Ethiopie : le gouvernement déclare un cessez-le-feu au Tigré

Le gouvernement éthiopien a déclaré lundi un cessez-le-feu unilatéral dans la région du Tigré, déchirée par la guerre, avec effet immédiat.La décision a été prise après la discussion qu’a eue le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres avec le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed.

António Guterres, a déclaré qu’il s’était entretenu avec le Premier ministre éthiopien et qu’il avait « bon espoir » qu’un cessez-le-feu soit instauré. « Il est essentiel que les civils soient protégés, que l’aide humanitaire parvienne aux personnes dans le besoin et qu’une solution politique soit trouvée », a-t-il indiqué dans un communiqué.

Le bureau du Premier ministre éthiopien a également déclaré dans un communiqué que le gouvernement avait accepté la proposition de l’administration intérimaire de l’Etat du Tigré, qui appelait à un cessez-le-feu.

Le Dr Abrham Belay, l’administrateur intérimaire de la province a déclaré que le cessez-le-feu était nécessaire en raison des activités agricoles de la prochaine saison des pluies.

Selon lui, le cessez-le-feu vise à créer un environnement propice aux activités agricoles et aux activités humanitaires en cours dans la région.

Il a déclaré que la décision d’appeler au cessez-le-feu a été prise après des consultations continues avec des représentants des communautés de la région, des fonctionnaires régionaux et zonaux, des universitaires de la région, des inventeurs et d’autres segments de la société originaires du Tigré.

« Certaines factions du TPLF ont montré leur intérêt pour un règlement pacifique du problème dans la région », a-t-il déclaré.

Mali : la Minusma visée par une voiture piégée

L’attaque d’une base opérationnelle temporaire de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) est survenue ce vendredi matin.Sur son compte Twitter, la Minusma informe que quinze Casques bleus sont blessés dans cette attaque. Ces derniers, a-t-elle précisé, sont en train d’être évacués pour recevoir des soins. L’assaut s’est produit au Nord du Mali « près du village d’Ichagara »  dans la commune de Tarkint située à Gao.

La Minusma « condamne fermement » cette attaque et souhaite « un prompt et complet rétablissement » aux blessés. Spécialiste des mouvements jihadistes, Wassim Nasr désigne « un kamikaze » comme l’auteur de cet acte de violence, non sans préciser qu’il y a « plusieurs blessés parmi les militaires allemands ».

Il y a quelques jours seulement, ce mode opératoire a été utilisé, à Gossi dans le Centre du Mali, contre la force Barkhane faisant, là aussi, plusieurs blessés. Les jihadistes multiplient les actions alors que la France se prépare à un désengagement progressif au Sahel.

En effet, le 10 juin dernier, le président Emmanuel Macron a annoncé la « fin de l’opération Barkhane en tant qu’opération extérieure » et la « transformation profonde » de la présence militaire française dans cette zone désertique.

A terme, les 5100 militaires tricolores devraient progressivement passer le témoin aux armées locales et au groupement de forces spéciales européennes dénommé Takuba.

Mozambique : la SADC va envoyer des troupes à Cabo Delgado

La Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) va envoyer des troupes pour contenir l’État islamique qui opère dans le nord du Mozambique.À l’issue d’un sommet extraordinaire de ses dirigeants, qui s’est tenu mercredi dans la capitale mozambicaine Maputo, la SADC a approuvé une proposition de son organe chargé de la politique, de la défense et de la coopération en matière de sécurité visant à stationner une force d’intervention dans la province mozambicaine troublée de Cabo Delgado.

« Le sommet a approuvé les recommandations du rapport du président de l’organe de coopération en matière de politique, de défense et de sécurité, ainsi que le mandat de la mission de la force en attente de la SADC en République du Mozambique, qui sera déployée pour aider le Mozambique à lutter contre le terrorisme et les actes d’extrémisme violent à Cabo Delgado », a déclaré le bloc régional dans un communiqué publié après le sommet.

Il n’a toutefois pas révélé les détails de la mission de la force d’intervention proposée et sur le moment où les troupes seraient déployées.

La décision de déployer une force d’intervention régionale fait suite à une récente recrudescence des attaques contre des civils et des installations gouvernementales par des insurgés connus localement sous le nom d’Al-Shabab, bien qu’il n’y ait aucun lien avec l’organisation somalienne qui porte un nom similaire et est affiliée à Al-Qaeda.

Le président du Mozambique, Filipe Nyusi, aurait jusqu’à présent résisté à l’idée d’une véritable force d’intervention régionale, préférant que son gouvernement gère seul certains aspects de la réponse pour des raisons de souveraineté.

La SADC a appelé ses États membres, en collaboration avec les agences humanitaires, à continuer à apporter leur soutien à la population touchée par les attaques terroristes à Cabo Delgado, y compris aux plus de 700.000 personnes déplacées internes.

RCA : Mankeur N’diaye condamne le non-respect du droit international humanitaire

Le chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca) a dénoncé les « violations » des droits humains à l’origine d’une « crise humanitaire sans précédent ».Mankeur N’diaye patauge dans le bourbier centrafricain. Ce dernier a donc tiré la sonnette d’alarme lors de la présentation, devant le Conseil de sécurité des Nations Unies, du rapport du Secrétaire Général, Antonio Guterres, sur la situation en RCA.

« Jamais par le passé, les violations et manquements au droit international humanitaire imputables aux forces armées de la RCA, aux forces bilatérales et autres personnels de sécurité (…) n’ont égalé les proportions documentées par la Minusca », a révélé hier mercredi l’ancien ministre sénégalais des Affaires étrangères.

Ces faits, a-t-il souligné, ont causé de « nouvelles vagues de déplacements » en Centrafrique où « 57 % de la population » ont sérieusement besoin d’une assistance humanitaire.

Mankeur N’diaye, dans son intervention, a indiqué que le pays présidé par Faustin Archange Touadéra vit, « au Centre et au Nord-Est, une guerre asymétrique avec des groupes armés de la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC) ».

Pour le chef de la Minusca, ces rebelles, qui avaient lancé mi-décembre 2020 une offensive visant à renverser le pouvoir, sont « majoritairement responsables de violations graves des droits de l’Homme ».

Outre cette question, le diplomate sénégalais a invité les membres du Conseil de sécurité « à maintenir le mandat électoral de la Minusca ». Un acte qui lui permettrait d’apporter « son appui multiforme aux autorités nationales pour la tenue des élections locales de 2022 ». A cet effet, la Minusca travaille d’ores et déjà à la mobilisation de 10 millions de dollars.

Selon Mankeur N’diaye, « le président Touadéra et les parties prenantes au processus politique ont pris l’engagement de conduire à terme le cycle électoral ». Une attitude qu’il dit apprécier car ces joutes devraient contribuer « à la gouvernance décentralisée, au développement local et à la participation de tous les citoyens à la vie politique, dans l’intérêt de leurs localités respectives ».

A la suite de l’exposé, le Conseil de Sécurité a réitéré son « soutien total » à la Minusca en saluant notamment « son leadership ».

Somalie : 15 militaires tués dans un attentat suicide

Au moins 15 recrues de l’armée, sont mortes après un attentat-suicide à la bombe survenue mardi dans la capitale somalienne Mogadiscio.Le kamikaze avait pris pour cible un camp d’entraînement militaire dans la capitale, a déclaré Mohamed Adan, un haut responsable de l’armée, soulignant que le nombre de victimes pourrait être plus élevé.

Les auteurs de l’attentat s’étaient déguisés en recrues au camp militaire de Dhegobadan, a-t-il ajouté. L’attentat a surpris un groupe de recrues faisant la queue à l’extérieur de l’établissement.

Al-Shabaab, le principal groupe militant de Somalie, n’a pas encore revendiqué l’attentat, mais ses insurgés sont responsables d’explosions meurtrières dans la capitale depuis plus de dix ans. Les insurgés mènent une guerre djihadiste pour renverser le gouvernement de Mogadiscio.

Depuis 2013, les militants ont perdu de larges pans de territoire en Somalie au profit des forces de l’Union africaine, mais ils lancent encore des raids meurtriers sur des cibles dans la capitale.

