Interdiction de la chicha : un écran de fumée ?

Le 15 août 2022, un arrêté interministériel du gouvernement interdisait l’importation, la distribution, la vente et l’usage de la chicha sur toute l’étendue du territoire national. Les six mois accordés pour se conformer aux dispositions arriveront à terme ce 15 février 2023. Alors que les autorités réaffirment leur détermination à faire appliquer la mesure, les distributeurs ne semblent pas se précipiter. Le défi reste de savoir si les autorités parviendront à faire respecter la réglementation cette fois-ci.

L’arrêté interministériel n°2022-3597/MSPC/MJDH/MSDS/MEF/MIC/MJSCICCC-SG Gouvernement du 15 août 2022, portant interdiction de l’importation, la distribution, la vente et l’usage de la chicha ou tout autre appareil similaire sur l’étendue du territoire, est la suite logique d’un combat que les autorités mènent contre une « toxicomanie banalisée ».

En effet, c’est suite à plusieurs investigations et à des certificats d’analyses du Laboratoire national de la santé que l’Office central de lutte contre les stupéfiants (OCS) a conclu que la chicha permettait de « dissimuler la consommation de plusieurs drogues, dont le cannabis » et de médicaments détournés de leur usage. Il a donc initié cette décision d’interdire ce phénomène, qui favorise selon lui la consommation précoce de drogues chez les jeunes.

Mesure discriminatoire ?

« Nous n’avons pas pu évacuer nos stocks. Nous n’avons pas échangé avec les autorités et nous avons déposé une plainte le 14 octobre contre l’arrêté d’interdiction », s’indigne Mahamadou Diawara, Président des Distributeurs de chicha du Mali. Après avoir demandé un sursis à la décision avant le jugement au fond, la Cour suprême a rejeté ce 26 janvier 2023 la requête de l’association.

Mais celle-ci n’en démord pas pour autant. « Nous avons appelé des experts, nous appellerons d’autres experts d’ici pour démontrer que la chicha n’est pas une drogue », clame le Président de l’association. « La chicha est un tabac, pourquoi les autorités n’ont-elles pas touché au tabac ou à l’alcool », s’interroge-t-il ? Si la chicha est nuisible à la santé, l’alcool et la cigarette aussi.

Quant à l’usage « déguisé de drogue » auquel se livreraient les adeptes de la chicha, M. Diawara se défend d’être responsable d’un tel phénomène. « Nous n’avons rien à voir dans cela. Nous ne sommes pas des vendeurs de drogue », rétorque-t-il, ajoutant que la lutte devrait plutôt se concentrer sur l’interdiction d’entrée de la drogue. Parce que si elle « n’entre pas, elle n’est pas consommée ». Dénonçant des « analyses partiales », il nie que le tabac de la chicha soit plus nocif.

En outre, le secteur absorbe une partie du chômage. Selon le Président des Distributeurs, le secteur emploie des milliers de personnes, environ 3 000 emplois directs au moins, d’après les chiffres qu’il avance, difficilement vérifiables. Serveurs, cuisiniers, sociétés de gardiennage et de nettoyage, la chicha étant un point de convergence dans beaucoup d’espaces, comme les bars ou les night-clubs. S’ils ne souhaitent pas d’affrontement, les distributeurs promettent que l’application de la mesure sera difficile dans ces conditions. Ils sont prêts à aller en prison plutôt que de perdre leur travail. Déplorant l’absence de concertations, ils reprochent aux autorités de n’avoir pas mesuré toutes les conséquences de leur décision. « La chicha aujourd’hui est plus positive que négative dans l’économie. Pour toucher au tabac chicha, il faut toucher à la cigarette et à l’alcool, parce que tout est nuisible à la santé », même à des degrés différents.

Le bâton après la carotte

Dans une communication, ce 31 janvier, l’OCS rappelle que c’est à partir du 15 février 2023 que « l’importation, la vente, la distribution et la consommation de chicha seront interdites sur toute l’étendue du territoire national ». Signé de la Direction de l’Office Central des Stupéfiants – OCS », elle souligne que « les contrevenants s’exposeront à des lourdes sanctions d’emprisonnement et d’amende ». C’est pourquoi l’Office, sous le leadership du ministère de la Sécurité et de la Protection civile, ainsi ses collègues signataires de l’arrêté interministériel interdisant la chicha ou tout appareil similaire au Mali, invite à se conformer à l’arrêté interministériel d’ici le 15 février 2023.

Si les termes du communiqué ne permettent pas d’équivoque sur la volonté des autorités de faire appliquer l’arrêté, ils doivent compter avec celle des distributeurs de faire valoir leurs droits. Ils ont à cet effet attaqué l’arrêté interministériel devant la Cour suprême le 15 octobre 2022. D’abord pour demander la suspension de son exécution, avant de demander son annulation. Une demande de suspension rejetée le 26 janvier 2023.

Estimant qu’après 6 mois de campagne de sensibilisation les populations sont suffisamment informées, le Directeur général adjoint de l’OCS, le Contrôleur général de police Bassirou Bamba souligne que les autorités vont « sévir sans faiblesse », parce qu’il faut que « force reste à la loi ». Et, pour ce faire, des dispositions seront prises et les autres services en charge seront mobilisés pour faire respecter l’arrêté interministériel. Dans une interview accordée à la télévision TM1 le 1er février 2023, il rappelle aux commerçants, consommateurs et distributeurs de chicha que cette interdiction décidée par l’État dans le cadre de « l’impérieuse nécessité de préserver la santé de la population », s’impose à tous et sera respectée.

En attendant, l’arrêté prévoit des peines d’emprisonnement allant de 1 à 10 jours et des amendes de 300 à 18 000 francs CFA pour la production, l’importation, la commercialisation, la détention et l’usage de la chicha.

Selon une étude menée par le service de Pneumologie de l’Hôpital du Point G auprès d’un échantillon de 3 000 lycéens, 71% d’entre eux fumaient la chicha « et certains présentaient des symptômes respiratoires », selon le Pr Yacouba Toloba, chef dudit service. Concernant la dangerosité de la chicha, une autre étude de l’OMS avait déjà alerté, dans une note publiée en 2017, en rappelant les résultats de plusieurs études réalisées une dizaine d’années plus tôt. Compte tenu de la gravité du « tabagisme par pipe à eau », l’organisme mondial de la Santé suggérait aux autorités de régulation de prendre des mesures fiscales ou encore d’interdire ce tabagisme dans les espaces publics, tout en poursuivant la sensibilisation sur les effets nocifs.

Une substance dangereuse surtout pour des jeunes censés être l’avenir du pays. L’une des raisons ayant conduit la Mairie de la Commune IV du District de Bamako à interdire le produit dès 2019. « Si l’avenir d’un pays dépend de sa jeunesse, il faut qu’elle soit saine », expliquait le Maire de la Commune IV, M. Adama Bérété. Pas question pour lui donc de laisser la jeunesse se « détruire ». Car, assez souvent, ce sont des produits de substitution, comme l’alcool et ses dérivés ou la drogue, qui sont utilisés, rendant « les conséquences de cette fumée incalculables ».

Diversement appréciée, la mesure a d’abord été « incomprise », selon le Maire. Mais, entre approbation et réticence, la Mairie a souvent dû faire intervenir les forces de l’ordre pour faire appliquer la mesure. En dépit de tout cela, elle a beaucoup de mal à être respectée, plusieurs « chicha houses » se trouvant dans la commune couverte par elle. L’interdiction étant désormais étendue à l’ensemble du territoire, le maire espère que « nul n’est et ne sera au-dessus de la loi », qu’il faut appliquer avec la dernière rigueur.

Le défi du respect

Pour assurer la mise en œuvre et obliger les acteurs à se conformer, outre l’OCS, la Direction générale des Douanes, la Direction générale du Commerce, de la concurrence et de la consommation (DGCC), la Direction générale de la Police et la Direction générale de la Gendarmerie sont chargées de veiller à l’effectivité de la mesure d’interdiction. Même si les différentes entités concernées n’ont pas encore dévoilé leurs plans, selon certains les forces de l’ordre vont sévir afin que cela serve de dissuasion. Mais, pour un observateur qui a requis l’anonymat, ces actions seraient comme « suer sous la pluie ». Les boutiques de chicha ou encore les chicha houses seront les premières touchées, puisque très visibles, appuie-t-il. Mais qu’en sera-t-il dans les différents clubs, lounges ou restaurants, sans parler des domiciles et espaces privés ? Les forces de sécurité feront-elles des descentes ? Des questions qui trouveront sûrement un début de réponse lors des premiers jours du début effectif de l’interdiction. Ce qui sera déjà impossible à faire pour les autorités, c’est de contrôler totalement la consommation, notamment dans un cadre privé. À moins que grâce aux Douanes, ces produits ne soient réellement interdits d’entrée sur le territoire. Ce que certains clients craignent déjà, c’est que cette interdiction n’entraîne des coûts supplémentaires sur la chicha, avec des revendeurs et tenanciers de boutiques qui mettraient en avant les difficultés pour augmenter leurs prix. À moins de deux semaines de la date retenue pour l’interdiction effective, de nombreux clients et des personnes qui sont dans le milieu de la chicha n’envisagent nullement que la décision puisse être respectée.

