamités font la Une de la presse congolaise

Les journaux congolais parvenus mardi à APA traitent de plusieurs sujets allant de la politique aux calamités en passant par l’économie.« La fédération de l’opposition congolaise (FOC) est favorable à l’organisation d’un dialogue national inclusif », écrit le Patriote avant de mentionner dans ses colonnes cette affirmation du porte- parole de cette plateforme de l’opposition, Charles Zacharie Bowao : « le dialogue a toujours été la solution salvatrice pour un pays ».

Partant de là, il a appelé à « un sursaut patriotique, au dépassement de soi, au ressaisissement et à la mise en avant de l’intérêt général, en boudant la lenteur qu’accusent les concertations préliminaires dans la mise en place de la commission préparatoire mixte et consensuelle » devant piloter les concertations entre acteurs politiques.

Le quotidien Les dépêches de Brazzaville annonce ainsi la venue au Congo du vice-président de l’Assemblée nationale chinoise :« A la tête d’une délégation comprenant entre autres des parlementaires de son pays, Ji Bingxuan arrivera au Congo le 11 décembre ».

L’annonce a été faite par l’Ambassadeur de Chine au Congo Ma Fulin qui a fait savoir que durant cette visite « la partie chinoise va lancer le projet de la route de la soie qui se fera dans le cadre du renforcement de la coopération entre les deux pays pour l’amélioration du bien- être du peuple ».

La Semaine Africaine relaie le décret présidentiel qui reconduit Philippe Mvouo à la tête du Conseil supérieur de la liberté de communication (CSLC) pour un troisième mandat en violation des textes qui régissent l’institution de régulation des médias qui n’autorisent que deux mandats.

La Semaine africaine se fait, par ailleurs, l’écho du sinistre des quartiers de Brazzaville après les pluies diluviennes qui se sont abattues ces derniers jours dans la capitale politique congolaise.

Nos confrères, tout en déplorant le sable qui a envahi des maisons dans certains quartiers et la dégradation des voiries urbaines qui empêche la circulation des véhicule, fustigent les autorités qui restent sans réaction devant cette situation.

De son côté Sel-piment relaie les inquiétudes des populations du département du pool devant la prolifération des armes dans cette contrée du pays et accuse le pouvoir de laisser pourrir la situation en vue de ne pas avoir à organiser l’élection présidentielle de 2021 dans cette partie du pays.

La politique en couverture des journaux camerounais

Les journaux camerounais parus mardi se passionnent pour la publication, tard la veille, des listes des candidats aux élections législatives et municipales du 9 février prochain.Les candidats au double scrutin sont donc connus, affiche en grande manchette le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, précisant que toutes les listes présentées par l’Union des populations du Cameroun (UPC), ont été rejetées pour bicéphalisme. La plus vieille formation du pays est victime de ses luttes intestines, note Le Messager.

Au total, résume Le Quotidien, 470 listes ont été présentées par 35 partis politiques, mais seulement 451 listes ont été validées par le conseil électoral d’Elections Cameroon (Elecam), l’instance de gestion des scrutins et opérations référendaire. Le premier constat est, mentionne la publication, que le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir) aura des candidats dans les 85 circonscriptions.

Ce que retient d’emblée Émergence, c’est que le mystère est entretenu sur les noms des candidats retenus particulièrement pour ledit parti. «Après des investitures tumultueuses, particulièrement au sein du parti majoritaire, des frustrations nées des désillusions de ceux qui ont été mis à l’écart pourront faire l’objet d’un contentieux préélectoral», confirme L’Essentiel prévoyant déjà des rebondissements et de nombreux recours.

S’agissant du Front social démocratique (SDF), The Sun fait observer qu’après avoir longtemps tergiversé, le premier parti de l’opposition parlementaire prendra finalement part aux élections où la bataille, avec le RDPC, s’annonce féroce dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest en proie à un conflit sécessionniste.

Craignant, dans les colonnes de The Guardian Post, que les élections à venir ne puissent se tenir dans ces zones considérées comme son bastion le leader du Front, John Fru Ndi, blâme Biya pour sa lenteur à résoudre la crise séparatiste, condition sine qua non pour qu’un scrutin honnête et équitable soit organisé en pays anglophone.

Budget 2020 : le Tchad table sur 1210 milliards de FCFA

Un projet de loi des finances fixe à 1210 milliards de FCFA, y compris les dons attendus, le budget du Tchad pour 2020, annonce le ministère des Finances et du Budget, dans un document parvenu mardi à APALes recettes prévues dans ce budget s’élèvent à 1046 milliards contre 983 milliards de FCFA en 2019, soit une hausse de 23%, souligne le communiqué faisant état d’une croissance du Produit intérieur brut tablée sur 3,4%.

Les dépenses qui prennent en compte les charges d’amortissement se chiffrent, quant à elles, à 1326 milliards environ, contre 1106 milliards de FCFA en 2019, soit une hausse de 20%. Ce déséquilibre entre les dépenses et les recettes prévues se traduira par « un déficit prévisionnel de 117 milliards de FCFA qui sera financé par des appuis extérieurs et des financements bancaires ».

Par ailleurs, le document précise que la loi des Finances consacre au moins 34% de toutes les dépenses primaires aux secteurs sociaux, notamment, l’éducation nationale, la santé, l’action sociale, l’élevage, l’agriculture, l’environnement et la formation professionnelle, conformément au programme qui lie le Tchad au Fonds monétaire international.

De même, tous les grands hôpitaux de N’Djamena et ceux des provinces verront leurs allocations augmentées. Ce qui devrait permettre d’améliorer la qualité des services et des prestations de santé au profit des populations.

Au ministère des Finances, l’on rassure que, pour une meilleure gestion axée sur la maitrise des dépenses et l’augmentation des recettes, le projet de loi des finances prévoit la sécurisation des recettes par le renforcement de la collecte de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA).

Il est également prévu, affirment les techniciens du ministère, un renforcement du système informatique et d’autres supports plus performants pouvant assurer une gestion efficace des ressources.