Ce pays de la Corne de l’Afrique est en proie à une guerre civile depuis 30 ans après le renversement en 1991 du deuxième président postindépendance Mohamed Siad Barre, qui a dirigé le pays pendant 21 ans.

Somalie : 15 militaires tués dans un attentat suicide

Au moins 15 recrues de l’armée, sont mortes après un attentat-suicide à la bombe survenue mardi dans la capitale somalienne Mogadiscio.Le kamikaze avait pris pour cible un camp d’entraînement militaire dans la capitale, a déclaré Mohamed Adan, un haut responsable de l’armée, soulignant que le nombre de victimes pourrait être plus élevé.

Les auteurs de l’attentat s’étaient déguisés en recrues au camp militaire de Dhegobadan, a-t-il ajouté. L’attentat a surpris un groupe de recrues faisant la queue à l’extérieur de l’établissement.

Al-Shabaab, le principal groupe militant de Somalie, n’a pas encore revendiqué l’attentat, mais ses insurgés sont responsables d’explosions meurtrières dans la capitale depuis plus de dix ans. Les insurgés mènent une guerre djihadiste pour renverser le gouvernement de Mogadiscio.

Depuis 2013, les militants ont perdu de larges pans de territoire en Somalie au profit des forces de l’Union africaine, mais ils lancent encore des raids meurtriers sur des cibles dans la capitale.

Ce pays de la Corne de l’Afrique est en proie à une guerre civile depuis 30 ans après le renversement en 1991 du deuxième président postindépendance Mohamed Siad Barre, qui a dirigé le pays pendant 21 ans.

Ethiopie : les rebelles du TPLF accusés de faire entrer des armes de contrebande

Le gouvernement éthiopien a déclaré avoir des preuves crédibles que certains « éléments étrangers » ont tenté de faire passer des armes au Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) sous couvert d’aide humanitaire.un message vidéo pré enregistré publié par le ministère des Affaires étrangères au cours du week-end, le vice-premier ministre, Demeke Mekonnen, a déclaré que l’Éthiopie était déçue par une campagne secrète apparemment menée contre sa gestion de la situation dans la région troublée du Tigré.

Il a déclaré que « ce dont l’Éthiopie a besoin aujourd’hui, c’est d’un soutien concret et qu’une mission visant à saper l’unité, l’intégrité territoriale et la cohésion de l’État éthiopien, sous couvert de préoccupations humanitaires, n’est pas acceptable ».

L’Éthiopie est prête à travailler de manière positive et constructive avec tous ses partenaires pour intensifier l’aide humanitaire, rétablir la cohésion sociale et restaurer les services de base dans la région du Tigré, a déclaré le vice-premier ministre.

« Par conséquent, ce dont le pays a besoin en ce moment critique, c’est du soutien de ses amis et de ses partenaires et non de pressions injustifiées qui compliqueraient davantage la situation », a-t-il noté.

Il a ajouté que les accusations portées à l’encontre de l’Éthiopie d’utiliser la faim comme arme de guerre contre ses propres citoyens constituent un mensonge flagrant et ne sont en aucun cas destinées à favoriser la paix, l’harmonie et la stabilité.

Au cours de la première phase de l’intervention humanitaire, des efforts ont été déployés pour atteindre 4,5 millions de personnes dans la région du Tigré en leur fournissant des produits alimentaires et non alimentaires.

Au cours des deuxième et troisième phases, les efforts de secours ont permis d’atteindre 5,2 millions de personnes.

Jusqu’à présent, 170 798 tonnes de nourriture, d’une valeur de 135 millions de dollars, ont déjà été distribuées, a-t-il indiqué.

Actuellement, six opérateurs, à savoir le Programme alimentaire mondial, World Vision, CARE, Relief Society of Tigray, Food for the Hungry et le gouvernement éthiopien, fournissent une aide alimentaire dans la région.

« Le gouvernement éthiopien a non seulement démontré sa volonté et son engagement à travailler avec la communauté internationale pour répondre à la crise humanitaire dans le Tigré, mais il a également fourni un accès complet et sans entrave aux acteurs humanitaires pour opérer dans toutes les parties de la région, par le biais d’un processus simplifié d’approbation générale. Dans les zones où la sécurité de la circulation des cargaisons humanitaires est mise à mal, une escorte militaire est proposée en dernier recours pour atteindre les personnes dans le besoin », a indiqué le vice-premier ministre.

« Il n’y a aucun doute sur l’énormité des défis dans la région du Tigré. C’est en travaillant avec le gouvernement pour accélérer la réponse humanitaire afin d’atteindre chaque personne dans le besoin que nous résoudrons le problème. Le gouvernement éthiopien est bien conscient de ses responsabilités envers ses propres citoyens et de ses obligations en vertu du droit humanitaire international », a-t-il déclaré.

Il a ajouté : « Le gouvernement éthiopien utilise toutes ses forces pour mobiliser toutes les ressources nécessaires à l’intérieur du pays afin d’atteindre les personnes dans le besoin, mais ses ressources sont limitées. C’est là que le soutien et la solidarité de la communauté internationale deviennent d’autant plus essentiels. Nous sommes reconnaissants à ceux qui nous ont prêté main forte à cet égard ».

Il a réitéré l’engagement de l’Éthiopie à travailler en étroite collaboration avec les partenaires désireux de s’engager de manière positive et constructive pour protéger les vies et les moyens de subsistance.

Centrafrique : démission du PM sur fond de rivalité franco-russe

Cette démission de Firmin Ngrebada intervient six mois après la réélection du président sortant Faustin Archange Touadéra.Éminence grise du régime, et ancien directeur de cabinet de Touadéra, Firmin Ngrebada pourrait être reconduit dans ses fonctions selon des sources de la présidence.

Sa nomination à la Primature, il y a deux ans, était le fruit des accords de paix de Khartoum de février 2019 entre le pouvoir dont il conduisait la délégation et la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), une bande de groupes armés qui voulait renverser le président Touadéra.

Très proche de l’actuel président dont il était le directeur de campagne lors de son élection en 2016, Firmin Ngrebada est resté à la Primature après la réélection de Touadéra le 27 décembre 2020 avec 53,16% lors d’un scrutin contesté, émaillé de « fraudes » selon l’opposition et auquel moins d’un électeur sur trois a pu participer.

Arrivé au pouvoir le 30 mars 2016 après une transition de plus de deux ans (janvier 2014 – mars 2016) de Catherine Samba-Panza, Touadéra doit faire face à des attaques des groupes armés regroupés autour du Coalition des patriotes pour le changement qui tentent de renverser son régime.

Depuis 2013, le pays a basculé dans une troisième guerre civile sur fond de conflit intercommunautaire entre milices de la Seleka à majorité musulmane et fidèle à l’ex président Michel Djotodia qui s’était auto-proclamé chef de l’État le 24 mars 2013 après le renversement et la fuite du président François Bozizé et des groupes d’auto-défense chrétiens et animistes, les anti-balaka, fidèles à Bozizé, et soutenus par d’anciens militaires des Forces armées centrafricaines.

Lutte d’influence Moscou-Paris

Soutenu par les 12 000 Casques bleus de la force de maintien de la paix de la Mission de l’Onu en Centrafrique (Minusca) bien équipés et aussi des centaines de militaires rwandais, Touadéra a inversé le rapport de force avec le renfort des paramilitaires russes dépêchés fin décembre par Moscou.

La Russie, pays auquel s’est tourné Touadéra depuis son arrivée au pouvoir, mène une lutte d’influence contre la France, ancienne puissance coloniale.

Une rivalité dont la cause est la richesse du sous-sol centrafricain en gisements de cuivre, diamant, or, graphite, ilménite, minerai de fer, kaolin, cyanite, lignite, calcaire, manganèse, monazite, quartz, rutile, sel, étain et uranium.

Des ressources minières qui aiguisent les appétits et qui poussent le Kremlin à multiplier ses investissements dans l’extraction des minerais et dans la coopération militaire. Au moment où Paris gèle son aide budgétaire et suspend sa coopération militaire avec la Centrafrique, jugée « complice » d’une campagne antifrançaise téléguidée par la Russie.