Quid chez nos voisins ?

L’exemple chez nos voisins n’incite pas non plus à l’optimisme pour l’effectivité de la décision. L’exemple ivoirien est le plus illustratif. Dans le cadre de l’application d’un décret de 2012 interdisant de fumer dans les lieux publics, les autorités ivoiriennes ont essayé de sévir en 2022. Les forces de l’ordre ont mené des opérations d’envergure, mais cela n’a pas duré deux mois. Les opérations ont cessé, les contrôles aussi. Un journaliste sur place à Abidjan nous confirme que les consommateurs de la chicha fument partout comme si de rien n’était. Au Sénégal, l’interdiction décidée en 2020 est somme toute similaire à celle du Mali. Les autorités sénégalaises avaient également donné six mois aux importateurs et distributeurs de chicha pour s’y conformer. Mais, deux ans plus tard, les autorités n’ont pas réussi à faire respecter la décision. La raison, selon une source au Sénégal, est que les consommateurs ne s’affichent que rarement en public et que le degré de consommation est moindre que celui du Mali. Mais, après la décision des autorités maliennes, le Président de la Ligue sénégalaise de lutte contre le tabac (Listab), Amadou Moustapha Gaye, a saisi l’occasion pour interpeller le chef de l’État Macky Sall pour qu’il s’implique. À partir du 15 février, les capacités des autorités compétentes à faire respecter la décision seront scrutées, afin de déterminer si ce n’est ou non qu’un simple écran de fumée qui finira par se dissiper.

Drogue : La prévention est essentielle

La prévention est l’un des piliers de la lutte contre le trafic et la consommation de drogue au Mali. Un axe essentiel, qui peine à  obtenir des résultats face une absence de données fiables mais aussi à un manque de coordination et de moyens.

« Normalement, il faut une étude pour faire une évaluation.  Mais il n’existe aucune donnée scientifique capable de mesurer la consommation », constate Mohamed Sadio Mady Kanouté,  chef de la division prévention, communication et relations publiques à l’Office Central des Stupéfiants (OCS.) L’absence de données chiffrées sur le trafic et la consommation de drogue constitue le premier obstacle à la prévention, prioritaire dans la lutte.

«Si la répression est insuffisante pour lutter efficacement. Il faut une approche équilibrée entre répression et prévention », explique M. Kanouté.  Car le trafic ne fait qu’augmenter. Deux types de prévention sont menés par l’OCS. Celle dite « universelle », qui s’adresse à la population en général, considérée comme  potentiel consommateur, et l’autre ciblée sur certaines « couches considérées comme vulnérables », comme les élèves et étudiants, ceux qui travaillent dans les activités minières, les professionnels du sexe, les transporteurs et d’autres groupes exposés à la consommation de drogue. Il s’agit essentiellement de séances de sensibilisation organisées en vue d’expliquer les conséquences de la consommation de ces produits sur la santé et la vie de ceux qui s’y adonnent.

Au plan national, la lutte est régie par la  loi n°01-078 du 18 juillet 2001, axée sur la prévention. Depuis 2016, sur instruction de l’ONU, la prévention, qui consiste à «  anticiper la commission de l’infraction », est aussi la règle sur le plan international.

La lutte que mène l’État est effectuée grâce à l’implication de plusieurs organisations de la société civile, parmi lesquelles l’ONG « Ensemble contre la drogue », créée cette année par l’Association des jeunes de Tombouctou pour se focaliser sur la problématique. « Parce que, pendant et après la crise, les jeunes se sont familiarisés avec les stupéfiants. Certains continuent d’être sous leur effet et ont même abandonné l’école », explique Monsieur Ahmadou Touré, Président de l’association. Pour être efficaces, les actions de sensibilisation sont  menées avec des « campagnes de désintoxication et de traitement ». Mais « ce qui manque, c’est la prise en charge en charge des personnes dépendantes, pour leur réinsertion », un volet non encore pris en charge par les partenaires qui accompagnent l’ONG, selon Monsieur Touré. Le chômage, la recherche du gain facile, le contexte sécuritaire « où les trafiquants ne sont pas dénoncés » et la faible implication des familles pour assurer le relais sont aussi autant d’obstacles à la prévention, selon Monsieur Touré.

 

Drogue : qui consomme quoi ?

Ils ont entre 15 et 45 ans pour la plupart. Ils viennent de milieux différents, mais ont un point en commun, la consommation de drogue. Pour tenir le rythme au boulot, oublier son quotidien monotone ou tout simplement « planer », de nombreuses raisons mènent à cette addiction.

Les semaines se suivent et se ressemblent toutes. De nombreux stupéfiants sont saisis par les différents services en charge de la lutte contre le trafic des drogues. Plusieurs trafiquants utilisent le Mali comme zone de transit, mais cette tendance tend à évoluer et le Mali fait sa mue d’espace de transit à espace de consommation. Celle-ci prend des proportions inquiétantes et touche, selon le Directeur de l’Office central de lutte contre les stupéfiants, le magistrat colonel Adama Tounkara, « toutes les couches de la société ».

Pour se faire une idée  des profils des consommateurs, il faut s’intéresser aux prix. Le cannabis (chanvre indien, haschich), qui est la drogue la plus consommée, est très accessible. 100 francs CFA suffisent pour s’en procurer. Une aubaine pour de nombreux jeunes, en dépit de leur situation précaire.

Consommation en développement

Au-delà des idées préconçues, Bamako n’est pas la seule ville concernée par la consommation de drogue. Les régions de Sikasso et de Kayes sont particulièrement touchées, en partie à cause des activités d’orpaillage. « Ceux qui travaillent sur ces sites en consomment le plus souvent pour lutter contre la fatigue, oublier le stress et créer une certaine euphorie dans leurs têtes, ce qui leur fait oublier leur quotidien », explique notre interlocuteur. « Le marché du cannabis est devenu une activité malienne. Le trafic et la consommation sont l’apanage de Maliens et une brique de chanvre indien ne coûte que 30 000 francs CFA », ajoute-t-il. Pour le même prix, vous n’aurez droit qu’à un gramme de drogue dure (cocaïne, héroïne…). Dès lors, on change de dimension. La clientèle est plus « select » et la dépendance plus forte. « Le pouvoir d’achat ne permet pas à beaucoup de Maliens de se procurer ces produits. Heureusement, parce que, dans certains pays développés, les trafiquants sont capables d’en offrir gratuitement à de potentiels clients pour les tenter et les rendre dépendants ». Une très forte addiction se crée alors, et le client, même avec la meilleure volonté du monde, se départira difficilement de cette emprise.

« Nous nous attelons à réduire l’offre. Cela passe par l’arrestation des dealers et par la réduction de la demande, en sensibilisant efficacement les éventuels consommateurs », conclut le directeur de l’OCS.

 

Mali: Près de 200kg de drogue saisis par la Douane

Nouvelle saisie pour les douaniers maliens. La brigade mobile d’intervention de ce corps vient d’effectuer une saisie de près de 200kg de stupéfiants qui transitaient par le pays.

Dans la nuit de lundi 06 au mardi 07 novembre 2017, les douaniers ont effectué une saisie de substances illicites à Kati. Il s’agit de 196kg de cannabis, retrouvés après la fouille d’un véhicule qui se dirigeait vers le Sénégal. La valeur estimative de cette saisie avoisine les 100 millions de FCFA. Abdrahamane Diakité, chef de la brigade mobile d’intervention, l’un des bras armés de la lutte contre les stupéfiants, s’est réjouit en présentant la saisie qui devrait bientôt être détruite. « Nous sommes un pays de transit, mais nous devons nous assurer de bien contrôler ce qui rentre chez nous, nous devons bien fouiller. Une partie du produit saisi par exemple était dissimulée dans la cabine du chauffeur» explique-t-il. Cette nouveau coup de filet est le dernier en date de cette année 2017 où la BMI a déjà pu intercepter 319 kg de chanvre indien.

« La lutte contre la criminalité transnationale ne doit pas être ramenée au second plan, parce que c’est extrêmement important. Il s’agit de la santé de nos populations, de leur sécurité, mais également de l’avenir de la jeunesse. Nous devons donc mener une lutte acharnée contre l’introduction de ces produits sur notre territoire » affirme l’inspecteur des douanes Ahmed Ag Boya.

