Bientôt des drones de surveillance au Nord du Mali

Après avoir rendu hommage aux 9 soldats nigériens de la Minusma victimes de la barbarie des jihadistes, C’’est un Hervé Ladsous encore sous le choc qui a rencontré la presse hier au siège de la Minusma à  Bamako. Le secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix de l’ONU, Hervé Ladsous, a réitéré la condamnation ferme de la lâche embuscade meurtrière qui a encore endeuillé les soldats de la Minusma. La mort des 9 soldats nigériens qui porte à  près de 30 le nombre de casques bleus morts et de 65 blessés depuis juillet 2013. Suite à  cette escalade jihadiste, Hervé Ladsous a indiqué qu’il faut durcir les mesures de protection au niveau des bases. Ce qui va nécessiter le déploiement davantage d’engins contre les mines, les explosifs et les véhicules blindés. Drones de surveillance aérienne Le diplomate onusien a également annoncé le déploiement très prochain de drones de surveillance aérienne dans le nord du Mali. Des mesures, selon lui, qui pourraient se faire en collaboration avec Barkhane et les forces armées maliennes. Car, estime-t-il, les forces onusiennes n’ont pas l’intention de se substituer aux forces armées maliennes. Hervé Ladsous a rappelé que le Conseil de sécurité a récemment réaffirmé sa disponibilité à  appuyer de façon consensuelle les efforts du Mali en vue d’un règlement politique. C’’est ainsi qu’il a espéré que les négociations en cours à  Alger entre le gouvernement malien et les groupes armés débouchent sur la signature d’un accord. Par rapport aux militaires tchadiens, Hervé Ladsous a reconnu que le contingent tchadien a été à  l’extrême nord du Mali depuis le début des opérations et qu’il faut un partage du fardeau. C’’est ainsi qu’il révélera qu’un système de rotation des contingents sera bientôt opérationnel. Au sujet d’un mandat robuste pour la Minusma, le diplomate a répondu que cela relève du pouvoir discrétionnaire du Conseil de sécurité de l’ONU. Le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop a affirmé que la situation au nord du pays doit renforcer la détermination du Mali et de la communauté internationale en vue de faire échec au diktat que veulent imposer les forces terroristes et jihadistes. Ce qui requiert, à  l’en croire, la synergie des efforts et la mise à  la disposition des forces armées, des moyens conséquents capables d’apporter la riposte nécessaire. Abordant au passage les négociations d’Alger, le chef de la diplomatie malienne a tenu à  souligner que la fédération ou encore l’autonomie demandée par certains groupes armés n’est pas conforme aux engagements antérieurs comme la feuille de route. Il propose en revanche de revoir, tel que proposé par le gouvernement malien, la forme de gouvernance comme solution aux problèmes.

La guéguerre des drones

C’’est le ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra qui annonce l’ouverture des pourparlers de paix entre le Mali et les groupes armés de son septentrion à  Alger à  la mi-juillet. Pour l’heure, l’on retiendra que le MNLA, le HCUA, le Mouvement arabe de l’Azawad, la coalition du peuple pour l’Azawad et la Coordination des mouvements et forces patriotiques de résistance participeront, côté rebelle, à  ce premier tour de table. Quid de la composition de la délégation malienne ? Le président IBK se fera t-il représenter par un émissaire spécial ou par les ministres de la défense, des affaires étrangères et de la réconciliation nationale ? En tous cas, le Premier ministre est d’office exclu de cette rencontre puisque ni les fonctionnaires Onusiens ni les groupes armés ne veulent de la présence de Moussa Mara considéré à  tord ou à  raison comme celui par qui le fil du dialogue a été rompu entre les différents belligérants de cette crise multiforme. Les icones du rendez-vous de juillet sont donc pour l’heure inconnus. Bamako, devenue prudente, laisse la main aux négociateurs internationaux pour ne pas froisser la communauté internationale qui exige là  et maintenant des résultats. La réunion ouverte ce matin au siège des Nations-Unies dressera une nouvelle feuille de route que Bamako sera tenue de valider. Il y va de l’appui des pays donateurs désorientés par la tournure des événements de Kidal de mai dernier et la transformation du septentrion malien en bourbier africain. Signe du ras-le bol des « amis du Mali » de la situation de ni paix ni guerre, la volonté des américains de déployer des drones pour en finir avec les Groupes Armés Terroristes qui allongent chaque trimestre la liste macabre dans les rangs des forces internationales engagées au Mali. Les drones sont certes efficaces mais l’histoire récente des guerres en Irak et en Afghanistan prouve que les «erreurs chirurgicales » conduisant à  l’élimination de partenaires gênants sont le fait de drones commandés par des humains ayant minutieusement identifié leur cible. Entre des icones inconnus et des drones incontrôlés, entre des fonctionnaires internationaux soupçonnés de collusion avec l’ennemi et des forces armées à  la solde de politiques indécis, le Mali va vers une table de négociants et une guéguerre à  l’issue incertaine.

Mali : la guerre des drones Predators a commencé

Un week-end violent dans la lutte contre le terrorisme au Nord du Mali. En milieu de semaine dernière, Gao est attaqué par des infiltrés, ensuite deux attentats à  la voiture piégée ont lieu à  Kidal et Tessalit, visant les forces armées maliennes, françaises et africaines. Puis Tessalit entre jeu, précisément la localité de Il Khalil, o๠des combats entre rebelles touaregs du MNLA et les arabes du Mouvement Arabe de l’Azawad, qui accusent les premiers d’exactions sur leurs populations ravivent la tension. Du reste, le MNLA dément cette allégation affirmant plutôt avoir eu affaire à  des combattants du Mujao. Au même moment, la traque contre les jihadistes se poursuit dans les montagnes rocailleuses de l’Adrar des Iforas, o๠les français ont effectué des frappes aériennes, ce dimanche 24 février. Autant dire que les choses se corsent. Et la guerre s’accélère au Nord du Mali. Pour mieux faire face à  cet ennemi sournois, perfide, retranché dans un terrain qu’il maà®trise, entre sables, dunes et monts, il faut une surveillance et du renseignement. Fort de leur expérience en Afghanistan, les Américains ont donc déployé les redoutables drones Prédators depuis une base aérienne au Niger au Nord du Mali. A quoi servent les drones Predators ? Ces petits appareils légers et fins ont deux fonctions. La surveillance et l’attaque. Leur particularité et qu’ils sont pilotés depuis le sol. Drone, signifie «Â faux bourdon » en anglais et pour l’instant, au nord du Mali, ces drones ne feront pas usage des missiles dont ils sont équipés, mais seront seulement utilisés pour espionner les combattants islamistes au Mali, selon Washington. Au total, une centaine de personnels militaires américains sont déployés au Niger pour l’intervention de ces drones. Alors qu’une base militaire américaine pourrait être installée là . Ces drones pourraient-ils changer le visage de la guerre au Nord du Mali ? Alors que les combats au sol tournent au massacre, les drones Predators permettront de localiser rapidement la position de combattants islamistes et donc de frapper pour détruire leurs arsenaux militaires ou leurs abris éventuels. C’’est donc une arme puissante face à  la stratégie de guérilla au sol des islamistes. Le Président François Hollande avait même déclaré que leur usage pourrait changer les choses dans la guerre contre les jihadistes au nord du Mali ? Sommes-nous déjà  dans la phase ultime de l’opération Serval ?