Avec le soutien de l’armée russe suréquipée, l’armée centrafricaine en sous effectif, a réussi à reconquérir une grande partie des deux tiers du territoire contrôlé jusqu’alors par des groupes rebelles.

Une semaine avant sa démission, le Premier ministre s’est rendu à Saint-Pétersbourg, en Russie, pour attirer encore davantage d’investissements dans le pays.

Alors que cet État de l’Afrique central s’est embourbé dans une guerre civile, une crise humanitaire s’est installée dans le pays occasionnant une « situation d’insécurité alimentaire » selon l’Onu.

630.000 personnes sur les 4,9 millions que comptent le pays sont en situation d’urgence et risquent de « retirer leurs enfants de l’école ou de recourir à la mendicité », selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM).

L’Egypte et le Soudan « profondément préoccupés » par les dommages potentiels du remplissage du barrage de la Renaissance

Par Mohamed Fayed — L’Egypte et le Soudan se sont déclarés profondément préoccupés par les effets et les dommages potentiels du remplissage et de l’exploitation du barrage de la « Renaissance » par l’Ethiopie, de façon unilatéralement et sans accord juridiquement contraignant régissant les travaux de cet immense ouvrage.Dans une déclaration conjointe publiée à l’issue d’une rencontre de haut niveau entre les ministres égyptiens des Affaires étrangères et de l’irrigation respectivement Sameh Choukri et Mohamed Abdelatti et leurs homologues soudanais à savoir Mme Meryam Al- Sadiq Al-Mahdi, ministre des Affaires étrangères, et Yasser Abbas, ministre de l’Irrigation et des Ressources en eau, les deux parties ont souligné l’importance d’efforts internationaux concertés pour parvenir à un règlement de la crise du barrage de la Renaissance, en tenant compte des intérêts des trois pays et en garantissant leurs intérêts communs.

Les deux parties se sont également accordées sur la nécessité d’une coordination afin de protéger la sécurité, la paix et la stabilité dans la région et le continent africain en général, ce qui nécessite une intervention agissante de la communauté internationale pour parer aux risques liés à la poursuite par l’Éthiopie de sa politique d’imposer le fait accompli aux pays en aval et la volonté unilatérale que continue de suivre Addid-Abeba, qui s’acharne dans son annonce d’ intention de remplir le barrage de la Renaissance lors de la prochaine saison des crues sans tenir compte des intérêts du Soudan et de l’Égypte.

Les efforts continentaux et internationaux doivent se poursuivre pour pousser l’Éthiopie à négocier sérieusement, de bonne foi et avec une réelle volonté politique, afin de parvenir à un accord global, juste et accord juridiquement contraignant sur le remplissage et l’exploitation du barrage de la Renaissance, après que les négociations parrainées par l’Union africaine aient abouti à une impasse en raison de l’intransigeance éthiopienne, souligne la Déclaration conjointe.

Les entretiens entre les deux parties ont également porté sur les relations bilatérales entre les deux pays et les moyens de les renforcer dans l’intérêt des peuples des deux pays.

Avec une capacité de production hydroélectrique de 6.450 MW, soit trois fois celle du barrage d’Assouan, le Grand barrage de la Renaissance n’aura d’équivalent sur le continent qu’Inga III, une fois ce projet réalisé sur le fleuve Congo. Grâce à cet ouvrage, l’Éthiopie assurera son indépendance énergétique, tout en exportant pour près de 800 millions de dollars d’électricité chaque année chez ses voisins soudanais, kényans et djiboutiens.

Pour dompter les eaux du Nil Bleu, qui contribue à lui seul à près des deux tiers du débit du fleuve, les Éthiopiens ont investi officiellement près de 6 milliards de dollars, soit près de la moitié du budget annuel de l’État.

Pour démarrer au plus vite sa production d’énergie, l’Éthiopie veut le remplir en sept ans, quand l’Égypte demande d’y parvenir en douze à vingt ans. Selon certains experts, le barrage de la Renaissance pourrait diminuer de 25 % le débit annuel du fleuve. Depuis 1959, un traité de répartition des eaux accorde 55,5 milliards de m3 à l’Égypte et 18,5 milliards de m3 au Soudan, soit près de 90 % du débit annuel du fleuve. Les eaux qui descendent des hauts plateaux éthiopiens représentent 85 % de l’eau douce consommée par l’Égypte.

L’Égypte estime que le remplissage de ce barrage pourrait réduire sa part d’eau de 20 milliards de mètres cubes d’eau du Nil, ce qui provoquera une véritable catastrophe puisque ce pays est presque entièrement dépendant de l’eau du Nil. Cette part pourrait diminuer pour atteindre 34 milliards de mètres cubes par an, ce qui constitue un vrai désastre pour l’Egypte.

Ethiopie : des officiers supérieurs rejoignent les rebelles du TPLF

Au moins cinq officiers supérieurs de la police éthiopienne ont quitté l’administration intérimaire du Tigré pour rejoindre les forces du Front populaire de libération du Tigré (TPLF), a déclaré mardi à APA un responsable de l’administration sous couvert d’anonymat.Cette trahison intervient après que les militants du TPLF ont annoncé la reprise de la ville de Hawzen, dans le nord du Tigré, des mains des forces armées éthiopiennes.

Le porte-parole du TPLF, Getachew Reda, ancien ministre des Communications, a récemment déclaré aux médias affiliés que des centaines de jeunes avaient rejoint les rangs du TPLF pour se dresser contre le gouvernement du Premier ministre Abiy Ahmed.

À la fin du mois dernier, un journaliste de la BBC qui faisait des reportages en langue locale avait rejoint les forces du TPLF, mais selon les rumeurs, il aurait été abattu au cours des récents combats.

Parmi les transfuges figurent le commandant Kahassay Haileselassie, responsable de l’information et de la sécurité dans la zone de Mekele, l’inspecteur en chef Ferew Alemu, responsable des enquêtes criminelles dans la zone de Mekele, le sergent Yohannes, responsable des enquêtes criminelles dans le Tigré, et le sergent en chef Kiros Tadess, responsable de la prévention des crimes dans la sous-ville de Hadnet.

Les policiers sont accusés d’avoir collaboré avec le TPLF dans le cadre d’assassinats ciblés clandestins et de les avoir facilités contre des membres de l’administration provisoire mise en place par le Premier ministre Abiy Ahmed après qu’il a revendiqué la victoire sur le TPLF en novembre dernier.

Le mois dernier, le gouvernement a révélé que les forces armées du TPLF avaient tué 22 civils qui travaillaient dans l’administration provisoire après novembre 2020.

Nigeria : Abubakar Shekau donné pour mort

Le chef de Boko Haram, groupe jihadiste créé dans le Nord-Est du Nigeria, aurait perdu la vie dans des combats avec un mouvement rival.Abubakar Shekau, âgé d’une cinquantaine d’années, va-t-il refaire surface ? Car ce n’est pas la première fois que sa disparition est annoncée. Dans un enregistrement sonore, attribué à Abou Musab Al-Barnawi, le chef de l’Organisation de l’État islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap, sigle en anglais), le décès de Shekau est confirmé.

Ce dernier serait mort le 18 mai lors d’une offensive de l’Iswap dans la forêt de Sambisa : « Il a battu en retraite et s’est échappé, errant à travers la brousse pendant cinq jours. Néanmoins, les combattants (de l’Iswap) ont continué à le chercher et à le traquer jusqu’à ce qu’ils soient capables de le localiser ».

La forêt de Sambisa, située à l’Ouest de Maiduguri, dans l’Etat de Borno, au Nord-Est du Nigeria, est le fief de Boko Haram. Dans l’audio diffusé le 4 juin, Abou Musab Al-Barnawi a précisé qu’Abubakar Shekau, dont les hommes n’ont pu résister efficacement à l’assaut, « a préféré l’humiliation dans l’au-delà à une humiliation terrestre » en se faisant exploser pour éviter d’être capturé. Pour l’heure, Boko Haram se mure dans le silence.