 

Le trafic de drogue alimente le terrorisme, nouvelle menace pour la sécurité

Certaines parties de l’Afrique de l’Ouest et de l’Est ont émergé comme de nouveaux points de transit pour les trafiquants de drogue, qui utilisent des navires marchands ou des bateaux plus discrets pour le trafic de leur produits en provenance d’Amérique latine ou d’Asie centrale et à  destination des marchés de consommation. Pire encore, le problème de la drogue est lié à  d’autres formes de crime organisé tels que le terrorisme, a averti un responsable de la Commission de l’Union africaine (CUA). Les frontières poreuses et les centaines de kilomètres de côtes non surveillées, les Etats fragiles et criblés de conflits, les systèmes judiciaires affaiblis, la corruption, le taux élevé de chômage chez les jeunes, et d’autres défis sociaux ont rendu le continent vulnérable au trafic de drogue, a indiqué Olawale Maiyegun, directeur du Département des Affaires sociales de la CUA. HAUSSE SPECTACULAIRE DU TRAFIC DE DROGUE Selon l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), les saisies d’héroà¯ne ces dernières années ont été particulièrement élevées au Nigeria, au Bénin, au Togo sur la côte ouest, et en Tanzanie sur la côte est de l’Afrique. Lors d’une réunion récemment organisée à  Harare, au Zimbabwe, des experts africains en matière de lutte contre la drogue affirment que l’Afrique de l’Ouest est devenue une voie de transit majeure pour le trafic de cocaà¯ne entre l’Amérique du Sud et l’Europe, et que l’Afrique de l’Est a servi de point de transit pour le trafic d’héroà¯ne en provenance de l’Asie de l’Ouest, y compris l’Afghanistan et le Pakistan. En Afrique de l’Est, les saisies de drogue ont été pratiquement multipliées par 10 depuis 2009 Les systèmes de sécurité sont souvent assez insuffisants en Afrique, et la région située près de la péninsule arabique facilite également les financements provenant d’un certain nombre de sponsors des réseaux terroristes, analyse Li Wei, directeur du Centre de la recherche antiterroriste à  l’Institut chinois des relations internationales contemporaines. Ces dernières années, la région connaà®t également une hausse d’autres formes de criminalité, telle que le trafic de drogue et la corruption, ce dernier constituant un élément indispensable au financement du terrorisme, de ses relais et de ses complices, a-t-il ajouté. UNE TENDANCE PREOCCUPANTE Il est préoccupant de constater que les liens entre les organisations terroristes et les réseaux mafieux impliqués dans le trafic de drogue sont de plus en plus étroits . L’organisation terroriste Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (AQMI) comporte trois branches chargées du transport de drogue de l’Afrique du Nord vers l’Europe destiné à  financer ces activités terroristes. Les recettes du trafic de drogue sont susceptibles d’être utilisées par des groupes extrémistes en Afrique de l’Est et de l’Ouest pour financer leurs activités terroristes dans cette région de plus en plus vulnérable, selon Olawale Maiyegun, qui a indiqué à  l’agence Xinhua en marge d’une réunion d’experts sur la lutte contre le trafic de drogues récemment tenue à  Harare que le problème de la drogue est étroitement lié à  d’autres formes de crime organisé telles que le terrorisme et le trafic des armes légères. « Dans le cas du Mali, les revenus du trafic de drogue ont été utilisés pour financer la déstabilisation dans la partie nord du pays », a-t-il indiqué avant d’ajouter que le lien est aussi évident dans certains cas. Le Kenya souffre encore plus du crime organisé, notamment la piraterie, le trafic de drogue et le terrorisme. Au Nigeria, o๠le trafic de drogue est devenu un sérieux problème, les autorités luttent contre le groupe extrémiste islamiste Boko Haram qui est également impliqué dans le trafic de drogue, et dont les activités visent à  créer un Etat islamique. En proie à  une instabilité chronique, la Guinée Bissau en Afrique de l’Ouest est devenue un paradis de la drogue. Les trafiquants de drogue utilisent des navires marchands transportant des conteneurs ou des bateaux plus discrets pour faire de la contrebande de cocaà¯ne pure en provenance du Brésil. La drogue est ensuite acheminée en Guinée Bissau, avant de partir pour l’Europe et les Etats-Unis. Le trafic de drogue constitue un facteur important d’instabilité sociale dans le pays. REGIONAUX ET INTERNATIONAUX INDISPENSABLES L’Afrique a actuellement besoin de réponses solides pour contrer le crime organisé, qui devient de plus en plus « sophistiqué ». JIN Can Rong, directeur-adjoint de l’Institut des relations internationales de l’Université du peuple de Chine, a fait savoir ses points de vues pour contrecarrer l’association du trafic de drogue avec le terrorisme: Tout d’abord, pour réagir aux fléaux transnationaux, une coopération régionale semble indispensable. Les gouvernements du continent devraient commencer par le renforcement des échanges d’informations et la coopération en matière de surveillance des frontières et dans la lutte contre le trafic de drogue. Deuxièmement, pour s’attaquer au fond du problème, le développement économique est une tâche importante pour les pays africains. Le développement socio-économique permettrait notamment de créer des emplois et de s’attaquer aux racines sociales du terrorisme, mais aussi de renforcer l’Etat dans la lutte contre le crime organisé. Troisièmement, il n’existe pas de modèle démocratique prêt à  l’emploi qui puisse être appliqué de façon aveugle, les pays africains devraient adapter leur système de gouvernance conformément à  leurs propres situations. Quatrièmement, compte tenu de la provenance et la destination de la drogue, ainsi que la menace que représente l’association entre trafic de drogue et terrorisme pour le monde entier, une coopération internationale est plus que nécessaire. Le monde a la responsabilité d’aider les Africains dans leur lutte contre la drogue et le terrorisme, deux fléaux  » importés » malgré eux sur leur continent.

Mali : Baba Ould Cheikh, le maire de Tarkint, a été arrêté

La “prise” est d’importance pour les autorités maliennes. Une opération menée par les bérets rouges et les éléments du colonel-major Gamou a permis l’arrestation de Baba Ould Cheikh, mercredi 10 avril, à  Tarkint, la ville dont il est maire et qu’il n’avait pas quitté depuis que pesait contre lui un mandat d’arrêt délivré au mois de février. à€ Gao, il n’aura eu le temps que de prendre connaissance de ce mandat avant d’être déféré à  Bamako. Mais dans le nord du Mali, il est connu de tous et rares sont les affaires auxquelles son nom n’est pas mêlé. à€ commencer par celle surnommée « Air Cocaà¯ne », lorsqu’en 2011, un avion en provenance d’Amérique du Sud avait atterri en urgence non loin de sa commune. Mais on avait également entendu parler de lui lors des prises d’otages de 2003 et 2009, dans lesquelles il est nommé médiateur, tout en étant soupçonné d’être lié aux ravisseurs d’Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi). Plus polémique encore, Baba Ould Cheikh, issu de la tribu arabe Lamhar, a toujours soutenu le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao). à€ plusieurs reprises, ses affaires l’ont amené à  croiser le chemin d’Oumar Ould Hamaha, trafiquant et islamiste recherché, qui pourrait avoir été tué récemment lors des récentes frappes aériennes menées à  Tombouctou. Fin de l’impunité L’impunité dont « Baba » disposait semble avoir disparu avec la prise de Gao, le 26 janvier dernier. Au lendemain de la libération de la ville, alors qu’il se promène avec son ami, Sadou Harouna Diallo, le maire de Gao, Baba Ould Cheick est brièvement interpellé et gardé à  la gendarmerie. Ce n’est qu’après avoir été relâché dans des conditions encore floues, que le mandat d’arrêt est lancé contre lui. Depuis lors, il s’était retranché dans son fief, à  une centaine de kilomètres de Gao. Baba Ould Cheikh et sa grande famille ont pu asseoir leur influence dans la région, tant du côté des forces de sécurité basées dans le Nord qu’auprès des hommes politiques locaux et nationaux. Comme le maire de Gao, il est membre du PDS, le parti de l’ancien président, Amadou Toumani Touré (ATT). Dans la ville, il possède boutiques et villas cossues. Ses entreprises de transport et de bâtiment travaillent avec les plus gros acteurs économiques de la ville, mais aussi auprès du Comité International de la Croix Rouge et de la municipalité. à€ travers cette arrestation, c’est un pan de la mafia des “narco-islamistes” qui prend un sérieux revers. Dorothée Thiénot, à  Gao

