Ciment : Petite baisse des prix

Le prix de la tonne du ciment est désormais fixé à 112.000 FCFA pour le  local et 117.000 FCFA pour la qualité importée. La fixation de ce prix plafond est l’épilogue de la rencontre entre le ministère de l’Industrie et du Commerce, de celui du Transports et des Infrastructures avec les acteurs de la filière du ciment, tenue ce 25 Aout 2025.

Les prix du ciment au Mali connaissent une instabilité et constituent une préoccupation majeure depuis quelques temps. Depuis le mois d’avril 2025, le coût de la tonne du ciment  a connu une hausse significative, passant de 105 000 FCFA à 125 000 FCFA et 130 000  FCFA. Une montée des prix qui occasionnent pour les vendeurs et les acheteurs des difficiles  et qui a un impact négatif sur la chaîne économique de ce secteur. Dans l’optique d’endiguer l’envolée persistante des prix sur le marché national  depuis avril 2025, le ministre de l’Industrie et du Commerce, Moussa Alassane DIALLO , a entrepris des échanges avec les acteurs du secteur : industriels, transporteurs et revendeurs pour trouver des mesures palliatives aux problèmes qui touchent les acteurs du secteur.

Eviter les spéculations

Les concertations entamées depuis quelques mois ont permis la fixation du prix du ciment à un plafond de 112.000 FCFA pour le  local et 117.000 FCFA pour le ciment importé. Les rencontres ont permis d’identifier plusieurs leviers d’action cruciaux, notamment la sécurisation de l’approvisionnement en matières premières. Le clinker, indispensable pour la production locale, fait face des séries de perturbation  dans l’acheminement, réduisant ainsi la production de nos usines.

Le ministère s’engage donc à travailler avec les industriels pour garantir un accès régulier à cette ressource. Un autre point crucial énuméré lors des dialogues concerne le transport du ciment à travers le pays.

Les mesures prises par les autorités et mises en vigueur le 1e avril, concernant la réglementation du gabarit des camions,  ont eu un impact considérable sur la chaîne logistique engendrant des difficultés dans le transport du ciment, affectant à la fois les délais de livraison et les coûts. Le ministère a reconnu cette réalité et envisage des ajustements pour alléger la pression sur les opérateurs tout en maintenant l’ordre dans le secteur. Grâce à une synergie d’actions, des mesures drastiques ont été arrêtées au niveau des services compétents, avec l’implication du Département de la Défense, afin de sécuriser et faciliter l’acheminement des matières premières nécessaires à la production du ciment. Prenant part aux pourparlers, M. Lamine Traoré, président des quincailleries a exhorté ses collègues aux respects des prix conclus.

Le Ministre Moussa Alassane DIALLO a lancé un appel au strict respect de ces prix convenus. Il a tenu à rassurer que son ministère, à travers ses services compétents, veillera à la mise en œuvre effective de ces décisions dans l’optique de la satisfaction besoins vitaux des populations.

La ministre des Transports et des Infrastructures, a pour sa part réaffirmé l’engagement de son département à tout mettre en œuvre pour assurer un suivi efficace quand aux écueils liés au transport évoqués lors des différentes rencontres. La troisième rencontre entre les différentes parties est fixée au 25 octobre 2025 pour faire une évaluation sur le respect des prix convenus. Cette baisse, même appréciée, reste en deçà des prix initiaux du ciment entre 90 000 FCFA et 105 000 FCFA, la tonne

    Joseph Amara DEMBELE

 

 

 

 

Hausse du prix du ciment : Les revendeurs inquiets face à un marché sous pression

Depuis avril 2025, le prix du ciment connaît une nouvelle hausse significative au Mali. En cause : l’interdiction des véhicules hors gabarit, entrée en vigueur le 1er avril, qui a désorganisé la chaîne d’approvisionnement. Entre tensions logistiques, plafonds de prix imposés par l’État et réalités du marché, les revendeurs dénoncent un déséquilibre de plus en plus insoutenable.

Le stationnement prolongé des camions hors gabarit à la frontière sénégalaise a provoqué une pénurie de ciment sur plusieurs marchés maliens, selon les professionnels du secteur. Cette pénurie s’est immédiatement traduite par une envolée des prix. Alors qu’avant la mesure la tonne de ciment coûtait entre 90 000 et 105 000 francs CFA, selon qu’il soit local ou importé, les prix ont bondi jusqu’à 130 000 francs, voire plus dans certaines localités.

Pour tenter d’endiguer cette flambée, le gouvernement a convoqué le 9 juin les principaux acteurs de la filière – industriels, transporteurs et revendeurs – dans l’objectif de « normaliser durablement le marché ». Les discussions ont débouché sur des plafonds de prix : 110 000 francs CFA la tonne pour le ciment local et 115 000 francs CFA pour le ciment importé. Ces plafonds reprennent ceux de l’arrêté ministériel toujours en vigueur depuis septembre 2022.

Prix consensuels ?

Mais sur le terrain ces mesures sont jugées déconnectées des réalités logistiques et commerciales. « On nous impose un prix de vente alors que nous ne sommes ni consultés ni approvisionnés à ce tarif », déplore un revendeur de Bamako. D’autres évoquent des frais additionnels ignorés par les autorités : transport, main-d’œuvre, marges minimes face à des grossistes qui eux-mêmes ne respecteraient pas les prix fixés.

Selon les données du Centre for Affordable Housing Finance in Africa (CAHF), la tonne de ciment au Mali coûtait en moyenne 119 500 francs CFA en juin 2024, contre 5 265 francs CFA le sac en 2023. En avril 2025, des enquêtes de terrain ont relevé des prix allant de 78 000 à 78 500 francs CFA à Kayes, contre 104 000 francs CFA à Bamako pour la même période.

Cette volatilité s’explique aussi par la forte dépendance à l’importation. Le Mali consomme 3,6 millions de tonnes de ciment par an, alors que la production nationale reste limitée à environ 2,6 millions de tonnes, assurées par trois unités industrielles.

Faute d’un approvisionnement régulier et de mesures de compensation sur les coûts logistiques, plusieurs points de vente ont temporairement cessé leurs activités, aggravant la pénurie. Les consommateurs finaux, petits entrepreneurs et ménages en construction paient le prix fort.

Chiffres

Prix de la tonne de ciment

Prix fixé : Entre 110 000 et 115 000 francs CFA

Prix pratiqué : Entre 120 000 et 130 000 francs CFA