Burkina : l’Onu lance un appel contre la violence extrémiste

Le Secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (Onu), a appelé la communauté internationale à soutenir davantage le Burkina Faso pour lutter contre les jihadistes.Le Burkina s’est réveillé samedi sous le choc après le massacre de 160 civils à Solhan, une petite localité, située à une quinzaine de kilomètres de Sebba, chef-lieu de la province du Yagha.

L’Onu par la voix de son Secrétaire général Antonio Guterres, s’est dit « indigné » par l’attaque meurtrière survenue dans le pays.

Dans un communiqué publié par son porte-parole Stéphane Dujarric, Antonio Guterres s’est dit « indigné par l’assassinat de plus de cent civils, dont sept enfants, lors d’une attaque perpétrée par des assaillants non identifiés contre un village de la province de Yagha, dans la région du Sahel au Burkina Faso ».

Le Secrétaire général de l’Onu « condamne vivement cette attaque horrible et souligne la nécessité urgente que la communauté internationale renforce son soutien à l’un de ses membres dans son combat contre la violence extrémiste et son bilan humain inacceptable » ajoute le communiqué.

Alors qu’un premier bilan provisoire de 138 morts avait été annoncé par les autorités locales samedi, plusieurs blessés ont succombé à leurs blessures et de nouveaux corps ont été retrouvés portant le bilan à 160 morts dimanche soir.

Cette nouvelle attaque, la plus meurtrière depuis le début des violences jihadistes en 2015, a été commise dans la zone dite « des trois frontières » entre Burkina, Mali et Niger, régulièrement ciblée par des assauts meurtriers de jihadistes présumés liés à Al-Qaida et à l’organisation Etat islamique contre des civils et des militaires.

Le gouvernement a décrété trois jours de deuil national face à ce qu’il qualifie de « tragédie des forces obscures », avant de préciser que « les forces de défense et de sécurité sont à pied d’œuvre pour neutraliser ces terroristes ».

Décryptage: France risque –elle de perdre le Mali?

Boubacar Haidara, professeur à l’université de Ségou (Centre du Mali) et chercheur associé au laboratoire Les Afriques dans le monde (LAM) à l’université Bordeaux-Montaigne, décrypte pour Apa news les conséquences éventuelles de la suspension, annoncée jeudi, par la France de sa coopération militaire avec le Mali. .

La décision française, annoncée jeudi 3 juin par un communiqué du ministère des Affaires étrangères, de suspendre sa coopération militaire avec le Mali est-elle une surprise?

On savait que la France n’avait  pas apprécié ce que le président Emmanuel Macron a qualifié dans un entretien publié dans la dernière édition du Journal du Dimanche de « coup d’état dans le coup d’état ». Il faisait allusion au  renversement le 24 mai du président de la transition Bah Ndaw et son premier ministre Moctar Ouane qui étaient censés conduire le Mali vers des élections générales destinées à normaliser la vie politique après le renversement en août dernier, par le même groupe d’officiers, du président Ibrahim Boubacar Keïta dit IBK.

Dans le même entretien, le chef de l’Etat français a certes menacé de retirer ses troupes, si jamais les putschistes ne respectent leur promesse d’organiser une transition démocratique conformément au calendrier déjà fixé, ou s’ils étaient tentés par un glissement vers « l’islamisme radical », selon ses propres mots. 

Cependant, depuis les décisions prises par la Communauté des Etats Économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et l’Union africaine (UA) de suspendre le Mali de toute activité au sein de leurs instances, les autorités françaises avaient affirmé qu’elles se rangeaient derrière les positions de ces deux organisations africaines.

L’annonce faite jeudi, 3 juin, dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères français de la suspension de la coopération entre les armées des deux pays, qui combattent les groupes jihadistes dans le nord du Mali depuis 2013, n’était donc pas attendue, malgré les propos musclés tenus par le président français le weekend dernier. A Bamako, ces propos avaient été perçus davantage comme un coup de pression supplémentaire sur les putschistes pour remettre le pouvoir aux civils au plus vite que comme une idée sérieusement envisagée par les autorités françaises. Cette décision est, donc, une vraie surprise.

Quelles seraient les conséquences éventuelles d’une telle décision sur le terrain.?

Même si la France se garde pour l’instant d’annoncer un retrait prochain de ses 5100 soldats engagés contre les jihadistes au Mali et dans le reste du Sahel, elle coupe toute coopération sur le terrain avec l’armée malienne. Cette décision qui signifie que l’opération Barkhane agira désormais en solitaire sur le terrain, est accompagnée par l’arrêt immédiat de toute aide aux forces armées et de sécurité maliennes, y compris dans le cadre de Takuba, la «task force» composée de forces spéciales dédiées à l’accompagnement au combat les unités maliennes Qui est aussi suspendue. Une décision qui risque d’avoir un impact lourd sur les militaires maliens sur le terrain. Ils se retrouvent désormais démunis face à des combattants  jihadistes de plus en plus nombreux et violents. Autant dire que cette décision française est pleine de risque pour le Mali et le Sahel. Elle risque d’ouvrir un grand boulevard pour les jihadistes qui n’ont toujours pas renoncé à leur projet initial de prendre le contrôle de tout le pays. 

Que peuvent faire les militaires maliens après une telle suspension de la coopération française?

Leurs choix sont limités. Un des scénarios extrêmes mais pas impossible est que les putschistes, qui ont toujours affirmé être disposés à discuter avec les jihadistes, s’engagent dans la voie d’un rapprochement avec ces derniers. A défaut d’un accord de paix en bonne et due forme, ils pourraient envisager de faire des concessions majeures pour obtenir au moins un cessez-le-feu. Des contacts existent entre les deux parties. Des membres du Haut Conseil islamique, qui est un organe étatique, sont en relations avec des leaders maliens du Groupe pour le soutien de l’Islam et des Musulman, plus connu par son acronyme en langue arabe Jnim. 

Les putschistes pourraient aussi vouloir remplacer l’armée française par celle d’une autre puissance comme la Russie ou la Turquie, dont les ambitions en Afrique sont de plus en plus affichées. 

Ces deux scénarios ne s’excluent pas mutuellement. S’ils venaient à être traduits dans les faits, ce serait non seulement dangereux pour le Mali et la sous-région sahélienne. Cela signifierait aussi l’échec pure et simple de l’intervention militaire française au Mali. 

RDC : six mille déplacés fuient les attaques rebelles (HCR)

Les attaques meurtrières menées par le groupe armé Forces démocratiques alliées (FDA) ont forcé quelque 5800 personnes déplacées à fuir leur site d’accueil.Ces dernières étaient installés dans la province d’Ituri, à l’est de la République démocratique du Congo (RDC), rapporte le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

 « Le 31 mai, les FDA ont attaqué simultanément des sites de déplacés et des villages près des villes de Boga et Tchabi, tuant 57 civils dont sept enfants qui ont été abattus et attaqués à la machette. Plusieurs autres ont été blessés, 25 personnes ont été enlevées et plus de 70 abris et magasins ont été incendiés », déplore le porte-parole du HCR, Babar Baloch.

S’exprimant ce vendredi à Genève (Suisse) lors d’une conférence de presse, M. Baloch a souligné que dans la seule ville de Boga, 31 femmes, enfants et hommes ont été tués. Les membres des familles endeuillées ont déclaré aux partenaires du HCR que plusieurs de leurs proches ont été brûlés vifs dans leurs maisons.

« Nous appelons à améliorer d’urgence la situation de sécurité dans la région afin de protéger la vie des civils, dont beaucoup ont été attaqués et contraints de fuir à plusieurs reprises, et nous réitérons notre appel à toutes les parties pour qu’elles respectent le caractère humanitaire des sites de déplacés », dit le porte-parole du HCR.

Selon lui, craignant de nouvelles attaques, des milliers de personnes ont fui Boga en quête de sécurité vers plusieurs localités situées à proximité, avec peu ou pas d’effets personnels à part les vêtements portés ce jour-là.