La guerre au Mali : phase 2

A l’occasion de la visite du président français au Mali, trois semaines après le début de l’opération militaire Serval qui a permis de reconquérir avec l’armée malienne les grandes villes occupées, le président François Hollande a déclaré que « le terrorisme a été repoussé, il a été chassé mais il n’a pas encore été vaincu ». Les forces terroristes restantes semblent s’être repliées dans le nord du pays. En effet, à  part quelques ilots de résistance, les forces terroristes restantes se sont repliées dans le nord du pays, dans le massif de l’Adrar des Iforas. Une région saharienne et montagneuse o๠se joue dorénavant, avec l’arrivée des forces françaises sur l’aéroport de Kidal, une nouvelle séquence de cette guerre. Les combattants de l’Adrar des Iforas Juste après le siège de Gao, dans la journée du 26 janvier 2013, entre deux cents et trois cents véhicules des forces rebelles auraient quitté précipitamment la boucle du fleuve pour monter se réfugier dans le nord montagneux et désertique du pays, dans l’Adrar des Iforas. Un massif rocheux creusé de grottes qui sont autant de citadelles et de caches naturelles que connaissent parfaitement les populations touareg de la région. Ces montagnes, o๠se trouveraient probablement les otages, ont abrité de 2010 à  2011 le sanctuaire d’Aqmi,(Al-Qaà¯da au Maghreb islamique) une organisation salafiste extrémiste dirigée par Abdelmalek Droukdel, un ancien du GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat), une organisation qui avait semé la terreur en Algérie dans les années 90 et qui constitue avec Ansar Dine (les défenseurs de la religion) et le Mujao (le mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’ouest) les forces rebelles de ce conflit. Aujourd’hui l’Adrar est aussi le refuge du très charismatique chef touareg d’Ansar Dine, Iyad Ag Ghali. Un ancien chef de la rébellion touareg qui a su rassembler autour de lui toutes les forces rebelles pour partir à  la conquête du sud et qui se retrouve maintenant dans une situation quelque peu désespérée, reclus dans les montagnes fortifiées, avec les derniers combattants restants, qui comptent certainement parmi les plus durs et les plus déterminés, et se préparent probablement à  un assaut final. Une autre composante des forces politique touareg qui circulent dans cet espace est le MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad), une organisation armée qui dit se battre contre les rebelles, et qui aurait annoncé la libération de plusieurs ville de l’Adrar dont la grande ville de Kidal. Elle aurait livré à  la France des chefs rebelles qu’ils auraient fait prisonnier à  la frontière algérienne. Le MNLA joue sa crédibilité sur ces actions contre les rebelles. l’organisation serait coupée de l’autorité de Bamako et s’inquiéterait pour ses populations des risques d’exactions et de dérapages ethniques dont elles pourraient être victimes (un positionnement partagé par le MIA le mouvement islamiste de l’Azawad nouvellement crée). Les opérations françaises dans l’Adrar des Iforas De toute évidence, d’après de nombreux observateurs, avec l’arrivée des forces françaises sur l’aéroport de Kidal, nous sommes passés à  une autre étape de cette guerre. Les objectifs et les intervenants ne paraissent plus être tout à  fait les mêmes. Il ne s’agit plus de reconquête et de normalisation comme avec l’opération «Serval» mais il semblerait que nous soyons en présence de forces spéciales avec des objectifs différents. Une opération plus secrète qui n’est pas sans rappeler l’opération Sabre, qui serait, dit-on, dirigée par le Commandement des opérations spéciales, la Direction des Renseignements Militaires et la Brigade des Forces Spéciales Terre, depuis l’été 2012. Le COS, le Commandement des Opération Spéciale, comme l’explique Jean-Henri Gontard (un consultant qui cherche à  favoriser les contacts entre les rebelles du MNLA et la France), « est basé à  Ouagadougou au Burkina Faso, et travaillerait depuis longtemps sur cette zone. Il dépendrait directement de l’Etat Major des Armées et regrouperait un ensemble de forces spécialisés : 1er Régiment Parachutiste d’Infanterie de Marine (1er RPIMa), les Commandos Marine (Jaubert, Trepel, de Penfentenyo, de Montfort, Hubert) et le GCMC, le Commando Parachutiste de l’Air n°10 (CPA 10), le Détachement ALAT (Aviation Légère de l’Armée de Terre) des Opérations Spéciales (DAOS) une escadrille d’hélicoptères basés à  Pau, ainsi que le Détachement des Opérations Spéciales (DOS) des avions de transport Hercules C130 et C160 dotés d’équipements spécialisés qui ressembleraient beaucoup à  ceux que l’on a vus atterrir à  Kidal. » D’autre part, les troupes spéciales françaises auraient formé et entrainé des GSI (groupes spéciaux d’intervention) en Mauritanie (400 hommes), au Mali (200 hommes) et au Niger (200 hommes). « Les GSI, sont des unités très mobiles, équipées de puissants pick-up Toyota armés de mitrailleuses lourdes. Les soldats ne dépendent d’aucune base, ils vivent en permanence dans le désert en se déplaçant au gré des renseignements glanés par les services de renseignement et de la reconnaissance aérienne. » (France 24). Ces groupes de soldats locaux avaient été formé pour combattre AQMI et organiser des opérations longue distance avec droit de poursuite. Ils sont déjà  intervenus en septembre 2010 depuis la Mauritanie pour détruire une unité AQMI, la Seryat El Voughrane, à  Tombouctou. Les trafics Les combattants rebelles ont besoin d’autre part de rétablir les routes et les réseaux des trafics qu’ils contrôlaient et qui ont certainement joué un rôle très important dans cette guerre. Car de tout temps, il y a toujours eu de nombreux trafics dans cette région. Trafics d’êtres humains, avec principalement le phénomène de migration d’Afrique vers l’Europe et trafics de marchandises de toutes sortes, essence, voitures, ou cigarettes. Mais le plus gros de ce trafic, dont l’activité jouerait un rôle très important est d’une part le trafic d’armes (on estime qu’il y aurait près d’un million de kalachnikovs actuellement dans le nord du Mali), et surtout le trafic de cocaà¯ne pour remonter la drogue des ports d’Afrique de l’ouest vers les rives méditerranéennes. Une activité aujourd’hui très désorganisée à  cause de la guerre, et qui tente de se restructurer pour gérer les importantes quantités en transit dans le nord du pays, estimées actuellement par les experts à  près de 50 tonnes de cocaà¯ne. Les options sur le terrain Face à  cette situation, deux options s’imposent aux observateurs : soit les rebelles déjà  affaiblis restent dans leur montagnes et attendent qu’on les y déloge, soit ils tentent de partir mais leurs options paraissent limitées. Car il semblerait que les différentes routes de sortie soient déjà  fermées ou sérieusement surveillées par tous les pays de la région. En tout état de cause, nous entrons dans une autre séquence de cette guerre qui sera probablement réalisé dans la plus grande discrétion par les services de renseignement et les forces spéciales à  l’abri de tous les regards.

Guinée – Bissau : Le trafic de cocaïne gangrène la sous-région

Le trafic de drogues est une menace majeure pour le développement de la Guinée-Bissau. l’augmentation du nombre d’usagers est devenue un problème majeur de santé, non seulement pour le pays mais aussi pour la sous-région. C’’est la raison pour laquelle, les autorités bissau-guinéennes sont encouragées à  développer leurs moyens d’enquête et à  renforcer le système judiciaire national. En 2009, l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) estime qu’environ 13 tonnes du total de la cocaà¯ne qui transite via l’Afrique de l’Ouest ont été consommées ou stockées dans la région, provoquant des problèmes de santé importants. Le Directeur exécutif de l’ONUDC, Yury Fedotov, et le Représentant spécial de l’ONU en Afrique de l’Ouest, Saà¯d Djinnit, ont débuté vendredi 11 novembre une visite en Guinée Bissau, pays de la région particulièrement affecté par les activités des groupes criminels transnationaux. « Le problème des drogues illicites n’est pas le problème d’un seul pays mais C’’est toute la communauté internationale qui doit affronter cette situation difficile », a estimé Yury Fedotov dans un communiqué. Yury Fedotov et Saà¯d Djinnit ont rencontré le Président Malam Bacai Sanha et le Premier ministre Carlos Gomes Junior afin d’aborder les questions de sécurité liées aux activités des groupes de trafiquants dans le pays. En effet, environ 800 millions de dollars ont été dépensés pour l’achat de drogues en Afrique de l’Ouest en 2009. A titre de comparaison, le produit intérieur brut de la Guinée-Bissau était de 400 millions de dollars la même année. D’o๠le plaidoyer en faveur d’une action régionale et internationale pour mettre un terme aux trafics de drogues en Afrique de l’Ouest. Ces actes criminels empruntent pourtant des voies connues. Selon Mody Ndiaye du Bureau onusien à  Bissau, l’archipel des Bijagos est le lieu idéal pour débarquer de grandes quantités de cocaà¯ne. Les trafiquants déchargent leurs cargaisons d’un bateau à  l’autre ou les acheminent par avion, en utilisant des pistes d’atterrissage construites clandestinement sur ces à®les sous-développées. Les forces de police ne peuvent surveiller tout l’archipel. Depuis 2008, une unité de Police judicaire spécialisée en Guinée-Bissau a été créée afin d’augmenter le nombre d’enquêtes sur le trafic de drogues et le crime organisé. La Guinée-Bissau est en effet l’une des principales portes d’entrée de la drogue en Afrique.

Avion de la drogue: le Mali ne cédera pas aux pressions

Il y a notamment des pressions pour obtenir la libération des deux principaux suspects arrêtés. Ces pressions ne marcheront pas. Le chef de l’Etat (Amadou Toumani Touré) nous a donné cette semaine le feu vert pour faire toute la lumière sur l’affaire, a déclaré un responsable du ministère. Une autre source proche de l’enquête a également affirmé que ces pressions étaient inutiles. Ils peuvent même menacer la République, mais l’enquête suit son cours et la vérité doit éclater, a-t-elle dit en soulignant que la coopération judiciaire, en particulier avec le Maroc, a permis de faire un grand bond dans l’enquête. Aucune indication sur la provenance des pressions exercées n’a été fournie, mais des personnes liées aux deux principaux suspects ont menacé de s’en prendre à  l’Etat du Mali par la violence s’ils n’étaient pas libérés, selon une source des services maliens de sécurité. Ces deux suspects sont Didi Ould Mohamed, originaire du Sahara occidental qui se prétend Malien mais dont la nationalité est contestée par les enquêteurs, et Mohamed Ould Sidi Hamed, Malien. La personnalité de Didi Ould Mohamed, intéresse particulièrement les enquêteurs: natif de Lâayoune au Sahara occidental, il vit entre les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf (extrême sud-ouest de l’Algérie) et le Mali, o๠il a de la famille. Il maà®trise parfaitement l’espagnol, langue parlée par les trafiquants sud-américains. On est à  deux doigts de savoir si, effectivement, Didi Ould Mohamed a bel et bien servi d’interprète entre trafiquants latino-américains et ressortissants d’Afrique de l’Ouest, pour que l’avion de cocaà¯ne se pose dans le Sahel malien, a affirmé une source proche de l’enquête. Début novembre 2009, un Boeing 727 venant du Venezuela et transportant de la cocaà¯ne et d’autres produits illicites, selon l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), avait atterri dans la région de Gao. Après avoir déchargé son contenu, les trafiquants avaient incendié l’appareil. Depuis, une dizaine de personnes ont été arrêtées au Mali. Parmi elles figure un pilote français, appréhendé le 7 mars et soupçonné d’être impliqué dans divers trafics de drogue. L’Afrique de l’Ouest est considérée par les agences internationales de la lutte contre la drogue comme un point de transit important dans le commerce de stupéfiants venant d’Amérique latine et destinés à  l’Europe. Plusieurs bandes de trafiquants, certaines liées à  Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi), sévissent dans le Sahara, de l’Algérie à  la Mauritanie en passant par le Mali et le Niger.

« Avion de la drogue » au Mali: six suspects recherchés

Le Mali recherche six personnes soupçonnées d’être impliquées dans l’affaire d’un avion chargé de cocaà¯ne qui avait atterri en novembre 2009 dans la région de Gao (nord), ont indiqué jeudi à  l’AFP des sources proches de l’enquête, après l’interpellation de deux suspects. Les six suspects sont en fuite et certains d’entre eux sont de richissimes commerçants, ont indiqué différentes sources sécuritaires suivant l’enquête et des personnes très proches du dossier. Pour le moment, « nous avons écouté et relâché des élus, des protagonistes. Personne ne sera protégé, le gouvernement nous a donné le feu vert sur l’affaire », a déclaré un enquêteur, sans donner de nombre. Mercredi, plusieurs sources avaient révélé à  l’AFP l’arrestation de deux hommes considérés comme de « grands suspects » dans le cadre de l’enquête, sans indiquer leur identité ni la date de leur interpellation. Sur des photos prises après leur arrestation et montrées à  l’AFP, on voit un quinquagénaire chauve et un quadragénaire à  la petite moustache, tous deux de peau claire, vêtus de boubous. Il s’agit de « Didi Ould Mohamed, originaire du Sahara occidental ayant également la nationalité malienne, et Mohamed Ould Sidi Hamed, de nationalité malienne », a précisé jeudi à  l’AFP une des sources proches du dossier. Les deux hommes se présentaient comme des commerçants. Didi Ould Mohamed, natif de Lâayoune (Sahara occidental), vivait entre les camps de Tindouf (extrême sud-ouest algérien) et le Mali, o๠il a de la famille, selon les différents interlocuteurs interrogés par l’AFP. Il maà®trise « parfaitement l’espagnol » et « l’enquête cherche à  confirmer son rôle entre cartel de drogue latino-américain et filière de trafiquants en Afrique de l’Ouest », a expliqué une des sources. Les services de sécurité étrangers ont mis à  la disposition du Mali des éléments « accablants » sur les deux hommes, qui étaient en cours de vérification. Près de dix personnes ont été arrêtées au Mali dans le cadre de l’enquête sur cette affaire. Parmi elles, figure un pilote français, appréhendé le 7 mars et soupçonné d’être impliqué dans divers trafics de drogue. Début novembre 2009, un Boeing 727 venant du Venezuela et transportant de « la cocaà¯ne et d’autres produits illicites », selon l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), avait atterri dans la région de Gao. L’appareil avait déchargé son contenu puis avait été incendié par ses utilisateurs, selon des recoupements de l’AFP. L’Afrique de l’Ouest est présentée comme un point de transit important dans le commerce de drogue d’Amérique latine vers l’Europe. Plusieurs bandes de trafiquants sévissent dans le Sahara, de l’Algérie à  la Mauritanie en passant par le Mali et le Niger.

Affaire du cargo de la drogue, Eric Vernay soutenu par la France

l’on se souvient des ces photos des morceaux de la carlingue calcinée de l’avion, surnommé «Â Air Cocaine », retrouvés dans le désert malien près de Gao, avec sa cargaison illicite mystérieusement disparue. Et sans que l’on puisse faire la lumière sur ce qui s’était réellement passé. Aujourd’hui, de nouveaux éléments viennent étayer l’affaire. Cette fois, C’’est Eric Vernay, un français qui est en cause. Interpellé le 8 mars dernier près de son domicile sis à  Torokorobougou par la Sécurité d’Etat, et remis à  Interpol-Mali, le cerveau présumé de cette affaire de trafic international de drogue a été déféré à  la prison centrale de Bamako le lendemain mercredi, informe l’Indépendant de ce lundi. Une interpellation, qui a aussitôt provoqué des réactions du côté français. Selon Bernard Valero, porte-parole du Quai D’Orsay, Bernard Valero « le dossier d’Eric Vernay, qui réside depuis plusieurs années au Mali, était suivi par le consulat de France à  Bamako dans le cadre de l’exercice normal de la protection consulaire « . Le contenu de cette protection consulaire ferait actuellement l’objet de discussions de haut niveau entre les autorités françaises et maliennes. Eric Vernet, est le DG de la société « AAA » Africa Air Assistance, une société spécialisée dans la maintenance et le trafic aérien, qui a été interdit de vols sur le territoire sénégalais pour opérations illicites, liées au trafic de drogue Mais elle continuait d’opérer des vols sur le territoire malien, et sans surveillance particulière, ce qui fait croire aux autorités qu’elle serait au coeur du trafic de drogue au Mali avec l’affaire du cargo. On cite également dans cette affaire, l’agence « Go-Voyages », victime collatérale, puisque AAA aurait obtenu des autorisations de l’ANAC (L’agence nationale pour l’aviation civile ), en usurpant ses documents. Des complices hauts placé? En interrogeant la directrice de l’ANAC, Mme Issabré, Interpol entend faire la lumière sur cette affaire et mesurer le degré d’implication de cet organisme chargé de délivrer les autorisations pour opérer et survoler le territoire malien. Selon lMme Hissabré, sa responsabilité se limiterait à  signer des documents, sur suggestion de ses services techniques. Selon certaines sources, elle aurait reçu un mot d’ordre « d’en haut » pour autoriser cet avion… Au-delà  des complicités à  établir et des coupables à  sanctionner, l’affaire Air Cocaine révèle surtout l’implication du Mali dans un trafic de drogue qui dépasse ses frontières, et s’étend à  la sous-région.

Nord Mali : L’opposition s’engouffre dans la brèche WikiLeaks

Duplicité, laxisme, voire complicité. Les télégrammes diplomatiques américains révélés par WikiLeaks ne sont tendres ni avec le président Amadou Toumani Touré (ATT), ni avec son armée, ni même avec son système financier. Une banque malienne, dont le nom a été flouté par WikiLeaks, est citée pour avoir « blanchi » l’argent des rançons versées à  Aqmi en échange de la libération d’otages. Un télégramme relate aussi les malheurs du diplomate Anton Prohaska, chargé par Vienne de négocier avec les ravisseurs d’un couple d’Autrichiens détenu dans le nord du Mali. Il y a là  toute une faune de faux intermédiaires, d’agents doubles et d’escrocs en tout genre… Rien n’aurait été épargné au malheureux Prohaska, selon les diplomates en poste dans la capitale malienne. Par ailleurs, en novembre 2009, le général William Ward, patron d’Africom (le commandement militaire américain) est à  Alger avant de se rendre à  Bamako. Abdelaziz Bouteflika le charge de transmettre un message à  ATT : « Dites-lui qu’il ne peut être l’ami des voleurs et des victimes en même temps. » WikiLeaks ne dit pas si le message a été transmis, mais nous apprend qu’ATT a fait savoir au général Ward qu’il estimait que « les Algériens ne [faisaient] pas grand-chose ». Une chose est sûre : en matière de lutte contre Aqmi, la défiance d’Alger à  l’égard de Bamako est partagée par l’administration américaine, qui évoque tout à  la fois l’attitude ambiguà« des responsables maliens, civils comme militaires, et « le jeu trouble » d’ex-chefs de la rébellion touarègue. Bamako n’a pas réagi, mais la presse locale a commencé à  relayer le contenu des télégrammes. Des partis d’opposition ont annoncé leur intention de saisir le président de l’Assemblée nationale pour que les révélations de WikiLeaks soient inscrites à  l’ordre du jour de la prochaine session.