« Alors que des personnes devaient encore dormir dans la brousse en plein air, la plupart des déplacés ont été accueillis par des familles d’accueil démunies, qui sont déjà aux prises avec des ressources limitées. D’autres ont trouvé refuge dans des églises surpeuplées », ajoute-t-il.

L’insécurité dans la région affecte également le travail humanitaire. Les centres de santé ont été contraints de suspendre temporairement leurs activités et d’évacuer leur personnel vers Bunia, la capitale de l’Ituri. Le bureau de l’une des organisations humanitaires partenaires du HCR a été pillé, laissant des milliers de personnes sans aide vitale.

Le HCR révèle que plus de cinq millions de personnes ont été déracinées par l’insécurité et les violences en République démocratique du Congo. Dans la seule province d’Ituri, 1,7 million de personnes sont déplacées.

Parallèlement, l’appel de fonds lancé par le HCR d’un montant de 204,8 millions de dollars pour la RDC en 2021 n’est financé qu’à hauteur de 18%.

Le Mali suspendu des instances de l’OIF

L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) exige en plus la levée immédiate de toutes les restrictions imposées sur l’ex président de la transition Bah N’daw et son Premier ministre, Moctar Ouane.Le Conseil permanent de la Francophonie (CPF) réuni en session extraordinaire jeudi 3 juin 2021 à Paris, sous la présidence de la Secrétaire générale Louise Mushikiwabo, a pris cette décision après le nouveau  « coup d’Etat » perpétré le 24 mai dernier contre les autorités légitimes de la transition par la junte dirigée par le Colonel Assimi Goïta, nouveau président de la transition et chef de l’Etat.

L’Organisation de la Francophonie exige par ailleurs la nomination d’un Premier ministre civil et d’un gouvernement inclusif reflétant « la diversité sociopolitique du Mali » et respectant la législation malienne en matière de représentation des femmes au sein des organes politiques.

Conformément à la charte de la transition, le CPF exige le respect du calendrier électoral. Celui-ci prévoit la tenue des élections au plus tard en mars 2022.

Enfin, l’OIF réitère son soutien aux efforts continus des partenaires internationaux et régionaux, en particulier la Cédéao, et sa disponibilité à œuvrer à leurs côtés en faveur d’une transition inclusive et apaisée.

L’Organisation internationale de la Francophonie créée en 1970 compte 88 États et gouvernements : 54 membres, 7 membres associés et 27 observateurs. Elle a pour mission de promouvoir la langue française, la diversité culturelle et linguistique, la promotion de la paix de la démocratie et des droits de l’homme. L’OIF soutient aussi l’éducation, la formation, l’enseignement supérieur et la recherche.

Tchad: Ibrahima Fall nommé Haut Représentant de l’UA pour la transition

Le diplomate sénégalais Ibrahima Fall est nommé Haut Représentant de l’Union africain pour accompagner la transition au Tchad.A 79 ans, ce juriste de profession mène l’une des missions les plus délicates dans sa longue carrière de diplomate international. Ancien ministre sénégalais des Affaires étrangères (1984-1990), Ibrahima Fall «interagira avec tous les acteurs politiques et sociaux tchadiens ainsi que les partenaires internationaux en vue de mobiliser toute les ressources possibles pour le succès de la transition démocratique, consensuelle et pacifique du Tchad», indique le communiqué publié mercredi soir par l’Union africaine (UA).

L’UA avait exigé, le 20 mai dernier, que la junte respecte la période de transition démocratique de « 18 mois» pour organiser des élections «libres, justes et crédibles».

L’Organisation panafricaine a prévenu «qu’aucune forme d’extension de la période de transition prolongeant la restauration de l’ordre constitutionnel ne saurait être acceptable pour l’UA».

Et pour parvenir à cette mission, l’Union africaine s’appuiera sur l’expérience de son Haut Représentant qui n’est pas en terrain inconnu, pour avoir occupé plusieurs fonctions au sein des Nations Unies et effectué plusieurs missions pour le compte de l’organisation onusienne.

Son riche parcours l’a mené à l’Onu entre 1992 à 1997 où il est nommé Sous-secrétaire général aux Droits de l’Homme de l’Onu et directeur général adjoint de l’Office des Nations Unis à Genève (Suisse). Il occupa ensuite le poste sous-secrétaire général aux affaires politiques de l’Onu (New York-USA) chargé des affaires politiques africaines (1997-2002), et sous-secrétaire général et Représentant spécial du secrétaire général de l’Onu pour la Région des Grands Lacs (Nairobi) (2002-2007). L’ancien Doyen de la Faculté des Sciences Juridiques et Économiques de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) de Dakar, était aussi envoyé spécial du Président de la Commission de l’Union Africaine pour la Guinée de 2008 à 2010.

L’ancien candidat malheureux à la présidentielle sénégalaise de 2012, sera l’interlocuteur privilégié du Conseil militaire de transition (CMT) présidé par Mahamat Idriss Déby, un des fils du président Idriss Déby Itno, qui a pris le pouvoir le 20 avril au Tchad après la mort du chef de l’Etat, Idriss Déby Itno, qui aurait été tué au front contre des rebelles.

Mali : diagnostic des problématiques des droits de l’homme

Ces consultations visaient à réaliser un diagnostic et une analyse approfondis des problématiques des droits de l’homme au Mali.Il s’agissait d’examiner les progrès accomplis, d’identifier les défis à relever ainsi que les opportunités pour une meilleure promotion et protection des droits de l’homme.

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) explique que ces assises, tenues en mai dernier, voulaient également améliorer la collaboration avec les partenaires dans le cadre d’un dialogue critique afin de consolider les stratégies de prévention et de réponse avec une orientation basée sur la protection des civils.

« Les consultations ont été rythmées par des séances de travails de groupes, d’interventions et d’interactions avec le leadership de la Minusma notamment l’intervention en ligne depuis Bamako de Joanne Adamson, la Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général chargée des affaires politiques », rapporte la Minusma dans un communiqué.

Elle souligne que Mme Adamson a tenu une séance interactive avec les participants où elle a souligné la vision de la Mission, axée sur la prévention, l’action et l’impact, ainsi que sur la centralité des droits de l’homme dans toutes ses opérations, en particulier durant la période de transition politique.

Ces consultations ont permis de réaffirmer la nécessité de coordonner les efforts entre toutes les parties concernées. Ceci, afin d’optimiser l’utilisation des ressources, en vue d’apporter une réponse coordonnée dont la finalité est d’avoir un meilleur impact. Prevention ; action et réponse ; suivi et impact resteront les mots clés de cette rencontre.

Ethiopie : aide alimentaire d’urgence de l’Onu au Tigré

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a besoin de 203 millions de dollars US pour continuer à intensifier sa réponse humanitaire au Tigré.Il a fourni une aide alimentaire d’urgence à un million de personnes dans les zones nord-ouest et sud de la région du Tigré.

L’agence onusienne promet d’intensifier ses opérations pour atteindre 2,1 millions de personnes ayant besoin d’une aide alimentaire dans ces zones.

Depuis avril dernier, le PAM a réussi à accéder aux 13 woredas (districts) du nord-ouest et a soutenu 885 000 personnes. En outre, les distributions du PAM ont commencé à la fin du mois de mars dans trois woredas de la zone sud où 168 000 personnes ont jusqu’à présent reçu des vivres d’urgence du PAM, ce qui porte le total à 1,05 million de personnes.

Cette semaine, le PAM a lancé une deuxième série d’aide alimentaire d’urgence pour six semaines, à commencer par Korem et Ofla, deux des cinq nouveaux woredas de la zone sud récemment ajoutés aux zones opérationnelles du PAM. Dans les premiers jours de ses opérations, le PAM prévoit de soutenir environ 80 000 personnes sur près de 200 000 ciblées.

En outre, le PAM dirige la réponse nutritionnelle d’urgence dans tout le Tigré avec ses partenaires et intensifie son appui pour atteindre les populations de 70 woredas. L’accès, en particulier dans les zones rurales, reste le principal défi. Le PAM a livré 315 000 rations nutritionnelles d’urgence aux enfants et aux femmes depuis février dans 31 woredas. En mai, le PAM a touché près de 100 000 enfants et femmes enceintes ou allaitantes dans toutes les zones, à l’exception de l’Ouest.