« Aqmi est le premier employeur au nord du Mali »

Dans votre livre, vous décrivez la montée en puissance d’Al-Qaà¯da au Maghreb islamique. Depuis plusieurs années, le GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat), qui est né en Algérie, a tenté de recruter en Tunisie, au Maroc ou en Libye. Des salafistes venus de différents pays maghrébins ont rejoint le GSPC au début des années 2000. Ces recrues n’étaient pas nombreuses et le GSPC a voulu passer à  une autre dimension pour augmenter ses effectifs. Le groupe a donc choisi de se donner une image plus régionale, en intégrant dans sa stratégie l’idéologie d’Al-Qaà¯da. à€ propos des deux chefs d’Aqmi, Droukdel et Belmokhtar, vous allez à  l’encontre de l’idée selon laquelle, le premier serait un « pur » islamiste et l’autre un chef de bande. Je m’étonne de la facilité avec laquelle les médias ont intégré dans leurs analyses la propagande des à‰tats du Maghreb et du Sahel, qui ont intérêt à  vider de toute substance idéologique ou religieuse les groupes d’Aqmi, afin de les réduire à  de simples groupes de bandits. Ce sont des terroristes et des intégristes. l’autre soir, lors de l’émission Complément d’enquête, l’ancien otage français Pierre Camatte a confirmé que ses ravisseurs étaient bel et bien des islamistes, une espèce de moines guerriers, pour utiliser une terminologie occidentale. En France comme à  l’étranger Selon vous, la prise d’otages au Niger et la menace d’attentats qui pèse sur la France a déjà  eu un précédent : l’affaire de l’Airbus d’Air France et la vague d’attentats de 1995. J’ai observé, depuis le 24 juillet dernier sur les forums djihadistes, un discours qui ressemble étrangement à  celui que l’on pouvait lire ou entendre après l’intervention du GIGN sur l’aéroport de Marignane, pour libérer les otages de l’Airbus détourné à  Alger en décembre 1994. Cette affaire a été suivie en 1995 par la vague d’attentats qui a touché Paris. Certains spécialistes opérationnels français ont, eux aussi, fait ce rapprochement. Aqmi veut s’attaquer ainsi aux intérêts français, à  l’étranger comme en France. Votre livre confirme que le Mali est bel et bien le chaà®non faible dans la lutte contre Aqmi au Sahel. La situation économique ou politique, la faiblesse de l’armée malienne peuvent l’expliquer. Il y aussi une absence de volonté politique de s’attaquer au problème. Le pouvoir malien ne se sent pas concerné par Aqmi et ses pratiques. On remarque que, depuis 2003, tous les otages, quel que soit l’endroit o๠ils ont été capturés, ont été retenus prisonniers dans le nord du Mali, véritablement sanctuarisé par les terroristes. Les négociations se déroulent sur le territoire malien. C’’est aussi dû aux liens noués entre les salafistes et les tribus locales. Abou Zeid ou Belmokhtar ont épousé des femmes de cette région. Aqmi opère aussi une redistribution des richesses engrangées grâce aux rançons et à  différentes activités. Aqmi est devenu le premier employeur au nord du pays, ce qui explique qu’il a pu ainsi obtenir de nombreuses complicités. Avoir une ligne ferme Que peut faire la France ? Payer des rançons n’est pas une solution. Je ne veux pas dire que la vie humaine ne vaut rien, mais en donnant de l’argent, on ouvre la voie à  tous les chantages. On valide un fond de commerce et dans six mois, les preneurs d’otages recommenceront. Je pense qu’un à‰tat doit avoir une ligne ferme et envoyer un message clair aux ravisseurs en fixant les limites qu’il ne peut franchir. Existe-t-il un « front intérieur » d’Aqmi en France ? Il y a des sympathisants dont le nombre est estimé, selon les services spécialisés, entre 250 et 300 personnes. Mais combien sont-ils capables de passer à  l’action ? Ceux qui représentent un danger sont entre 30 et 40, et ils sont connus et surveillés. Le danger pourrait plutôt venir de membres d’Al-Qaà¯da recrutés en Afghanistan ou au Pakistan ou au Sahel, aguerris au combat et au maniement des explosifs. Ils pourraient s’infiltrer en France et recevoir un soutien logistique de sympathisants. Il y a un autre danger : que les membres d’Aqmi agissent dans des pays voisins, comme l’Italie, l’Espagne, l’Allemagne ou les Pays-Bas, o๠des réseaux passeraient à  l’action. Propos recueillis par Raymond Couraud LIRE Al-Qaà¯da Maghreb islamique par Mohamed Sifaoui. à‰ditions Encre d’Orient : 21€

Guinée: Saisie des biens d’Ousmane Conté aux Etats-Unis

En effet, le président américain a désigné, mardi 1er mai 2010, le fils de l’ancien chef d’à‰tat Lansana Conté comme « baron de la drogue ». Une procédure qui ouvre la voie à  la saisie de ses biens aux à‰tats-Unis a indiqué la Maison Blanche. Ousmane Conté est un baron de la drogue. Voilà  désormais la certitude affichée par l’administration américaine. Une accusation qui risque de peser lourd alors que le procès des narco trafiquants est ouvert depuis la fin mars 2010 à  Conakry et qu’Ousmane Conté est attendu à  la barre dans les semaines à  venir. Lors de son arrestation en 2009, Ousmane Conté avait reconnu être impliqué dans le trafic de drogue mais il a toujours nié être un parrain. Pourtant, à  l’étranger sa réputation n’a cessé de se dégrader. Lorsque la Guinée Bissau est devenu la piste d’atterrissage privilégiée des narco trafiquants latino-américains, les polices du monde entier ont découvert que la cocaà¯ne partait souvent vers le pays voisin, la Guinée. Pour ce faire, il fallait des complicités au plus haut niveau de l’Etat. Sans la protection assurée par un personnage aussi puissant qu’Ousmane Conté, ce trafic n’aurait pas pu prendre une telle dimension en Guinée. Militaire de carrière, forcément intouchable en raison de son statut, Ousmane Conté a toujours eu une réputation sulfureuse. Faible éducation, méthodes brutales, c’est lui qui a organisé la répression des manifestations de 2007 ou plus de 150 personnes ont été tués. A l’époque, il s’entoure d’un cercle de sous-officiers aussi violents que déterminés o๠l’on retrouve notamment Claude Pivi et Moussa Dadis Camarra.

Arrestation de trafiquants de drogue au Nord Mali : la chasse continue

Les 2 Maliens auraient été arrêtés grâce aux forces de sécurité lybiennes et maliennes. Ablil Ag Albacher, ressortissant du Nord, est l’un deux, un gros bonnet du trafic de la drogue au Nord du Mali. Il a été arrêté chez lui à  Kidal en compagnie d’au moins deux autres personnes. Un important stock de drogue aurait aussi été trouvé à  son domicile, d’une valeur de « plusieurs milliards de FCFA », rapporte l’hebdomadaire l’Observateur. L’on se rappelle qu’un avion cargo s’était écrasé il y a quelques temps au Nord du Mali, précisément dans la région de Gao avec une importante cargaison de drogue. Par la suite, le boeing avait été démantelé pour effacer toute trace pour les enquêteurs. Reste que le Mali est aujourd’hui un lieu de passage de ce trafic, à  destination de l’Europe. On parle même de Narco-état, une appellation qui n’est pas pour plaire au locataire de Koulouba. Le désert Malien étant une vaste zone, le narco-trafic et ses barons y ont élu domicile. Occupés à  la chasse aux salafistes d’Al Qaeda, l’armée Malienne a bien du mal à  distinguer les bandits des citoyens ordinaires et l’habit ne faisant pas le moine,comment deviner qu’untel ou untel est un puissant narcotrafiquant à  l’instar de cet Ablil Ag Albacher, et sauf complicité locale. Et son arrestation vient conforter les autorités dans la lutte contre le trafic de drogue. Comme à  chaque fois qu’un ponte de la mafia sicilienne est pris par les autorités italiennes, c’est une victoire même si le combat pour éradiquer le trafic sera long. Ce personnage orchestrait donc le transfert de la drogue vers des pays comme l’Egypte, le Soudan, l’Arabie Saoudite et l’Europe développant ainsi un vaste réseau dans le Nord. Alors le sbire se serait-il fait dénoncer par un proche, puisqu’une importante quantité de drogue a été trouvé à  son domicile ? La chasse continue Aussi tentaculaire que soit ce réseau de trafiquants de drogue, la chasse continue pour les autorités maliennes. La lybie et d’autres pays sont engagés dans le combat avec le déploiement de forces de sécurité dans la bande désertique couvrant les frontières du Mali, du Niger et aussi de la Libye. Une équipe d’enquêteurs libyens aurait même séjourné au Mali dans le cadre de cette affaire pour faire la lumière tandis que les trafiquants ont été transférés à  Bamako pour jugement. « Nous travaillons main dans la main avec le main pour lutter contre tous les trafics.En mois d’un mois, je peux vous dire que la Libye a arrêté à  sa frontière avec le Niger plus de trente véhicules chargés de drogue », a affirmé à  l’AFP une source sécuritaire libyenne, de passage à  Bamako. Après les prises otages, les crash d’avions étrangers et les arrestations, quelle nouvelle affaire viendra remuer le sable du Nord Mali, un sable décidément trop mouvant…