En plus d’appuyer la réponse globale, le PAM a livré 40 000 tonnes de nourriture pour le gouvernement et ses partenaires au Tigré et a transporté 22.000 tonnes pour la Commission nationale de gestion des risques de catastrophe (NDRMC) dans la région.

Au total, 5,2 millions de personnes, soit 91 pour cent de la population du Tigré, ont besoin d’une aide alimentaire d’urgence en raison du conflit depuis novembre dernier.

Avant les résultats du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) sur les niveaux de faim dans le Tigré, le PAM est très préoccupé par le nombre de personnes qui ont besoin d’un soutien nutritionnel et d’une aide alimentaire d’urgence, et fait tout son possible pour atteindre 2,1 millions de personnes dans le besoin dans les mois à venir.

Nigéria : des enfants d’une école coranique kidnappés

Les victimes, pensionnaires d’une école coranique, ont été enlevées, contre rançon, par des hommes armés dans le centre-nord du pays.Un nouveau rapt de masse au Nigéria. « Un nombre encore incertain d’élèves de l’école islamique Salihu Tanko ont été enlevés avec des passagers d’un bus » après l’attaque par des hommes armés de leur école qui compte environ 200 élèves, lit-on sur le compte Twitter du gouvernement de l’État nigérian du Niger.

Le Nigéria, pays le plus peuplé du continent africain, est régulièrement frappé par ce type d’attaques perpétrées par des groupes armées dont la nébuleuse djihadiste, Boko Haram.

La Cedeao suspend le Mali de ses instances

La Communauté des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) réunie à Accra ce dimanche 30 mai, a suspendu le Mali de ses instances, après la prise du pouvoir par les militaires putschistes.Cette décision est entérinée par la conférence des chefs d’États après la prise du pouvoir par les militaires putschistes, suite à la démission forcée du président de transition Bah N’daw et son Premier ministre Moctar Ouane.

La Cédéao condamne ce « coup d’État » perpétré par la junte en violation des décisions prises lors du sommet extraordinaire qui s’est tenu à Aburi, au Ghana, le 15 septembre 2020.

« Après de longues discussions, les chefs d’Etats et de gouvernements ont décidé de suspendre le Mali des institutions de la Cédéao » peut-on lire sur le communiqué des chefs d’État présents lors de ce sommet de la Cedeao à Accra.

Les chefs d’Etats exigent « la nomination immédiate d’un Premier ministre issu de la société civile au poste de Premier ministre et la formation d’un gouvernement inclusif » le plus rapidement.

La Cédéao demande aussi à la junte dirigée par le colonel Assimi Goïta, nouveau chef de l’État et président de la transition du pays, de libérer l’ancien président et le Premier ministre de la transition encore placés sous résidence surveillée. 

En outre, les dix chefs d’Etats présents à ce sommet, ont demandé à la junte de respecter son engagement d’organiser la présidentielle en février 2022 après la période de transition de 18 mois.

Une dizaine de chefs d’État étaient présents à Accra sur invitation de Nana Addo Dankwa Akufo-Addo, Président de la République du Ghana et actuel Président de l’Autorité des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).

Ethiopie : Washington appelle à un cessez-le-feu au Tigré

Le président des Etats-Unis, Joe Biden a exhorté toutes les forces présentes dans la région éthiopienne du Tigré à déclarer et à adhérer à un cessez-le-feu général.Selon le communiqué du président américain, les forces érythréennes et Amharas devraient se retirer du Tigré. « En début de semaine, le Bureau des affaires humanitaires de l’Onu (OCHA) a averti que l’Ethiopie pourrait connaître sa première famine depuis les années 1980, en raison du conflit qui persiste dans cette région du Tigré.

Les Etats-Unis exhortent les dirigeants et les institutions éthiopiennes à promouvoir la réconciliation, les droits de l’homme et le respect du pluralisme. Le chef de l’Exécutif américain a par ailleurs déclaré que le gouvernement éthiopien et les autres parties prenantes de tous les horizons politiques devraient s’engager dans un dialogue inclusif.

« L’Envoyé spécial de Washington pour la Corne de l’Afrique, Jeff Feltman est chargé de mener un nouvel effort diplomatique des Etats-Unis pour aider à résoudre pacifiquement les conflits interdépendants dans la région, notamment la résolution du différend sur le Grand barrage de la Renaissance éthiopienne (GERD) pour répondre aux besoins de toutes les parties prenantes », a ajouté le communiqué de la Maison blanche.

Les Etats-Unis sont déterminés à aider l’Ethiopie à relever ces défis, en s’appuyant sur les séculaires entre nos deux pays et en travaillant avec l’Union africaine, les Nations Unies et d’autres partenaires internationaux.

Mozambique : la SADC garde le secret sur son projet d’intervention

La Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) a déclaré jeudi qu’elle avait accepté de travailler en étroite collaboration pour lutter contre l’insurrection terroriste qui sévit dans la province de Cabo Delgado au Mozambique, mais est restée muette sur la nature de l’intervention régionale qu’elle prépare.Dans un communiqué publié après le sommet extraordinaire de sa double troïka tenu à Maputo, la capitale mozambicaine, la SADC a réaffirmé sa solidarité avec le gouvernement mozambicain dans ses efforts pour lutter contre l’escalade de l’insurrection à Cabo Delgado, « qui est également une menace pour la région australe de l’Afrique ».

« Le sommet a noté les progrès accomplis dans la recherche d’une solution durable au terrorisme et aux actes d’extrémisme violent dans la province de Cabo Delgado, et a examiné la réponse régionale proposée en soutien à la République du Mozambique », a déclaré le bloc sous-régional dans le communiqué publié jeudi soir.

La SADC est cependant restée silencieuse sur les détails de la réponse commune qu’elle envisage, même si un précédent sommet similaire tenu début avril avait recommandé le déploiement de forces spéciales de la SADC dans cette région mozambicaine en proie à des attaques menées par des insurgés affiliés à l’Etat islamique (EI) et qui ont font des ravages depuis octobre 2017.

Le président du Mozambique, Filipe Nyusi ne serait pas favorable à l’idée d’une force d’intervention régionale à part entière, préférant plutôt que son gouvernement gère seul, certains aspects de la réponse qui relèvent de sa souveraineté.

Le sommet de jeudi a été suivi par les présidents du Malawi, du Mozambique et de la Tanzanie – qui forment la Troïka au sommet de la SADC – et du Botswana, de l’Afrique du Sud et du Zimbabwe, qui constituent la Troïka de l’Organe de la SADC sur la politique, la défense et la sécurité.

La réunion a été convoquée à la suite d’une récente vague d’attaques contre des civils et des installations gouvernementales par des insurgés connus localement sous le nom d’Al-Shabab, mais qui n’aurait aucun lien avec le groupe éponyme somalien qui a fait allégeance à Al-Qaïda.

En attendant, le Sommet de la double Troïka de la SADC a convenu de convoquer un sommet extraordinaire avant le 20 juin au Mozambique, pour discuter de l’insurrection de Cabo Delgado et d’autres questions plus larges portant notamment sur l’intégration régionale.

La RDC en tête des crises les plus négligées au monde (rapport)

La République démocratique du Congo (RDC) occupe la première place des pays qui ont enregistré le plus de réfugiés au monde, selon un nouveau rapport.Le document du Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC, sigle anglais) explique son classement par l’ampleur des besoins, le manque cruel de financement et le désintérêt médiatique et diplomatique de la crise en RDC.

« La RD Congo est l’une des pires crises humanitaires du 21ème siècle. La combinaison létale de la violence galopante, du niveau record de la faim et de la négligence totale a déclenché une méga-crise qui appelle une méga-réponse. Mais au lieu de cela, des millions de familles au bord du gouffre sont comme oubliées par le reste du monde et sont privées de toute aide », a déclaré le secrétaire général du NRC, Jan Egeland, qui a lancé le rapport ce jeudi depuis Goma, dans l’est de la RDC.

Les multiples conflits dans les provinces de l’est du pays se sont intensifiés, forçant 6.000 personnes à fuir leur foyer chaque jour l’année dernière, ce qui en fait la crise avec le plus grand nombre de nouveaux déplacements dus aux conflits dans le monde.

Selon le NRC, le week-end dernier, près de 4.500 maisons ont été détruites par l’éruption d’un volcan à l’extérieur de Goma, suscitant un intérêt médiatique de courte durée. 

« Les Congolais sont frappés chaque jour par une crise de dimension volcanique due à la violence et au conflit. Malheureusement, lorsqu’il n’y a pas d’éruption volcanique, les milliers de personnes qui fuient leurs maisons chaque jour passent inaperçues », a déploré M. Egeland.

« Ils (Congolais) ne font pas les gros titres, ils reçoivent rarement la visite de donateurs de haut niveau et ne sont jamais considérés comme une priorité par la diplomatie internationale », a-t-il ajouté.

Dans le classement du NRC, la RD Congo est suivie par le Cameroun, le Burundi, le Venezuela, le Honduras, le Nigéria, le Burkina Faso, l’Éthiopie, la République centrafricaine et le Mali.

« La pandémie de Covid-19 a fait sombrer des millions de personnes qui luttaient déjà pour leur survie dans les crises négligées. Le peu de revenus qu’ils avaient a souvent disparu, les besoins explosent et les financements continuent de se tarir », a averti Jan Egeland.

Il a souligné que pour la première fois au cours de ce siècle, les appels humanitaires mondiaux destinés à soutenir les opérations d’aide ont été financés à moins de 50 % l’année dernière. Dans certaines des crises négligées, seul un tiers des besoins a été reçu, même pour les opérations de secours vitales. Cette année, l’appel à l’aide pour la RD du Congo n’est financé qu’à hauteur de 12 % à la mi-mai.

Ethiopie : une parlementaire poursuivie dans l’affaire TPLF

L’ancienne présidente de l’Assemblée nationale, Keria Ibrahim, est poursuivie pour avoir refusé de déférer à une convocation en tant que témoin contre des dirigeants emprisonnés du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF).En mars dernier, la Haute Cour fédérale a libéré sous caution, Keria Ibrahim, ancienne membre de l’Exécutif du TPLF.

Keria, qui s’est rendue aux Forces de défense nationale éthiopiennes (ENDF) après la prise de Mekele, la capitale du Tigré en novembre 2020, aurait dévoilé des informations militaires clés que les ENDF avaient utilisées pour appréhender et exterminer plusieurs dirigeants du TPLF.

L’ancienne présidente du Parlement éthiopien aurait accepté de témoigner contre les dirigeants du TPLF devant le tribunal, à condition qu’elle soit libérée et placée sous la protection du gouvernement.

Lors d’une audience au tribunal en février dernier, la police a affirmé avoir pu mobiliser dix personnes pour témoigner contre Keria sur ses rôles présumés dans des crimes liés à la direction du TPLF.

Elle aurait consulté les dirigeants du TPLF et donné des ordres pour la mise en œuvre de crimes pendant le conflit au Tigré.

Le Général d’Armée Birame Diop nommé conseiller militaire à l’Onu

L’ancien chef d’Etat-major général des armées sénégalaises succède à son homologue Humberto Loitey, de l’Uruguay.C’est une nouvelle aventure qui commence pour le Général Birame Diop. Après une carrière remplie au plan national et régional, il va désormais mettre son expérience au profit de la paix dans le monde. Le Secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (Onu), Antonio Guterres l’a nommé Conseiller militaire au département des opérations de paix des Nations unies. L’ancien Conseiller pour la sécurité nationale du Président du Sénégal et Chef d’état-major de l’armée de l’air apporte avec lui une expérience militaire de plus de 30 ans. 

« Le ministère des affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur se réjouit de cette importante nomination, adresse ses chaleureuses félicitations au Général Diop et lui souhaite plein succès dans l’exercice de ses hautes fonctions », s’est félicité le département de la diplomatie sénégalaise, dans un communiqué parvenu ce mercredi à APA.

Auparavant, le général de corps d’armée Birame Diop a été Chef adjoint puis Chef des opérations aériennes de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUC), entre 2002 et 2003, et a été déployé auprès de l’ONG Partners for Democratic change, de 2009 à 2013.

Le général de corps d’armée, promu Général d’Armée aérienne à partir du 1er janvier 2021 et admis dans la 2e section (réserve) des cadres de l’Etat-major général le 30 mars 2021, est diplômé de l’École royale de l’air du Maroc, de l’Université de l’air des États-Unis et de l’École de guerre de la France.

Dans sa nouvelle mission, il sera épaulé par la générale de division Maureen O’Brien, de l’Irlande. Elle a été nommée par le Secrétaire général au poste de Conseillère militaire adjointe. Elle apporte avec elle plus de 20 ans d’expérience et a travaillé dans plusieurs opérations de paix. 

Le général de brigade Mohammad Nazmul Haque, du Bangladesh, va se joindre à ce nouveau leadership comme Chef de cabinet du Bureau des affaires militaires.

Burkina : Bolloré soutient les familles déplacées

La société Bolloré Transport & Logistics Burkina apporte un soutien aux familles déplacées par les violences dans le pays.Pour ce faire, elle a signé le 31 mars 2021 à Ouagadougou, une convention de partenariat avec l’Association Éducation Partage Santé pour l’Avenir du Burkina Faso (EPSA) pour favoriser l’autonomisation des personnes déplacées via la création d’activités génératrices de revenus.

« Cette nouvelle initiative s’inscrit dans le prolongement des actions solidaires menées dans le cadre du Marathon Day, la course solidaire du Groupe Bolloré. À travers ce projet dénommé « Espace Makana », Bolloré Transport & Logistics Burkina Faso va faciliter l’accueil et l’intégration socio-économique des familles et des jeunes déplacés en facilitant notamment l’accès des jeunes à des formations aux techniques d’élevage », rapporte un communiqué de presse reçu à APA.

Le texte souligne que pour la première phase de cette initiative, démarrée en avril 2021, quatre familles regroupant 22 personnes ont été accueillies sur le site du projet dans le village de Dar Salam, où les premiers financements ont permis la construction d’enclos et de claies dédiés à l’élevage de poulets et de bovins.

« Ce projet soutenu par Bolloré Transport & Logistics Burkina Faso va permettre aux élèves de retrouver le chemin de l’école dans leurs localités d’accueil. Par la commercialisation des produits issus de l’élevage, de l’agriculture ainsi que la fourniture de main d’œuvre pour des travaux de construction, les familles déplacées vont générer des revenus qui viendront améliorer leurs conditions de vie. Ce partenariat est la preuve de notre engagement au service du développement, partout où nous sommes implantés », a déclaré Seydou Diakité, Directeur général de Bolloré Transport & Logistics Burkina Faso.

Au Burkina Faso, le nombre de déplacés internes est estimé à plus d’un million de personnes en raison des attaques terroristes qui causent de nombreuses victimes et occasionnent le déplacement des populations, la majorité d’entre elles vivant dans l’extrême précarité.

Mali : destitution du président et du PM par la junte

Au Mali, la junte dirigée par Assimi Goita, a repris tous les pouvoirs après avoir destitué le président de la transition Bah N’daw et son Premier ministre Moctar Ouane.L’homme fort de Bamako, le colonel-major Assimi Goita affirme avoir placé le Président et le Premier ministre « hors de leurs prérogatives ». « Le gouvernement de Moctar Ouane s’est montré incapable de consituer un interlocuteur fiable, susceptible de mobiliser la confiance des partenaires sociaux » souligne la junte dans un communiqué. 

A côté de cette situation, les militaires reprochent aux deux dirigeants d’avoir enfreint la charte de la transition.

En effet, dans la Charte de la transition, il est indiqué à son article 7 que le « Vice-président de la transition est chargé des questions de défense et de sécurité ».

Le président de la transition et le Premier ministre ont été arrêtés lundi par des officiers armés après la publication du nouveau gouvernement. 