Nord Mali :  Air « cocaïne » volait avec de faux papiers

Rappel des faits A la mi-novembre, on apprenait la découverte d’un Boeing 727 en provenance du Vénézuela. Après l’atterrissage, toute la drogue que transportait le cargo, a été déchargée et mis dans cinq véhicules 4×4. Ces véhicules auraient ensuite pris la route pour le Niger, après que les responsables aient mis le feu au Boeing, dans le but d’effacer toute trace de leur passage. Une enquête nationale et ensuite, internationale a donc été ouverte. Au début de cette enquête, trois individus avaient été arrêtés après qu’on les ait retrouvé entrain de récupérer les carcasses de l’avion. Ces derniers n’étaient ni plus ni moins que des pauvres habitants en mal d’argent. Quant en plus, on sait que ces carcasses remportent énormément. Ce n’est que normal qu’ils profitent de la situation pour se faire un peu de sous. l’ONU indique que l’avion avait de faux papiers ne l’autorisant pas à  voler. Avion immatriculé en Guinée Bissau l’agence de l’aviation civile de la Guinée Bissau a depuis le mois de novembre dernier, demandé à  plusieurs pays Ouest-africains, d’arrêter l’avion et son équipage. Dans un rapport élaboré par les autorités Bissau-guinéennes, l’appareil n’aurait pas respecté les consignes de navigabilité. La même source explique que le Boeing 727 n’avait plus le droit de voler depuis le 31 octobre 2009. C’’est donc en parfaite illégalité qu’il circulait au moment de son atterrissage au Nord Mali. Ainsi, conscients qu’ils ne pourraient plus continuer à  circuler sans risque de se faire contrôler, les membres de l’équipage auraient fait établir de faux papiers pour l’avion. Ces papiers ont donc été élaborés en Arabie Saoudite, dans le but de brouiller toute piste susceptible de les faire repérer. Signalons qu’Air cocaà¯ne a été immatriculé à  Bissau, C’’est ce qui explique le fait les autorités de ce pays demandent une arrestation immédiate des trafiquants. L’enquête progresse Les enquêtes nationale comme internationale, progressent aussi vite qu’on ne pouvait l’imaginer. l’itinéraire de l’avion devient de plus net et se serait déroulé comme suit : Panama, ensuite Colombie et puis plus rien. On perd pendant quelques jours les traces de l’avion, pour ensuite voir le transpondeur (appareil localisateur) montrant les traces du cargo au Cap Vert. De là , il se dirigera vers la Guinée Bissau et terminera son trajet dans le désert malien. Par ailleurs, les autorités maliennes ont décidé d’ouvrir à  la suite d’une enquête préliminaire, une information judiciaire. La justice prend l’affaire en main et souhaite travailler en toute indépendance. Bamako aurait même demandé un coup de main de l’organisation internationale de la police criminelle Interpol. Plusieurs pays voisins du pays, seraient impliqués dans cette affaire et des têtes risquent de tomber très bientôt.

Cocaïne au Nord : Silence, ici,on planifie un trafic

Comme on aime le dire en langage Africain : « toujours pour le voleur, un seul jour pour le propriétaire ». Et les Maliens ne cessent de se poser des tas de questions : Est ce le manque de sécurité qui se fait grandissant dans le Nord Mali ? Est ce une faible implication des autorités ? Dans tous les cas, C’’est une véritable affaire d’état qui ne dit pas son nom, sinon comment comprendre la circulation d’une si grande quantité de drogue sous le ciel Malien et pourquoi ce silence des autorités Maliennes face à  la situation ? Un ressortissant de Mopti raconte : « moi ça ne m’étonne pas qu’un bœing transportant de la cocaà¯ne s’écrase au Nord, J’ai plusieurs fois vu tard dans la nuit, des 4à—4 remplies d’armes et escortées par des hommes en tenue, se diriger vers un dépôt qui se trouve derrière la gare routière de Mopti. J’ai tenté en vain d’en savoir plus mais un jour, J’ai failli y laisser ma peau. Je me suis alors précipité pour en parler à  un colonel de la gendarmerie que je connais très bien et je vous assure que ma surprise fut grande face à  sa réponse. Etant sur le toit de sa maison tout en regardant la direction que je lui avait indiqué, il me dit : «Â petit, je ne suis qu’un verre face à  un caillou, je le touche, il m’écrase, il me touche, je m’écrase ». je me suis posé beaucoup de questions et cette histoire s’est passée au moment o๠les rebelles tuaient nos frères comme des moutons sans qu’ils n’aient le droit de se défendre. La population malienne et les ressortissants étrangers sont inquiets de l’indifférence des autorités Maliennes face à  certaines situations. Les rebelles décident de mettre en danger la vie de milliers de personnes, et le 5 novembre 2009, ce Boeing vénézuélien retrouvé incendié à  14 km de la ville de Gao, s’ajoute à  la psychose ambiante. Le Tourisme s’en ressentira certainement et il ne fait plus de doute que le Nord Mali est devenu une zone à  risque, o๠toutes les dérives sont désormais possibles. Une situation à  surveiller de très près et face à  la menace terroriste.

Trafic de drogue au Mali : les responsables restent inconnus

C’’est donc un terrain propice aux trafics d’armes, de drogues, et parfois même de personnes. Il est ouvert sur le Niger, l’Algérie et la Mauritanie. Et ces régions sont réputées favorables aux islamistes armés. C’’est le manque de contrôle qui encourage certainement les nombreux trafics qu’elle enregistre ces derniers temps. Signalons que l’Afrique de l’Ouest est un important point de transit et d’ouverture vers les marchés occidentaux. En témoigne les sites de fabrications de drogues multiples telles l’héroà¯ne et la cocaà¯ne, en Guinée Conakry. Rappel des faits Le 16 novembre denier, on apprenait la découverte d’un Boeing 727 à  Tarkint, situé à  200 Km de Gao. Selon l’ONUDC, l’agence des nations unies pour la lutte contre la drogue, le cargo aurait quitté le Venezuela avec comme destination, le Mali. Il faut dire que cet avion était déjà  trop fatigué, très vieux. Après l’atterrissage donc, la dizaine de tonnes de cocaà¯nes qui s’y trouvait, a été déchargée par les trafiquants, pour les mettre dans cinq 4×4 immatriculés au Niger. Une fois l’opération terminée, les véhicules auraient pris la route vers le Niger. Et, l’avion qui avait des problèmes techniques, refusa de repartir. l’unique solution était d’y mettre le feu, afin d’effacer toute trace. La drogue se trouverait en ce moment, entre le Mali et le Niger. Deux versions de l’affaire Il était prévu dans un premier, de larguer la marchandise avant de poser l’avion. Mais, ce plan n’ayant pas marché, la seconde option a été adoptée par les trafiquants. Cependant, deux versions ont été exposées par les experts de l’ONU. D’une part, l’avion aurait explosé au moment de son redécollage et d’autre part, le feu y aurait été mis volontairement. Et, C’’est la seconde version qui paraà®t la plus plausible, puisque des bidons d’essence ont été retrouvés près de l’épave. Tout compte fait, la drogue n’était pas destinée au Mali. Le pays a juste servi de passage pour les assaillants. Le terminus est de toute vraisemblance, l’Europe. La crise au nord Mali a certainement joué un rôle important dans l’audace des trafiquants ; Car C’’est la Guinée-Bissau qui servait de plaque tournante pour le cartel Sud-américain. Parmi les moyens utilisés jusqu’alors, C’’est bien la première fois qu’un cargo est employé pour l’Afrique de l’Ouest. Les pays Ouest africains les plus connus et propices au trafic de drogues, étaient le Nigéria (plus grand trafiquant) et la Guinée Conakry. Le Mali sert d’ouverture sur le marché extérieur avec l’Algérie, la Libye, la Mauritanie, ensuite le Maroc et l’Egypte, qui sont des voies d’accès sur l’Europe. Enquête en cours Depuis le début de l’affaire, des enquêteurs américains, libyens, européens et maliens, travaillent activement sur les lieux. Les enquêtes ont permis de connaitre le lieu de fabrication du Boeing, et de préciser qu’il aurait déjà  appartenu à  un Etat africain. En début de semaine, trois hommes avaient été arrêtés. Ils ont été pris, entrain de découper une épave de l’avion. Selon toute vraisemblance, il s’agirait de simples ferrailleurs en quête de fer à  revendre, histoire de se faire un peu de sous. l’un d’eux, se serait même blessé pendant le découpage. Silence au sommet de l’Etat 15 jours après l’affaire de Boeing, l’Etat malien n’a fait aucune déclaration sur la question. Les Maliens se posent de nombreuses questions sur ce silence qui paraà®t ridicule pour certains. Un haut fonctionnaire explique sur le signe de l’anonymat : « Des déclaration officielles compliqueraient la résolution de l’affaire. Des preuves pourraient disparaitre et le processus de paix dans la zone qui est bien parti, risquerait d’être touché à  cause de ce nouveau problème. » Cependant, est-ce une raison valable pour que personne n’ose en parler ? La question suscite en tout cas, de nombreuses interrogations. Même si des cadres du pays sont directement ou non, concernés par l’affaire, ce n’est pas une raison pour le gouvernement d’agir comme s’il ne s’était rien passé. l’enquête suit son cours, et de nouveaux éléments seront bientôt trouvés par les multiples services de renseignements sur place.