La nouvelle équipe a laissé sur le carreau deux grandes figures militaires de la junte: les colonels Sadio Camara et Modibo Koné, respectivement ministre de la Défense et des Anciens combattants et ministre de la Sécurité et de la protection civile dans l’ancien gouvernement.

Mali : l’UA exige la libération des dirigeants arrêtés

Félix Tshisekedi Tshilombo, président de la République démocratique du Congo (RDC) et président en exercice de l’Union africaine, a exigé mardi la libération immédiate et inconditionnelle des dirigeants de la transition arrêtés par les militaires au Mali.Dans un communiqué de la présidence congolaise, l’Union africaine a appris avec « consternation » l’arrestation du président de la transition Bah N’daw et de son Premier ministre, Moctar Ouane, par des militaires

« Le président en exercice de l’UA exige la libération immédiate et inconditionnelle des personnalités arrêtées et condamne fermement toute action visant à déstabiliser le Mali. Il appelle également tous les acteurs de la transition politique malienne à la retenue ainsi qu’au respect de la Constitution » indique le document.

Les deux dirigeants ont passé la nuit entre les mains des militaires au camp militaire de Kati malgré des médiations nocturnes entreprises par des religieux.

Bah N’daw et Moctar Ouane ont été cueillis à leurs domiciles par des officiers armés quelques heures après la publication du nouveau gouvernement. En effet, à la faveur du nouveau remaniement, les deux colonels, membres influents de la junte qui a renversé le 18 août 2020, le président Ibrahim Boubacar Keïta, se sont retrouvés sur la touche. Il s’agit de Modibo Koné, ministre de la Sécurité et de la protection civile et du très influent Sadio Camara, qui gérait le ministère de la Défense.

Un acte fort du président de transition et de son Premier ministre qui ont voulu respecter le délai de la transition de 18 mois imposé par la communauté internationale pour rendre le pouvoir aux civils.

En avril, les autorités de transition avaient annoncé l’organisation d’un référendum portant sur une révision constitutionnelle, le 31 octobre et la tenue de la présidentielle et des législatives entre février-mars 2022 pour permettre le retour à l’ordre constitutionnel.

Dans le concert des condamnations, le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat dénonce « un acte d’une gravité extrême » dans un tweet, indiquant que son organe observe de près l’évolution de la situation au Mali.

« Les chefs d’Etat de l’UA ont condamné avec énergie cet acte qui ne peut en aucun cas être toléré au regard des dispositions pertinentes et demandent aux militaires de retourner en casernes » dénonce-t-il dans son message. Moussa Faki Mahamat d’ajouter que l’Union africaine demande la libération immédiate et sans conditions des Autorités gardées dans les casernes et invite les parties maliennes à privilégier l’esprit de dialogue.

Mali: pourquoi ce bruit de bottes à Bamako

Quelques heures après l’annonce de la formation d’un nouveau gouvernement, le chef de l’Etat et le premier ministre de transition ont été conduits au camp miliaire de Kati par des officiers armés dans ce qui s’apparente à un coup de force.L’hypothèse est évoquée depuis quelques jours au Mali, notamment Bamako, la capitale. Hier, lundi 24 mai, elle semblait avoir pris corps ou presque. Les putschistes qui avaient déposé le président Ibrahim Boubacar Keita dit IBK en août dernier, puis installé un gouvernement de transition censé organiser le retour à un ordre constitutionnel normal, ont décidé de reprendre les choses en main. 

À l’origine de ce qui ressemble à un nouveau coup de force miliaire, l’annonce par le premier ministre de transition, Moctar Ouane, de la liste d’un nouveau gouvernement chargé de succéder à un premier cabinet remercié il y a une dizaine de jours. 

Validé dans la matinée par chef de l’Etat de la transition, le colonel à retraite Bah N’daw, nommé en septembre dernier par la junte qui a renversé le président IBK, la nouvelle équipe gouvernementale exclut deux grandes figures militaires: les colonels Sadio Camara et Modibo Koné, respectivement ministre de la Défense  et des Anciens combattants et ministre de la Sécurité et de la protection civile.

Ils ont été remplacés dans la nouvelle équipe par le Général de Brigade Souleymane Doucouré et le Général de Division Mamadou Lamine Ballo.

L’ancienne junte du  Conseil national pour le salut du peuple (CNSP), menée par le vice-président de la transition, le Colonel-major Assimi Goita, n’a pas apprécié l’éviction de ces deux influents officiers et a procédé à l’arrestation du président de la transition et du Premier ministre. 

Selon plusieurs sources crédibles maliennes et étrangères, les anciens putschistes ont conduit les deux hommes au camp militaire de Kati, près de Bamako et épicentre traditionnel des coups d’état au Mali. 

Après avoir exigé le renvoi immédiat du Premier ministre, les militaires auraient finalement proposé une solution de compromis: le maintien de Moctar Ouane à la tête du gouvernement contre la dissolution du nouveau cabinet et le retour à leurs postes des deux colonels remerciés. 

Une délégation de la Cedeao (Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest) à laquelle le Mali est affiliée, serait attendue mardi 25 mai pour tenter une médiation entre le chef de l’Etat et les anciens putschistes. 

Dans les rues de Bamako où cette nouvelle crise au sommet de l’Etat est très commentée, la vie ne semble pas avoir été troublée. Mais les ambassades étrangères ont demandé à leurs ressortissants d’observer la plus grande vigilance et de rester chez eux. 

Mozambique : la crise sécuritaire engendre une crise sanitaire

Plus de 1,2 million de personnes ont un besoin urgent d’assistance sanitaire dans la province de Cabo Delgado, dans le nord du Mozambique, où les récentes attaques armées ont provoqué de nouveaux déplacements de population et aggravé une crise humanitaire prolongée.Plusieurs communautés sont privées de services de santé de base pour les besoins sanitaires d’urgence pour le traitement du VIH, du paludisme et de la tuberculose ainsi que la vaccination et l’accouchement sans danger au Cabo Delgado.

Dans cette partie du pays en proie à des attaques jihadistes, la violence et l’insécurité ont endommagé ou forcé la fermeture de près d’un tiers des 132 établissements de santé, informe dans un communiqué parvenu vendredi à APA l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

« Le sort de milliers de familles s’aggrave et bon nombre des personnes touchées par la violence dépendent de l’aide humanitaire pour survivre. Nous devons rapidement intensifier l’aide pour sauver des vies et atténuer les souffrances », a déclaré la directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, Dr Matshidiso Moeti, citée par le document.

« Nous appelons à un soutien accru des donateurs pour fournir des services de santé essentiels et d’autres fournitures de secours dont on a désespérément besoin », a-t-elle poursuivi.

Selon l’OMS, les besoins humanitaires ont augmenté à la suite des attaques armées de mars dans le district de Palma de Cabo Delgado, qui ont contraint 52 000 personnes à fuir leurs maisons. Quelque 3,5 millions de dollars sont nécessaires pour fournir une assistance sanitaire. L’organisation dit avoir mobilisé 1,77 million de dollars pour soutenir le gouvernement et les organisations partenaires dans la réponse d’urgence.

Par ailleurs, l’OMS soutient avoir intensifié son assistance sanitaire et a mis en place trois centres de traitement du choléra et construit un centre de santé provisoire pour accueillir les personnes déplacées à l’intérieur du pays et la communauté hôte dans le district de Chiuri à Cabo Delgado et déployé 17 membres du personnel dans le district de Pemba. L’OMS a également fourni des articles de santé essentiels, notamment des kits de traitement du choléra et de traumatologie.

« Il est urgent de garantir un accès complet aux services de santé essentiels dans tous les districts accessibles et de mettre en place des mécanismes pour améliorer l’accès à la santé de toutes les personnes vulnérables dans les districts difficiles d’accès », a déclaré le Dr Joaquim Saweka, Représentant de l’OMS au Mozambique.

En outre, l’OMS dit réviser son plan d’intervention et déploiera des ressources humaines et matérielles supplémentaires à Cabo Delgado et à d’autres points chauds d’urgence sanitaire du pays dès que des ressources supplémentaires seront mobilisées.