Nord Mali : une zone du trafic de drogue en Afrique

Silence des Autorités maliennes A l’heure ou nous écrivons, les autorités Maliennes n’ont fait aucune déclaration sur cette affaire. A Dakar, Alexandre Schmidt de l’office des Nations Unies sur les drogues et le crime(ONDC), a pourtant déclaré l’existence d’un réseau international de trafic de drogue dans le Nord Mali et qui ne fait l’objet d’aucun doute. Ce dernier n’est pas passé par quatre chemins pour faire cette révélation qui semble laisser indifférent les autorités Maliennes. «Â Un Boeing parti du Venezuela a atterri sur une piste artisanale à  15 km de Gao (nord-est) avant de décharger de la cocaà¯ne et d’autres produits illicites », a indiqué le responsable régional de l’ONUDC Alexandre Schmidt lors d’une rencontre avec la presse. «Â Il a ensuite voulu décoller et s’est écrasé le 5 novembre », a-t-il ajouté. La quantité de drogue n’est pas connue. Mais, il a estimé qu’un Boeing peut transporter 10 tonnes de cocaà¯ne. Selon lui, la drogue n’a pas été retrouvée, l’agence internationale Interpol a été saisie et une enquête est en cours. Mais, il a indiqué que la carcasse de l’avion a été incendiée par les trafiquants pour faire disparaà®tre toutes les traces. Cet accident est-il un crash anodin ? Non! Répliquent certains analystes à  la déclaration faite par le responsable régional de l’ONUCI à  Dakar. Le mystérieux cargo de Bourem s’est normalement posé avant d’être incendié par les membres de l’équipage eux-mêmes et pour un but évident : faire disparaà®tre toutes traces compromettantes  de leur passage. Ils ont réussi. La très puissante organisation CAMORRA est semble-t-il passée par là », affirment d’autres sources. Une information à  confirmer… Nord Mali : zone de trafic illicite Selon les informations, il n’ y avait pas la moindre victime aussi bien à  l’intérieur de l’engin que dans les environs. Cette spécificité ne pouvait passer anodine pour les observateurs du Sahara malien. Pourtant d’autres sont convaincus qu’il s’agit d’un redécollage raté à  l’instar des multiples cargos qui atterrissent souvent sur les pistes naturelles du Tilemsi et larguent des cargaisons illicites. Il s’agirait, pour le crash de Gao à  Bourem, jeudi dernier, d’un équipage de narcotrafiquants colombiens, en l’occurrence des branches maliennes de la Camorra, ( mafia Sicilienne ) pour qui le Sahara malien est devenu un eldorado incomparable ces dernières années (…) Et, dans le but de détruire tous les indices possibles des origines, les trafiquants ont choisi d’incendier l’engin avant de s’évaporer dans la nature désertique. Ou sont ces narcotrafiquants à  l’heure actuelle ? La sous région Ouest Africaine, une plaque tournante La Mauritanie, l’Algérie et le Niger sont des pays frontaliers du Mali au nord et pourraient servir de destination pour ces narcotrafiquants afin d’y évacuer leurs marchandises. La bande sahélo saharienne est connue pour la trafic d’armes, le terrorisme et la drogue, qui viennent ternir l’image du Septentrion Malien. Un trafic qui semble échapper aux autorités Maliennes.

Crash du Boeing à Gao : plus de dix tonnes de cocaine à bord

Le Boeing venait du Vénézuela en Amérique Latine et c’est en ratant son décollage dans les environs de Gao, en 5è région du Mali qu’il s’est crashé. l’information a été rendue publique par l’agence France Presse, hier lundi. L’avion qui s’était posé sur une piste de Gao, aurait déchargé de la cocaine et d’autres substances illégales, avant de tenter un décollage qui a échoué, d’o๠le crash, une information relayée par un mmebre de l’Office des Nations-Unies sur les drogues et le crime (ONUDC) à  Dakar. Quant à  la quantité de drogue contenue dans l’appareil, elle est estimée à  plus de 10 tonnes, affirme, un expert » Ce genre de boeing, peut transporter plus de dix tonnes de cocaine ». Que faisait cet avion dans la zone ? O๠allait-il ? Autant de questions qui restent sans réponse, sauf celle d’un moyen de transport servant à  acheminer la drogue. A l’heure actuelle, on ne dispose pas d’informations quant à  la livraison effectuée au Mali. Mais Interpol a ouvert une enquête internationale. Ces derniers temps, l’Afrique de l’Ouest est devenue une plaque tournante du trafic de drogue, avec de nombreux pays de la sous région impliqués. Mais cette affaire du crash de Gao laisse perplewe les experts, car le mystère demeure autour de cet avion. Qui en sont les commanditaires ? Les destinataires, quant on sait que cette drogue transite vers le Nord et l’Europe o๠se trouvent les principaux clients ? Impliquer les Etats A part constater les dégâts, les autorités semblent pour l’instant insensibles à  la question du trafic de drogue. Certains pensant sans doute que leur zone n’est qu’un transit mais ce trafic génère des fonds colossaux et croisent des intérêts puissants de barons de la drogue. Il y a lieu de prendre la question à  bras le corps. Et la chose avait été soulignée l’an dernier lors du sommet de la CEDEAO à  Praia au Cap-Vert. Parce qu’il ne s’agit pas seulement du Mali mais de toute la sous région Ouest-Africaine. A part le capitaine Dadis Camara, en Guinée, qui en a fait son cheval de bataille, la question reste peu posée par nos chefs d’états Africains. Ce crash est l’occasion de remettre la question du trafic sur la table, avec celui des armes qui transite par le Nord du Mali. C’est aussi une affaire de sécurité nationale. Après les terroristes, voilà  que les barons de la poudre envahissent notre désert…

Lutte contre la drogue : Près de 100 tonnes de produits stupéfiants incinérés

Cette journée de lutte mondiale contre la drogue a été marquée par l’incinération à  Bamako de la totalité des produits stupéfiants saisis durant l’année 2008. Des tonnes d’herbe de cannabis, de chanvre indien ou des comprimés d’amphétamine et autres barbituriques ont été brûlés en présence d’autorités comme la douane, la gendarmerie et la police. Sans oublier la destruction de kilos de résine de cannabis, de substances nocives comme le Diazépan ou l’éphédrine. La Direction de la pharmacie et du médicament (DPM) est la structure chargée de l’incinération des produits stupéfiants au Mali, en partenariat avec l’ong américaine USAID et beaucoup d’autres partenaires engagés dans la lutte contre le trafic des stupéfiants. A titre de rappel, le Mali a déployé des efforts louables dans ce sens : récemment, sept chiens bergers-allemands, dressés pour détecter les drogues dures ont été acquis par le ministère de la Sécurité intérieure et de la protection civile. Des animaux qui viennent renforcer le dispositif des gendarmes et des douaniers. La guinée et la Côte d’Ivoire se mobilisent fortement Dans ces deux pays, la mobilisation a été forte. En Guinée, le Conseil National pour la démocratie et le Développement (CNDD) a mené une opération d’envergure contre le fléau de la drogue. «Ta vie, ta communauté, pas de place dans ta vie pour la drogue », tel était le slogan adressé aux jeunes de guinée aujourd’hui. Cette frange de la population est particulièrement vulnérable au trafic des stupéfiants, mais aussi les femmes qui en consomment de plus en plus. En côte d’Ivoire, d’importantes saisies de cannabis et d’héroà¯ne ont été réalisées par la brigade des stupéfiants. Les jeunes sont les plus exposés aux drogues. La pression exercée par le groupe pousse certains à  expérimenter les drogues illicites. Ceux qui se droguent ingorent les risques sanitaires liés à  cette consommation ou les possibilités de contamination du VIH Sida par voie de seringues usagées etc… La lutte contre le trafic de drogue est une préoccupation constante des Nations Unies, qui tentent de combattre les conséquences néfastes des stupéfiants sur les populations. En Afrique, C’’est sans doute le manque de moyens, qui ralentit l’éradication complète du fléau !